Musique: Friends de Chase Atlantic
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Bizarrement, aujourd'hui, je me lève d'un bon pied. C'est rare mais ça arrive quelques fois. Je ne sais pas si j'ai juste bien dormi ou si je suis simplement heureuse mais voilà, je compte garder cette bonne humeur toute la journée.

- Tu te lèves tôt, qu'est-ce qui se passe? Me lâche Anna, un sourire moqueur sur les lèvres.

- Tu n'arriveras pas à m'enlever cette bonne humeur connasse, je ricane.

Elle me fait un joli doigt d'honneur que je lui rends tout sourire. Il est vrai qu'en une semaine, depuis mon arrivée, c'est la première fois que je me lève si tôt.

- Au fait, je m'arrête à l'encadrement de la porte, c'est toujours ok pour ce soir?

Anna acquiesce simplement. Parfait!
Nous sommes samedi, demain cela fera une semaine jour pour jour que j'ai emménagé dans cette chambre universitaire. Sept jours déjà que je côtoie cette université, Anna, les autres étudiants et ses nombreuses rumeurs. Le temps passe si vite quand on y pense.
D'ailleurs, ce soir avec Anna nous sortons à une soirée. Il s'agit de la soirée dont les filles discutaient dans les douches lors de mon arrivée. Elle se passe dans l'une des boites connues près de l'université. Je compte m'amuser et boire afin de décompresser. Ces derniers jours n'ont pas été évident. Ces rumeurs à mon encontre ne s'arrêtent malheureusement pas tout comme les regards et les voix basses.
Mais aujourd'hui sera une journée différente, j'y compte bien du moins. Je vais essayer, à nouveau, de rester calme et de vivre ma vie étudiante de manière normale. Normal est mon nouveau mot car je veux une vie simple, normale, sans soucis.

Lavée et habillée, je sors des salles communes pour me diriger à la cafétéria. C'est la première fois que j'arrive à me laver et à déjeuner au matin. Je suis en train de devenir quelqu'un d'autre!

- Excuse-moi, je peux te poser une question?

Je me retourne, interloquée. Devant moi se trouve une jeune femme, probablement de mon âge, elle est brune avec de très jolis yeux verts.

- Bien sur, je souris.

Ses yeux ne me regardent pas, elle fuit même mon regard. Je fronce les sourcils sans comprendre son état de gêne.

- Est-ce.. c'est vrai qu'il a tué Andrew Jefferson?

Mon sourire retombe. Bordel!

- Je l'ai déjà dit, je grogne. Je ne fais pas partie des leurs, je ne les connais pas!

La brune serre les lèvres et acquiesce sans me regarder.

- Je.. désolé.

Et elle s'en va. Je soupire en fermant les yeux, le temps de quelques secondes. En rouvrant les yeux je tombe sur ceux des autres étudiants. Ils sont plusieurs, une dizaine, placés partout dans le couloir, leurs yeux braqués sur moi.
Mon sourire tout comme ma bonne humeur s'évanouissent. Je n'en peux plus, je vais saturer et ne plus savoir me contrôler. J'en ai putain de marre de ces regards. C'est à cause de quoi cette fois? Toujours à causes des mêmes rumeurs ou parce que cette fille à osée venir me parler et qu'elle s'est enfuie?
Je soupire une énième fois et avance d'un pas lourd vers l'amphithéâtre. Ne pas les regarder, ne pas les croiser et ne pas leur parler. Je ne dois rien faire, rien dire.

La matinée s'est très mal déroulée. J'ai encore été seule, cette fois deux sièges de distance minimum à chaque fois, quand je m'avance les gens s'écartent et les discussions à voix basses ne font que de s'accentuer depuis ma petite conversation avec la jeune brune. Ça m'énerve, ils m'énervent à me dévisager comme ils le font, à parler sur moi de cette façon et à me traiter comme une pestiférée.  Je perds tout contrôle. Je pousse ces étudiants sans m'en excuser et sors en tête de rang de cette pièce, le plus loin de ces gens avant de commettre un meurtre.

Je déteste ce Loïs et son gang qui porte un nom débile. Je déteste ces étudiants qui ne croient que ce qu'ils n'entendent. Je déteste leurs regards immondes, leurs regards terrifiés. Je déteste cet amphithéâtre et ses sièges. Je déteste tout en cet instant, TOUT!

- Pourquoi tu me regardes comme ça? Tu veux ma photo pour te l'encastrer dans ta tronche?

Elle déguerpit des toilettes pour mon plus grand bien. Les mains sur le lavabo je souffle à m'en vider les poumons, je laisse tout sortir. Je m'asperge d'eau froide histoire de me rafraichir les idées sombres qui me montent à la tête.
Mon visage qui se reflète dans le miroir me montre une femme à la fois forte et à la fois faible. Son visage n'est plus aussi teintée de rose que ce matin, il est fade et blanc. Ses yeux bleus ne pétillent plus et ses lèvres sont en train de peler du à toutes ces émotions qu'elle éprouve et subit.

Lérya, tu ne portes pas ce nom pour rien!
Je soupire à nouveau et me retourne dos à la glace. Si ma mère me voyait en ce moment, elle me dirait certainement : « Lérya, tu es aussi forte que l'aigle royal. Ce n'est pas pour rien que nous t'avons appelé de cette manière. »
Elle m'aurait ensuite embrassé durant de longues secondes jusqu'à m'en faire sourire. En effet, Léria signifie en latin « Comme un aigle ». Mes parents ont simplement changé le i en y car ils trouvaient cela plus joli. J'ai grandi sous la force de ce prénom, de cet aigle que j'ai toujours convoité. Je me suis cachée derrière la signification de mon prénom afin de me donner le plus de courage possible. Cela n'a pas toujours fonctionné mais je ne l'abandonne pas pour autant. Dans ces moments-là, je repense aux mots de ma mère et repars de plus bel.
Et c'est ce que je fais, je me fous une claque mentalement et ressors de ces toilettes, prête à tous les affronter. Je décide de faire comme eux, je les fixe droit dans les yeux, je ne les lâche pas jusque'à ce qu'ils tournent eux-mêmes le regard.

- Tiens donc, on ne dit plus rien maintenant? Que vous êtes faibles putain!

Ils ne disent rien, ils se murent dans le silence en déviant leur regard vers le sol. J'ai une haine en moi, j'aimerais balancer ces poubelles qui se trouvent au fond du couloir, les détruire et les jeter partout afin de me calmer. Je le fais dans mes pensées mais lorsque je passe à côté, je ne fais rien, je fuis.

- Tout va bien?

Anna m'attrape le bras ce qui me détend légèrement.

- J'ai envie de tout détruire.

Son sourire se veut sincère, elle compatit.

-Fais-le!
Je rigole en secouant la tête.

- Je ne rigole pas! Viens on va chercher des poubelles et tu tapes dedans.

Elle doit lire dans mes pensées ou elle m'a vu lorgner sur ces dernières de manière veineuse.

- Aller viens.
Je ne discute pas plus et la suis. Anna, sans se soucier de quiconque, attrape une des poubelles extérieure du campus et la place devant moi.

- Défoule-toi!

Un sourire vient m'étirer les lèvres avant que je ne vrille. Je lance le plus de coups de pieds dans cette poubelle noire, je la cogne avec mes baskets sans sentir la douleur qu'éprouvent mes orteils, sans me soucier des gens qui filment et regardent la scène. Je les imagine eux à la place et casse tout. Je crache ma rage, ma haine, je m'essouffle jusqu'à n'en plus pouvoir. Je m'arrête après je ne sais combien de minutes, en nage. La poubelle est au sol, le couvercle ouvert et les déchets à même le sol. La poubelle en elle-même n'a quasiment rien, cela ne m'étonne pas. Moi par contre, je suis trempée de sueur mais je me sens mieux, plus légère.

- Ça va mieux?

Je relève les yeux vers Anna, ses yeux verts m'accueillent avec bienveillance et joie. Cela à le don de me rassurer et de m'apaiser. J'en viens même à lui sourire.

- Ça va super maintenant. Merci Anna.

Elle me lance un clin d'oeil avant de me balancer un gant en plastique.

- Maintenant, ramassons, elle ricane.

- Où as-tu trouvé ces gants? Je demande, perdue.

Anna commence à ramasser de sa main gauche les divers déchets au sol.

- Des étudiants ont appelé des professeurs. Un concierge est arrivé et m'a donné de quoi ramasser les dégâts par la suite. Ils avaient l'air.. compréhensifs bizarrement.

Je la regarde perplexe et enfile le gant à ma main droite.

- Ils ont du sentir la haine à travers mes pores, je ricane.

Elle se marre. Et c'est comme ça que nous avons passé notre temps de midi à ramasser les débris de ma rage. Dire que je pensais ne pas aimer Anna aux premiers abords!

- T'as des cours importants cette aprèm? Je lâche en refermant la poubelle.

La rouquine réfléchit quelques secondes avant de secouer négativement la tête.

- Pour..

- Parfait! On a des recherches à faire!

Ni une ni deux, je l'attrape par la main et l'amène le plus vite possible à notre chambre. J'ai besoin de son aide afin de régler au mieux le soucis que j'ai pour le moment.

- Qu'est-ce qui te prend? Elle soupire, essoufflée, une fois dans la chambre.

- J'ai besoin de toi. Nous devons faire des recherches sur The red flames.

Ses yeux s'entrouvrent autant que sa bouche. Elle semble chercher ses mots.

- Quoi?!

Je ne dis rien et m'assois à même le sol, mon ordinateur sur les genoux.

- J'ai besoin de tout savoir sur eux Anna, j'ai besoin de revoir leurs visages aussi. Les apercevoir ne m'a pas aidé, je ne me souviens plus de leurs traits.

- Mais.. pourquoi Lérya?

Je soupire et la regarde prendre place face à moi, son ordinateur dans les mains.

- Parce que je n'en peux plus Anna. Cette situation devient lourde à force, mes émotions sont en ébullition, je suis à deux doigts d'étriper ces débiles qui me fixent et m'évitent comme la peste.

Un fantôme passe.

- D'accord mais quel rapport avec les red flames?

- Pour les confronter quand je les verrais tiens, je ricane.

Anna lève les yeux au ciel mais ne dit rien de plus. Elle ouvre son ordinateur sous mes yeux perplexes.

- Chacune cherche pendant une demi-heure, on fait une mise en commun ensuite, elle soupire.

Je souris et m'installe confortablement, heureuse qu'elle m'aide.

Bien plus d'une demi-heure est passée depuis le départ de nos recherches.

- De mon côté, commence Anna, j'ai trouvé des photos de certains membres du groupe tel que Loïs, Mike,.. J'ai appris plusieurs de leurs sois disants meurtres mais ces derniers n'ont jamais été prouvés. J'ai appris que Loïs avait un petit frère mais je n'ai trouvé aucune information le concernant. Je ne sais pas si c'est fait exprès ou s'il est mort mais voilà. Je n'ai rien trouvé d'autre.

Elle me montre ensuite les différentes photos trouvées. Par mes recherches j'ai vu les différents membres du gang mais les revoir ne fait que renforcer ma mémoire.
Elle me montre en premier Loïs Carson, le fameux. Il s'agit d'une photo d'identité mais son regard est tout autant désamorçant. Il est noir, aussi noir que du charbon. Sans parler de ses cheveux qui le sont presque, tirant sur le brun. Une barbe de trois jours, tout aussi foncée sur le visage. Son regard est vide, dénudé d'émotions ou de sentiments, comme un monstre. Son teint est pâle. Lors de mes recherches c'est ce qui m'a le plus troublé, il n'a pas le teint halé comme sa famille.
S'ensuit leur chef, Mike Carson, il ressemble légèrement à son filleul. Ils ont le même regard, seul leur couleur de cheveux diffère. Mike est plus clair, il divague vers un châtain foncé. Il possède une barbe de la même couleur, épaisse. Son petit frère, Nick Carson, le père de Loïs lui ressemble comme deux goutes d'eaux. Peut-être qu'ils sont jumeaux. On ne sait rien sur la mère.

Anna me montre encore d'autres photos, de membres dont je ne me souviens déjà plus de tous les prénoms.
Ceux que l'on croise souvent sont Alexis, Andy et Scott. Ils sont toujours collé à Loïs.
J'essaye de n'oublier aucun de leurs traits. Alexis est d'un blond polaire aux yeux bleus, Andy est brun aux yeux bruns et Scott ressemble à Loïs, les cheveux noirs ainsi que les yeux de la même couleur. Certains diront qu'ils sont très beaux mais leur beauté me glace le sang en sachant ce qu'ils ont fait et ce qu'ils font encore.

- De mon côté, je commence, j'ai appris que les Red flames sont ici depuis une centaine d'années. Comme tu me l'as dit, ils se passent le gang de descendant en descendant. Le prochain après Mike Carson serait Loïs, il est l'héritier depuis qu'il est enfant. Son père, Nick Carson aurait refusé la légation. Selon les dires, Loïs est obligé de reprendre les reines car il n'y a pas de descendant. J'ai comme toi, découvert divers actes sombres. J'aurais aimé en savoir plus mais je ne trouve rien.

Anna et moi nous regardons sans savoir quoi dire. Nos recherches nous ont un peu tuées.

- La soirée de ce soir va nous faire un bien fou, elle ricane.

Je rigole à mon tour tout en acquiesçant ses dires. J'ai déjà hâte d'y être.

-Ça te dit de faire une sieste pour reposer nos cerveaux?

- J'approuve!

Anna me sourit et d'un accord commun on ferme nos ordinateurs pour aller nous coucher. Je mets un réveil avant que nous ne sombrions toutes les deux dans une sieste réparatrice.

Je sursaute en entendant le réveil sonner. Je le coupe, les paupières lourdes. Je suis à deux doigts de me rendormir pour ma nuit mais une rousse en à décidé autrement.

- Debout la blonde! On a une soirée à faire.

Elle est déjà debout occupée à chercher quoi mettre tandis que j'émerge petit à petit. Il est vingt heure et demi, nous avons donc plus d'une heure pour nous préparer et y aller.

- Tu vas mettre quoi toi? Me demande Anna.

S'ensuit plusieurs minutes où Anna me montre diverses tenues que j'accepte ou non d'un pouce vers le haut ou vers le bas. Elle finit par opter pour une petite robe noire près du corps, simple mais très jolie. Pour ma part, j'ai réussi à me sortir du lit. Après de nombreuses minutes à me battre avec Anna pour que je me bouge les fesses, j'attrape un short en simili cuir noir ainsi qu'un haut près du corps aux manches longues et au dos entièrement nu. Le temps dans l'Ohio se fait de plus en plus pourri, logique vu qu'on est au début du mois de novembre. Avec cette tenue, j'enfile des cuissardes noires.

- Sexy!

Je me marre en acceptant le compliment de la belle rousse. Les minutes d'après, on se dirige dans les douches, on se lave et on s'apprête en papotant.

- Putain ce qu'on est fraiches!

Anna se bouffe du regard dans le miroir. J'explose de rire. Ce petit bout de femme est quand même épique, je l'adore de plus en plus!

Lorsqu'on arrive devant la boite, le monde est déjà bien présent, une file de plusieurs personnes se fait sur le trottoir. Avec Anna, nous nous mettons à la fin de celle-ci et attendons notre tour. Il nous faut plus ou moins vingt minutes avant d'y entrer. L'entrée est sombre avec des rayons bleus foncés. Un peu comme le Night, nous longeons un couloir avant d'arriver dans une grande salle où se trouvent des bars ainsi que diverses personnes occupées à danser. Ce qui change de l'autre boite dans laquelle nous avons été c'est le fait que les coins VIP soient en bas, il n'y a pas de balcons. La salle est immense, longue, d'un côté de nombreuses tables et sièges pour les VIP et de l'autre, une énorme fosse où se trouvent les gens comme Anna et moi.
Mon regard divague vers le coin dont je n'ai pas accès tandis qu'Anna me tire déjà vers le bar. Je pers tout contact avec les personnes assises là-bas pour rencontrer le regard du barman. Anna nous commande deux tequila Sunrise.
Nos verres en mains, nous partons sur la piste de danse pour siroter notre cocktail tout en nous déhanchant sur les sons que passent le Dj.

- Je ne sais pas si je dois te le dire mais.. ta gauche, côté VIP.

Mon coeur loupe un battement. Je sais de quoi elle me parle, eux. Curieuse comme je suis, je tourne la tête et les découvre de la même manière que la dernière fois. Assis, l'air dédaigneux, un verre à la main, différentes bouteilles devant eux. Je les scinde un à un et repère facilement les hommes dont nous avons fait des recherches aujourd'hui. Alexis, Scott et Andy sont présents tout comme lui, Loïs.
Son regard noir vient s'ancrer dans le mien. Mes poings se serrent à la vision de cet homme qui me cause tous mes problèmes, celui qui a osé m'arrêter dans ma bagarre et qui a fait de ma vie calme et tranquille un vrai ramassis d'émotions, de colère.

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Hellooo! Désolée pour le retard, j'ai été pas mal occupée 😅

J'espère que ça vous plaira!
Bonne lecture et à bientôt pour la suite ^^

-K