Chapitre 1 : Nora
J’étais dans le salon lorsque cela s’est passé.
Elle était dans la salle de bain, elle se lavait, on était censées passer une soirée ensemble, sans parents, entre amies … J’ai entendu un cri, son cri, le son qui a résonné dans toute la maison puis plus rien. Je n’ai à peine eu le temps de réaliser ce qui se passait qu'une désagréable odeur de fumée se propageait. Je me suis ruée dans l’escalier elle était étalée sur le sol, j’ai crié son nom : personne ne m’a répondu. Je me suis agenouillée à côté d’elle sur le parquet glacé, en m'entendant arriver auprès d'elle, ma meilleure amie a souri et son cœur s’est arrêté doucement sous ma main tremblante. Je lui ai donné une claque, puis une deuxième et je ne sais combien d'autres, rien ne la fit réagir. Elle était morte, mais c’était impossible, il y a à peine deux minutes, elle riait et chantait sous sa douche.
J’ai crié, j’ai hurlé, j’ai pleuré, je l’ai frappé de toutes mes forces espérant la voir se relever en me demandant ce que je faisais. ELLE N’AVAIT PAS LE DROIT DE ME FAIRE ÇA ! Elle n’avait pas le droit, elle était mon amie… J’ai continué à hurler et à pleurer pendant je ne sais combien de temps.
Au bout d’un moment, les voisins sont arrivés dans sa maison, alertés par mes cris, ils ont tout vus : moi en train de crier et pleurer à ses pieds et elle étalée sur le sol ses cheveux éparpillés sur le parquet.
Ils ont tout de suite appelé ses parents et les secours... Ils n'avaient pas encore compris que c’était trop tard.
Elle n’avait que 14 ans, elle était jeune, trop jeune, beaucoup trop jeune.
Les pompiers ont essayé de la sauver… en vain cependant ils ont réussi à trouver comment elle était morte : elle venait tout juste de se mettre en pyjama, elle avait encore les doigts mouillés, quand elle avait touché la prise pour brancher le sèche-cheveux.
Quel mort stupide ! Tu n'étais pas censée mourir comme ça ! Tu m'entends débilos ?!
Lorsque j' ai réussi à arrêter de pleurer et de crier, je n’ai plus rien dis, plus aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. j’avais trop peur, trop peur de crier et de ne plus pouvoir m’arrêter.
Je souffrais en silence.
Je pensais que sa mère viendrait me voir et me tuerais, après tout c’était moi qui avait insisté pour que ce soit une soirée sans parents. Mais lorsqu’on lui a dit que sa fille était morte et qu’on était tous désolés ça a ressemblé à peu près à ça :
"Madame je voulais avant tout vous dire que nous sommes vraiment désolés de ce qu’il s’est passé…, a dit tristement un des voisins.
-Quoi encore ? Et qu’est ce que vous faites tous dans ma maison, hein ? a-t-elle répliqué avec agacement
-Ah vous n’ avez pas été mis au courant. Nous pensions que Nora ou que les secours vous en avez informée, bredouilla un autre voisin.
-Allez, dites moi ce qui se passe ici ! pressa sa mère
-Votre fille est... morte, lâcha finalement la voisine d’en face
-Ah … murmura t-elle"
Après mes parents m’ont obligée à retourner voir une psychologue... Pour cause "il ne faut pas que tu fasses une nouvelle dépression ma chérie !". Je n'en pouvais plus, je voulais trouver le bouton off de toute cette souffrance...
Mes parents m’ont remis à l’école après une semaine à la maison, il pensait que sinon j’allais devenir isolée et renfermée (ce que j’étais déjà) j’avais envie de hurler, d'hurler aux gens leur hypocrisie, de leur cracher dessus... mais je n’osais pas. Les profs respectait mon silence mais on aurait dit que je leur faisait peur à eux aussi, même mes amis n’osait plus s’approcher de moi. Le soir, je faisais tout le temps le même cauchemar : je suis devant la télé en train de regarder Zoo en replay, dans le salon, assise sur un canapé moelleux, j’entends un cri, je monte, je vois son corps étendu par terre, je hurle puis je me réveille en sueur dans mon lit.
Qu’est-ce que j’allais devenir ?
Je n’en savais rien et je n’étais pas sûre de vouloir le savoir.
_______
N'hésitez pas à me signaler des possibles fautes !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top