T1 : Vingt-quatre

Une heure plus tard on se gara devant un grand garage. Les garçons se chargèrent d'aller négocier pour voir ce que ça pourrait donner. On avait rangé les armes dans nos sacs. J'avais pris celui avec l'argent et on avait vidé le camion pour être sûr que ceux qui viendraient jeter un coup d'œil à l'intérieur, ne trouvent rien. On descendit la rue vers le « magasin » qui vendait des campings cars, le boulevard était entière dédié aux véhicules. Il y avait des garages pour voitures, motos, camions... Je n'avais jamais rien vu de tel ! On était tombé sur une bonne ville. On passa le portail de la zone de vente des campings cars et on se mit à faire le tour des allées afin de voir si on en trouvait un qui pourrait nous convenir. Je m'arrêtais au bout de la seconde allée. Le véhicule devant moi était entièrement blanc. Un vendeur s'approcha de moi.

-Vous voulez jeter un coup d'œil ? demanda-t-il.

Je montais à sa suite dans le véhicule. Il était assez grand, à la droite de l'entrée, se trouvait le salon, deux canapés étaient collés contre les murs et il y avait une table au milieu. Une petite porte au bout nous permettait d'accéder au siège du conducteur. En face de moi, se trouvait une petite cuisine avec un frigo, un micro-onde, une petite cuisinière et un petit évier. Plusieurs placards se trouvaient au-dessus dont un grand entre le frigo et le canapé. En face de la petite cuisine, à ma gauche, il y avait quatre couchettes. Elles formaient un angle droit pour prendre le moins de place possible, des lits superposés. Les couchettes pouvaient se fermer grâce à un paravent qui coulissait. Au bout des deux lits, il y avait une autre porte, elle menait à une petite salle de bain avec une douche, des WC et un lavabo. Je revenais dans le salon et apercevais une couchette deux place au-dessus du salon. Ce camping-car était parfait !

-Combien coute-t-il ? demandais-je.

-Alors celui-là... 81 616$.

~~~

Dix minutes plus tard, on retrouvait les garçons au portail de l'entrée.

-Alors ? Vous avez réussi à le vendre ? demanda Lila.

-Ouais, ça a été dur mais on a eu 65 000$, et vous ? Vous avez trouvé quelque chose ? nous interrogea Louis à son tour.

-Ouais ! Et je suis sûre que ça va vous plaire ! déclarais-je.

On leur fit la visite du camping-car et on se retrouva devant ce dernier dix minutes plus tard avec le vendeur.

-Ok ! On le prend ! en conclus-je.

-Super choix ! s'exclama-t-il.

-On peut régler en liquide immédiatement et partir avec ?

Il me regarda avec de gros yeux.

-Non ça ne va pouvoir être possible... Il y a des papiers à signer et il me faut une preuve que vous êtes majeure mademoiselle...

-Je le suis ! dis-je avec une voix ferme pour essayer de paraître sûre de moi alors qu'en vérité je ne l'étais pas, j'avais perdu la notion du temps depuis plusieurs semaines déjà et je ne savais plus en quelles année et quelle date nous étions.

Et puis de toutes façons, je n'avais ni carte d'identité, ni quoi que ce soit d'autre.

-Sans doute, mais êtes-vous sûre d'avoir tout l'argent avec vous ?

Je me retournais vers les garçons qui me tendirent l'argent en liquide. Je posais mon sac par terre, toujours dos à l'homme et en sortais quatre paquets de billets en plus. Je me relevais et lui tendais.

-Tenez, il y a même un peu plus que ce que vaux le camping-car, déclarais-je avec un grand sourire.

-Je ne peux pas accepter... Il faut signer des papiers... bégaya-t-il.

J'en avais marre. Je tendais l'argent à Nicolas à côté de moi et balançais mon sac à Louis. Je me tournais alors vers le vendeur. Je me craquais les doigts et m'approchais de l'homme.

-Calmez-vous mademoiselle ! Ou j'appelle la sécurité ! s'exclama-t-il d'une voix tremblante.

Samuel s'interposa entre nous deux en me faisant reculer derrière lui.

-Apportez-nous les papiers. Veuillez excuser mon amie, elle a passé une semaine compliquée et manque de patience.

Le vendeur hocha la tête et tourna les talons en direction de ses bureaux. Sam se tourna vers moi en haussant un sourcil.

-Tu nous fait quoi là ?

Je ne répondais pas. Le vendeur revint quelques minutes plus tard avec tous les papiers. C'est donc Samuel qui se chargea de tous les remplir rapidement.

-Il me manque juste une carte d'identité pour m'assurer que vous soyez majeur. Je suis navré mais c'est la politique de l'entreprise. Nous ne pouvons pas vendre des biens sans preuve, nous expliqua le vendeur.

On se regarda entre nous, cette fois-ci nous étions dans le pétrin ! Étant donné que nous n'avions aucune solution, j'optais pour ma méthode.

-Nous n'avons pas de cartes désolées, est-ce vraiment primordial ? demandais-je tout de même.

-Oui, sans quoi nous ne pouvons conclure cette vente.

Bon et bien nous n'avions plus le choix. Je me retrouvais en face de l'homme en un quart de seconde à peine, le saisissant par le cou pour l'abaisser devant moi, une boule de feu allumée dans mon autre main juste devant son visage. Il était dans l'incapacité de se défendre, sans quoi il serait brûlé.

-Vous allez m'écouter attentivement. Vous vous ficherez d'avoir vu ou non une carte d'identité de l'un de nous. Après tout cette vente vous sera bénéfique puisqu'elle constituera à votre paye du mois !

-Mais cela pourrait apporter de gros soucis à mon entreprise !

-Vous savez bien que non ! Je suis sûre que vous pourriez faire un très bon menteur !

-Veuillez me lâcher ou j'appelle la sécurité ! s'exclama-t-il avec peur.

-Oh non vous ne le ferez pas ! À moins que vous ne vouliez qu'eux aussi perdent la vie pour un simple mal entendu !

-Qu'est-ce que vous racontez ?!

-Assez des questions ! Je vous conseille de faire profil bas et d'accepter ma requête, sinon je vous laisse imaginer la suite monsieur ! déclarais-je d'une vois glaciale alors que je sentais mes yeux me bruler et la colère monter d'un coup.

Il hocha lentement la tête pour dire oui, je souris et m'éloignais. J'éteignais la flamme de ma main et l'aidais à se redresser. Nicolas lui donna l'argent alors qu'il me tendait les clés du véhicule. On monta et Sam prit le volant. Il démarra et on partit le plus vite possible. Je m'affalais dans l'un des canapés. Après un long silence, Ryan tournait en rond devant moi.

-Tu es complètement malade ou quoi ?! s'écria-t-il. Tu viens clairement de le menacer de mort là ! Il va te prendre au premier degré et aller te balancer aux flics ! Tu lui as montré tes pouvoirs ! Tu as enfreint l'une des lois psi les plus importantes ! Ils ...

-Ils vont faire quoi ?! m'exclamais-je en me levant à mon tour. Qu'est-ce qu'ils vont faire cette bande de cons ?! Rien ! Parce que ce petit vendeur va être prit pour un taré et ils se foutront de sa gueule ! Il n'a aucune preuve ! Mais qui croirait un truc pareil ?! Hein ? Qui ? Dis-moi !

Je me tue, mon discours et notre dispute installant un malaise au sein du groupe. Je ne m'étais pas rendu compte que le véhicule était à l'arrêt. Ryan me regardait, furieux. Je me tournais vers Axel. Il avait l'air d'avoir de la peine, tous les visages présents n'avaient que cette émotion sur le visage. Ça me mit encore plus en colère. Je sortais précipitamment du camping-car en claquant la porte derrière moi. Je marchais vite sur la pelouse d'une zone au milieu des arbres. Je ne savais pas où j'étais mais il fallait que je me calme. J'entendais des pas se rapprocher derrière moi. Je me retournais, furieuse. Lila s'avançait vers moi avec Axel. Je soupirais et leur tournais le dos. Axel me rattrapa et me retient par le bras.

-Vic attend... Calmes toi... tenta-t-il de me convaincre.

Je me tournais vers eux, la haine brulant à l'intérieur de moi.

-Qu'est-ce que vous voulez ? leur demandais-je en serrant les dents.

-Ne t'en vas pas, partir ne règle pas les problèmes.

-Peut-être, mais ça m'aide à me calmer !

Lila s'approcha rapidement de moi et me gifla violemment. Les autres étaient sorti du camping-car et accouraient vers nous en voyant son geste. Je gardais la tête sur le côté et la baissais lentement. Je serais les poings et fermais les yeux. Ça allait sortir, je ne pouvais plus le retenir, c'était trop dur. Il prenait le dessus, comme à chaque fois que je me mettais en colère. J'enflammais mes deux points. Je relevais la tête alors que mes yeux me brulaient.

-Oh mon dieu... Ses yeux... souffla Olivia.

Tous reculèrent, sauf Lila. Elle se mit en position de combat, les mains devant elle. Je lui jetais un regard de tueur mais elle ne bougea pas. Louis s'approcha d'elle.

-Lila, recule, s'il te plait, ça ne devrait pas finir comme ça... Recule je t'en prie... la supplia-t-il.

-Elle va te tuer... ajouta Nicolas. Vu la fureur dans laquelle tu l'as mise, elle ne s'arrêtera pas tant qu'elle ne sera pas satisfaite ou au tapis.

Lila repoussa Louis et le fit reculer avec un souffle de vent. Elle forma ensuite une bulle d'air tout autour de nous. Cette dernière était infranchissable et protégeais les autres du futur combat qui s'annonçait sanglant. Je lançais ma première boule de feu. Lila l'évita avec agilités avant de m'envoyer un souffle puissant qui m'éjecta contre la paroi de la bulle. Je me relevais et balançais à nouveau des boules de feu. L'une d'elle la frôla ce qui la brûla au bras. Elle tomba à genou en criant de douleur. Je m'approchais d'elle, les poings en feu.

-L'air ne peut pas gagner contre le feu, jamais, murmurais-je d'une voix glaciale.

Je formais un cercle de feu tout autour de Lila. Elle réussit à repousser les flammes grâce à son élément mais à chaque fois je resserrais le cercle autour d'elle. Louis se mit à crier, pas que lui d'ailleurs, tous mes amis hurlaient, collés à la paroi. Lila releva la tête vers moi.

-Victoire, écoutes moi. Tu sais que ce n'est pas toi. C'est ton pouvoir qui a pris le dessus, libère-toi ! me cria-t-elle presque.

Je la fixais sans rien dire, elle voulait me déconcentrer. Je resserrais le cercle de feu autour d'elle.

-Victoire... Reprends toi ! Tu peux le faire ! Tu es plus forte que ce que tu crois. Bats-toi ! Ne te laisse pas faire !

Lila commençait à étouffer à cause de la chaleur. Je fermais les yeux, serrais les points. Ce n'est pas toi, te peux le faire, ce n'est pas toi, ce n'est pas toi, ce n'est pas toi. Respire Vic, souffles, ça va, tout va bien, tu peux arrêter ça, tu peux le faire... Ça va... me murmura une voix.

-Ce n'est pas moi... Ce n'est... pas moi... Ce... n'est... pas... moi...

Le cercle de feu disparue ainsi que les flammes autour de mes points. Je tombais à genoux dans l'herbe carbonisée à mes pieds. Je regardais Lila devant moi. Elle se jeta sur moi et je ne pus retenir les larmes qui se mirent à couler toutes seules. Elle me serra contre elle en me caressant les cheveux.

-C'est fini... C'est fini, tout va bien... me murmura-t-elle à l'oreille.

Je me calmais au bout de quelques minutes. Elle s'écarta de moi et essuya les larmes sur mes joues.

-Je... j'ai failli te tuer... murmurais-je.

-Je suis là, tout va bien, tu as réussi à te contrôler, c'est fini. Je ne crains plus rien.

Je la serrais contre moi.

-Ta blessure...

-Oh ce n'est rien, ne t'inquiète pas, me rassura-t-elle en souriant.

On se releva et elle fit disparaître la bulle protectrice. Louis se jeta sur elle.

-Putain... J'ai eu tellement peur... Pourquoi tu as fait ça ?! s'exclama-t-il. Tu sais très bien que Victoire est sans doute la personne la plus puissante du groupe, pourquoi tu as fait ça ?!

-Elle avait besoin d'aide, alors que l'ai aidé, répondit-elle simplement.

Axel me prit dans ses bras.

-Je suis là... murmura-t-il. Tout va bien...

Je le serrais contre moi quand il me dit ces mots. Je m'écartais ensuite et me jetais sur Ryan.

-Je suis désolé... soufflais-je à son oreille.

-Moi aussi.

Je m'écartais et m'excusais auprès de tout le monde, Louis ne m'en voulait pas, il me serra même dans ses bras pour me rassurer.

-Par contre je ne sais pas comment tu as fait ou ce qu'il s'est passé avec tes yeux, mais en un quart de secondes ils ont viré au rouge vif ! s'exclama Olivia.

Je ne répondais pas, cette voix que j'avais entendue était tout aussi étrange... Il faudrait que de mette ça au clair plus tard.

-Bon... ces boutiques ne vont pas se faire toutes seule ! déclara Taylor pour rompre le silence.

On rigola puis on retourna au camping-car, direction le centre commercial le plus proche.

~~~

Après avoir soigné Lila, on descendit et on se dirigea vers le centre commercial. On commençait par aller faire des courses pour manger. On remplit le frigo de produits qui pouvaient se conserver pendant plusieurs semaines ou de produits qu'on pouvait faire cuire au micro-onde. On achetait également de la vaisselle qui n'était pas fournie avec le camping-car. On avait pris des draps et des couvertures pour les matelas, ainsi que des oreillers. Puis les nécessaires de toilette et des serviettes. On se permit même un sèche-cheveux pour les filles. On déposa le tout au camping-car. On repartit ensuite pour les vêtements. On fit plusieurs boutiques tous ensembles. On en ressortit chacun avec deux sacs remplit. On avait tous prit une tenue un peu classe pour faire la fête ce soir. Avec les filles on se dirigea ensuite vers un magasin de lingerie. Les garçons se postèrent sur un banc devant le magasin pour nous laisser faire nos emplettes. Je sélectionnais plusieurs modèles dont un noir, un blanc et un rose pale. J'entrais ensuite dans la cabine à côté de celle de Taylor. J'enfilais le premier et appelais les filles pour leur demander ce qu'elles en pensaient.

-Il te va super bien ! Prends-le ! me conseilla Olivia.

Je refermais le rideau et en passais un autre. Je décidais de le prendre également et finissais avec le blanc. Je me regardais dans le miroir. J'entendais une voix masculine dans la cabine de Lila.

-Ok ! Elle demande l'avis à Louis, me dis-je pour moi-même.

-Et à moi tu ne me demandes pas mon avis ? demanda Axel en entrant dans ma cabine.

Je faillis hurler de peur. Il plaqua sa main sur ma bouche puis son regard descendit vers ma poitrine.

-Sexy... lâcha-t-il avec un sourire en coin.

Ah le pervers ! s'exclama la voix dans ma tête. Je deviens rouge comme une tomate. Il retira sa main de ma bouche.

-Décolle ton regard de mes seins et sors de ma cabine, petit pervers, ordonnais-je à voix basse.

Il me jeta un regard et arqua un sourcil comme pour me demander ce que je ferais s'il ne le faisait pas.

-T'a pas encore essayé les culottes... se plaignait-il avec une moue déçue de petit garçon.

Je le frappais au torse ce qui le fit rire. Son regard plongea dans le mien. Il posa ses mains sur mes hanches et m'embrassa. Je le repoussais l'instant d'après pour faire sortir de la cabine. Je remettais mon soutien-gorge et filais à la caisse avec mes trois ensembles et quelques culottes de rechange. On régla le compte avec les filles puis on rejoignit les garçons dehors. Je jetais un regard noir à Axel qui ricana. Les autres ne comprirent pas pourquoi mis à part Taylor, qui avait dû entendre notre conversation dans la cabine d'à côté. Elle passa son bras sous le mien et m'entraina vers l'avant avec Olivia et Lila, pour être le plus loin possible des garçons. On se dirigeait ensuite vers un magasin de chaussures. Je prenais une paire de baskets noirs et une blanche. On retourna ensuite au camping-car où on rangea nos vêtements dans les placards libres. On manquait de place alors on dû en mettre dans nos sacs sous les deux couchettes du bas. On mangea, profitant de notre première soirée, libres, depuis bien longtemps. Vers vingt-trois heures, on partit se préparer. Je revêtis ma robe rouge et mes baskets blanche et me maquillais un peu puis sortais du camping-car une fois prête. Les filles finissaient à l'intérieur. Les garçons nous attendaient devant le véhicule. On avait décidé d'aller en boite de nuit. On avait tous seize ans et certains dix-sept, mais on en faisait plus avec la façon dont nous étions habillés. Les filles sortirent à leur tour et on se retrouva tous. Axel m'embrassa et me complimenta sur ma tenue et on se dirigea vers l'entrée de la boite. J'avais une petite pochette contenant un peu d'argent pour se payer un verre. On nous permit d'entrer dans la boite sans problème. À l'intérieur il faisait une chaleur à crever. Les néons bleus et violets illuminaient une salle immense déjà remplie. Des gens dansaient sur la piste de danse au son de « Riverside » de Tujamo & Sidney Samson. Je tirais les filles par le bras et on se précipita sur la piste. On se mit à danser comme des folles, bientôt rejointe par les garçons. Je me rappelais mes visions, je pratiquais la danse avant, et bien j'adorais toujours ça ! La musique s'arrêta. Puis le DJ passa la suivante. Je sautais de joie en la reconnaissant, c'était « Sexy and I Know It ». Je commençais à danser en groupe avec les filles. On partait bientôt dans une battle de danse. Je me battais contre Taylor, elle laissa rapidement tomber en voyant ma façon de danser. Olivia s'avança à son tour. On commença à danser comme des folles. Puis on partait dans un collé serré. On riait comme des enfants, continuant de danser. Une fois que la musique fut terminée, on s'affala sur les canapés toutes les quatre. Un garçon brun s'approcha de nous n titubant, ayant visiblement un peu trop bu. Il s'adossa au poteau à côté de nous et nous proposa de boire un verre avec son groupe d'amis. On refusa poliment mais il insista, attirant l'attention d'Axel et Louis qui ramenèrent le reste du groupe. À la venue, l'homme qui nous importunait s'éloigna sans un mot de plus. On but quelques verres tout en discutant avant de retourner sur la piste quand une battle de danse fut annoncée. Je me levais et tirais les filles avec moi, prenant place au milieu de la piste de danse. On dû attendre quelques minutes pour qu'un groupe de quatre adversaires se place face à nous. On reconnut l'un d'entre eux, et ce n'était autre que l'homme qui s'était présenté à nous quelques minutes plus tôt. Il se plaça face à moi, suivit par ses trois compagnons qui prirent position face à mes amies.

-Honneur aux dames ! C'est vous qui choisissez la chanson ! déclara l'un d'entre eux avec un sourire charmeur.

On se concerta quelques secondes avec les filles avant d'opter pour une musique qui dynamique et rythmé qui Lila alla souffler à l'oreille du DJ. Elle revint se placer à côté de nous et la musique démarra. Quand les premières notes s'échappèrent des enceintes, on s'élança, moi la première, dans une chorégraphie improvisée. On se stoppa, les garçons continuèrent, pour qu'on reprenne leur suite quelques instant plus tard. La compétition était rude, ils savaient plutôt bien danser, alors on se donnait à fond, souhaitant avant tout profiter de notre soirée. On se défia ainsi à tour de rôle pendant un moment. Quand la fin de la musique s'annonça, je tentais le tout pour le tout. Je retirais mes chaussures et engageais les filles à me suivre dans ces derniers quelques pas pour un final spectaculaire. On prit la pose et la musique s'arrêta. Un tonnerre d'applaudissement retentit. Je me relevais et remettais mes chaussures. Le DJ attira l'attention de toute la salle.

-Mesdames et Messieurs ! Vous allez pouvoir voter pour votre groupe préféré. Le groupe qui aura reçu le plus d'applaudissements sera élue vainqueur et gagnera une boisson pour chacun des membres de l'équipe !

Je souriais en me tournant vers les filles, je crevais de chaud et on en avait bien envie.

-Qui pour les garçons ?! s'écria le DJ.

Des applaudissements éclatèrent, puis le silence s'installa peu à peu à nouveau.

-Qui pour les filles ?!

Des applaudissements plus forts retentirent. Je tournais alors la tête vers les garçons de l'équipe d'en face, un sourire rayonnant sur le visage pour signifier notre victoire. Ils partirent sans rien ajouter, dégoutés de leur défaite. On retourna à nos places avec les filles et un barman vint prendre notre commande. On en profita pour prendre un mojito, discutant sur notre superbe performance avec le reste du groupe. Je me levais pour aller faire un tour aux toilettes pour me rafraichir, transpirant à grosses goûtes à cause de la chaleur étouffante qui régnait dans la pièce et de l'effort que je venais de fournir. J'entrais dans les toilettes pour dames et passais mes mains sous l'eau puis sur mon visage. Je m'essuyais et me retournais pour sortir quand je tombais nez à nez avec le même homme qui nous avait interpelé plus tôt. Je remarquais qu'il avait des cheveux blonds, des yeux verts et un sourire espiègle sur les lèvres. Il s'approcha de moi d'un pas vif et déterminé.

-Tu danse super bien tu sais, et tu es super sexy ! me complimenta-t-il.

Je reculais et il continua à avancer jusqu'à ce que je me retrouve coller contre le mur. Il continua d'avancer.

-Vous n'avez rien à faire dans les toilettes des femmes, dis-je d'un ton peu assuré.

Il ne répondit pas. Je tentais de le contourner mais il m'attrapa un poignet, puis l'autre, et les maintint fermement de chaque côté de ma tête. Je tentais de le repousser mais il était bien plus fort que moi. Il bloqua mes jambes avec les siennes et passa sa seconde main sur mon visage. Il caressa doucement ma joue puis il descendit jusqu'à mon cou, puis mes bras. Il descendit à ma taille. J'étais pétrifié et n'osais plus bouger, complètement perdu par la situation, je n'eus le réflexe d'utiliser mes pouvoirs. J'oubliais à ce moment-là tout ce qu'on m'avait appris sur l'auto-défense, paralysée par une tout autre peur que ce que j'avais connu, incomparable avec la peur de la mort ou de la perte d'un être cher. Je redoutais ce qui allait se passer si personne n'intervenait. Le mec colla ses lèvres sur les miennes, m'embrassant violemment, sans passion, sans aucun sentiment. Il appuya plus fort sur mes lèvres comme pour me faire comprendre que je devais répondre à son baisé infect. Je voulais vomir. Lassées, ses lèvres descendirent jusqu'à mon cou. Non, il n'avait pas le droit... Mais je ne bougeais toujours pas. Sa main se posa sur mon sein gauche, il le pressa et le pelota comme si c'était son jouet, faisant de moi et de mon corps son terrain de jeu. Voyant que je craignais trop pour réagir, l'homme sourit et fit descendre sa main jusqu'à ma cuisse. Il remonta lentement, jusqu'à arriver à mes fesses qu'il prit un malin plaisir à caresser en fixant mon regard affolé. Réagis putain ! Ne te laisse pas faire ! S'écria la voix dans ma tête. Je ne réagis toujours pas, et l'homme commença à passer sa main devant, en faisant le tour de mes hanches. Il va te violer si tu ne fais rien ! L'homme allait passer sa main dans ma culotte, mais je me réveillais avant. Je lui donnais un violent coup de tête, il recula en titubant un peu mais garda mes poignets enfermés dans sa main. En revanche, il avait retiré sa main de ma culotte. Je lui donnais un coup de genoux dans le ventre, le faisant se plier en deux. Je ne m'arrêtais pas là, enchainant avec mon poing en direction de sa joue droite qu'il m'offrait en relevant la tête vers moi. Sa tête tourna avec la force de l'impact et il s'écroula par au sol par manque d'équilibre. Je n'attendais pas un instant de plus et me précipitais vers la sortie. Je poussais la porte et me jetais dans la foule, me faufilant le plus rapidement possible au milieu des jeunes transpirant et puant l'alcool. Quand un espace se dégagea, je me mettais à courir, jetant un bref coup d'œil derrière moi. Ne regardant pas dans quelle direction j'allais, je heurtais quelqu'un. Je me retournais affolée, c'était Clarence.

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