Il me rend putain de ouf.

— V-voici vos commandes...

Je jette un coup d'œil aux mains tremblantes de la jeune serveuse inexpérimentée avant d'attraper entre mes doigts mon café commandé, le garçon devant moi la remerciant d'un signe de tête. La jeune rousse quitte ensuite notre table avec un léger sourire bienveillant, tenant son petit plateau contre sa poitrine.

Maël glisse un sucre dans son chocolat chaud qui fume légèrement, faisant ensuite touiller le liquide avec la petite cuillère à sa disposition. On est mardi soir, après les cours. Le châtain s'est décidé de traîner encore avec moi mais en ville cette fois-ci. Je ne trouve aucune façon de m'en débarrassé mais en vérité c'est juste qu'au fond de moi ça n'me dérange pas plus que ça. C'est pas comme si j'avais le choix de toute façon, Maël s'est incrusté dans ma voiture sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Un bouquin de sciences ouvert devant lui, il semble être à fond dans ce qu'il apprend. J'en profite pour boire tranquillement mon café et de me promener sur les réseaux sociaux. Je regarde les publications et les photos qui s'affichent sur mon écran. Les stories de mes amis et de mes abonnements défilent sur mon iPhone, Kévin ayant posté une photo de son chien. Rapidement, je tombe sur le compte du mec qui se trouve en face de moi et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil vers lui comme si j'avais peur qu'il me choppe. En soit, on s'en fout mais ça me gênerait je crois. Ses lèvres bougent dans le vide, répétant sûrement les formules qu'il vient de lire.

— T'en as pas marre ? je soupire doucement, mon doigt faisant défiler ses photos.

C'est là que le châtain lève finalement le nez de son bouquin, son regard s'ancrant dans le mien. Il me sourit doucement, ses coudes se déposant contre le rebord de la table en bois. Je brise notre contact visuel au bout de quelques secondes, des fois il me perturbe à me regarder de la sorte. Puis j'ai du mal à savoir ce qu'il pense à certains moments, vraiment, il est si compliqué. Sa voix s'élève, ses doigts venant tourner les pages de son manuel.

— Tu devrais en faire autant. À cause de tout ça, on n'a pas eu le temps de continuer nos cours personnels...
— Ouais. Dis plutôt que t'avais oublié, je réponds tout en laissant apparaître un sourire en coin.
— J'vais plutôt dire que j'ai été déconcentré, perturbé par quelque chose. Mais on peut reprendre quand tu veux.

Mes doigts viennent gratter l'arrière de mon crâne, laissant mon téléphone rejoindre la surface de la table.

— Non... En plus les sciences, c'est pas mon truc. Tu sais que j'suis nul.

Maël soupire doucement après ma phrase, renfermant définitivement son bouquin. Je baisse mon regard sur ce dernier avant de le fixer, les sourcils légèrement froncés.

— T'es pas nul. Tu fais juste aucun effort.

Et ça, c'est dit. Le bout de sa tasse vient percuter ses lèvres légèrement gercées, sûrement à cause du froid de dehors. Mes yeux se perdent contre les vitres du café, contemplant vaguement les passants ainsi que les voitures qui traversent la rue principale, à leur rythme. C'est une vérité, j'le sais. Depuis le début d'année je fous rien et j'ai conscience que j'peux paraître pour un débile ou je n'sais quoi. Mais ouais, j'sais pas, c'est pas fait pour moi tout ça. J'aime pas et j'suis quand même obligé de le faire, ça m'énerve. J'envie parfois Maël pour avoir autant de facilités parce quoi qu'on peut puisse dire, il aime ça lui. Il aime toujours apprendre de nouvelles choses, je l'ai remarqué. Puis aussi, il s'ennuie extrêmement vite quand ce n'est pas dans son niveau ou s'il connait déjà par cœur le sujet. On est vraiment différents et j'me demande parfois comment on peut s'entendre lui et moi.

— C'est compliqué d'essayer d'aime une chose, voir impossible. Mais dis-toi que ça ne dure que quelques années de ta vie et après tout ça... C'est fini. Terminé. Et tu sais que j'suis là pour t'aider. Il n'y a jamais de mauvais moment pour se rattraper.

Un léger silence s'installe entre nous, je ne sais pas s'il réfléchit à ce qu'il va pouvoir continuer à dire mais du coin de l'œil, je vois qu'il a baissé le regard sur sa tasse. Je m'affale un peu plus sur ma chaise dans un soupir, j'ai pas envie d'y penser maintenant à vrai dire. D'un côté, je sais qu'il a raison et c'est comme ça dans la plupart des cas. Maël réfléchit toujours, toujours présent pour chercher une solution quand il y a un problème. Tandis que moi, j'préfère fuir. Vraiment, je sais pas si je pourrai lui dire un jour de vive-voix que ça me touche ce qu'il vient d'annoncer. J'fais n'importe quoi et il est ici à me proposer quand même son aide, rien que pour ce genre de truc j'ai envie de le garder avec moi.

— Attends-moi, j'vais payer.

Je laisse mon regard promener sur son dos lorsqu'il s'avance vers la rousse de tout à l'heure, cette dernière se dépêchant d'encaisser l'argent de Maël. Je finis rapidement mon café puis me relève pour enfiler ma veste Nike, mon téléphone rejoignant les clés de mon Audi dans ma poche. Le garçon arrive bien vite et débarrasse la table de son livre de sciences ainsi que de son iPhone. Lui aussi, il enfile une grosse veste en jean puis, sac sur le dos, on se dirige vers mon véhicule.

Une fois à l'intérieur, je m'empresse d'allumer le chauffage, faisant tourner le moteur de la voiture quelques secondes. Maël se frotte les paumes de ses mains ensemble pour les réchauffer tandis que je commence à faire ma manipulation afin de sortir du petit parking. Une fois à un feux, c'est là que je tourne mon visage pour regarder mon voisin qui a le nez rivé sur son téléphone. Il renifle par moment et je présage déjà un début de rhume. Non mais aussi, sa veste elle recouvre que dalle. Mais j'crois qu'on préfère tous mourir de froid que de chaud.

— J'te ramène chez toi ? je propose, cassant un peu l'ambiance silencieuse qui s'était installé.
— Ouais... Par contre, je vais chez mon père ce soir. Tu sais pas où c'est, si ?

Je hoche négativement la tête, démarrant doucement au vert. J'ai l'impression que quand je conduis avec Maël à ma droite, je fais beaucoup plus attention au code de la route.

— Alors au prochain rond-point, c'est tout droit. Puis c'est au second qu'il faut faire à gauche. Après j'te dirai.

Je suis ses instructions, le son de la radio en fond. J'écoute d'une oreille la musique qui est en train de passer, m'étant autorisé à interroger le châtain sur quelque chose.

— Et... Genre ça s'passe comment avec ton père, t'y vas de temps en temps ou c'est comment ?

Lui qui regardait par la fenêtre le paysage du centre-ville, c'est là qu'il finit par fixer un point invisible sur le pare-brise, devant lui. J'crois bien qu'il m'avait parlé de son père à un moment, ses parents sont divorcés. Comme quoi son daron vivait avec une autre femme.

— Ouais... T'sais j'habite avec ma mère moi, tout est là-bas quoi. J'vais jamais chez lui, sauf de temps en temps parce qu'il peut pas s'empêcher de m'appeler pour m'dire de venir. Sauf que j'sais plus si j't'avais expliqué mais il est avec sa copine russe là et elle a emménagée avec mon père. Et je sais pas, je l'aime pas. De tête comme ça elle a l'air sympa mais le problème c'est que j'ai peur que ce soit une profiteuse et qu'elle profite du fric de mon père. Ce connard peut bien offrir tout ce que sa russe désire mais pour ma mère qui galère... C'est une autre histoire. Enfin bref, désolé de te saouler avec ça. Mais ouais c'est pas fun avec lui, si tu voulais tout savoir.

Je me retiens de pousser un soufflement, maintenant je sais que Maël n'est pas en bon terme avec son père. Après j'peux pas juger parce que je n'ai jamais connu cette situation, t'es là et tu dois encaisser le divorce de tes parents et en plus t'habituer au fait qu'un des deux est casé avec quelqu'un qui t'inspire pas des masses, quoi. Maël m'indique après un moment d'absence d'emprunter une rue qui nous dirige vers une grande grille, entourant plusieurs immeuble. Ça pue légèrement le quartier des riches mais j'dis rien, laissant sortir le garçon sortir de la voiture afin d'ouvrir le portail grâce à un système électronique mise en place sur le muret encerclant tous ces bâtiments. Le temps que tout s'ouvre afin d'accéder au parking, Maël a le temps de monter dans l'Audi et de boucler à nouveau sa ceinture. Je passe lentement la première et m'avance.

— On va se garer au sous-sol. Il faut descendre de deux étages.
— Ok...

Je roule sur le chemin dédié, ne pouvant m'empêcher de jeter un coup d'œil aux alentours. Tout est très beau et très moderne, c'est vraiment un quartier privé et personne à part ceux qui possèdent un pass peuvent rentrer. Quelques voitures sont garées à l'extérieur, au pied des habitations. J'ai l'impression qu'elles sont toutes propres et ne semblent nullement rayées ou abîmées, les avantages d'habiter dans une zone fermée.

— Tu peux te garer ici, place 63. Ce sont les places réservées à mon père, c'est parfait.

Après avoir regardé dans mes rétroviseurs et fait preuve d'une attention énorme pour ne pas toucher la bagnole du père de Maël, j'attends quelques instant avant de couper le moteur, n'oubliant pas le frein à main. Un calme semble régner sur ce parking et je suppose que personne ne s'y trouve à l'heure actuelle. Je décide alors de sortir de la voiture pensant que le garçon me suivrait dans mes mouvements. Mais à la place, c'est mon poignet qu'il attrape avant que je puisse même ouvrir ma portière. Je fronce légèrement les sourcils suite à ce geste et lève les yeux vers lui. Son dos est complètement calé contre le dossier du siège en cuir, sa tête appuyée sur le repose-tête. Quand je le vois comme ça, je me demande vraiment s'il a envie de sortir ou non. Il relâche peu à peu la pression puis dans un chuchotement, il commence.

— J'ai pas envie...

Un soupir passe la barrière de mes lèvres et je ferme les yeux, me laissant tomber exactement comme lui sur mon siège. J'espère qu'il ne m'a pas demandé de venir jusqu'ici pour rien parce que ça me ferait chier de l'amener jusqu'à sa mère maintenant. Non mais parce que son père vit carrément dans le centre ce qui se trouve à quelques minutes de chez nous parce qu'il faut traverser toute la ville. Ses doigts commencent à exercer quelques caresses sur la peau de mon poignet, là où se trouve la veine qui longe mon bras.

— Non mais sérieux, Maël. On fait quoi maintenant ?

Sa tête est légèrement tournée de mon côté et je le laisse me fixer, je suppose qu'il est encore en train de perdre son regard sur moi. Il me tient toujours le poignet et il n'est pas prêt de me lâcher. Décidément, je ne comprendrai jamais ce type et je n'arriverai jamais à savoir à quoi il pense.

— On peut rester un peu ici. Parce qu'après j'vais rentrer et tu ne me reverras plus, il parle d'une voix légère et ça me fait rire un peu.
— Ouais... Tu dis ça comme si on allait plus se revoir, arrête un peu.
— Ça te ferait chier ?

Je ne réponds pas immédiatement à sa question et fait mine de ne pas avoir compris. Mais Maël ne lâche pas et me repose la question, un peu plus doucement. Putain. Je ne vois vraiment pas comment je peux lui résister à cet instant précis. Je sais que si je le regarde là, ça sera fini pour moi. Alors c'est dans un soupir que je lâche ma réponse, les yeux rivés sur le volant de ma voiture.

— Ouais. Je crois que ouais.

Ce que je viens de sortir à l'instant même fait sourire Maël. Je ne le regarde pas mais j'le sais. Je commence à le connaitre. Il bouge alors sur le siège, ses doigts exerçant encore une fois cette pression sur moi et c'est en tirant sur ce dernier qu'il me fait me redresser, moi aussi. Je n'ai pas d'autre choix que de lui faire face, son visage s'étant dangereusement approché du mien. Je déglutis doucement sans pouvoir me contrôler et le coude de son autre bras se dépose contre l'accoudoir central de ma voiture. Ainsi, ses doigts atteignent ma joue et je commence à comprendre l'envie qui le ronge depuis le début.

— J'aimerais bien que tu me le redises encore mais j'ai peur que ça gâche tout, m'avoue-t-il tout en laissant son regard sur promener sur mon visage légèrement crispé.

Je remercie intérieurement cette place de parking qui se trouve juste en face d'un mur, nous permettant ainsi de n'avoir aucun regard sur nous et qu'on ne soit surpris si on aperçoit quelqu'un passer devant nous. Maël louche sur ma bouche et je fais pareil avec la sienne. Je ne peux pas m'en empêcher, surtout quand il est si près de moi. Il me rend bizarre. Je n'ai pas compté les jours depuis notre dernier... baiser. Mais bizarrement, j'trouve que ça fait longtemps qu'il ne sait pas passé un truc. J'sais pertinemment que Maël s'adapte par rapport à moi. Il attend et espère toujours que ce moi qui commence à entreprendre les choses.

— Ça me ferait chier si j'pouvais plus te revoir.

J'ose avouer mes mots dans un murmure et je suppose qu'il ne s'y attendait pas. Comme pour me prouver qu'il apprécie ma sincérité, son souffle se mélange au mien et finit par s'écraser contre mes lèvres. Mes yeux se ferment automatiquement et ce n'est plus la peine de mentionner les frissons qui s'emparent de ma peau. Ses doigts me touchent, j'arrive à sentir ma joue chauffer sous ses caresses. Il reste quelques maigres secondes en suspens contre ma bouche et je me décide finalement à répondre à son attention, décidant de glisser ma main contre sa nuque pour le bloquer contre moi. Ma dent manque de lui mordre ses lèvres et je me retiens, j'pense plus à rien. J'arrive plus à situer l'endroit où nous sommes. Bordel, j'crois que c'est un truc qui m'a manqué. J'avais besoin de ça, j'comprends pas comment j'ai pu tenir jusqu'ici. Maël est l'exception, le seul que j'autorise à faire ce qu'il est en train de m'offrir, le seul qui pourrait me faire mourir d'envie pour lui. Sur le moment, je ne me rends pas compte que sa main se laisser tomber le long de mon cou avant de remonter derrière ma nuque, ses doigts traversant le col de ma veste. Je crois entendre mon prénom sortir de sa bouche mais je n'ai pas envie de laisser un quelconque espace entre lui et moi. Tout va très vite et je n'ai plus le temps de savoir et de me dire ce que je suis en train de faire. Mes mains se perdent et veulent rester en contact avec son corps. Quand le bout de ses ongles arrivent à griffer une parcelle de ma peau, je ne peux plus m'empêcher de me retenir et de mordre ses lèvres qui me font tant d'effet. Maël reprend son souffle et je ne prends pas le temps de voir comment on se tient. Chacun est à sa place mais l'ambiance a particulièrement changée. Je crois qu'on s'est manqué.

Mes yeux se ferment doucement et je ne trouve même plus le temps de pouvoir le regarder que ça recommence. Il recommence et moi je lui réponds, je réponds à tout ce qu'il m'offre. Ma veste Nike me tient chaud et j'ai presque envie de me débarrasser d'elle. Depuis combien de temps on s'embrasse... Je n'en sais strictement rien. Tout est parti d'une phrase.

— Et ton père...? j'arrive à sortir entre deux baisers de sa part, sentant mes lèvres déjà gonflées à force de les avoir autant humidifiées.

Non, il ne me répond pas de suite. J'arrive à entendre le bruit de cuir qui se tend lorsqu'il gigote sur son siège afin de se rapprocher en plus de moi, j'arrive à entendre le froissement de nos vestes lorsque nos mains se réfugient contre le corps de l'autre. J'arrive pas à le dégager.

— Tu me fais chier...

Maël finit par reculer lentement son visage du mien, me permettant ainsi de rouvrir à nouveau mes yeux. C'est quand je le regarde que j'm'avoue une énième fois qu'il est beau. Je sais pas comment il fait et j'aimerai bien savoir comment il arrive à pouvoir me retourner le cerveau de la sorte. Jamais je n'ai trouvé un mec aussi beau que lui. Jamais je ne me l'étais dit aussi sérieusement. Mais avec lui, ça n'a jamais été pareil et aussi différent.

Ses doigts s'amusent avec la fermeture éclair de ma veste. Ça ne dure pas longtemps car dans un léger bruit de zip, il me déshabille de cette dernière. Je me sens bizarre et sa façon de me regarder au fur et à mesure de ses actions me fait un certain effet. On se comprend sans parler, je bouge légèrement mes épaules pour me dégager de mon vêtement. Heureusement et logiquement, un sweat de la même marque que ma veste recouvre le haut de mon corps. J'prends pas le temps de réfléchir et je m'empresse de faire de même avec lui. Je dégage sa veste en jean et ma tête finit par se poser contre son épaule tandis que son vêtement glisse le long de ses bras.

Ses mains sur mes côtes et les miennes sur sa taille. À travers son pull, je serre mes doigts comme si j'voulais pas qu'il parte. Ce fichu accoudoir entre nous provoque une gêne mais je n'ai pas d'autre choix que de faire avec. Je commence à devenir un peu perdu dans mes actions et j'ne sais plus trop quoi faire. Maël... Je sais pas ce qui me prend, mes lèvres s'échouent contre la peau de son cou, occupant ma bouche avant de sortir une connerie.

Je prends un moment pour le marquer et il manque de passer sa main contre sa bouche quand je fini mon action. Mon pouce passe doucement contre cet endroit et doucement, je me recule de lui, voulant voir l'expression de son visage.

— Tu n'y es pas allé doucement... chuchote-t-il tout en baissant le pare soleil pour regarder dans le miroir la légère trace apparaître.
— Ah ouais... Merde, désolé.

Le garçon se retourne enfin vers moi. Ses doigts attrapent mes deux mains et glissent doucement sur le dos de cette dernière. Ils finissent par s'incruster sous les manches de mon sweat et ce geste qui se voue si inoffensif arrive à me faire sentir ses foutus frissons. Sa chaleur enveloppe peu à peu ces parties de mon corps et je laisse ma tête tomber contre mon siège. Je crois qu'on était arrivé à notre limite tout les deux. Je ne sais pas quoi dire alors j'attends, comme un con.

— J'ai encore moins envie d'y aller que tout à l'heure, m'avoue-t-il tout en ébouriffant ses cheveux, sûrement pour faire revenir ses esprits.

Il me fait sourire. J'suis arrivé à un stade ou j'peux pas m'en empêcher quand j'le vois faire des trucs du genre. Je n'ai pas envie qu'il parte non plus mais en même temps, si. J'crois que j'ai besoin de prendre un peu l'air. Ma main sur le volant, je me place correctement puis je jette un coup d'œil vers Maël. Il a comprit, on s'est comprit. Son sac se retrouvent sur ses cuisses et ses doigts prêt à ouvrir la portière.

— Alors, on se voit en cours. Rentres bien...
— ... Salut.

Comment je déteste le moment où on doit se quitter avec quelqu'un. Alors avec les gens j'm'en fiche mais avec Maël je sais jamais trop quoi faire. Sérieusement, quel boulet. J'me saoule moi même.

— Attends Maël.

Il ne dit rien mais son attention se porte à nouveau vers moi. Je prends le temps d'admirer et de perdre mes yeux bleus dans les siens.

— Qu'est ce qu'il y a ?

Et puis merde, hein. Au point où on est est...

Je me penche un peu plus vers lui et je le fais. Ça ne dure que quelques secondes car je je lui ai pas laissé le temps de répondre. Un léger bruit s'échappe de sa bouche lorsque je me décale pour le laisser s'enfuir. Puis sans rien dire d'autre, je démarre rapidement ma voiture. Maël ne réagit pas de suite et je baisse les yeux vers le tableau de bord, attendant peut-être inutilement une quelconque réaction. C'est lorsque son chuchotement s'échoue contre mon oreille que j'ai envie de m'étouffer.

— Tu as de la chance que je dois m'échapper. Si ça n'en tenait qu'à moi, je ne l'aurais certainement pas fait.

J'entends la portière de la voiture s'ouvrir et je ne ressens plus la présence de Maël à ma droite. Lorsqu'il part enfin et que je réalise les choses, mon front vient se cogner contre le haut de mon volant, un long soupir s'échappant de mes lèvres. Il me rend ouf.

Il me rend vraiment fou. Putain, Maël.

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