T2 : Douze ✔️

On avait passé une après midi tranquille, Samuel et Lila nous avaient fait faire le tour de leur immense appartement ! On avait passé le reste de la journée à ne rien faire, et ce, dans le bon sens du terme ! On mangeait, regardait des films, rien de plus. On était resté dans leur salle cinéma toute l'après midi. Le soir, on avait dégusté un délicieux repas préparé par les cuisiniers de la famille attablés autour de l'immense table de la salle à manger.

On était ensuite répartit dans les différentes chambres. Louis et Lila dans la chambre de cette dernière, Olivia et Taylor dans la petite chambre d'amis, Clarence, Axel et Nicolas dans la seconde grande chambre d'amis. Samuel, Ryan et moi dans celle du premier. On m'avait installé un matelas sur le sol près de l'immense baie vitrée, Ryan dormant avec Sam dans son lit. Je fixais le plafond d'un blanc trop parfait. Seul le ronflement des garçons à quelques pas de moi cassait le reposant silence de la nuit.

Je n'arrivais pas à dormir, enchainant cauchemars sur cauchemars. Je me redressais en position assise et tirais un peu le rideau de la fenêtre. Une dizaine d'étages plus bas, nombreux étaient les véhicules passant le long de l'avenue. Les taxis jaunes s'arrêtaient de temps à autres devant l'un des grands immeubles pour en laisser sortir des hommes en costar et avec leur femme en robe de cocktail et talons aiguilles.

Là, une voiture de luxe pénétrait dans un parking sous terrain en dessous d'un immeuble d'une vingtaine d'étages. Au loin on pouvait apercevoir central parc illuminé de ses nombreux lampadaires comme une multitude d'étoiles. Je refermais le rideau en soupirant, et décidais de me lever. Je sortais de la chambre sans bruits et allais m'installer devant l'immense baie vitrée du salon. Je m'asseyais confortablement dans le canapé et observais le paysage somptueux s'offrant à mes yeux. J'entendais des pas derrière moi, je me retournais pour apercevoir Ryan qui vint s'asseoir à côté de moi. On resta silencieux pendant quelques minutes avant qu'il ne prenne la parole.

-Tu as fait un cauchemar ? finit-il par me demander.

-Oui, encore...

-Tu as pensé à prendre des somnifères ?

-Non, je ne veux pas dépendre des médicaments pour dormir.

Il y eut un nouveau silence.

-C'était quoi cette fois ci ? m'interrogea-t-il à propos du contenu de mon rêve.

Je prenais une grande inspiration avant de répondre.

-Vous m'abandonniez à East Green Forest, avec Jones, vous vous étiez enfuit du bunker, tous et j'étais restée seule.

Il ne me répondit pas, alors que je tournais la tête vers lui, on se fixa longuement sans rien dire. Ses yeux reflétaient les lumières de la ville, donnant à ses iris un aspect dorée par dessus son bleu intense. Mon regard descendit jusqu'à ses lèvres un court instant, avant qu'il ne se rapproche de moi et m'embrasse. Je me laissais faire, répondant à son baisé. Ses lèvres chaudes caressant les miennes avec hésitation, de façon douce sans doute pour ne pas me brusquer. C'était confortable, mais je ne ressentais rien, à part un vide. Je m'écartais doucement, rompant le contacte de nos lèvres. On se regarda quelques instants, il ouvrit la bouche pour parler mais je le devançais.

-C'était pas normal... chuchotais-je.

-Étrange... poursuivit-il.

-Ouais.

-Mais au moins maintenant on sait.

-Qu'il n'y aura jamais rien de plus.

-C'est ça.

Il y eu un autre silence.

-C'est comme...

-Embrasser sa meilleure amie, me coupa-t-il.

-Exactement.

On se mit à rire à voix basse. J'étais rassuré que ce baisé ait eut lieu, pour qu'on soit fixé. On était très proches, et tenions énormément l'un à l'autre, mais ce n'était et ne serait jamais rien de plus qu'une profonde amitié. Je le considérais comme mon frère, et il me concéderait comme sa sœur. Rien de plus, et nous nous en accommodions très bien, nous étions du même avis et cela me rassurait.

-On devrait retourner se coucher, me dit-il pour briser le silence.

Je hochais la tête et on retourna dans notre chambre. Je me recouchais, plus sereine et détendue, terminant ma nuit sans cauchemar. Je fermais les yeux et sombrais dans les bras de Morphée.

~~~

Je me réveillais difficilement le lendemain, des douleurs lancinantes dans mon bas ventre. J'étais seule dans la chambre de Samuel. J'écartais les draps et me relevais en grognant. Je sortais de la pièce et entrais dans la salle de bain de l'autre côté du couloir. Je fermais la porte à clé derrière moi et me regardais dans le miroir. J'avais une mine affreuse ! Des poches violettes sous les yeux, un teint blafard et les cheveux sales emmêlés.

Je grognais une nouvelle fois quand mon ventre me fit mal. Je m'asseyais sur le trône en soupirant. Génial ! Il fallait que j'aie mes règles pour la première fois maintenant ! Je tendais le bras et ouvrais l'un des tiroirs et prenais un tampon dans une boite miraculeusement resté là depuis le départ non voulu de Lila. Je lisais les instructions sur la boite en fronçant les sourcils. Je me lavais les mains et ressortais après m'avoir attaché les cheveux en un chignon rapide et rincé le visage.

Je remettais un peu mon pyjama en place, rentrant correctement mon teeshirt dans mon pantalon et entrais dans la salle à manger. Tous les regards se tournèrent vers moi quand je m'installais à table entre Taylor et Nicolas. Un silence pesant s'installa.

-Qu'est ce qu'il y a ? demandais-je en levant un sourcil sans sourire.

-Heu... Ça va ? Tu n'as pas l'air en forme, me demanda Olivia inquiète.

-Votre père n'est pas là ? les questionnais-je à mon tour en m'adressant aux jumeaux, ignorant la question de mon amie.

-Non, il est partit travailler, m'informa Lila.

-Qu'est-ce qu'il y a ? insista Taylor.

-Rien, grognais-je tout en tirant vers moi la panière à pain et la confiture de fraise.

-Ah ! Je sais ! Elle a ses règles ! ricana Clarence très vite suivit par Axel.

Je relevais d'un coup la tête lui jetant un regard noir. Mes yeux me brulèrent, mes iris passant sans doute de leur couleur noisette habituelle à rouge. Je fis sur chauffer sa fourchette dans sa main. Clarence la lâcha en laissant échapper un cri pas très viril. Je reculais ma chaise en poussant sur la table, me levais et quittais la pièce sans demander mon reste. Personne ne dit mot. Je retournais dans la chambre de Samuel, sortais quelques vêtements de mon sac, prenais ma trousse de toilette et filais dans la salle de bain. Je prenais une courte douche, me lavant rapidement les cheveux et ressortais.

Je me séchais avec une des serviettes pliées au bord de la baignoire. J'enfilais mon pull, mon jean et sortais avec mon pyjama sous le bras. Je le rangeais sous mon oreiller et faisais mon lit. Je mettais mes baskets et me brossais les cheveux devant le miroir. J'avais déjà meilleure mine. Je faisais chauffer mes mains et les plaçais de part et d'autres de ma tête. J'en faisais le tour plusieurs fois pour sécher mes cheveux un peu plus vite. On toqua à la porte.

-C'est ta chambre, tu rentre dans tu veux, criais-je en pensant que c'était Samuel.

-Ce n'est pas ma chambre, ricana Clarence.

Je laissais tomber mes mains le long de mes flans. Je me retournais vers lui, une expression glaciale sur le visage.

-Oh oh ! On se calme j'ai pas envie que tu me tue ! poursuivit-il.

Je me tournais à nouveau vers le miroir et reprenais ma besogne sans rien dire.

-Écoute... Je ne voulais pas te faire chier tout à l'heure... Mais c'est vrai que ta réaction a un peu été disproportionnée, tu m'as brûlé la main...

Je me tournais vers lui et saisis son poignet. Une longue trace rouge parcourait sa paume. Je marmonnais une série de jurons et le lâchais.

-Désolé, dis-je d'une petite voix, ma colère retombant un peu.

Je me retournais vers le miroir et replaçais mes mains autour de ma tête. On resta silencieux durant au moins trois longues minutes. Mes cheveux étaient à peu près secs. Je me tournais alors vers Clarence.

-C'est la première fois ? me demanda-t-il.

-De quoi ? répondis-je en fronçant les sourcils.

-Que tu as tes règles pardi !

Je grognais un vague oui et il rit.

-Mais il n'y a pas que ça ? N'est ce pas ? poursuivit-il plus sérieux.

Je le regardais longuement sans rien dire.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, répondis-je finalement une expression indéchiffrable sur le visage.

-Tu peux m'en parler si tu veux un ?

Cette fois ci c'est moi qui rigolais.

-Depuis quand la brute du groupe devient le confident ?

J'avais conscience que ce que je venais de dire aurais pu le blesser mais il ne le prit pas mal, au contraire il se joignit à mon rire.

-Disons que je suis comme toi, je suis peut-être une brute, mais tout au fond de moi se cache un cœur, il est juste bien bien caché.

J'hochais la tête, un sourire aux coins des lèvres auquel mon ami répondit.

-Tu comptes aller où comme ça ? m'interrogea-t-il ensuite.

-J'ai besoin de prendre l'air, de m'aérer. Je ne suis pas vraiment de la ville...

Il acquiesça.

-Dis moi, ça se voit tant que ça que... Je faisais un cercle autour de mon visage avec ma main. J'ai mal dormit ?

Clarence ricana en faisant un petit sourire désolé. Je grimaçais en me passant une main sur le visage.

-Tu n'as qu'à te maquiller ! s'exclama-t-il avec un sourire.

Je le regardais quelques instant et éclatais de rire.

-Ok ! Je suis une fille, j'ai mon côté fille, mais je reste qui je suis, crois moi ! Je ne me maquillerai pas tous les jours ! C'est que pour les occasions spéciales ! expliquais-je.

-Hum hum !

-Quoi ?

-Rien ! Tu me fais marrer c'est tout !

On éclata de rire en cœur.

-Bon j'y vais, préviens les autres pour ne pas qu'ils s'inquiètent, terminais-je.

-À vos ordres chef ! ricana-t-il en effectuant un salut militaire.

Je prenais ma veste et sortais de la chambre de Sam. Je traversais le couloir et appuyais sur le bouton pour appeler l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent immédiatement. Je montais et appuyais sur le bouton du Rez-de-chaussée. Une fois dans le hall, je quittais rapidement le bâtiment. J'inspirais une grande goulée d'air et expirais longuement en fermant les yeux, savourant le plaisir d'être dehors. Je regardais de chaque côté de la rue et décidais d'aller à Central Parc. Je partais donc à droite.

Une dizaine de minutes plus tard, j'étais à l'entrée du parc. Je marchais dans les allées, au milieu de la végétation. Je souriais, respirant cet air plus pur à pleins poumons. Je m'arrêtais devant un petit étang. Je m'asseyais sur un petit banc dans un coin et restais là, à contempler l'eau scintiller quand quelques rayons de soleil filtraient à travers les nuages. Je restais à attendre pendant une trentaine de minutes environ. Je me décidais enfin à me lever. Je regardais tout autour de moi et partais à toute allure vers l'immeuble des Hadley.

Je décidais de faire plusieurs tours dans le quartier avant de rentrer. Je slalomais entre les voitures, évitais les piétons, allant assez vite pour que l'œil d'une personne normal n'ait pas le temps de me voir. J'étais comme invisible grâce à ma vitesse. Je m'arrêtais finalement derrière un petit immeuble voisin à celui de Samuel et Lila. Je traversais la rue et entraiskm dans le hall. Je me dirigeais vers l'ascenseur et montais à l'intérieur. J'appuyais sur le bouton du dernier étage. Je mettais ensuite mon visage face à la caméra qui émit un petit bip et une lumière verte quelques secondes après.

Les portes se fermèrent pour se rouvrir sur le grand salon épuré des Hadley. Tous mes amis étaient installés dans les canapés et les fauteuils couleur crème face à la télévision. Je me laissais tomber entre les cousins moelleux de l'un d'eux à côté de Nicolas.

-Qu'est ce que vous regardez, je ne connais pas cette chaine d'info ? les interrogeais-je en fronçant les sourcilles.

-Seul les psys peuvent la percevoir, m'expliqua Clarence. Les normaux ne voient que du noir et n'entendent que des crépitements. C'est la seule chaine d'infos pour psis.

« ... Nous avons aujourd'hui toujours pas retrouvés les terroristes à l'origine de la destruction d'une base du gouvernement. À ce jour nous comptons environ quatre-vingt-dix-sept morts. Nous savons que ce sont des psis qui sont à l'origine de ce massacre, mais ne savons pas de combiens de personnes était constitué ce groupe de meurtriers. » Je me levais, me rapprochant de l'écran.

-Montez le son s'il vous plait, demandais-je.

« ... D'après nos nombreux interrogatoires sur les sujets présents lors de l'explosion, le principale organisateur de cette affreuse tuerie porterait le nom de Victoire. Un prénom trop glorieux pour les actes que cette femme a commit. Nous cherchons encore une quelconque information à son sujet et sur les éventuels autres fautifs... »

-Ils auraient interrogés des jeunes de Lake-Moon, ils n'ont apparemment pas révélés ta véritable identité, tenta de me rassurer Ryan.

Je mettais une main devant ma bouche, comme pour étouffer un sanglot. Je restais bloqué face à l'écran quand ils diffusèrent des photos du cratère qui se trouvait à la place du bunker d'East Green Forest dans lequel on fut, jadis, séquestrés. Des pompiers étaient sur place, cherchant des corps sous les décombres de l'explosion. Ils cherchaient mes victimes. Selon le gouvernement, je serais l'organisatrice d'un attentat ?! Mon Dieu, qu'ai-je fais...

-Ce n'est pas toi la seule fautive, on y est tous pour quelque chose dans cette histoire, murmura Samuel, tout aussi choqué que moi.

-Je sais ! lui répondis-je un peu trop fort. Mais c'est mon nom qu'ils ont ! Le mien et non le votre. Et bientôt ils auront ma photo !

-On ne les laissera pas te faire de mal, poursuivit Axel.

J'aurais rit à sa déclaration en temps normal si le sujet n'était pas aussi préoccupant.

-Vous ne comprenez pas ! criais-je en me tournant vers mes amis. Bientôt ils auront plus d'infos, ils n'ont peut être pas ma véritable identité mais ils sauront à quoi je ressemble physiquement ! Ils vont me retrouver ! Je suis une meurtrière à leur yeux ! Et ce n'est surement pas la prison qui m'attend ! Mais la morgue !

Tout le monde se tue. J'avais le souffle court. Je me mettais à faire plusieurs allées et retours devant l'écran plat. Ryan se leva et fit un pas vers moi.

-Calme toi Vic, m'incita-t-il d'une voix posée.

-Que je me calme ?! Tu veux que je me calme alors que je viens d'apprendre que je suis recherché dans tout le pays ! Alors que je viens d'apprendre que je vais me faire butter ?! Putain de journée de merde !

Je partais en courant d'un seul coup, laissant mes amis stupéfaits. J'ouvrais la porte de la mini-salle de sport de l'appartement que Lila m'avait montré. Je retirais ma veste et mon pull, me retrouvant en débardeur. J'enfilais rapidement une paire de gants de boxe et commençais à frapper de toutes mes forces dans un sac. Cinq minutes plus tard, les portes de la salle s'ouvrirent. Je ne voulais voir personne, je voulais la paix ! Je sentais mes mains chauffer et mes yeux me brûler. Je retirais rapidement les gants et me tournais vers les nouveaux venus. Olivia et Taylor se tenaient face à moi.

-Allez-vous en, leur dis-je en serrant les dents.

-Non, pas tant que ça n'ira pas mieux ! affirma Taylor du tac au tac.

Mais quand arrêtera t-elle d'être aussi butée ?!

-J'ai dis, allez-vous en ! hurlais-je.

Taylor prit peur et recula alors qu'Olivia faisait un pas dans ma direction, un air de défi dans le regard.

-Liv dégage ! criais-je. Je ne vais pas tenir longtemps !

Je fermais les yeux, tentant de me calmer et espérant que quand je les rouvrirais, elles seront parties. Mais quand je les rouvrais, tous mes amis étaient là. Mes mains prirent feu. Non, je ne veux pas... Je ne veux pas leur faire de mal... Je croisais le regard de Samuel, il se rapprocha.

-Non ! N'approche pas, le suppliais-je.

Il s'arrêta. Je me battais avec moi même, cela me prenais beaucoup d'énergie et me faisais atrocement souffrir, aussi bien mentalement que physiquement. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur, cette sensation était insupportable. Je me pliais en deux en hurlant de douleur. Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas... Calme toi, calme toi, tout va bien. Mais rien n'allait. Je tombais à genoux, faisant échapper un cri d'effroi de la bouche de Lila. Je continuais de gémir et de libérer quelques hurlements de douleur quelques fois.

-Allez-vous en... murmurais-je en regardant mes amis.

Mais ils ne m'entendirent pas. Je me laissais tomber sur le côté, me roulant en boulle et tournant le dos à mes amis. J'entendais des cris, des pas approcher, mais je me résignais à ouvrir les yeux. Je n'entendais presque plus, les douleurs s'atténuèrent alors qu'une larme roula le long de ma joue, jusque dans mon cou pour enfin venir s'écraser sur le sol. Je reprenais difficilement ma respiration. Puis ce fut le noir.

~~~

Je rouvrais les yeux quelques minutes plus tard, je n'étais plus par terre, mais dans les bras de quelqu'un, plus précisément dans ceux de Samuel. Il me regardait avec inquiétude. J'étais faible, très faible. Je n'avais plus la force de bouger.

-J'ai perdu... soufflais-je avant de sombrer à nouveau.

~~~

Je me réveillais lentement, j'étais dans un lit. Je tournais la tête vers la droite, puis vers la gauche. Je dormais entre Ryan et Samuel, qui s'étaient couchés sur les draps sans prendre le temps de se mettre en pyjama. Je me redressais doucement sur les coudes. J'avais la gorge sèche et les yeux humides. Je regardais à tour de rôle mes deux amis. Samuel bougea en premier et fut réveillé quand je tentais de sortir de la couette.

-Tu t'es réveillé, constata-t-il dans un murmure.

Les rideaux encore ouverts laissaient la lumière du clair de lune illuminer les traits de son visage. Je lui fis un triste sourire. Il me fit un geste pour que je le suive en dehors de la chambre. Il prit ses chaussures, les miennes et on sortit dans le couloir. Il appuya sur le bouton de l'ascenseur. On entra à l'intérieur. Il appuya sur un petit bouton discret et posa sa main sur la plaque en verre.

Un bip retentit, les portes de l'ascenseur de refermèrent et il monta. On ressortit de celui-ci en découvrant une pièce minuscule et une autre porte. Samuel l'ouvrit après qu'on eux mit nos chaussures. On déboucha sur le toit de l'immeuble. Je restais émerveillé devant un tel décor.

-Ici on peut parler, me dit-il.

Je m'approchais du bord. En regardant le ciel.

-Que s'est-il passé tout à l'heure ? m'interrogea-t-il.

-Ce matin tu veux dire ?

Je gardais le silence pendant quelques secondes.

-Je ne sais pas trop à vrai dire. Je me battais contre moi même. Le fait de retenir mon pouvoir me... me brulais de l'intérieur... C'était atroce... Très douloureux, et je sais que si je ne m'étais pas retenu, je vous aurais fait du mal.

Il ne répondit rien, se plaçant à côté de moi et levant les yeux vers le ciel étoilé.

-Je suis incapable de me contrôler, j'ai encore perdu, poursuivis-je. Mon pouvoir n'a pas prit le dessus, mais il m'a fait du mal. Je reste un danger pour vous, et maintenant encore plus car le gouvernement est à ma recherche.

-Ils trouveront bientôt des informations sur nous aussi, et on ne les laissera pas te faire de mal, ils ne t'auront pas, jamais. Je te le promets.

-Même si ils ne me tuent pas pour ça, ils le feront car je suis une descendante, ils ne veulent pas qu'on prenne leur place au pouvoir.

On resta quelques instants silencieux.

-Sam... Je... je sais où vivent mes parents. Je le sais depuis une semaine. J'ai compris le message codé du papier et trouvé une adresse dans le magazine.

-Depuis une semaine ?! s'étrangla-t-il.

Je hochais la tête sans pour autant avoir le courage de le regarder dans les yeux.

-Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ?! s'exclama-t-il.

-Parce que vous auriez voulu qu'on aille chez moi !

-Evidemment !

Il continua de me fixer. Je me décidais donc à me tourner vers lui et planter mes yeux dans les siens.

-Je ne voulais pas que toi et Lila vous ressentiez la déception de devoir attendre un mois de plus pour retrouver votre père. Je l'ai ressentis, et vous êtes mes meilleurs amis, je préfère me priver de mon bonheur quelques temps et vous rendre heureux à la place.

Samuel soupira en se passant une main sur le visage.

-Il faut que l'on aille voir tes parents au plus vite, déclara-t-il. Ça devient nécessaire. On va écourter notre séjour ici.

-Non, ça va aller, le rassurais-je.

-Victoire, ce n'était pas une question.

Le ton dur qu'il employa me fit tressaillir.

-Désolé, mais je refuse de voir ton état continuer à se dégrader. J'en peux plus de te voir comme ça ! Ça... ça me tue ! se plaint-il.

Je baissais la tête, n'ayant pas la force de répliquer, et sachant pertinemment qu'il avait raison. Il me prit dans ses bras, les enroulant autour de moi. Je serrais son torse contre moi, ma tête sur son épaule.

-Aide moi, ne me laisse pas, je t'en pris Sam...

Il me serra plus fort contre lui, posant sa tête sur la mienne.

-Je serai toujours là, je te le promet. Toujours.

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