Chapitre 18

Musique: Slow It Down de Benson Boone

***

- Tiens, va te préparer.

Le corps tourné vers Loïs, je le fixe, son bras tendu dans ma direction tenant une housse. On vient à peine d'entrer dans la chambre. Qu'est-ce qu'il me veut? Face à mon regard perplexe, il souffle, ouvre la housse et me tend une robe bleue marine. Le tissus glisse délicatement sur mes doigts, elle est magnifique. 

- C'est pour quoi? Je souffle en détachant mon regard de cette robe.

- On va au restau, dépêche-toi d'aller te préparer.

Bizarrement, sa voix est dénuée de colère, je suis assez ahurie de son comportement. Lui qui était en pleine crise de colère il y a de ça une vingtaine de minutes, voilà qu'il me parle comme s'il n'était pas un monstre mais bien un homme normal. Perplexe mais tout de même subjugué par la robe entre mes mains, je souris en me dirigeant dans la salle de bain. Vaut mieux ne pas le mettre dans tous ses états dès maintenant. Une douche, des cheveux lisses tombant en cascade dans mon dos, un maquillage naturel me mettant en valeur et cette somptueuse robe sur le dos, me voilà prête. Un dernier regard dans la glace me fait sourire, cette robe me va extrêmement bien. Tombant jusqu'à mes chevilles, une légère fente l'habille dévoilant par la même occasion ma peau. Le haut de cette dernière est bardot laissant apercevoir mes épaules. 

Je sors quelques secondes après de la pièce, tombant sans attendre sur Loïs et son regard habituel. Ce dernier s'attarde sur mon corps, me regardant de bas en haut. Aucune expression ne me permet de voir ce qu'il pense, il est complètement neutre, vidé d'émotions.

- Tu es sublime.

Je souris sincèrement et le remercie. Après un dernier coup d'oeil dans ma direction, il me contourne afin d'aller se préparer. Le temps qu'il se prépare, je divague sur la chambre, elle est dans les tons bleus clairs et possède un lit double, une commode, une salle de bain privative ainsi que des petits poufs. Une chambre d'hôtel des plus basiques. Je souffle en pensant à la rouquine probablement occupée de réfléchir à ce que je fais en cet instant. J'aimerais lui envoyer un message, lui demander comment ça se passe de son côté, la rassurer mais je n'ai pas mon portable, il est resté dans ma chambre par simple précaution, sois disant.

- On peut y aller.

Je lève le menton et tombe de trois étages, au moins. Face à moi, Loïs est occupé d'accrocher sa montre. Habillé d'un costume noir et d'une chemise de la même couleur, il est sublime. Genre, vraiment canon! Son costume dévoile les courbes de ses muscles dès qu'il fait un mouvement, sans pour autant le serrer. Ses cheveux noirs de jais sont remontés en arrière comme à son habitude tout comme sa barbe rasée de près. J'ai l'impression d'être devant un défilé haute couture là. Il est où le type qui tue des gens? Habillé de cette façon, c'est comme un autre homme, je pourrais fantasmer. Ou le fais-je déjà en cet instant? Merde.

- Tu peux le dire que je suis canon trésor.

Sa voix rauque me ramène à la réalité et je lève les yeux au ciel. Il ricane et me tend son bras que j'attrape une fois mes talons enfilés. 

- Où allons-nous manger au juste?

Il se contente d'hausser les épaules et à mon habitude avec lui, je soupire. Il nous conduit en bas de l'immeuble où un taxi nous attend.

- Merci, je souffle lorsqu'il m'ouvre la porte.

Il acquiesce légèrement avant de s'installer à mes côtés. Le trajet se fait en silence, aucun de nous ne parle. Pour ma part, j'aimerais bien le faire chier mais mon cerveau est plus occupée à ma main postée sur son biceps il y a quelques minutes qu'à une façon de l'emmerder. Bordel cet homme est charismatique. Lorsque nous arrivons au restaurant, mes yeux s'arrondissent. C'est magnifique. Devant moi se trouve un restaurant chic où employés et personnes sont habillés de manière sophistiquée. Ma main droite toujours plaquée sur le bras de mon compagnon en ce jour, nous entrons.

- Bonjour, nous avons une réservation au nom d'Hamford.

Le serveur acquiesce et nous conduit à une petite table ronde où se trouvent deux couverts. Loïs qui se met dans son rôle me tire la chaise afin que je m'assois et je souris doucement. Ça me fait bizarre de le voir se comporter de cette manière, surtout avec moi. Il nous commande du champagne et s'ensuit un moment de silence où nous regardons la carte.

- Prends ce que tu veux.

Je ne dis rien mais intérieurement je peste, c'est bien ce que je comptais faire. Vu l'argent qu'ils ont, je ne vais pas me gêner et prendre le plat le plus cher. Nos verres reçus et notre commande passée, Loïs et moi nous regardons dans le blanc des yeux.

- A nous, il trinque.

J'attrape ma coupe de champagne et le suis dans un sourire. L'homme face à moi me sourit, pour une fois, sincèrement ce qui me fait décompresser directement. Allons-nous savoir mettre nos rancoeurs de côté le temps d'une soirée?

- Parle-moi un peu de toi, il me souffle sans me quitter des yeux.

- Je pensais que tu savais déjà tout de moi?

Il ricane en secouant la tête.

- Je ne sais rien de toi Lérya.

Cette révélation me surprend.

- De quoi es-tu au courant à mon propos dans ce cas? Je demande, soucieuse.

- Le pourquoi du comment t'es là. Je connais ton passé au sein des serpents mais ça s'arrête là.

Je dévie le regard sur un couple non loin de tout et réfléchis. Devrais-je m'ouvrir un peu afin qu'il le fasse lui aussi? Les paroles des gars me reviennent en mémoire, Loïs était compliqué au début, ils ne s'aimaient pas. Je veux savoir pourquoi. Je veux tout savoir sur lui et ses membres. 

- J'ai grandi dans un petit village près de Phoenix en Arizona avec ma mère et mon père. Je suis leur seule fille. J'ai vécu une vie de petite fille banale, l'école, des sorties en famille, des amis.. Tout s'est arrêté vers mes 15/16ans quand mon père est entré dans les serpentes et à foutu sa merde. Avec ma mère, nous avons été prises en otage, j'ai du faire de nombreuses choses pour gagner ma liberté ainsi que celle de ma mère. Ils ont fini par la tuer, je ne l'ai appris que bien trop tard et je me suis échappée.

- Tu n'étais pas la seule je suppose.

Je secoue la tête. Bien sur que non, on était nombreuses.

- J'ai été égoïste de partir seule mais je me dis que si j'avais tenté de les aider, je ne serais jamais parvenue à partir. 

Ses yeux sombres me transcendent, il ne scille pas quand je lui explique ma petite vie minable.

- Ma vie se raconte assez rapidement, je n'ai plus rien à te dire, je souffle.

- Alors raconte le futur dont tu rêves.

Sa voix est aussi douce qu'une mélodie qu'on écoute en boucle. Je le regarde sans vraiment savoir que faire. Je ne comprends plus cet homme, parfois il est si doux, si gentil et la seconde d'après il explose et redevient ce monstre qui bute et frappe tout le monde.

- Toi, comment tu vois le futur? Je le questionne, voulant en connaitre d'avantage.

Un sourire étire ses lèvres tandis qu'il boit une goulée de son verre.

- Le même que maintenant sauf que je serai le chef des Reds flames.

- Pas de famille, que toi et le gang alors.

Ce n'est pas une question mais Loïs hoche la tête, vide d'expressions.

- Est-ce que c'est réellement ce que tu désires? Je ne peux m'empêcher de demander, la mine soucieuse.

Son visage se transforme, ses sourcils épais et noirs se froncent, ses yeux dévient sur la gauche tandis que sa main droite vient frotter sa barbe.

- Ce n'est pas parce que t'es l'héritier que tu dois suivre les ordres, je continue. Si tu as envie de partir en Australie pour vivre nue avec un homme, tu peux le faire.

J'explose de rire devant son regard destructeur. C'était un petit souvenir, un petit clin d'oeil pour mes pauvres affiches, elles n'auront pas durées longtemps d'ailleurs. Paix à leurs âmes.

- Si ça devait se produire, ce serait avec une femme. Voir plusieurs.

Je ne saurais l'expliquer mais une tension apparait entre nous. Son regard noir braqué dans le bleu des miens. Il sourit lorsque je dévie le regard.

- Ce n'est pas dans mes intentions, il soupire. Je compte reprendre les mains du gang maintenant, je reste ouvert à d'autres possibilités mais c'est à voir au fil du temps.

J'hoche la tête, comprenant ses dires. Il a un chemin tout tracé mais d'autres peuvent arriver, peut-être qu'un jour il prendra un autre chemin. Je ne serais plus là pour le savoir de toute façon.

- Tu ne m'as pas dit comment tu voyais ton futur, il ajoute avec un sourire en coin.

Je souris à mon tour et hausse les épaules.

- J'aimerais partir et visiter le monde. J'aimerais vivre une vie normale, faire des rencontres qui me feront souffrir comme me rendre heureuse. J'aimerais ne plus être liée à un gang. J'aimerais pourvoir vivre une vie lambda au final.

Lorsque mes yeux s'ancrent dans ceux de l'homme assis face à moi, j'ai une seconde de recule. Il a comme fait sauter sa barrière le temps de quelques secondes pour après redevenir l'homme au regard noir et à l'allure diabolique qu'il est. Cependant, ces quelques secondes m'ont laissé le temps d'y plonger et de voir de la compréhension, de l'espoir et de la sincérité.

- Pourquoi les mecs ne t'aimaient pas avant? Je lâche de but en blanc une fois nos plats servis.

Il s'arrête dans la découpe de son steak pour me regarder d'un drôle d'air.

- T'as qu'à demander aux autres.

Je ne dis plus rien et me contente de manger. J'aurais essayé au moins.

La fin du dîner arrive assez rapidement et contrairement à ce que j'aurais pensé, j'ai beaucoup aimé ce moment avec Loïs. Il paye l'addition et bras dessus bras dessous nous sortons du restaurant.

- Comment as-tu trouvé cette soirée?

Je lui souris sincèrement.

- C'était agréable. Ça changeait.

Il ricane légèrement et mon coeur rate un battement. Cette soirée semble irréelle tellement elle s'est bien passée. On a parlé de tout et de rien sans se battre comme des chiffonniers, on s'est écouté et on à discuté comme des personnes civilisées. Ça fait un bien fou! On marche en continuant notre discussion jusqu'à nous arrêter dans la rue proche de l'hôtel.

- Il y a une caméra.

- Mmh.. d'accord et? Je ricane.

Son visage s'approche du mien me faisant instantanément rougir. Evidemment il ne s'agit pas de son comportement mais bien du froid du pays!

- Et je vais t'embrasser.

Si je pouvais tomber dans les pommes, je le ferai.

- Quoi? Je lâche, les yeux grands ouverts.

Souriant en coin, il s'approche plus encore, plaçant sa grande main dans le bas de mon dos. Mon coeur pulse au fond de ma poitrine, de plus en plus au fil des secondes.

- Arrête-moi si tu veux.

Mais qu'est-ce que je veux au juste? S'il se comportait comme ce soir tous les jours, je n'hésiterai pas mais là maintenant et dans la vie de tous les jours, il ne s'agit pas du même homme. Alors que faire? Pense à pourquoi t'es là Lérya. Merde, réagis!

Son regard me fixe, attendant une réponse pendant que je cogite comme une folle.

- Rentrons.

Il se recule et je panique.

- Et puis merde.

De mes deux mains je l'attrape par la veste de son costume et écrase mes lèvres sur les siennes. Il répond instantanément à mon baiser en me demandant l'accès à ma langue. Sa main vient se glisser dans mes cheveux tandis que l'autre, toujours dans le bas de mon dos, me colle plus à lui. Les miennes divaguent sur son torse tandis qu'un gémissement m'échappe. Bordel il embrasse divinement bien. On se décolle quelques secondes pour reprendre notre souffle avant qu'il ne reprenne l'assaut. Mon coeur bat à tout rompre, c'est divin. J'aimerais que ce Loïs reste toujours comme ça.

- Eh beh trésor.

Je rougis sous son ricanement avant qu'il ne m'attrape la main pour entrelacer nos doigts. Je passe la langue sur mes lèvres encore gonflées de ce qu'il vient de se passer et le suis jusqu'à notre chambre. J'entre la première, suivie de près par Loïs. Ce dernier défait sa cravate noire tandis que j'enlève mes talons. Ça fait un mal de chien. Nos regards se croisent et c'est comme si le temps s'arrêtait. Lui comme moi ne savons quoi faire. Se disputer? S'embrasser à nouveau? Aller dormir? Sauf qu'une information me revient et je ne peux pas y passer à côté. 

- Pourquoi tu m'as laissé sur la route?

Sa cravate en main, il me fixe d'un air dédaigneux.

- Tu le sais pourquoi.

- Non je ne sais pas, je me redresse.

Son corps vient furieusement se placer face à moi, trop proche.

- Fallait que tu comprennes les choses.

- Quelle choses? Je demande, un sourcil relevé.

Il me fusille de son regard noir.

- Que je suis ton boss et que tu n'es rien. Tu entends? Rien.

Je ravale difficilement ma salive. Comment rendre un moment sympa en un moment horrible en deux secondes? Appeler Loïs Carson! Je me contente de sourire rageusement et de lui faire un pouce. Message bien reçu.

Je tourne les talons pour aller dans la salle de bain mais il me bloque de sa main.

- J'aimerais bien aller me mettre en pyjama, lâche-moi.

Je ne prends pas la peine de le regarder, je ne veux tout simplement pas le faire. Ça ne sert à rien. Il lâche finalement mon bras pour me laisser partir. Les mains sur le lavabo, je soupire longuement. A quoi je m'attendais au juste? Ce n'est pas parce que nous avons passé une bonne soirée et que nous nous sommes embrassés qu'il va devenir cet homme doux que j'apprends à connaitre. Pourquoi je pense comme ça? Je ne suis pas ici pour fricoter avec le futur chef du gang, j'ai une mission.

Je ressors de la pièce après je ne sais combien de minutes et me couche directement dans le lit. J'entends la porte se fermer puis s'ouvrir avant de se refermer. J'essaye de m'endormir avant qu'il ne revienne mais c'est qu'il fait vite ce salop. Les yeux fermés, j'écoute. Il marche et s'assoit sur le lit qui plie sous son poids. Lorsque son corps se place dans le lit, se chaleur vient directement me titiller. Comment peut-on être si chaud?

-Lérya?

Son chuchotement me fait rire intérieurement mais je ne le montre pas, pour lui je dors. Il soupire et se couche. Sa main vient effleurer mon bras ce qui me fait frissonner. Il va savoir que je ne dors pas merde!

- Je suis désolé.

Mon cœur s'écroule. Il s'excuse? Loïs Carson s'excuse? Pourquoi? Je ne dis rien et l'écoute soupirer avant de se tourner de son côté du lit. Je ne le comprends plus. Est-il bipolaire? Ou ne sait-il juste pas gérer ses émotions? J'ai envie de crier, de taper dans un truc pour enlever toutes les chose que je me pose. Au lieu de ça, je ferme les yeux et me demande ce qu'il en sera demain. 



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Hellooo

Que dire? Moi j'ai plus les mots donc c'est à vous de jouer!


A dimanche,

K

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