Chapitre 6
Musique: Higher de The Score
***
Je suis énervée.
Enervée contre ce Loïs pour le fait qu'il m'ait arrêté dans ma bagarre, pour le fait que ce soit lui, que tout le monde me pense être sa proie. Enervée contre moi de ne pas arriver à me sortir de cette connerie, d'être venue dans cet État et non un autre, d'avoir été dans cette boite le premier jour, d'avoir fais des recherches sur ce foutu gang. Enervée contre cette boite qui les fait entrer, qui leur amène tout sourire des bouteilles d'alcool, qui leur sourit faussement et qui s'agenouille devant eux.
- Lérya, arrête de le fusiller comme ça!
Mon regard dévie de ces pupilles noires pour s'ancrer dans les vertes d'Anna.
-Je ne pensais pas durer aussi longtemps, je souffle.
Anna me fusille du regard, les rôles s'inversent tiens!
-Tu peux dévisager qui tu veux mais certainement pas Loïs! Tu veux avoir une balle dans la tête ou quoi?
Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Comme s'il allait prêter attention à un cas comme le mien, il s'en tape. Si je faisais quelque chose en son encontre peut-être que je risquerais ma vie mais en ce-moment, je ne risque rien grand chose.
- J'ai soif.
Anna soupire mais me suit jusqu'au bar. On se commande trois shots chacun.
- A ta santé! Je crie.
Anna se marre et trinque son premier shot contre le mien. On les enchaine un à un, absorbant chaque goutte que contient ces petits récipients.
S'ensuit de nombreuses danses aussi connes que drôles. Avec Anna on s'éclate, c'est le mot. J'en arrive même à oublier la présence de ces types qui me rappellent trop de mauvais souvenirs. Je découvre Anna dans son ensemble, c'est une fille pétillante qui aime s'amuser et profiter de la vie. Elle se donne à fond pour que sa vie soit la plus belle possible, elle rayonne tout simplement. Parfois j'ai envie de me confier à elle, de tout lui raconter, dans les moindres détails mais quand je pense au moment où nous nous sommes rencontrées je me rétracte. On ne se rend pas forcément compte du temps lorsqu'on est bien avec quelqu'un. Anna et moi nous connaissons depuis une semaine quasi, c'est trop tôt pour qu'elle soit au courant de ma vie en Arizona.
- Shots?
Je plante mes yeux dans ceux de la rouquine devant moi et acquiesce énergiquement. Oh oui, encore des shots! On s'en prend à nouveau trois chacune avant de repartir sur la piste de danse. On passe je ne sais combien de temps à faire la même chose, c'est-à-dire, boire des shots et danser comme des folles.
- Bordel Anna, je crois que je suis pompette!
Elle se marre tout en hochant la tête.
- Moi aussi!
Et on explose de rire. Purée, la musique est géniale!
- N'empêche, il est sacrément beau.
Je fronce les sourcils et me place à côté d'Anna, de sorte à voir ce qu'elle regarde.
- Tu parles de qui? Je bougonne, ne discernant pas ce qu'elle regarde parmi toute cette foule.
Son index me montre le chemin et toute ma bonne humeur s'évapore.
-Non Anna! Tu ne peux pas penser ça putain.
Comment elle peut trouver ce monstre sacrément beau? Il me dégoute rien que par son prénom.
- Merde, merde, merde!
La rouquine se tourne d'un bond, face à moi, le visage soucieux et les lèvres serrées.
- Quoi?
- Ne regarde surtout pas dans sa direction, elle murmure dans mon oreille.
Je fronce les sourcils face à ses chuchotements. Cependant, une Lérya sobre c'est déjà quelque chose niveau curiosité mais alors imaginez quand elle est sous l'emprise d'alcool. Mon regard dévie en un rien de temps vers le coin VIP, vers leur coin. L'endroit que regardait Anna quelques secondes plus tôt.
Mon regard rencontre instantanément le sien. Il est pareil qu'au début de la soirée, sombre, sans émotions. Cette fois, je ne le fusille pas du regard, du moins pour le moment. On se fixe je ne sais combien de secondes, ni lui ni moi ne voulant détourner le regard en premier. C'est à ce moment que mon corps décide qu'il en est trop. Je le fusille du regard et lui montre le dégout que contient mon corps pour sa personne, tout le dégout. Son regard ne change pas, même lorsque son coéquipier, Alexis, l'attrape par le bras. Mon regard se pose sur son membre dénudé, des veines sont visibles de là où je suis. Il est à cran. Il est tendu.
Qu'est-ce qui le met dans cet état? Le petit diable sur mon épaule espère que ce soit de ma faute au contraire du petit ange qui lui, fuit.
- Est-ce que si je l'insulte je vais me faire tirer dessus? Je souffle dans détacher mon regard du sien.
Anna face à moi pouffe ce qui à le don de me faire dévier le regard. Je pensais qu'elle allait crier, être choquée et non rire.
- J'espère que non, je n'ai pas envie de mourir maintenant, elle continue.
Je pouffe.
- Trinquons à notre future mort alors!
Six shots arrivent à notre portée, shots que nous enfilons, évidemment, à une vitesse folle.
On se check avant de repartir danser comme si l'épisode d'avant ne s'était pas déroulé. Allez comprendre, j'ai déjà du mal moi-même!
- Meuf! Pause, je dois aller faire pipi.
Anna ne me regarde même pas, trop occupée à s'ambiancer sur je cite "C'est ma musique bordel!"et me lance un simple pouce. Je pouffe et me retourne. Je fais des coudes et me dirige droit vers les toilettes. Évidemment ces dernières sont de l'autre côté de la salle, ce n'est pas drôle sinon!
-PARDON!
Qu'est-ce qu'ils sont relous les gens. Ils ne savent pas s'écarter? Ils ne me voient pas dans leur coin d'œil peut-être?
Je râle mais arrive enfin aux toilettes. La musique est beaucoup moins forte, on n'entend que les basses à travers les murs. C'est à ce moment précis que je me rends compte que je ne suis pas autant sobre que je le pensais. En position de squat au dessus de la toilette, je me cramponne au mur, ne tenant plus sur mes propres jambes. Purée, j'arrête les shots.
Ma petit commission faite, je ressors de la toilette et me lave les mains. J'essaye de paraître le plus sobre possible mais je ne sais pas si cela fonctionne réellement.
- Il est dans le couloir genre, t'oserais aller le voir toi? Annonce une fille à sa copine, toutes deux entrant dans les toilettes.
Je me lave une seconde fois les mains, ayant subitement envie d'écouter leur conversation.
- Jamais de la vie! Il est super sexy mais aussi super flippant.
Elles se marrent toutes les deux.
- C'est qu'un pauvre type, pas besoin d'en faire des caisses, je grogne.
Les deux filles se tournent vers moi, leurs regards s'ancrent dans le mien. Aïe. A mon plus grand étonnement, elles ne disent rien, elles se contentent de me regarder de haut en bas. Double aïe.
Je lève les yeux au ciel et m'en vais. J'en ai rien à faire de leurs pensées et avis au final. Je ne sais même pas pourquoi je leur ai dit ça, comme si elles allaient changer leur vision des choses et l'insulter. Je me fous le doigt dans l'œil.
En sortant des toilettes, la musique redevient assourdissante, on ne se rend pas compte de cela quand on danse. Je scanne la foule pour retrouver la miss aux cheveux roux mais mon regard pivote vers quelque chose de bien plus intéressant. Ou plutôt, quelqu'un.
- Tiens donc..
Je dois sourire comme une psychopathe. Suis-je une psychopathe?
Je m'approche à pas de loups, le regard certainement pétillant de malice et d'alcool. Je le fixe de mon regard bleu et ne le détourne pas, même lorsque le sien rencontre le mien. Je le fusille. Les quelques mètres qui nous séparent semblent long, très long. Je fais des coudes jusqu'à arriver à son niveau. Enfin, au niveau de ses toutous.
- Poussez-vous, je dois lui dire deux mots, je grogne.
Celui qui s'appelle Scott me barre la route, les deux autres derrière lui.
- Va voir ailleurs.
Je lève les yeux au ciel et soupire.
- Non.
Je ne sais pas si son expression est celle de quelqu'un d'ennuyé ou celle de quelqu'un de surpris.
- Laisse-là passer, je suis curieux, lâche celui que j'attends.
Enfin, les toutous me laissent passer afin que je puisse me diriger vers lui. Bras croisés sur son torse, le corps contre le mur il me regarde approcher.
- LoÏs, je souffle sèchement.
- Tu connais mon prénom en effet. Que puis-je faire pour toi?
Son sourire débile me fait serrer les poings. Il m'insupporte déjà.
- Commence pas avec ton sourire agaçant, je crache.
Son visage ne montre aucune expression, simplement le même regard que sur les photos, noir, vide d'expressions.
- En plus, je continue, t'es un salopard! Par ta faute, ma vie étudiante est à chier, on me dévisage à cause de toi, on me regarde comme une..
- Ferme-là.
Ma bouche se ferme automatiquement. Pardon?
- Maintenant, dégage.
Mes yeux s'arrondissent alors qu'il est déjà occupé à appeler ses sbires pour me dégager. Un rire amer sort de mes tripes.
- Ah non! Je pouffe rageusement. Va te faire foutre Loïs! T'es vraiment un bel enfoiré. Pourquoi m'avoir empêché de tuer ce type bordel! Tu fais de ma vie un enfer!
Un type m'arrête dans mes cris mais je me débats.
- T'es vraiment qu'une merde, je le pointe du doigts. Va bruler!
Soudain, mon corps vient s'abattre sur le mur, ma poitrine bloquée par un bras. Mes yeux viennent trouver les siens. Il ne dit rien les premières secondes, contrairement à son bras qui vient appuyer plus fort contre ma gorge.
- Ferme-là ou c'est mon flingue qui le fera.
Sa voix est glaçante, elle me fait froid dans le dos, tout comme le canon de son flingue sur ma tempe, mais je ne le montrerai pas, en aucun cas. J'ai appris à faire face aux menaces, je sais à quoi m'attendre et il n'arrivera pas à me faire flancher, cela même avec 3g d'alcool.
- T'es qu'une salope, j'aurais dû te laisser tuer ce type et finir en taule ouais.
Il n'ajoute rien et moi de même. Je me contente de le fusiller du regard, de lui montrer toute la haine que je contiens.
- Tu vas m'écouter bien attentivement. Tu vas dégager loin de moi, que je ne t'entende plus et ne te vois plus ou je te jure que tu finiras sous terre.
Je déglutis malgré moi ce qui le fait sourire. C'est un monstre, je le savais déjà. Il finit par me lâcher mais ne bouge pas, moi de même. On se fixe en chiens de faïence sans rien ajouter d'autre. Son regard noir ne montre rien, absolument rien à part du vide. C'est profond. Je reviens à la réalité lorsqu'il me pousse à l'aide de son flingue glacé qui a certainement couté la vie à je ne sais combien de personnes.
- Tu vas me le payer, je crache entre mes dents. Oh que oui, je souffle.
Je ne lui laisse aucune chance de dire ou de faire quelque chose et me casse le plus loin possible de lui. Mes mains tremblent de colère, mes jambes s'avancent à une allure que même moi je ne pensais pas possible. Je pousse les gens sans aucun scrupule et attrape Anna par le coude.
- Lérya?
Je la tire à l'extérieur, pestant sur les gens et ce Loïs. Une fois à l'extérieur de la boite je respire une énorme goulée d'air et m'assois à même le sol.
- Tout va bien? Elle me demande en se plaçant à ma droite.
Je me concentre sur ma respiration et prends le temps qu'il faut pour me calmer.
- J'ai insulté Loïs Carson, je souffle après quelques minutes.
Anna bouge à mes côtés me faisant ouvrir les yeux. Je découvre la rouquine complètement ahurie, en train de s'arracher les cheveux.
- Putain mais t'es sérieuse? Lérya bordel!
Elle tourne en rond, les mains sur son crâne tandis que moi, je me marre. Ouais, j'explose de rire.
- Et ça te fait rire? Putain Lérya! On va se faire tuer..
Mon rire s'accentue au fil de ses mouvements. Elle panique alors qu'elle n'a rien fait.
- Attends j'ai pas fini. Je l'ai menacé et tu sais ce qu'il a fait ce batard?
La rouquine s'arrête face à moi et me surplombe de toute sa hauteur, le regard rempli de peur et de colère.
- Il m'a menacé avec son flingue. Il était posé là, je crache en tapotant ma tempe.
Son doux visage se cache dans ses mains où elle laisse aller un cri.
- N'aies pas peur, tu n'auras rien, je grogne.
Elle retire ses mains d'une poigne dont je ne lui pensais pas capable et me fusille du regard. Je vais mourir des mains d'Anna et non de Loïs en fait.
- T'en sais rien Lérya! Tu ne connais rien aux gangs et encore moins à Loïs!
Je soupire, repose ma tête contre le mur et ferme les yeux.
- Si tu savais, je ricane amèrement.
Ma barrière se lève, mon secret est dévoilé, là, maintenant, ce soir. Ma bouche n'a pas su rester fermer.
- Pardon?
Je me lève sous les multiples questions d'Anna. Cependant, je ne réponds à aucune d'entre elles.
-Il est temps de rentrer, je la coupe.
La rouquine tape une crise derrière moi mais me suit tout de même.
- Tu ne vas pas t'en sortir comme ça, elle peste.
Je me marre intérieurement. Oh que si je vais m'en sortir comme ça.
S'ensuit de nombreuses minutes où l'on marche toutes les deux dans le silence, je rumine contre l'autre et Anna rumine contre moi c'est sur. Non mais quel culot! Si j'avais pu attraper sa gorge entre mes doigts je l'aurais fait. Ce Loïs.. je vais me venger. Je vais pas me laisser faire comme ça! Oui si je racontais ça à n'importe qui on me dirait que je suis folle, que je vais droit dans la gueule du loup, que je vais me faire tuer en un rien de temps et blablabla. C'est un peu l'une des raisons pour laquelle je vais monter un espèce de plan, enfin il est déjà planifié. Je vais le détruire, les détruire de ma petite cachette, de ma simple chambre étudiante et on verra qui rira le dernier.
Oh s'ils savaient tous..
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Bien le bonsoir la compagnie!
De nouveau en retard, sorry, j'ai confondu les semaines (la gourde ahahah).
On va commencer à entrer dans le vif de l'histoire, qu'en pensez-vous pour l'instant? :)
A bientôt!
K
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