T1 : Seize
Je me levais de très bonne humeur. J'allais prendre une douche, en écoutant de la musique sur mon portable. Je me dirigeais ensuite vers mon dressing. J'enfilais un jeans noir, un teeshirt de la même couleur, mon blouson rouge et mettais mes lentilles. Je voulais avoir forte impression auprès de notre ancien directeur. Axel devait me rejoindre pour qu'on aille le voir ensemble. Il vint me chercher à ma chambre.
-Salut ! lançais-je avec un sourire.
-Woua ! Et bah tu vas lui faire une forte impression ! Il va se souvenir de votre rencontre ! Ça c'est sur ! me dit-il en rigolant.
-Tant mieux !
-Tu es très jolie, même si tes yeux rouges font flipper...
-Merci !
Je lui fis un grand sourire, pris mon téléphone sur la table de chevet et sortais de ma chambre. On monta dans l'ascenseur jusqu'à l'étage d'administration. On devait rejoindre Edward pour aller aux cellules.
-Salut Ed ! l'appelais-je du bout du couloir.
-Ah vous voilà ! Comment vas-tu ma petite Victoire ? me questionna-t-il avec un grand sourire.
-La forme ! J'ai hâte de le voir !
J'avais un sourire en coin.
-Ok ! Elle est pressée de lui casser la gueule ! en déduit Axel en voyant ma tête.
On suivit Edward à travers un long couloir au bout duquel se trouvait une porte blindée. On déboucha dans une pièce entièrement en béton, du sol au plafond. Ed ouvrit une seconde porte avec son badge. On avança au milieu des cellules remplies de personnes que je ne connaissais pas. J'en reconnus quelques uns, certains étaient nos anciens profs de Lake-Moon. Je les vis se rapprocher des vitres et lisais mon prénom sur leurs lèvres. Les cellules étaient très épaisses, je ne les entendais presque pas. J'avais un peu de peine de ne pas trouver Jimmy ou Holiday mais c'était peut être mieux comme ça... On arriva enfin devant la cellule de mon ancien directeur. Il avait les trais tirés, de grosses cernes sous les yeux, une barbe blanche de plusieurs centimètres.
Quand Edward ouvrit sa cellule, il le suivit sans broncher, sans même m'adresser un seul regard. On entra dans une petite pièce sombre, ne comportant qu'une table et deux chaises. Un grand miroir se trouvait au mur gauche, juste à côté d'une porte pour accéder à la salle d'observation à côté. Ed fit asseoir le directeur sur l'une des chaises et je m'installais en face de lui. Puis mon ami et Axel partirent ensuite dans la pièce à côté, nous laissant seuls tout les deux. Le directeur garda la tête baissée, les mains jointes sur la table. Après quelques minutes de silences, il se décida enfin à relever la tête et me regarder droit dans les yeux.
-Tu as beaucoup changé, me dit-il simplement.
Je continuais de le fixer sans rien dire. Il observait chaque recoins de mon visage avant de planter son regard à nouveau dans mes yeux, fasciné. Impatiente, je décidais à prendre la parole.
-Vous savez pourquoi j'ai demandé à vous voir ? l'interrogeais-je.
Il hocha la tête en signe d'approbation.
-Rendez moi ma mémoire ! déclarais-je d'un ton sec.
Il se mit à rire très fort, penchant la tête en arrière. Je le regardais faire, essayant de garder mon calme. J'attendais qu'il soit calmé, il continua à me fixer, un sourire ironique sur ses lèvres. Il se foutait de moi, très clairement. Je lui souris et me levais lentement. J'appuyais mes mains sur la table et me penchais vers lui.
-Écoutez moi bien, vous nous avez enlevé à nos familles puis effacé la mémoire pour mieux nous manipuler. Seulement tout le monde n'a pas suivit votre petit manège et maintenant tous les jeunes ont appris la vérité et veulent votre peau. Alors vous allez me dire comment je dois faire pour retrouver la mémoire ou je peux vous assurer que vous ne sortirez pas d'ici vivant ! T'as comprit connard ?!
J'appuyais sur le dernier mot, il fit mouche. Le directeur se leva d'un bon et tendit sa main devant lui. Avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit, je me retrouvais propulsée à l'autre bout de la pièce avec une boule de feu, percutais le mur et tombais à genoux. Je levais une main vers la vitre pour faire signe à Axel et Ed que j'allais bien. Je me relevais pour faire face à l'homme.
-Je t'interdis de m'insulter ! s'époumona le directeur. Je suis ton aîné et supérieur ! Tu me dois le respect !
-Et qu'est-ce que tu vas faire enfoiré ?!
Cette fois ci, je me préparais et levais les mains vers lui. Il déchaina toute sa puissance sur moi. Le choc fut difficile à encaisser mais je tiens bon.
-Tu es faible ! me cracha-t-il.
-Ah oui ?
Je concentrais toute mon énergie et lui balançais dessus, il faiblit mais tient bon. J'absorbais alors son énergie pour l'épuiser. Au bout d'un moment il tomba à genoux, du sang coulait de son nez. Il n'avait plus de force. Je ne pus m'empêcher de savourer ma victoire, me dressant devant lui, le prenant de haut.
-Dis-moi ce que je dois faire pour récupérer ma mémoire, criais-je presque d'une voix dédaigneuse. Ou tu peux te dire adieu !
Il me fixa sans rien dire. Je plaçais ma main devant sa tête.
-Tu ne peux pas me tuer, sinon tu ne sauras jamais comment tu dois faire.
-Oh si, on détient tout le personnel de Lake-Moon, je suis sûre que l'une des personnes en faisant partit pourrait nous le dire.
Son visage se ferma et je ne pus m'empêcher de sourire.
-Alors ? Tu veux sauver ta misérable vie ? l'interrogeais-je.
Il me jeta un regard noir.
-Il te faut un choc, déclara-t-il alors après un silence.
-Un choc ? répétais-je en fronçant les sourires
-Oui, à toi de trouver comment.
Je me rapprochais de la porte mais il reprit la parole.
-Tu te rendras compte bien assez tard que ce n'est pas moi qui vous ai pourrit la vie.
Je restais septique face à sa déclaration, mais je me doutais bien qu'il me disait ça seulement pour me faire réfléchir et attirer l'attention sur lui.
-Et bien pour le moment c'est vous, et ça ne change en rien ce que l'on pense de vous.
~~~
On retourna à mon étage sans dire un mot. J'étais perdu dans mes pensées. Les mots du directeur résonnaient dans ma tête. « Il faut un choc ». Un choc ? Je dois me prendre un coup de batte de baseball sur la tête pour récupérer ma mémoire ? Je soupirais, j'aurais aimé avoir plus d'informations mais le directeur avait catégoriquement refusé de parler plus. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, je restais planté là où j'étais, je ne bougeais pas d'un pouce. Je fixais le sol, perdue dans mes pensées.
-Vic ? m'appela Axel.
Je sursautais, j'avais totalement oublié qu'il était là.
-Heu... oui ? demandais-je en sortant de l'ascenseur.
-Ça va ?
-Oui oui...
Il fronça les sourcils. Mon téléphone émit un bruit dans ma poche, je ne m'en rendis même pas compte.
-Vic, ton téléphone... me signala alors Axel.
Je le sortais de ma poche. Message d'Olivia.
« On est à la salle de sport, tu nous rejoins ? »
Je répondais directement.
« Ok, j'arrive. »
-Tu viens à la salle de sport avec nous ? demandais-je alors en me tournant vers Axel.
-Heu ouais ! Ça pourra être cool et ça te permettra de te remettre un peu de tes retrouvailles avec le directeur.
On passait à ma chambre où je me changeais rapidement, enfilant un jogging et un T-shirt à manches courtes puis on repartait vers la salle de sport. Je m'arrêtais devant les grandes portes métalliques du gymnase et retiens Axel par le poignet.
-Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-il inquiet.
-Ne dis rien aux autres sur le moyen de récupérer notre mémoire, je veux d'abord le tester sur moi, pour voir si ce que le directeur a dit n'est pas un mensonge. Il ne faut pas leur donner de faux espoirs.
-Ok je ne dirai rien, jusqu'à ce qu'on ai trouvé comment récupérer notre mémoire, on peut pas leur cacher un truc pareil...
-Marché conclu.
On entre dans le gymnase où on rejoignit les autres au tapis de combats.
-Encore ensemble vous deux ? s'exclama Olivia, un sourire en coin discret s'affichant sur ses lèvres.
Je sentais le regard de Ryan peser sur moi.
-Je suis passée chercher Axel avant de venir, mentis-je. Vous faisiez quoi ?
-Des combats, vous voulez jouer ? proposa Nicolas.
-Bah ouais ! Qui veut se battre avec moi ? demanda Axel.
-Moi tiens ! se proposa Ryan avec un sourire en coin.
Ils se placèrent face à face sur le tapis. Je sifflais et le combat débuta. C'est Axel qui attaqua le premier, plaquant Ryan par la taille comme au rugby. Ils s'écroulèrent au sol tout les deux. Ryan roula sur le côté et se redressa avec une vitesse impressionnante. Alors qu'Axel était à genoux, il lui asséna un coup de coude dans la nuque. Axel s'écroula par terre, étouffant un cri de douleur. Il se releva lentement. Il lança son point dans le ventre de Ryan qui riposta immédiatement. Ce dernier lui donna plusieurs coups de genoux dans le ventre. Axel ne pouvait plus se défendre. Ryan le poussa par terre et se mit à le frapper au visage.
-Ryan arrête ! criais-je.
Tout se passait très vite, et il ne m'écoutait pas. Je me jetais sur lui. Pendant ce temps Taylor, Olivia, Lila, Louis et Nicolas se précipitèrent sur Axel. Ryan se releva furieux et me fit face. Il fonça vers moi. J'esquivais ses coups. Il m'atteignit au menton faisant s'entrechoquer les dents violemment. Un goût de sang se répandit dans ma bouche. Il me frappa ensuite à l'épaule, me faisant perdre l'équilibre mais je réussis à rester debout. Il me balança son poing dans la mâchoire, je m'écroulais au sol. Le goût métallique sur la langue me donnait envie de vomir, mais j'essayais de ne pas y penser. Je m'essuyais la bouche sur la manche de mon sweat avant de le retirer d'un geste. Je voyais Ryan se placer à côté de moi. Putain mais qu'est-ce que tu fou ?! Il allait me mettre un coup de pied. Je roulais sur le côté et me redressais à genoux. Il fallait que je mette fin à ce combat alors je me relevais. Je faisais face à Ryan. J'inspirais d'un grand coup et me j'étais presque littéralement sur lui. Mon poing gagna sa joue pendant que mon pied l'atteignait au ventre. Je me retrouvais derrière lui en un centième de seconde et lui assenais un coup de pied derrière le genou et le poussais vers l'avant, le faisant chuter au sol. Je m'asseyais sur son torse, immobilisant ses bras avec mes genoux quelques instants.
-Désolé Ryan... murmurais-je.
Avant qu'il n'ait le temps de se libérer, je lui envoyais le coup le plus puissant que je pouvais lui donner. Il reçu ma droite en plein dans la tempe et perdit connaissance. Je secouais ma main, l'ayant frappé si fort que je m'en étais fait très mal. Je me relevais tant bien que mal et regardais autour de moi. Toutes les personnes présentes dans le gymnase s'étaient regroupées le plus loin possible de nous deux. Ils étaient tous collés au mur de l'autre côté de la pièce. Même Olivia, Nicolas et les autres s'étaient éloignés de quelques mètres. Je m'approchais d'Axel. Il ne bougeait plus, son visage commençait à gonfler un peu à quelques endroits et du sang en coulait. Je soulevais son teeshirt et découvrais avec horreur que ses abdos commençaient déjà à bleuir. Je remettais son teeshirt en place. Je jetais un dernier regard à la salle et partais en courant le plus vite possible jusqu'à l'ascenseur le plus proche. En montant dans celui ci, j'envoyais directement un message à Edward :« T'es où ? ». La réponse ne se fit pas attendre : « Au hangar pourquoi ? ». Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, je partais comme une flèche. Je faisais le tour des hangar jusqu'à le trouver.
-Qu'est ce qu'il y a ? demanda-t-il inquiet en me voyant.
-Appel toute ton équipe. Il y a une urgence, un des jeunes est devenu complètement taré et s'est retourné contre ses propres amis, expliquais-je.
-C'est lui qui t'a fait ça ?
Je touchais mon menton à l'endroit que me désignait Ed. En regardant mes doigts j'apercevais du sang.
-Sans doute.
-Qui t'a fait ça ?
J'hésitais à répondre mais de toute façon il le saurait sur place.
-Ryan.
~~~
L'équipe d'Edward avait embarqué Ryan et l'avait mit en cellule. Axel avait été emmené à l'étage de soins et avait tout de suite été prit en charge. D'après les médecins qui m'avaient fait des points de sutures sur le menton, Axel était plongé dans un coma inexpliqué, sans doutes du au traumatisme crânien dont il avait été victime suite aux multiples chocs de sa tête contre le sol. Ça faisait deux heures que j'étais enfermée dans ma chambre. Olivia et Nico avaient attendu pendant plusieurs minutes espérant que je leur ouvre, une chose que je ne fis pas. Je réfléchissais, essayais de comprendre pourquoi Ryan avait fait ça. J'étais furieuse contre lui. Il m'avait frappé et avait enfermé Axel dans un coma inexpliqué que les médecins ne savaient pas gérer. J'avais prit une douche gelé pour essayer de me calmer mais rien à faire. Je m'étais donc installée confortablement devant un film dans mon lit, histoire de me changer les esprits. Même mon film préféré n'arrivait pas à me faire penser à autre chose. J'avais loupé l'heure du déjeuné, mais je n'avais pas faim. Je décidais finalement de me coucher et m'endormais au bout de quelques minutes.
~~~
« -Tu n'as pas le droit de dormir ! Pas maintenant ! Réveille-toi Victoire ! Aller bouge toi ! S'il te plait, ouvre moi, il faut qu'on en parle, je sais que ça te met dans un état pas possible cette histoire. »
« -Viens, viens m'aider Victoire, je ne sortirai pas de sommeil sans toi, j'ai besoin de toi. Vic, s'il te plait. Tu sais comment faire pour me réveiller. »
« -C'est de ta faute ! T'entends ! De ta faute ! C'est à cause de toi si je suis enfermé ! Tu parles d'une amie ! Tu m'as trahi ! »
Je criais et me réveillais en sursaut. J'étais en sueur, des larmes coulaient le long de mes joues. J'étais dans le noir total. Je me sentais oppressée, j'allumais la lumière. Je tentais de reprendre peu à peu une respiration régulière. Je me levais et allais dans la salle de bain pour me rincer le visage. J'appuyais mes mains sur le rebord du lavabo et m'observais dans le miroir. J'avais l'air fatigué et avais la peau assez pale. Je m'attachais les cheveux et allais me changer. Je sortais de ma chambre et allais au gymnase. J'allumais les lumières de la grande salle. Je prenais une paire de gants et commençais à frapper dans un sac de boxe. Je frappais aussi fort que je le pouvais, à m'en faire mal malgré les gants.
Je frappais le sac à une vitesse qui aurait été impossible si je ne possédais pas le don de la « super rapidité ». Épuisée je m'écroulais, ma respiration était haletante, à bout de forces je laissais mes larmes couler. Je me mettais à pleurer en repensant à la scène qui s'était déroulée quelques heures plus tôt. Je me redressais pour m'asseoir, faisant goûter les larmes de mon menton. Je retirais mes gants et essuyais le surplus salé d'un geste rageur. Je n'avais pas le droit de pleurer, je ne devais pas. Je devais être forte, tenir le coup. Je regardais l'heure sur le compteur central, cinq heures cinquante-huit. J'avais dormis toute l'après midi et toute la nuit. Je repensais alors aux voix que j'avais entendues dans mon sommeil. Je les avais facilement reconnues. Olivia, Axel puis Ryan. Je pestais intérieurement que ce genre de pensées, dans une telle situation, puissent provenir du fruit de mon imagination. Je me levais et quittais la salle de sport.
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