T1 : Onze
J'entendais les bips d'une machine à côté de moi, sentais des draps fins et doux sous mes doigts. Je tentais de remuer une main, puis l'autre, j'étais toute engourdie. Puis les souvenirs me revinrent, comme des flashs. Je me rappelais de tout ! Lake-Moon, les hommes en uniforme, Axel, l'évasion qui a échoué... À côté de moi la machine se mit à émettre des bips de plus en plus rapides signifiant l'accélération de mon rythme cardiaque. Je me levais d'un bon et arrachais les perfusions de mes avants bras. Très mauvaise idée puisque cela me valut une vive douleur. J'étais en jogging et teeshirt mais j'avais chaud, trop chaud. Une caméra me filmait dans un coin de la pièce. Je levais une main vers elle et la faisais cramer jusqu'à ce qu'elle ne soit que de la purée dont une horrible odeur de plastique cramé s'élevait. Je cherchais une porte autour de moi, mais ne trouvais des chaussures, c'était un bon début. Je les enfilais rapidement et observais le reste de la pièce, tentant de trouver une issue. J'étais perdue, je ne savais pas du tout ou j'étais mais était sans aucun doute enfermées dans le QG des hommes qui nous avaient enlevés. Je me tournais vers le grand miroir sur l'un des murs de la pièce. Un miroir de cette taille ne pouvait qu'être une vitre tintée d'où m'observaient des gens de l'autre côté. Je saisissais le premier objet qui me passait sous la main et le balançais de toutes mes forces contre le miroir. Il ne se cassa pas et projeta l'objet au sol qui, lui, se brisa en mille morceaux. Je voulais sortir d'ici ! Alors je levais mes deux mains vers celui-ci et me déchainais.
-Stop ! cria une voix. Ok ! Tu vas pourvoir sortir, mais que si tu m'écoutes !
Je m'arrêtais, continuant de fixer le miroir.
-Merci ! Je sais que tu es très en colère, mais tu n'as pas le choix, tu dois coopérer avec nous.
Pour qui ils se prennent ?! Ils croient vraiment que je sympathiserai avec eux alors qu'ils m'ont cramés et poussés à bout pour pouvoir nous embarquer moi et Axel ? D'ailleurs pourquoi ils ont fait ça ? C'est qui ces gens ? Les questions fusaient dans mon esprit.
-Je ne sais même pas qui vous êtes pourquoi je ferai ça ?! criais-je avec rage.
-Parce que tu as confiance en moi.
Je n'osais plus bouger... je restais choqué par la voix que je venais d'entendre.
-Ryan ?
-Oui, c'est moi Victoire.
Je restais sans rien dire, les larmes aux yeux. Que faisait-il avec eux ? Je ne comprenais plus rien.
-Victoire, nous avons besoin de toi, tu as des dons très puissants tout comme Ryan, m'expliqua la première voix. Grâce à toi, on pourrait réussir de grandes choses. Il faut que tu acceptes de nous aider.
-Si tu ne veux pas le faire pour eux, fais-le pour moi Victoire... continua Ryan. Fais-moi confiance.
Je réfléchissais quelques secondes. Je ne savais pas pourquoi Ryan avait accepté de s'allier avec des mecs qui nous avaient enlevés, je ne savais même pas qui étaient ces gens, mais en revanche j'étais sûre de d'ores et déjà éprouver une haine inimaginable envers eux. Pourtant j'avais confiance en Ryan et peu importe les raisons, j'étais prête à le suivre.
-Qu'est-ce que vous attendez de moi ?
La porte cachée s'ouvrit et un homme vint se placer à l'entrée. Je sortais de la pièce et le suivais le long du couloir. Il m'emmena dans un second couloir cette fois ci plus étroit, puis dans un hall. Je dus attendre pendant qu'il entrait dans la pièce d'à côté. Je regardais autour de moi, cherchant quelque chose de tranchant, n'importe quoi qui puisse m'être utile pour me défendre, mais ne trouvais rien. La porte se rouvrit et on me fit signe d'entrer. Je me retrouvais dans un très grand bureau dépourvu de fenêtre comme toutes les pièces dans lesquelles j'étais passé, m'indiquant qu'on devait se trouver dans un sous-sol. Au centre de ce bureau se trouvait une large table en verre et des étagères remplies de dossiers cachaient les murs gris et ternes. Un homme était assis dans un grand fauteuil derrière la grande table. Il avait des cheveux gris et des yeux bleus. Son visage était illuminé par un grand sourire. Il y avait une femme à côté de lui. Elle était vêtue d'une jupe crayon noire et d'une chemise blanche. Elle était de taille moyenne et avait de cours cheveux blond-poivrés. Un homme en costume se tenait sur ma gauche. Il était grand et très beau. Il devait avoir la trentaine et possédait des yeux verts et des cheveux bruns. Puis il y avait Ryan. Dans un jeans noir, des rangers, et un blouson vert. Il se tourna vers moi.
-Bonjour Victoire.
Mon Dieu... Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? pensais-je. Il avait les yeux verts, comment était-ce possible ? Ses yeux d'un bleu tranchant avaient disparu. Il avait la mine grave, l'air sérieux. Je ne l'avais jamais vu comme ça, du moins pas avec moi. Il avait l'air si différent...
-Bienvenue à East Green Forest Victoire, je suis Halvin Jones, j'espère que votre réveil n'a pas été trop dur... me dit l'homme dans le fauteuil.
-Non, répondis-je d'un ton sec.
Je ne quittais pas Ryan des yeux, restant stupéfaite face à son changement si inquiétant. Il ne bougeait pas d'un pouce, ne disait rien et se contentait de me fixer de la tête aux pieds.
-Bon, je suis ici pour vous aider, mais à faire quoi ? demandais-je en me tournant vers l'homme au centre de la pièce.
-Bon et bien je vais faire simple. Nous sommes une organisation qui lutte contre un groupe de terroristes. L'école dans laquelle tu étais avant faisait parti de ce groupe. Cela fait longtemps qu'on vous cherchait toi, Ryan, Olivia et Samuel. On a vraiment besoin de vous. Vous avez des dons extraordinaires que vous tenez chacun de vos parents.
-Vous savez donc d'où l'on vient...
-Oui, mais pour le moment Olivia et Samuel ne sont pas encore au courant que nous avons besoin d'eux, la priorité était toi et Ryan mais ton réveil a été un peu retardé.
-Je ne vois pas en quoi je suis utile jusque-là.
-Et bien je sais que tes amis t'aiment beaucoup et comptent sur toi. Tu es bien plus puissante qu'eux et tu as une âme de chef, alors je voudrais que tu deviens la chef de l'équipe des jeunes du feu. Il faudrait que tu les motives et que tu les convainques de nous faire confiance car pour le moment, aucun garde n'arrive à les gérer, ils ne veulent pas coopérer et crament le moindre objet qu'on leur donne. Mais on a besoin du plus de monde possible car le groupe terroriste commence à s'agrandir et à cela s'y ajoute également la menace des normaux qui créent des laboratoires pour étudier des Psis. On a besoin du plus de monde possible pour combattre ces deux menaces.
-Et je peux savoir ce que ce groupe cherche à faire ? Et c'est qui les normaux ?
-Il manipule les jeunes pour les utiliser, ils veulent détruire les familles originelles, ou plutôt tuer tes parents et recréer une famille qui obéira à tous leurs ordres. Les normaux sont les humains non Psi.
Je ne répondais pas. Fallait-il que je le crois ? Après tout, rien de tout ça ne pouvait être vrai, il pouvait me mentir sur toute la ligne s'il le voulait. Tout ça me paraissais bien étrange.
-Enfin voilà, je sais que tu as du mal à nous faire confiance, que si tu es dans cette pièce, ce n'est que grâce à Ryan, poursuivit l'homme.
-C'est exact.
-Acceptes-tu de nous aider, il faut arrêter cette organisation, ou ils s'en prendront à ta famille. On a aussi besoin d'aide pour mettre fin aux recherches des normaux avant qu'ils ne découvrent notre existence.
Je trouvais ça trop simple, je ne pouvais pas accepter aussi facilement. Qui sait ce qu'ils allaient me demander de faire. Je ne voulais pas être sous leurs ordre mais que feraient-ils si je refusais ? Je jetais un regard à Ryan qui ferma les deux yeux comme pour me dire oui.
-Très bien, j'accepte, mais à une seule condition, je veux être au courant de toutes les opérations ou tout ce qu'il se passera. Je veux pouvoir décider des « missions » comme vous dites, où j'irai et ou mes amis iront, vous ne leur ferez rien si je vous respecte, déclarais-je. Ce sont mes conditions.
-C'est dans l'accord ! me répondit Mr Jones. Je te laisse aller te préparer avant de rejoindre tes camarades.
Je jetais un dernier coup d'œil à Ryan et suivais le garde en dehors de la pièce. Il m'emmena dans un grand dressing avec un miroir. Une tenue avait été préparée. La même que Ryan sauf que le blouson était rouge. J'attachais mes cheveux en queue de cheval après les avoir brossés et me regardais dans le miroir. Une boite était disposée devant moi. Elle contenait des lentilles de couleur rouge. Je savais qu'elles n'étaient pas là par hasard. Ryan aussi avait dut en mettre, mais des vertes. Je les mettais, clignais plusieurs fois des yeux et sortais de la pièce, enfin prête. Cette tenue n'était pas si inconfortable mais sa signification me donnait envie de vomir. Ils voulaient que j'intimide mes camarades, que je leur impose de me respecter et de m'obéir, par la peur s'il le fallait. Le garde m'emmena au bout d'un couloir puis on monta dans un ascenseur. Il nous mena à l'étage d'en dessous.
-C'est un bunker ? demandais-je.
-Oui, mais nous avons aussi une partie à l'extérieur, m'expliqua-t-il.
Je gardais le silence et le suivi à travers les dédales de couloirs. On s'arrêta devant une grande porte de gymnase fermée.
-Ici c'est l'étage des jeunes du feu, chaque élément a son étage, derrière cette porte se trouve le réfectoire, et chacun possède une petite chambre, tu as ta propre suite. Elle est indiquée sur cette carte.
Il me tendit un bout de papier que je glissais dans ma poche.
-Ce n'est pas votre fort la mixité.
Il me regarda du coin de l'œil, un petit sourire s'affichant sur ses lèvres, mais il tenta de le dissimuler.
-Juste une question, ils savent tout sur moi ? demandais-je. Je veux dire, que je suis la...
-Princesse ? Oui ils savent on le leur a dit. D'ailleurs ils sont très pressés de vous voir, mais restez sérieuse et n'échouez pas à votre mission, ou Mr Jones ne vas pas être très content...
-Princesse est un terme un peu excessif, mais j'ai compris, je n'échouerai pas.
-Et bien bonne chance mademoiselle Victoire.
-Merci Mr ...
-Douglas, Edward Douglas.
-Et bien Edward Douglas appelez-moi Victoire, et ravie d'avoir fait votre connaissance.
Il me fit un hochement de tête respectueux et me sera la main avant de s'éloigner. Je respirais, tournais plusieurs fois en rond. Je flippais complètement à l'idée de voir tous mes camarades et de devoirs les convaincre d'avoir confiance en moi alors que j'obéis à une organisation qui m'a quand même cramée pour m'emmener ! Enfin bon. Il faudra que je parle à Ryan et que je retrouve les autres. Je fouillais mes poches et découvrais un pass. Il me permettait d'utiliser l'ascenseur et d'aller où je voulais, c'était indiqué sur celui-ci. Je soufflais une dernière fois et poussais les portes du réfectoire. Je me retrouvais en haut d'un escalier. Plusieurs tables étaient installées côte à côte auxquelles tous mes camarades de mon ancien cours du feu étaient installés. Je descendais les escaliers et passais près de la première table. Tout le monde paressait très occupé à discuter et personne ne me remarqua. Et d'un coup je vis une personne se lever.
-Victoire ?
Nicolas se leva du banc et fit le tour de la table en courant. J'essayais de garder mon calme et mon assurance même si j'étais très contente de le voir. Il se jeta dans mes bras et je ne pus m'empêcher de le serrer fort contre moi.
-Bon Dieu, il ne t'est rien arrivé ! soupirais-je de soulagement me rappelant la dernière fois où on s'était parlé, au téléphone pendant l'attaque.
Il s'écarta, la salle était plongée dans un silence de mort et tout le monde me fixait. Nicolas s'approcha de moi.
-On a énormément de choses à te dire, mais on est écouté en permanence par des micros, les caméras je me suis chargé de les cramer.
Je repérais un poste de musique dans un coin, le posais sur la table centrale et l'allumais, ils nous entendraient un peu moins, c'était déjà ça. Je retirais ma veste, palpais le col et chaque manche. Je repérais un petit micro minuscule dans la manche droite et dans la doublure du col. Je prenais un couteau et les écrasaient avec le manche. Je remettais ma veste et me tournais vers mon public. Ils avaient tous gardés leurs vieux habits.
-On peut parler tranquille, les rassurais-je.
Je ramassais une serviette et piochais un crayon dans un pot. J'écrivais rapidement : « Je répondrai à l'écrit pour certaines questions, pour qu'ils n'entendent pas ». Personne ne dit rien. Puis une fille se leva.
-Je rêve ou tu as les yeux rouges ?
Un garçon se leva à son tour.
-Tu es devenue comme Ryan ?
Une autre fille se leva.
-Tu vas nous demander de croire à leurs conneries ?
-Tu y crois toi ?
-Ils veulent qu'on fasse quoi ?
-C'est vrai que tu es la princesse du Feu ?
-T'es avec eux ?
-Comment ça se fait que tu ais mit tant de temps à te réveiller ?
-Qu'est ce qui t'es arrivé l'autre soir, on t'a vu. Tu étais dans les vapes et porté par un garde. Axel te suivait quelques mètres plus loin, les mains menottées dans le dos. Il était complètement malade. On a entendu des gardes dire qu'il fallait faire gaffe à toi parce que tu étais attendue depuis longtemps et très importante. Quand Ryan t'a vu il a pété un câble et frappé un des gardes pour aller te voir. Pourquoi tu es ici avec Axel ? Pourquoi tu ne m'as pas écouté ? Pourquoi tu n'es pas partie comme je te l'avais crié au téléphone ? s'écria Nico au bord des larmes.
Il y eut un long silence.
-Je vais répondre à chacune de vos questions d'accord ? répondis-je. Mais pas tous en même temps...
-Répond à ma question ! s'exclama Nicolas.
Je le fixais quelques instants. Tout le monde me fixait. J'ouvrais la bouche, la refermais.
-Il était hors de question qu'on vous laisse tomber... Jamais je n'aurais fait ça ! Jamais ! Alors on est parti à la recherche de Ryan, il fallait qu'on le trouve car il était seul.
Je me tournais vers les autres.
-Le soir du lac illuminé, Nicolas, Taylor, Ryan, Clarence, Olivia, Axel, Samuel et moi avions prévu de nous enfuir de Lake-Moon. Car oui, je suis la descendante de la famille originelle. Ryan, Olivia et Samuel aussi sont des descendants, ce qui explique notre facilité avec notre pouvoir. On a eu tous les quatre des visions de notre ancienne vie. Lake-Moon nous a mentit, on a tous été arrachés à notre famille, mais pourquoi, je n'en sais rien. Vous n'êtes pas orphelin, vous avez tous une famille, là, dehors. Alors quand on a voulu partir à la recherche de Ryan dans les bâtiments, on est tombé sur deux patrouilles d'hommes et de femmes du feu. Ils me cherchaient. On ne s'est pas laissé faire. Ils ont déchainé leur pourvoir sur moi et il fallait que je protège Axel alors j'ai aspiré toute leur énergie mais mon corps n'a pas tenu. Je me suis évanouie et je ne me suis réveillée seulement il y a à peine trente minutes.
Je marquais une pause, toute la salle était suspendue à mes lèvres et m'écoutait attentivement. Je prenais une serviette et écrivais : « Je n'ai pas confiance en ces gens ».
-Je sais que cette organisation lutte contre une autre organisation terroriste dont faisait partie Lake-Moon. J'ai eu un accord avec eux, je serai au courant de tout ce qu'il se passera, et ils n'auront aucun droit sur vous. Alors je vous demande de me faire confiance.
« J'ai un plan » écrivais-je. Une fille se mit à écrire aussi et leva le papier pour que je puisse lire. « C'est quoi ? ». Je m'activais à rédiger une réponse sans déchirer la serviette en papier.
« Obéir, les duper en faisant semblant, pendant que j'enquête pour sortir d'ici ou savoir si on peut leur faire confiance. ».
-Tu sais pourquoi Ryan est... comme ça ?
-Non, à vrai dire je n'en ai aucune idée mais je compte bien me renseigner aussi. J'ai accès à toutes les opérations qui seront faites, et je vous demande de porter les vêtements qu'ils vous donnent.
« C'est plus crédible, détruisez les micros »
-Et pourquoi on devrait t'écouter ? demanda un garçon. Qui nous prouve que tu as raison et que tu ne nous mens pas ?
Il y eut un long silence, je ne savais pas quoi répondre. C'était une réflexion tout à fait légitime, je ne voulais pas les forcer, mais il était compliqué de leur faire comprendre que je devais sans doutes être le choix le moins pire
-Parce que Victoire est une personne de confiance. « Sans elle, aucun moyen de partir ». Si on ne pouvait pas lui faire confiance elle ne vous aurait rien dit à propos de Lake-Moon, répondit Nicolas. Et parce que Victoire c'est Victoire, et c'est la personne la plus fiable, la plus honnête et la plus courageuse que je connaisse. Ça vous va comme raisons ?
Personne ne répondit. Mais un a un les jeunes se levèrent disant chacun leur tour. « Je suis avec toi ». Bientôt la plus grande majorité des jeunes de la salle s'étaient levés. Certains restaient méfiants, je les comprenais et respectais leur choix. Je souriais et me tournais vers Nicolas.
-Merci... murmurais-je.
-Je n'ai dit que la vérité, j'ai confiance en toi. « Je sais que tu nous feras sortir d'ici. »
Il était sérieux, ça se voyait sur son visage. Tout le monde s'était remis à discuter autour de nous. Je souriais à Nicolas et ouvrais grand mes bras, le serrant contre moi.
-Je suis heureuse que tu ailles bien... lui dis-je à voix basse.
-Moi aussi... Mais j'aurais aimé que ce soit la même chose avec Ryan...
Je ne répondais rien. Je savais juste que la prochaine fois que je verrai ce dernier, je me débrouillerai pour lui parler à l'abri des oreilles indésirables. Il fallait que je comprenne ce qui lui était arrivé.
-Je m'en occupe t'inquiète. Je me débrouillerai pour revoir les autres aussi, m'assurer qu'ils vont bien. Puis je verrai avec eux ce qu'on pourra faire pour s'enfuir d'ici.
Nicolas eut un sourire hésitant. Il avait peur, mais il essayait de ne pas le montrer.
-Moi aussi j'ai peur tu sais... lui dis-je pour le rassurer.
-Je n'ai pas peur d'eux, mais de toi. J'ai peur de ce que tu pourrais devenir, comme Ryan...
Je restais bouche bée. Nicolas détourna le regard, regrettant ce qu'il venait de dire.
-Je ne deviendrai pas comme Ryan, ok ? Jamais ! Et je le ramènerais à lui.
Je posais une main sur son épaule pour le rassurer.
-Au fait, tes yeux c'est flippant, on dirait un vampire.
-Je suppose qu'ils voulaient que je les mette, elles avaient été préparés pour moi.
Je jetais un œil autour de moi.
-Bon je vais vous laisser, j'ai quelques trucs à faire mais on se revoit ce soir ok ?
-À ce soir !
-Bye !
Je remontais les escaliers, du réfectoire, sortais le plan de Mr Douglas et partait à la recherche de ma chambre. Sur le passage je croisais plusieurs groupes de jeunes habillés en tenue de garde, tout en noir les cagoules à la main. Je n'eus même pas besoin de m'écarter à leur passage, dès qu'ils me virent ils s'arrêtèrent et baissèrent la tête, comme pour s'incliner. Je continuais mon chemin, étonnée. Une fois que j'eus trouvé ma chambre, j'ouvrais la porte avec mon badge et entrais. La pièce était particulièrement luxueuse. C'était une suite en réalité, je possédais une petite salle de bain et un dressing dans des pièces attenantes. Je m'écroulais sur mon lit, regardant le plafond d'un blanc trop parfait. Les lumières tamisées donnaient un effets « zen » voir même « sensuel » à la pièce. Je rigolais en pensant ça. Les draps étaient doux et le lit si confortable que j'avais l'impression d'être sur un nuage. Je fus tirée de ma rêverie par une vibration dans l'une des poches intérieures de ma veste. J'en sortais un nouveau téléphone. C'était un message de Edward Douglas, il me disait que Mr Jones m'attendait dans son bureau dans cinq minutes. Je sortais de ma chambre sans perdre de temps et me rendais à l'ascenseur où je montais à l'étage de son bureau. Une fois dans le mini hall devant la porte de son grand bureau, je frappais. On me cria d'entrer. À l'intérieur Mr Jones était seul.
-Vous avez demandé à me voir ? demandais-je.
Il leva la tête et sourit en me regardant de la tête au pied.
-Je vois que vous avez enfilé l'uniforme complet, il vous va à ravir ! me dit-il.
-Merci...
-Enfin bref, oui je vous ai demandé, je sais que vous avez retrouvé vos amis, je voulais savoir comment ça s'est passé, comment ils ont réagi ?
-Très bien, ils étaient tous ravis de me voir, ils m'ont posé beaucoup de question auxquelles j'ai répondu et j'ai réussi à les convaincre de vous faire confiance.
-Déjà ?
-Oui, vous savez ils me faisaient déjà confiance avant d'arriver ici, j'ai trouvé les bons mots et je leur ai expliqué ce que les dirigeants de Lake-Moon nous ont infligés...
-Oh... Vous êtes donc au courant...
-Oui, je suis à l'origine de tout ça, c'est moi qui m'en suis rendue compte.
-Je vous avais sous-estimé Victoire, je suis agréablement surpris.
Il me sourit et je lui renvoyais son sourire, bien qu'il soit faux.
-J'avais une question à vous poser... demandais-je.
-Je vous écoute.
-J'ai croisé des jeunes un peu plus âgés que moi en uniforme noir, ils revenaient d'une mission, c'est ça que mes amis vont devoir faire, des missions ?
-Oui, mais dans pas mal de temps, il faut qu'ils soient très entraînés, et seuls les volontaires participeront. On leur trouvera une autre tâche à faire s'ils ne veulent pas, chacun a son rôle ici.
-Et une dernière chose, pourquoi les gens baissent-ils la tête devant moi ?
-Ils se prosternent, vous êtes quand même la descendante de la famille royale. Ce qui fait de vous un peu une princesse.
Je ne disais rien.
-Vous vouliez autre chose ?
-Non, merci Victoire, je vous libère. Profitez bien de vos nouveaux quartiers. Demain Mr Douglas viendra vous chercher à vos appartements pour le premier entrainement au combat. Prévenez vos amis, le premier entrainement sera en votre compagnie. Les suivants, c'est vous qui les entrainerez. Vous serez coaché par Mr Stewart, vous en avez un chacun avec Ryan, Olivia et Samuel.
-Très bien, merci.
Je le saluais et sortais de la pièce. Je décidais deme défouler un peu et partais en courant vers l'ascenseur. Je retournais à monétage où je décidais de me promener un peu pour visiter. Mes pensées nequittaient pas Ryan, j'étais très inquiète pour lui. Il m'avait semblé trèsétrange la dernière fois. Il fallait que je le revois, à tout prix. Je meperdais dans les dédales de couloirs mais réussissais à m'y retrouver grâce auplan d'Edward. Je m'enfonçais dans les couloirs les plus sombres, essayant derester à l'écart du monde qui m'entourait, je voulais faire une pause, j'enavais appris beaucoup en peu de temps. D'abord une société étrange nous avaitenlevé de Lake-Moon soit disant pour nous sauver en précisant que notreancienne école faisait partie d'un groupe terroriste. Des hommes que je ne connaissaispas me demandaient de leur faire confiance et de coopérer avec eux pour mettrefin à tout leur problème, Ryan était devenu vraiment bizarre... Ça faisait tropd'infos à digérer en si peu de temps. Et ce n'était pas finit, loin de là.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top