T1 : Dix-huit

Je voyais le plafond se décrocher au-dessus de moi, les fils électriques allaient bientôt lâcher, laissant tomber des plaques de plâtre énormes. Du sang coulait de mon front, brouillant la vue de mon œil droit. La seule lumière autour de moi était le feu. Il y avait des corps partout, sans vie. J'étais à bout de souffle. La chaleur ne m'étouffait pas étant donné que j'étais une fille du feu, mais la fumée noire et toxique me brûlait les poumons. Je trébuchais sur les débris et tombais. J'entendais un fil céder. Je me retournais, le plâtre commençait à tomber. Les derniers mots qui me virent à l'esprit étaient : « Je t'aime ». Puis je fermais les yeux.

~~~

Flashback

Deux mois s'étaient écoulés, deux mois qu'Axel était dans le coma. Deux mois que je ne dormais plus dans mon lit le soir, mais à son chevet. On avait fait sortir Ryan au bout d'une semaine. On s'était croisé, il s'était excusé et on n'avait plus jamais reparlé de cet incident. Je lui avais donné son dossier médical. Il l'avait lu mais n'avait rien dit. Taylor et Nico, eux, avaient sautés de joie en lisant le leur. La moindre petite information les remontait à bloc. Olivia et moi étions allées faire un tour dans la chambre où s'était trouvé Samuel sur le plan qu'on avait trouvé dans son dossier. Mais en entrant dans la pièce, elle était vide. J'avais vite perdu patiente et pété un câble. Je faisais des crises de nerfs souvent, tentant de me défouler comme je pouvais. J'allais dans le plus de mission possible pour prendre l'air, sortir de ce bunker. Je ne parlais plus beaucoup lors des déjeunés et des repas. Le coma d'Axel me rendait complètement malade. Je revenais justement d'une visite de sa chambre d'hôpital. J'entrais dans ma suite et filais sous la douche. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était mais je m'en foutais. Je réglais la température de l'eau sur glacial. C'était une de mes nouvelles habitudes, ça me permettait de me réveiller, de me secouer et de m'ouvrir les yeux sur la situation dans laquelle je me retrouvais, sur ce que je devenais petit à petit. J'étais de plus en plus distante, voir même froide avec les gens autour de moi. Je sortais de la douche, me brossais les dents, puis les cheveux. Ces derniers m'arrivaient en en dessous des coudes. Sans réfléchir je prenais une paire de ciseaux et commençais à couper. Les mèches brunes tombèrent sur le sol. Quand j'eus finit je m'admirais. Mes cheveux m'arrivaient maintenant aux épaules. Ça m'allait plutôt bien. Je me séchais et nettoyais la salle de bain puis allais m'habiller. Je jetais un œil à mon téléphone : 15h23. J'enfilais un simple jogging et un tee-shirt à manches courtes noires. Je m'installais confortablement dans mon lit devant un film. Ryan m'appela plusieurs fois mais je ne répondais pas. Dix minutes plus tard, on frappa à la porte. J'éteignais le son de la télé et les lumières. Je savais que c'était lâche de faire comme si je n'étais pas là, mais je ne voulais voir personne.

-Victoire, ouvre. Je sais que tu es là. Arrête de te planquer s'il te plait, ça ne sert à rien. Il faut qu'on parle, me cria Ryan de l'autre côté de la porte. Je ne bougeais pas d'un pouce.

-Ok ! Tu l'auras voulu !

Il entra à la volé et alluma. Il soupira en me voyant, son regard était chargé de peine. Puis ses yeux se posèrent sur mes cheveux.

-Qu'est-ce que t'as fait à tes cheveux ? s'exclama-t-il.

Je remontais la couette sur ma tête. Je ne voulais pas avoir encore à affronter son regard plein de pitié, c'était trop pour moi. Je savais que c'était une réaction de gamine mais je m'en fichais. Il tira la couette d'un geste brusque. Je me retrouvais assise au milieu de mon lit, sans rien pour me planquer. Je grognais et me levais pour aller éteindre la télé. Puis je me tournais vers lui.

-Tu veux quoi ? demandais-je d'un ton sec.

-Qu'on parle, répondit-il.

-Je n'aime pas entendre ça.

-De quoi ?

- « Il faut qu'on parle ». Je n'ai rien à dire et aucun compte à rendre. Et pour mes cheveux, j'en avais marre de ma tête.

Il ne dit rien. Voyant qu'il ne bougerait pas, je me dirigeais vers mon dressing en colère. J'enfilais un sweat et des baskets avant de ressortir. Je suivis Ryan en dehors de ma chambre. On monta et on sortit dehors, sur la zone des hangars. Il m'emmena dans un coin tranquille, au milieu des arbres. Je respirais à pleins poumons. Il s'assit par terre, le dos appuyé contre le tronc d'un chêne. Je m'asseyais à côté de lui, jurant mentalement d'avoir été dérangée. Je laissais pourtant mes mains se promener sur la pelouse verte puis sur la mousse aux pieds de l'arbre, appréciant le calme et les senteurs de la nature. Je fermais les yeux et soupirais de plaisir.

-Alors ? me demande Ryan au bout d'un moment.

-Quoi ? répondis-je en ouvrant les yeux.

-Tu regrettes d'être venue ?

-Non...

Il y eut un long silence puis il reprit.

-Je sais que tu ne tiens pas le coup, le coma d'Axel te touche beaucoup. Tu ne peux pas dire le contraire.

Je ne répondais rien. Je fixais les arbres devant moi, appréciant ce paysage féerique pourtant si proche de l'enfer.

-Quand est-ce que tu vas te réveiller ? me dit-il soudain.

Je me tournais vers lui, ébahis par ce qu'il venait de me sortir.

-Pardon ? articulais-je difficilement.

-Quand est-ce que tu arrêteras de te pourrir la vie avec ça ? Avec cette histoire ?

Je restais bouche bée. C'est lui qui me dit ça ?! Il se fou vraiment de ma gueule ! Ce n'est pas possible ! Je me levais, prête à partir en courant avant de ne dire des mots que je regretterais. Ryan se leva et me retient par la main.

-Ne fuis pas ! Réponds ! Ce n'est pas en fuyant que les problèmes vont se régler ! s'exclama-t-il.

-Tu te fou vraiment de ma gueule ! criais-je. L'un de mes meilleurs amis est plongé dans un coma dont on ne connaît pas la cause par TA faute ! Évidemment que je m'inquiète ! Et je sais pertinemment que ça me rend malade parce que je ne veux pas le perdre ! Je tiens énormément à lui et s'il ne se réveillait pas, je ne m'en remettrais pas ! Et tout ça à cause de qui ?! De TOI ! Toujours de toi ! J'espère que tu as une bonne raison pour avoir pété un plomb comme ça parce que sinon je ne te le pardonnerai pas ! Si je te parle et que je fais comme s'il ne s'était rien passé, c'est seulement pour Axel ! Je sais qu'il ne voudrait pas que je t'en veuille. Mais tu peux être sûr que si ça ne tenait qu'à moi, on ne se verrait même pas !

Je reprenais mon souffle. J'avais dit tout ça très rapidement et en criant. Sans m'en rendre compte, les larmes avaient commencés à couler le long de mes joues. Ryan n'avait pas bronché, il avait encaissé sans rien dire.

-J'ai vu ma mère mourir, dit-il finalement.

-Quoi ?

-La nuit qui précède toute cette merde et notre bagarre, j'ai vu ma mère mourir. J'ai vu ma propre mère mourir sous mes yeux.

Je ne bougeais plus. J'étais choqué parce qu'il venait de dire. Je baissais les yeux, honteuse.

-Je... je suis désolé... murmurais-je.

-Moi aussi, même furieux je n'aurais pas dû m'en prendre à toi et encore moins à Axel. Toi tu pouvais au moins te défendre avec l'entrainement que tu as eu mais pas lui. J'aurais dû me maitriser.

Cette fois ci je ne lui cherchais pas d'excuses. Il n'aurait pas dû faire ça, même furieux.

-Je te pardonne, déclarais-je finalement.

-Quoi ? demanda-t-il étonné.

-Je te pardonne, tu t'es excusé, et tu avais une bonne raison, même si elle n'explique pas ce que tu as fait.

-Je sais, et merci.

On ne dit rien pendant une longue minute. Il plongea ses yeux d'un bleu intense dans les miens. Il se rapprocha de moi et d'un geste doux, essuya une larme sur ma joue. Il me serra dans ses bras. Je lui rendais son étreinte, posant ma tête sur son épaule.

-Je sais que c'est dur pour toi, plus que pour nous, mais ne t'effondre pas s'il te plait. On s'inquiète tous beaucoup pour toi, même les jeunes de ton groupe, Ed aussi voit que ça ne va pas. On l'a tous remarqué et ça nous fait mal de te voir comme ça...

-Je sais... Je vais faire attention, ne t'inquiète pas, même si je sais que je vais avoir du mal.

-Je t'aiderai ne t'inquiète pas.

Ça m'avait manqué cette complicité avec lui. Pour la première fois depuis longtemps, je souriais.

~~~

On s'était amusé tout le reste de la journée à faire des blagues aux personnes qu'on croisait. Ryan nous rendait invisible en me tenant la main. On s'était amusé comme des enfants et ça m'avait fait un bien fou. Le soir on était allé rendre visite à Axel tous ensemble, Ryan, Olivia, Nicolas, Taylor et moi. Louis et Lila avaient préféré nous laisser entre-nous. On avait surpris les infirmières à tous arriver et entrer dans la chambre d'Axel comme ça. Ça nous avait fait rire. On passa le reste de la soirée dans la chambre de notre ami à discuter ou raconter notre journée et les derniers évènements. Vers 23h, tout le monde regagna son étage et je restais au chevet d'Axel. Je prenais sa main et entre mêlais nos doigts ensembles. Je me couchais à côté de lui comme je le faisais tous les soirs, posant ma tête sur son torse. Je m'endormais épuisée. Je sentais des bras me transporter mais mes yeux restaient fermés par la fatigue. On me déposa quelques minutes plus tard dans un lit. J'étais à moitié endormi mais je sentais la couette être remontée jusqu'à mon cou, puis je sombrais à nouveau.

~~~

Le lendemain je fus réveillé par quelqu'un qui frappa à ma porte. Je me redressais dans mon lit en me frottant les yeux.

-C'est qui ? criais-je.

-Ryan ! me répondit ce dernier.

-Entre !

Il ouvrit la porte alors que j'allumais ma lampe de chevet.

-Bien dormi ? me demanda-t-il avec un grand sourire.

-Oui super, répondis-je en baillant ce qui le fit rire. C'est toi qui m'as ramené dans ma chambre ?

-Oui, tu ne m'en veux pas hein ?

-Non, non, merci, ça fait du bien d'avoir une vraie nuit de sommeil depuis longtemps.

Je me levais d'un bon et me dirigeais vers la salle de bain. Je prenais une douche rapide et ressortais cinq minutes plus tard, une serviette enroulée autour de moi. Ryan n'était plus dans ma chambre. J'entrais dans le dressing et le trouvais en train d'observer mes chaussures.

-Qu'est-ce que tu fais ? dis-je en rigolant.

Il sursauta et se tourna vers moi.

-Je me demandais pourquoi ils t'avaient mis autant de paires de chaussures à disposition et surtout à quoi pouvaient bien te servir des talons. Tu en as bien au moins sept paires ! dit-il en faisant de grands yeux. Pareil pour les robes, tu as plein de robes !

J'explosais de rire.

-Tu as fouillé dans mes affaires ? demandais-je en rigolant.

Il se mit à rougir et se releva.

-Désolé.

Il sortit rapidement du dressing pour que je puisse m'habiller. J'enfilais un pantalon épais et élastique noir, un tee-shirt à manches courtes et un bombers de la même couleur. Je ressortais du dressing, me faisais une queue de cheval et rejoignais Ryan à l'entrée de ma chambre. On alla manger un bout à sa salle commune.

-Alors prête pour la mission d'aujourd'hui ? nous demanda Olivia en arrivant à notre table.

-Ouais ! Je suis en pleine forme et super motivée ! dis-je. J'ai super bien dormi !

-Tant mieux et toi Ryan ?

-J'ai la forme aussi, je suis surtout pressé de pouvoir me barrer de ce bunker ! répondit-il.

On finit de manger puis on sortit à l'extérieur. On se dirigea vers le hangar numéro trois où nous attendait toute l'équipe ainsi que Peet, un des collègues d'Edward avec qui je m'entendais très bien. Il devait avoir une vingtaine d'années et était le plus jeune de l'équipe mais sans aucun doute l'un des plus compétant. C'était un homme de la Terre. On nous donna nos armes mais je savais que je ne les utiliserais qu'en cas d'extrême besoin, puis on monta dans le camion. Je me retrouvais entre mes deux amis. Le véhicule démarra. Pendant le trajet on enfila notre gilet pare-balle et moi ma ceinture où je rangeais mes pistolets. On bavarda pendant environ une heure puis on arriva. Les camions s'arrêtèrent au milieu des arbres. On descendit sans bruit. On enfila nos oreillettes et on écouta les ordres de Peet.

« -Ok, on n'est pas loin de la base. Ce n'est pas un laboratoire mais bien le quartier général de tous les labos que nous avons attaqué. Cette fois ci nous devons juste récupérer des infos et la faire sauter. Ryan, Vic, et Liv, c'est vous qui devez-vous charger des infos. Rendez-vous dans le bureau du directeur et piratez son ordinateur. Mettez tout sur une clé. On se charge de trouver le code à distance. Puis ressortez juste après. Vous avez trente minutes pour faire tout ça, après on fait sauter. »

Je jetais un regard à Olivia puis Ryan. On se prit la main. Je les serrais dans les miennes comme pour les rassurer et leur souhaiter bonne chance. Je savais qu'on resterait ensemble mais tout pouvait arriver alors je les pris dans mes bras. On se sourit puis on commença à courir en direction du bâtiment. Plus on se rapprochait plus je fus impressionnée. La base était immense ! Comment allions nous trouver le bureau du directeur sans nous faire prendre ? Je ne réfléchis pas. Ryan nous tendit à chacune une main puis on devint invisible. On continua à se rapprocher mais en marchant, moi en tête. La porte d'entrée était gardée. Cette base ressemblait plus à un centre commercial qu'à un laboratoire. On passa sans faire de bruit et on entra par les portes ouvertes. Le portant d'arme sonna quand on passa. Sans doute à cause de mes pistolets, de la mitraillette de Ryan et de celle d'Olivia.

On se dirigea le plus rapidement possible vers le centre du bâtiment. Tout était en blanc. Au milieu du hall se trouvait une bulle de verre en guise de toit. Des dizaines de portes ouvertes et de couloirs se trouvaient tout autour de nous. Je décidais de me rapprocher d'un plan du bâtiment mais pas trop prêt pour éviter que quelqu'un ne nous rentre dedans. Des scientifiques circulaient dans le hall et passaient d'un couloir à l'autre. J'avais bien l'impression que nous étions au centre du labo. Des hommes en costume noir passèrent devant nous. Ils étaient différents des autres salariés présents, et les scientifiques s'écartaient sur leur passage. Je tirais Ryan et Oliva pour qu'on les suive. Ils devaient être cinq. Quatre étaient armés et possédaient une oreillette. Les gardes du corps du cinquième. Ce dernier était plutôt âgé, les cheveux gris et les rides déjà bien visibles sur le visage. Ils passèrent une porte et s'engagèrent dans un couloir très large entièrement vitré. On dû se plaquer plusieurs fois contre la paroi de verre pour éviter des gens, mais par chance on ne perdit pas la trace de notre cible et on continuait à progresser. Ils ouvrirent une porte avec leur badge. On les suivit de près, passant la porte avant qu'elle ne se referme. Ils montèrent dans un ascenseur. Sur le cadran au-dessus de celui-ci, on nous indiqua qu'ils descendaient deux étages.

-Putain, ils ont aussi un bunker ! murmurais-je.

Cet endroit du bâtiment était peu fréquenté, je puis sans problèmes rappeler l'ascenseur et on descendit au même étage qu'eux. Quand les portes se rouvrirent, on les avait perdus. Et merde... On commença à marcher dans les couloirs toujours entièrement blancs. Il y avait des bureaux vitrés un peu partout autour de nous. Soudain je revoyais les hommes qu'on suivait. Ils étaient de l'autre côté des bureaux. J'analysais les alentours autour d'eux et apercevais un coin derrière une plante dans lequel personne ne pourrait me voir. Je trouvais une blouse blanche et des lunettes sur un bureau. Il fallait faire vite.

-Restez planqués et essayez de me rejoindre le plus vite possible, je vais essayer de les suivre, murmurais-je tellement bas que je me demandais si mes deux amis l'avaient entendu.

Ryan me fit une pression de la main pour me faire comprendre que oui. J'inspirais un grand coup et lâchais sa main. Je redevenais visible mais personne n'eut le temps de m'apercevoir car je partais à la vitesse de la lumière. Je passais prendre la blouse et les lunettes que j'avais vu et allais me planquer derrière la plante. Je les enfilais rapidement et détachais mes cheveux pour cacher un peu mon visage. Je marchais ensuite derrière les hommes en noir en gardant une distance de minimum dix mètres. Je prenais l'air le plus naturel possible et me saisissais d'un bloc note sur un bureau vide. Je fis semblant d'être plongé dans mes notes. J'avais de la chance, les lunettes n'avaient pas une correction très importante et j'y voyais tour de même clair. Leur forme rectangulaire me rendait plus âgée quand je m'aperçus dans le reflet d'une vitre. Les hommes s'engagèrent dans un couloir donnant sur l'immense open-space. Heureusement plusieurs scientifiques circulaient, je me fondais donc dans le décor. Je gardais la tête baissée et cachée derrière mes notes pour ne pas être repérée. C'est sûr que mon pantalon noir et mes rangers paraissaient suspect à côté de toute ces femmes en jupe et talons haut. Ce n'est pas grave ! Ils croiront peut-être que je suis une stagiaire. Les cinq hommes passèrent une porte, enfin non, seulement trois. Deux d'entre eux restèrent à l'entrée. Je m'arrêtais pour laisser un peu de distance. Comment j'allais faire pour entrer ? Oh et puis je ne peux pas attendre Liv et Ryan, il faut que j'y aille. Je fonçais assez rapidement pour ne pas qu'on me voit et passais la porte avant qu'elle ne se referme. Je sortais rapidement mon arme et assommais le premier garde du corps se trouvant dans la pièce d'un coup de crosse. Je saisi le taser à sa ceinture et électrocutais le deuxième. Les corps tombèrent dans un bruit sourd sur le sol ce qui attira l'attention des deux hommes à l'entrée. Je saisissais le taser qui se trouvait à la ceinture du deuxième homme au sol. Le vielle homme qui semblait être le directeur posa sa main sur le téléphone. Je posais mon arme sur sa tempe en me plaçant derrière lui.

-Je vous conseille de reposer ce téléphone, dis-je d'une voie glaciale.

Il s'exécuta, n'osant pas bouger. Je le poussais par terre au moment où les deux gardes arrivèrent à pousser la porte malgré les deux grands corps de leurs collègues qui la bloquait. J'électrocutais le premier. Le second, surprit de me voir recula d'un bon. Je n'eus le temps de prendre le taser de son collègue, il me poussa violement contre le mur. Je vis floue pendant plusieurs secondes puis je le sentis me prendre par le cou et me plaquer contre le mur. Il serra ma gorge. Je commençais à étouffer. Je me mettais à paniquer, secouant mes jambes dans le vide. Je commençais à voir flou, n'avais plus de force. Je tentais d'activer mes pouvoirs, en vint, je n'avais pas l'esprit assez clair et calme pour les contrôler. Alors je fis ce que je n'aurais jamais osé faire si je n'avais pas été dans cette situation. Je sortais mon arme et tirais. Il se prit la balle dans le ventre. La pression sur mon cou disparue et je m'écroulais. L'homme tomba sur son collègue et ne bougea plus. Ses yeux étaient ouverts. Je l'avais tué. Je reprenais difficilement ma respiration, me mettant à ramper vers l'un des gardes du corps. Je prenais son taser à celui que j'avais tué et me mettais à quatre pattes. Je faisais le tour du bureau. Le directeur avait le téléphone dans la main. Je lui tirais le taser dans la jambe.

Il eut une secousse et tomba comme un piquet par terre. Le téléphone tomba à côté de lui et je l'empressais de tirer sur le câble pour le débrancher. Je massais ma gorge douloureuse et me relevais comme je pouvais en m'appuyant sur le fauteuil du bureau. J'ouvrais l'ordinateur et y branchais ma clé USB, il me manquait juste le code. Je levais une main vers mon oreille et appuyais sur mon oreillette.

-Le code, vite ! dis-je dans un murmure.

« -Torson#2 » Me répondit directement un homme.

Je tapais rapidement le code. Je sélectionnais soigneusement tous les fichiers et les copiais sur ma clé USB.

« -Victoire ? Tu vas bien ?! » Me cria Peet dans l'oreillette.

-Pas la forme, j'ai eu quelques petits problèmes en chemin... répondis-je en passant une main sur ma gorge douloureuse.

Une fois que j'eus fini de copier chaque fichier, je récupérais ma clé et ramassais mon second pistolet par terre. Je les rangeais dans ma ceinture. Je remontais le col de ma blouse de scientifique pour tenter de cacher mon cou que je devinais rouge. Je mettais bien mes cheveux pour le camoufler au maximum et sortais du bureau. Je tentais de courir mais j'étais énormément ralenti. J'avais la tête qui tournait. Je dus m'appuyer contre un mur pour ne pas m'écrouler. J'entendis des explosions, une puis deux. Elles firent trembler le sol et les murs. Toutes les lumières s'éteignirent. Puis d'un coup, les vitres des bureaux explosèrent, la bourrasque me projetant contre le mur, les morceaux de verre se mirent à voler. Les scientifiques qui se trouvaient dans les bureaux n'avaient sans doute pas survécu car une grande partie du plafond s'était écroulé. On pouvait voir l'étage au-dessus à présent. Il n'y avait plus de lumière à par celle du feu produit par les courts circuits causés par les fils qui avaient lâchés. Des corps sans vie jonchaient le sol. J'avais chaud terriblement chaud à présent. Je retirais les lunettes que je jetais et enlevais la blouse de scientifique. J'entendais des cris de souffrance autour de moi. Je me mettais à ramper pour essayer de me rapprocher de la cage d'escaliers. Je me redressais mais m'écroulais quand une troisième explosion retentit. Je me relevais avec difficultés. Je voyais le plafond se décrocher au-dessus de moi, les fils électriques allaient bientôt lâcher, laissant tomber des plaques de plâtre énormes. Le sang coulait de mon front, brouillant la vue de mon œil droit. La seule lumière autour de moi était le feu. Il y avait des corps partout autour de moi. J'étais à bout de souffle. La chaleur ne m'étouffait pas étant donné que j'étais une fille du feu, mais la fumée noire et toxique me brûlait les poumons. Je trébuchais sur les débris et tombais. J'entendais un fil casser et me retournais, le plâtre commençait à tomber. Les derniers mots qui me virent à l'esprit étaient : « Je t'aime », puis je fermais les yeux. Je ne sentais pas de choc ni d'intense douleur qu'auraient dû produire les éboulements sur moi. J'ouvrais les yeux. Ces derniers flottaient dans l'air à deux mètres de moi. Je tournais la tête vers les escaliers. Ryan avait les bras tendus vers les morceaux de plâtre au-dessus de moi, l'air concentré. Olivia accourut vers moi. Elle m'aida à me relever. Je remarquais qu'elle retenait son souffle. Je craignais le pire, de grosses gouttes coulaient le long de son visage. C'était une fille de l'eau, le feu était son opposé et son pire ennemi. On arriva à la cage d'escalier et une fois qu'on passa Ryan, il laissa tomber ses bras. Le plâtre tomba avec grand bruit. Un nuage de poussière nous arriva dessus. Je fermais les yeux et les protégeais d'une main. J'allumais une boule de feu dans ma paume.

-Ryan ? Tu m'entends ? criais-je.

-Oui oui ! Je vais bien, montez ! Je suis juste derrière vous ! répondit-il.

-Hors de question ! Liv prend sa main et ne la lâche pas ! Je ne peux pas vous perdre maintenant.

On se reprit la main puis monta les marches. On évita des débris ce qui nous ralentit beaucoup. On remonta les deux étages qu'on avait descendus et on arriva au rez-de-chaussée. Il y avait de la fumée partout. On baissa la tête et se faufila vers un point de lumière. Plus on marchait, plus j'avais l'impression qu'on s'en éloignait. On passa une vitre brisée et on se mit à marcher sur de la terre. On était sorti du bâtiment. On continua à marcher jusqu'à ce qu'on soit sorti de la fumée, nous écroulant sur la pelouse une vingtaine de mètre plus loin des ruines en feu de l'ancien laboratoire. On s'allongea par terre, à bout de souffle alors que des pas venaient en courant dans notre direction et qu'on entendit des voix crier. On posa un masque sur ma bouche et mon nez et je respirais à nouveau. J'aspirais toute l'air que je pouvais, reprenant mon souffle. Avec l'adrénaline je n'avais pas senti la douleur fulgurante qui me tailladait le cou et le front. Je me redressais comme je pouvais mais m'écroulais. On se mit alors à me porter. Je jetais un œil à Ryan et Olivia qui se faisaient aussi transporter pas loin de moi. Olivia avait pris un gros coup de chaud. Elle avait du mal à respirer mais elle était en vie et c'était le principal. Ryan lui, avait une blessure au mollet droit, du sang en coulait, mais de ce que je voyais, ça n'avait pas l'air profond. On nous fit monter dans un camion qui démarra en trombe. On me posa sur le sol à côté de mes deux amis. Ryan s'assit et prit mon visage entre ses mains. Lui aussi avait un masque à oxygène sur le visage. Je posais ma main sur sa joue pour le rassurer et lui montrer que j'allais bien. Je me tournais ensuite vers Olivia. Elle me regardait de ses grands yeux bleus. Son visage était plein de suie de fumée ce qui rendit le bleu de ses yeux incroyablement profond. On aurait dit qu'ils brillaient. Elle avait de grosses gouttes qui coulaient le long du front mais ce n'était pas de la sueur. Non, une femme de l'eau lui faisait couler un mince filet d'eau dans le cou et sur le visage. Ça paru faire du bien à mon amie. Je touchais mon front. En regardant ma main je m'aperçus qu'elle était pleine de sang. On me tendit des compresses que j'appuyais sur la plaie. Je prenais la main de Ryan, j'avais peur. Le visage de mes amis fut la dernière chose que j'aperçus avant de sombrer.

~~~

Je m'étais réveillé quelques heures plus tard. En ouvrant les yeux. Un flash me vrilla le crâne. Je refermais immédiatement les yeux et me tordais de douleur. Je vis des visages, ils m'étaient familiers, des gens, beaucoup de gens. Ils étaient tous en blanc. Je dansais, avec quelqu'un, un garçon. Il avait les yeux bleus et des cheveux bruns-blonds. Puis la vision disparue. Je posais ma main sur mon front. On m'avait recousu. J'avais une coupure d'au moins cinq centimètre de long mais pas très profonde. Je me redressais en ouvrant les yeux. J'étais seule dans ma chambre de soins. Je faisais passer mes jambes en dehors du lit et constatais avec horreur que j'avais des pansements partout. De multiples coupures dues à l'explosion du bâtiment. Mais cela ne m'empêcha pas de me lever. J'avais encore mes vêtements alors sortais en vitesse de la chambre et entrais dans celle d'a côté. Ryan avait été soigné et il était de nouveau sur pied. Un bandage recouvrait son mollet et il avait une béquille pour tenir debout mais il était en vie. Je me jetais dans ses bras en le voyant. Il écarquilla les yeux.

-Qu'est-ce que tu fais déjà debout ? s'exclama-t-il.

-Je viens de me réveiller, je voulais m'assurer que tu allais bien, répondis-je dans un souffle, soulagée.

-Tu es à nouveau en pleine forme ! Comment c'est possible ?

-Pourquoi ?

-Dans le camion pour rentrer à East Green Forest tu as fait un arrêt cardiaque, on a dû te faire un massage cardiaque et on à même utilisé les électrodes !

Je ne dis rien, je n'écoutais qu'à moitié ce qu'il me disait, a vrai dire je m'en fichais pas mal de ce qui avait bien pu m'arriver.

-Où est Liv ? demandais-je.

-Dans la pièce d'à côté.

Je fonçais vers la porte et me ruais dans la chambre d'Olivia. Elle venait de se réveiller et semblait aller mieux mais elle était encore faible, ça se voyait sur son visage. En me voyant elle ne put s'empêcher de sourire et de tenter de se redresser. Je m'approchais d'elle et la prenais doucement dans mes bras. Mes amis étaient en vie. Maintenant plus rien ne comptait.

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