2 : Le retour de noces chez les parents d'Agathe.


─ Chérie, m'a extirpé une voix de mon sommeil profond. Chérie, il est midi, il faut que tu te réveilles.

J'ai ouvert les yeux, ce fut ma première erreur, la lumière vive a percé ma cornée, m'a aveuglée un instant avant que le bonne grâce du Seigneur ne me rende la vue. Non, je rigole, mais s'il vous plaît, chers parents, n'ouvrez pas les volets lorsque votre enfant dort. Surtout s'il est midi, en août et que votre fille ou fils a l'habitude de s'enfermer dans le noir pour regarder des séries même s'il fait un grand soleil à l'extérieur.

─ Allez, allez, Gagathe, m'a pressée ma mère, tu sais que tout le monde est là pour le retour de noces, la famille d'Olivier est déjà là.

J'ai aussitôt ouvert les yeux, réalisant tout ce qu'impliquait la phrase prononcée par ma mère. J'ai voulu me lever en vitesse, m'habiller, me coiffer, peut-être me maquiller en quelques minutes, pour être sûre que personne ne me voit au réveil. Et par personne, je veux dire une personne en particulier. Et par une personne en particulier, je pointe du doigt quelqu'un qui a la moquerie facile. Ma mère a quitté ma chambre et je me suis redressée pour m'extirper des draps et me diriger vers mon armoire. Je n'avais pas posé pied au sol que j'ai entendu :

─ Salut, Gagathe !

Aussitôt, je me suis réfugié sous ma couette, pour dissimuler ma tenue. J'ai accordé à Gabin le regard le plus noir que j'étais capable de lui donner. Il n'a pas pris peur et m'a adressé son sourire habituel : celui entre la raillerie et la malice, qui avait le don de faire monter en vous l'envie d'exploser son crâne contre le mur. Non, attendez, cette pensée était trop violente, c'est parce que je viens de me réveiller. Je n'ai pas envie de détruire le crâne de Gabin, juste de le blesser... gravement... avec une hache.

─ Tu peux pas me ficher la paix juste pour ce matin ? ai-je imploré.

─ Je voudrais bien, mais il est midi. C'est trop tard.

J'ai hésité à appeler ma mère pour me réfugier dans ses jupons, lui dire qu'un méchant garçon n'arrêtait pas de m'embêter. Je me suis souvenue qu'elle l'avait certainement croisé dans l'escalier, elle devait se moquer pas mal de savoir que Gabin envahissait mon espace privé. Il a touché ma figurine Betty Boop sur l'étagère à côté de lui, faisant frémir le ressort entre le corps et la tête.

─ Elle est mignonne ta chambre, a-t-il continué en riant.

─ Tu rigoles mais je suis sûre que tu as plein de posters de catch dans la tienne.

─ N'importe quoi ! s'est-il défendu un peu trop vite.

Il avait des posters de catch dans sa chambre.

J'étais toujours dans mon lit, dans mon merveilleux pyjama avec des trous et des cerises, vous savez, celui que vous mettez quand tout est au sale, même vos tee-shirts de sport. Gabin avait entrepris de faire le tour de ma chambre et de me montrer tout ce qui était gênant. Au bout de quelques minutes, j'ai fini par soupirer :

─ Ça te dérangerait de partir le temps que je m'habille ?

─ Non, je vais te suivre toute la journée pour être sûr que tu n'aies jamais un moment pour te changer. Tu es destinée à passer toute la journée dans ton magnifique pyjama.

Il a souri à nouveau.

─ Je ne vois qu'une seule explication à ta présence, ai-je affirmé, Dieu me teste et m'a envoyé l'Antéchrist pour savoir si je suis digne d'aller au Paradis. Tu sais quoi, je m'en fiche. Je vais me changer quand même.

─ Quoi ? Non ! Garde tes vêtements ! Ah ! Agathe ! Je veux pas voir tes seins !

C'était prévisible. Les garçons comme Gabin paraissent tout à fait à l'aise avec le corps féminin, regardent des vidéos impliquant des gens nus et beaucoup d'essuie-tout, mais s'affolent dès qu'ils aperçoivent une épaule dénudée. Je l'avoue, c'était un coup de poker et j'aurais pu me retrouver à poil devant sa mâchoire décrochée mais heureusement pour moi – et peut-être pour lui aussi – il a fermé les yeux et a déguerpi de ma chambre, après s'être pris une étagère de plein fouet. La scène m'a arraché un rire, et même après qu'il ait disparu de mon champ de vision, le sourire au coin de ma bouche est resté. En réalisant mon geste, j'ai ravalé toute trace d'amusement de mon visage. Si je commençais à le trouver sympathique, il allait le sentir, et ne plus me lâcher. Du (très) peu que je connaissais de Gabin, je le voyais comme un prédateur, à l'affût de la moindre amitié.

En descendant et une fois habillée, je l'ai retrouvé à table, à côté de son frère, Olivier. Ils avaient sorti les restes de l'apéritif de la veille, et l'idée de m'enfiler des canapés au saumon ne me plaisant guère, j'ai foncé vers le placard à sucreries, en dessous l'évier. J'ai extirpé mon paquet de céréales préférées, avant de m'en servir une copieuse portion et d'y verser le lait – je ne m'engagerais pas dans ce débat, mais il est clair qu'on le met après.

─ Ouah, elle mange des céréales ! a cinglé une voix, toujours la même voix.

Je pensais de plus en plus que ce garçon n'avait pas d'amis : tout le monde le détestait et j'étais à ce jour, la seule personne qui lui répondait. C'était pour cela qu'il revenait toujours vers moi à la manière d'un enfant pendu au cou de sa mère : j'étais son seul contact social.

─ C'était censé être une moquerie ? me suis-je renseigné.

─ Je sais pas, je crois. Ça sonnait mieux dans ma tête.

─ D'accord, ai-je conclu, la prochaine fois, garde-le dans ta tête, comme ça, t'auras beaucoup plus l'impression d'être un génie.

─ Roh, mais Gagathe, pourquoi tu me détestes ? On s'est bien amusé hier soir ! Je pense que le meilleur moment, c'est quand tu m'as prouvé que tu connaissais Femme Like You de K-Maro, par cœur.

─ Venant de quelqu'un qui a improvisé un rap sur une mélodie de Franky Vincent, ça ne me touche pas.

Il a explosé de rire et je l'ai suivi – un peu suivi, ne nous emballons pas. C'est en me remémorant la soirée de la veille qui je me suis rendue compte à quel point je m'étais amusée. En général, je ne dansais pas aux mariages : la musique était nulle, et il y avait plein d'adultes chiants qui voulaient se donner un genre avec des mouvements de danses gênants. Au bal, Gabin et moi avons joué à celui qui voit le plus de dabs faits par des personnes de plus de trente ans.

J'ai gagné à cinq contre trois.

Mais là n'est pas la discussion, le fait est : je me suis bien marrée avec lui. Il danse bizarrement, il n'a qu'un seul mouvement concret qui consiste à faire une vague avec tout son corps. La première fois que je l'ai vu à l'action, j'ai dû me mettre sur le côté le temps de calmer mon fou-rire. Il ne s'est pas vexé, pas susceptible, ni rancunier. L'inverse de moi. Pourquoi donc je ne lui dévoile ma meilleure facette d'agneau ? C'est simple : on rigolerait beaucoup moins si je n'étais pas là pour faire sombrer toutes ses tentatives de blagues.

Ma mère est arrivée du jardin, et nous voyant dans la cuisine, a commencé à paniquer.

─ Les enfants, est-ce que vous avez ouvert le réfrigérateur ?

Gabin et moi nous sommes regardés avant de secouer la tête en chœur. Elle a paru soulagée, et a cherché à glisser ses mains dans notre dos pour nous faire gentiment sortir de la pièce. Je suis restée plantée avec mon bol de céréales à l'entrée du couloir. Gabin a pioché dans mon repas avec ses mains sales. Oui, à même le lait.

─ Dégage, lui ai-je intimé.

─ Oh, c'est bon, on est de la même famille maintenant.

─ Par alliance, l'ai-je corrigée, c'est comme si tu disais que Jay-Z faisait partie des Destiny's Child, c'est comme si tu affirmais que Hannah Montana était un personnage de Kim Possible. On n'est pas de la même famille.

Il a froncé les sourcils et soudain, je me suis dit qu'il n'était peut-être pas autant au point dans ses références de pop culture que je le pensais. Je l'avais compris la veille : si Gabin ne saisissait pas le sens d'une conversation, il n'avait aucun scrupule à l'abandonner et en commencer une nouvelle. Il a donc répliqué, en se servant à nouveau dans mon bol.

─ À ton avis, qu'est-ce qu'il y a dans le réfrigérateur ?

J'ai haussé les épaules en éloignant mes céréales du rapace qui les picorait.

─ J'en sais rien, les plateaux de charcuterie, ma mère doit avoir peur qu'il rejette trop de gras à cause de la chaleur.

─ Ou alors, a-t-il continué, elle y a caché un corps découpé en morceaux.

Je l'ai dévisagé.

─ J'aimerais vraiment que quand tu dises des choses comme ça, tu fasses juste semblant d'être bête.

─ Non mais attends, réfléchis, m'a-t-il demandé comme si jusqu'ici, ç'avait été lui le cerveau entre nous deux. Pourquoi est-ce qu'elle aurait autant paniqué sinon ?

─ J'en sais rien, elle a acheté un gâteau surprise et elle veut que personne ne le découvre avant le dessert, elle a refermé la porte, a entendu une boîte d'œufs tomber et elle a peur de l'ouvrir et que tout se casse. Je vois mille explications plausibles qui n'implique pas le fait que ma mère est une tueuse en série.

Il m'a regardé avec un air de poisson qui aurait oublié les quatre secondes précédentes, et a rétorqué, tendant le bras vers mon bol mais faillant à sa mission « vol de céréales ».

─ Je veux savoir ce que cette porte de réfrigérateur cache.

J'ai levé les yeux au ciel et l'ai observé partir. Au début, je me suis réjouie de ne plus l'avoir dans mes pattes, et je me suis installée dans la canapé sous les reproches de mon père qui avait honte d'avoir enfanté une ermite. Il m'a fallu plusieurs minutes de répit pour que je réalise que tout ce calme n'était pas bon.

Avez-vous déjà fait du baby-sitting ? Si oui, vous savez tout comme moi que lorsque la maison est silencieuse, c'est que l'enfant dort. Et si elle est bruyante, c'est qu'il joue ou parce qu'il vient de se cogner contre la porte du placard. Mais dans l'horrible cas où personne n'est couché et qu'il y a tout de même cet agréable blanc, cela signifie que le petit humain est en train de préparer une bêtise. Je concevais Gabin comme un petit humain, et plus le temps passait sans qu'il ne vienne se moquer du trou dans mes chaussettes, plus le sentiment que quelque chose clochait montait en moi.

Je me suis retourné sur le canapé. D'un œil expert, j'ai scruté la pièce, et j'ai fini par le voir à travers la baie vitrée : Gabin était assis sur la terrasse, entouré d'enfants. Il leur parlait et les quelques uns à qui il n'avait pas volé de doudou l'écoutaient avec attention. L'une d'entre eux s'est échappé pour aller se réapprovisionner en gâteaux apéritifs. J'ai attrapé son tee-shirt à la volée.

─ Dis-moi, qu'est-ce qu'il vous dit le méchant garçon ? l'ai-je interrogée, curieuse.

Elle avait environ huit ans, c'était l'âge parfait : celui où on détestait les hommes, et où l'on était prête à tout pour faire tomber cette domination patriarcale – sans vraiment le savoir. La fillette a regardé Gabin et a haussé les épaules en fourrant les gâteaux dans sa bouche :

─ Il dit aux petits que le Frigo est remplie de surprises et qu'il faut l'ouvrir sans que Véronique nous voit.

Je suis restée interdite, avant de me dire qu'il aurait été très intéressant de faire passer des tests de QI à ce garçon fascinant. Quelques secondes de réflexion ont suffi à me convaincre qu'il fallait l'arrêter : ma mère avait gueulé sur trois autres personnes après nous à propos de cette porte de réfrigérateur qu'il ne fallait pas ouvrir. Et si Gabin et sa horde de gosses commettaient le crime, elle ne le disputerait pas, elle crierait sur moi. Dans sa tête, je suis la bonne adolescente qui sait s'occuper des enfants et les canaliser, et ne doutez pas qu'aux yeux de ma mère, Gabin était un enfant dont j'avais implicitement la charge.

J'ai regardé la fille :

─ Est-ce qu'une répression de rebelles ça te tente ?

─ Quoi ? a-t-elle répliqué.

─ Laisse tomber. On va monter une contre-attaque pour que les garçons n'ouvrent pas le Frigo. Il faut trouver des filles pour les rallier à notre cause.

─ Je peux aller chercher mes sœurs et mes cousines.

─ Fais ça, et reviens-ici.

La gamine a disparu et lorsque j'ai relevé la tête, Gabin et son petit groupe d'édentés n'étaient plus à leur place. Perplexe, je suis sortie dehors, sans les trouver. Le renfort des filles est arrivé, et je leur ai exposé le plan que j'avais monté en quelques minutes.

─ Deux d'entre vous iront se poster devant le Frigo pour faire la garde. Si un garçon arrive, vous lui donner un coup de poing.

─ Même s'il a des lunettes ? a demandé l'une d'entre elles à qui je donnais six ans.

J'ai réfléchi, hésitant entre trouver sa question stupide ou judicieuse. J'ai fini par secouer la tête, me rappelant que les trois quarts des gosses qu'avait rassemblés Gabin portaient des lunettes.

─ Bon, on oublie, si un garçon arrive, vous criez « Véronique » et elle les grondera. Compris ?

Elles ont toutes hoché la tête et deux d'entre elles, des cousines visiblement inséparables, ont endossé le rôle de gardienne du réfrigérateur. La fillette que j'avais dépêchée du recrutement a levé les yeux sur moi, elle avait les deux mains remplis de gâteaux. J'ai continué mon plan.

─ Écoutez-moi bien, nous trois, on va aller dans la salle de bain et on va prendre tous les gels douches et shampoings qu'on trouve. Après, on va chercher le repaire des garçons, et on va tout leur mettre sur la figure.

─ Mais on va se faire gronder.

─ Oui, mais ça sera drôle.

Bien qu'une fois sortie, ma réplique m'a semblé improbable, elle a réussi à convaincre les deux petites filles de me suivre. Nous sommes retournées à l'intérieur de la maison, toujours sans aucune trace des garçons, et sommes passées devant nos acolytes gardiennes pour emprunter l'escalier. Déjà, en montant les marches, j'ai senti que quelque chose n'était pas comme d'habitude. Il n'y avait pas un bruit mais tout semblait... dérangé. J'ai fait signe aux filles derrière moi de se taire, et ai avancé sur la pointe des pieds, me sentant un peu comme une espionne en mission.

La porte de ma chambre était ouverte, alors que je l'avais fermée. Je me suis faufilée jusqu'à ma pièce favorite pour y découvrir les restes d'un champ de bataille. Tout mon maquillage avait été sorti des tiroirs et des restes de rouge à lèvres traînaient sur mon bureau, je suis restée muette face au spectacle.

─ Maintenant ! a crié une voix dans mon dos.

La seconde d'après, les deux sœurs dans mes pattes se retrouvaient propulsées sur mon lit et la porte de ma chambre claquait.

─ Gabin ! ai-je hurlé.

J'ai cherché à sortir mais derrière la porte, deux des garçons de Gabin devaient forcer du mieux qu'ils pouvaient. Décidée à ne pas me laisser arrêter par des enfants qui possédaient encore toutes leurs dents de lait, j'ai donné un grand coup d'épaule. J'ai entendu un gros boum et en débouchant sur le couloir, je suis tombée face à un des deux petits mecs, qui se tenait le front et commençait à brailler. Il allait en retirer une belle bosse, et le souvenir qu'il ne fallait pas me chercher. Son visage, en plus d'être blessé, était barbouillé de fausses peintures de guerres réalisées avec mes rouges à lèvres. J'ai couru au-rez-de-chaussée.

─ Razzia ! a vociféré Gabin accompagné du chœur de voix fluette.

─ Gabin !

─ Mais enfin qu'est-ce que tu fais ?

─ Agathe !

─ Aaaah !

─ Au sec.... Mmpf.

Voilà comment les choses se sont à peu près passées. Les prénoms hurlés, c'était nos parents à qui on fichait – encore une fois – la honte. Le « Aaaah », c'était moi qui débarquais et m'emparais d'une bonbonne de chantilly récupérée dans le réfrigérateur violé par Gabin. La tentative d'appel à l'aide ratée, c'était lui qui ne pouvait plus parler car je venais de remplir sa bouche avec Ladite chantilly.

Il a récupéré le tube, et m'a déversé le reste sur les cheveux, j'en ai ramassé pour tartiner son visage, tout ça sous les regards effarés des adultes et les rires des enfants. Le frère de Gabin a essayé de nous séparer, sûrement parce que de l'extérieur, on devait avoir l'air de vouloir s'égorger pour de bon. Gabin a paré le coup d'Olivier, a attrapé un œuf derrière lui et l'a éclaté sur la tête de son frère. C'est à ce moment là qu'on s'est tous arrêté pour essayer de comprendre ce qui venait d'avoir lieu, et ce qui allait arriver.


Il est advenu la plus grande bataille de nourriture que cette maisonnée ait jamais connue, et si, en temps normal, le retour de noces servait à manger les restes de la veille, cette fois-ci, il avait permis de les écouler d'une manière différente. Pas un seul des présents n'est rentré chez lui sans au moins un petit four dans les cheveux. Ma mère a beaucoup hurlé, pensant à son ménage, jusqu'à ce que mon père lui balance un bout de rosbeef à la figure, et qu'elle se venge de toutes ces années de mariage où il n'avait pas aidé aux tâches ménagères.

Gabin et moi avons fui dans le jardin, car on était les cibles les plus prisées. On s'est caché derrière le cabanon où mon père range ses outils, en silence, récupérant notre souffle.

─ Tu sais quoi ? a-t-il dit après un temps. T'es cool pour quelqu'un d'aussi condescendant.

─ Et toi, t'es drôle pour un gros gamin.

─ C'est dommage, aujourd'hui sera le dernier jour où l'on se verra avant le baptême du premier enfant de Charlène et Olivier.

J'ai ri, avant de réaliser qu'il avait raison. Je n'allais pas revoir Gabin, il était désormais de ces membres de la famille qu'on n'invitait qu'aux très grandes occasions. J'ai haussé les épaules, pour ne pas montrer que j'étais un peu déçue.

─ Tant mieux en fait, parce que si je finis couverte de chantilly à chaque fois que je te vois...

Il m'a regardé avant de hausser les sourcils avec un air de séducteur, je me suis rendue compte de ce que je venais de dire.

─ N'ajoute rien, lui ai-je conseillé.

─ Pas besoin d'une bataille de nourriture pour que tu sois couverte de chantilly en ma présence, a-t-il quand même rétorqué.

Je n'ai rien ajouté d'autre qu'un long soupir exaspéré, même si au fond de moi, je ne l'avais pas mal pris.

Et c'est ainsi que s'est clos ma rencontre avec Gabin. On a fini par être découverts, on s'est fait allumer par nos parents, et comme tout le monde était sale, sa famille a préféré rentrer chez elle. Je lui ai à peine dit au revoir, au moment où ma porte d'entrée s'est refermée sur lui, c'en était fini d'Agabin. J'ai vraiment dit ça ? Ne lui répétez pas.

Ah, et si le mystère vous empêche de dormir, ma mère gardait le réfrigérateur fermé car elle s'était enfilé la moitié d'un pot de pâte à tartiner pendant la nuit, et elle ne voulait pas que quelqu'un cafte. Elle est censée être au régime. 

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