French kiss.

Allongé sur le dos, mes yeux se perdent sur le plafond de la chambre de Maël. C'était sûr que je n'allais pas réussir à m'endormir. J'essaye de prendre quelques grandes respirations, croisant mes mains sur mon ventre. Après quelques minutes d'absentéisme, mon visage bouge doucement en sa direction. Il est dos tourné à moi et je pense qu'il s'est endormi. Fait chier. Une envie soudaine me prend, mon corps recopiant alors sa position, me retrouvant ainsi parallèle à lui. Mon nez est à quelques centimètres de ses cheveux, j'arrive à sentir leur odeur d'ici. Sérieusement... Mes doigts me démangent, j'aimerai glisser ces derniers entre les mèches de ses cheveux décoiffés mais non.

J'attrape plutôt mon portable que j'ai glissé sous un de ses oreillers, blasé. La luminosité m'aveugle et je laisse passer un léger juron, frottant mon œil par la suite. Je déverrouille mon iPhone rapidement, l'heure indique minuit. Un bâillement me surprend et j'éteins pour de bon mon téléphone pour espérer garder un peu de batterie demain maintenant, le glissant de nouveau à sa place.

Mes doigts passent sur mon front, sentant un mal de crâne arriver. Tandis que je me plains intérieurement, j'entends un soupir à ma droite. Je ne bouge plus trop, par peur de le réveiller sans doute. Son corps change doucement de côté ce qui abaisse légèrement le matelas. Ce mec me fait extrêmement chier. Merde, j'aurai voulu m'endormir aussi rapidement que lui. En y pensant, c'est vrai que ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons dans cette situation mais aujourd'hui, je ne peux nier les envies qui se bousculent dans mon esprit. Ce soir c'était spécial, j'avoue. On a senti tous les deux que les choses se sont un peu matérialisées, surtout après les choses qu'il a pu m'avouer. J'ai envie de me frapper le visage. Maintenant je ne peux m'empêcher d'y penser.

— Tu dors...? je tente désespéré dans le vide, espérant recevoir une réponse.

Mes yeux se promènent sur les courbes de son corps. J'ai envie de tracer une ligne invisible le long de son bras, en partant de son épaule. Et peut-être que comme ça, j'atteindrai sa main. Mon cœur s'arrête un moment lorsque le visage de Maël endormi se retrouve en face du mien. Je n'arrive pas à bien distinguer ce dernier alors j'en profite pour l'effleurer. L'organe qui me permet de vivre semble s'affoler à l'intérieur de moi, ça devrait être interdit de se sentir comme ça. Mon pouce traverse le contour de ses lèvres que j'entrouvre un tout petit peu, mes doigts remontant aléatoirement contre sa peau par la suite. Mon Maël. Si tu savais tous les débats intérieurs que j'ai à ton sujet, tu me prendrais sûrement pour un fou. Faut vraiment que tu m'expliques pourquoi c'est comme ça avec toi. Si seulement tu pouvais mettre un mot sur ce sentiment, ça me permettrait de l'accepter un peu plus au fil des jours. D'habitude, je n'ai pas de problème pour m'endormir. Mais quand t'es comme ça, à mes côtés, j'me demande comment je suis censé agir. Et puis t'sais quoi, tant pis. Après un léger soupir de ma part, mes lèvres s'échouent contre l'os de sa mâchoire, ne pouvant résister à cette douce tentation.

Un soupir, puis un autre. J'ai peur de devenir accro, la clope pourrait remplacer nos baisers dans mon top addiction. Le châtain bouge un peu plus suite à mes gestes, je le sens même si quelques centimètres nous séparent. Je n'ose pas le coller, mes mains vont devenir moites. Pendant un instant, je m'arrête et mon visage se recule. J'arrive à sentir mes joues brûler mais une fois que ses paupières s'ouvrent, je me dis que c'est sûrement une chance qu'il ne me remarque pas dans cette pénombre. Je ne pensais pas que j'allais le réveiller aussi facilement, ne pensant pas me sentir autant gêné après lui avoir fait ce que j'ai fait pendant son sommeil.

— Non... Je me suis endormi... Sérieusement ? chuchote-t-il doucement, sortant peu à peu du monde des rêves.

Il a une toute petite voix, ça me décroche un sourire. J'ai envie de lui répondre mais je serre les dents lorsque je sens ses ongles courts se planter contre la peau de ma nuque. Ah ouais. Des frissons. Genre, tout plein. Comme ça.

— Léo... Tu faisais quoi ?

Il se racle doucement la gorge et il ne compte pas relâcher son emprise sur moi de sitôt. Ma jambe sous ses draps bouge nerveusement, venant taper sans le vouloir la sienne. Je ne sais plus trop comment me mettre, je sais qu'il sait que je ne dors même pas de toute façon.

— C'est toi. Ton visage n'avait pas qu'à être aussi près du mien.

La pression sur ses ongles se relâchent, ses doigts entamant une expédition contre ma peau. Je les sens se faufiler sous le col de mont-shirt, la pulpe de ses derniers roulant contre l'os de mes cervicales. Son toucher est doux, il est comme lui et ça m'apaise. J'ai envie d'allumer la lampe de sa table de nuit pour qu'on puisse se regarder ne serait-ce quelques secondes. Je sais pas pourquoi cette envie me prend, de toute façon, je ne compte plus le nombre de désirs que j'ai envie d'étouffer ce soir. J'veux savoir s'il est sur la même longueur d'onde que moi. Vraiment. J'entends Maël soupirer fortement par le nez avant que ses chuchotements comblent la pièce.

— Tu m'embêtes.
— Je t'embête beaucoup ce soir, alors.

Mes paroles s'échouent contre ses lèvres. Son visage s'est rapproché du mien, presque dangereusement. S'il continue... La paume de ma main se glisse contre la peau de son cou, sans que j'y réfléchisse. Je préfère comme ça.

— Oui. Tu m'embêtes parce que j'ai peur de faire n'importe quoi.

Moi aussi j'ai peur de faire n'importe quoi. En fait, depuis le début je crois. Et d'un côté, ça me rassure que Maël se sente comme moi. Il prononce mon prénom comme s'il m'incitait à dire quelque chose. Je suis nul pour m'exprimer des mots alors, je préfère l'embrasser.

Je ne sais pas si c'est son impatience qui a parlé ou si le fait de l'avoir surprit. Un couinement résonne contre ma bouche, Maël heurtant ma lèvre inférieure avec sa dent. Son geste me fait lâcher un soupir et c'est en relevant mon visage au dessus du sien pour l'admirer que je remarque à quel point une simple affection nous a rapproché. Son corps appuyé contre le mien, mon torse surélevé et touchant presque le sien, mon bras venant se placer au dessus de sa tête, ses cheveux éparpillées chatouillant les os de mes doigts écartés.

Je ne capte pas tout de suite notre position. Même à travers nos vêtements, j'arrive à sentir les lignes de son corps contre les miennes. Mes doigts se placent le long de sa gorge, mon pouce traçant sa pomme d'Adam. Je ne veux plus réfléchir, ma bouche attrapant le menton de Maël. Le garçon me laisse faire, mes poils se hérissent quand il glisse sa main le long de mon bras, ses doigts malaxant les muscles de mon épaule. Il explore le haut de mon corps pour la première fois, de gestes lents et légers. C'est dans ce genre de moment que j'aimerai rester caché dans sa chambre pour toujours.

— Hum... Pourquoi tu t'arrêtes ?

Le bout de mon nez caresse la peau de son visage, son murmure arrive dans le creux de mon oreille. Ça m'énerve de ne pas pouvoir mettre de mots sur ce que je suis en train de ressentir. Maël... Il va me rendre fou. Sous ses gestes innocents se cache autre chose et on le sait. Le châtain qui se trouve en dessous de moi semble attendre une réponse que je n'arrive pas à lui parvenir. Mes lèvres viennent le faire taire avant qu'il ne dise quelque chose, sa bouche se mouvant alors contre la mienne, synchronisé. Et il m'attrape.

— Attends... Qu'est ce que... Ah, punaise.
— J'ai envie de te voir, avoue-t-il.

Mes doigts se resserrent contre la peau de son cou en entendant ses paroles. Sans que je ne puisse avoir le temps de répondre, je sens la cuisse de Maël se coller contre ma hanche et d'un mouvement, il fait retourner la situation. Merde. Je n'ai pas le temps de réfléchir que sa bouche contre la mienne m'empêche de le faire correctement. Ses bagues tapent sans le vouloir l'os de mon poignet et maladroitement, il attrape mon poignet afin de le ramener au dessus mon crâne. Les mèches de ses cheveux retombent contre mon front, ça me chatouille mais je ne dis rien. C'est là que j'remarque qu'il est léger sur moi, il ne fait absolument pas son poids. Assis sur mon bas-ventre et penché vers moi, je n'ai pas le temps de fermer ne serait-ce qu'une fois les yeux qu'il a déjà allumé sa lampe de chevet. Je le vois mieux maintenant, ma main libre entoure son visage qui s'est légèrement relevé. Je n'imagine pas le mien. Sûrement gêné.

Je sais qu'il sourit, j'arrive à le ressentir lorsque il dépose un léger baiser furtif dans le creux de mon cou. Automatiquement, mon menton se lève en direction du plafond et mon crâne s'enfonce un peu plus dans les plumes de son coussin. C'est lorsque je ressens quelque chose d'humide qui trace la veine de ma gorge jusqu'à arriver contre mon oreille que je prends un effort sur moi. Putain. Je mords mes lèvres, me faisant le plus silencieux possible. C'est pas possible, pourquoi j'aime autant ça. Ses dents arrivent jusqu'au cartilage de mon oreille, la marquant doucement. Je n'arrive même plus à décrire tous les endroits qu'il est en train d'embrasser, mes pensées se brouillant légèrement sous ces sensations. Je bouge mon poignet emprisonné mais Maël resserre son emprise, son index traçant des contours invisible contre la paume de ma main.

— Je suis piqué... percute sa voix contre le creux de mon oreille. De toi. Tellement, tellement...

Et j'ai juré que ça m'arrache des frissons, encore une fois. J'ai compris, il a comprit et on s'est juste comprit. Ma main libre finit par arriver entre ses mèches, mes doigts empoignant ses cheveux ondulés. J'aime la façon dont ses lèvres descendent sur moi, j'aime sa façon, j'aime l'ordre qu'il prend pour faire les choses. Tous ces nouveaux trucs qu'il me fait, il n'y a pas de mots dans le dictionnaire pour que je puisse au mieux les exprimer. J'aime la façon dont ses doigts jouent avec ce qu'il touche, la façon dont il me demande si j'ai envie de le débarrasser de ce qui nous empêche de pouvoir nous coller peau à peau. Un brin timide, il se débarrasse de son vêtement et nos sourires se perdent, nos lèvres, nos soupirs se mélangent, nos langues se touchent, mon ventre se tord et s'enflamme lorsque Maël me fait pour la première fois un french kiss. C'est un truc qui me rend dingue, poussé par l'envie d'en avoir plus, mon dos se décolle de son matelas. Ses avant-bras s'enroulent autour de ma nuque, il s'accroche à mon corps, ses doigts me laissant enfin reprendre pouvoir sur mon poignet. Son visage se penche sur le côté, approfondissant ainsi notre baiser, sa langue dérapant parfois contre mes lèvres mouillés par ses soins. J'ai envie de lui dire quelque chose, mes pensées m'échappant d'un soupir contre sa bouche. Nous reprenons nos respirations mutuellement et un rire léger s'échappe de sa gorge, tout content d'avoir fait sa folie.

— T'as embrassé qui avant moi comme ça ? je chuchote, son front venant se frotter contre le mien tandis que mes mains empoignent ses hanches.

Maël balance sa tête sur le côté et je le regarde, les yeux légèrement dans le flou. Je veux savoir, je voudrais tout savoir.

— Des gens qui n'aimaient pas les french kiss...

Je veux m'éviter de penser à ces « gens » alors. Mes lèvres se plaquent sans plus attendre contre les siennes suite à sa réponse, mon nez se collant contre celui de Maël. Les mains du garçon empoigne ma nuque rougie et après quelques secondes, il se décale pour pouvoir murmurer contre ma bouche qui ne supporte plus le fait d'être loin de sa peau.

— Mais toi... continue-t-il. Tu aimes bien, pas vrai ?

Mes mains remontent le long de ses côtes, effleurant l'emplacement de son tatouage. Quelle question stupide.

— J'adore. Recommence.
— D'accord. Mais...
— Quoi ?
— Moi aussi je veux te toucher.

Mon visage dérive dans le creux de son cou, mon nez frôlant sa peau, mes narines respirant son odeur. Moi aussi. Et je veux tant croquer son cou vierge des marques que j'ai envie de lui dessiner.

— Enlèves-le pour moi alors, je chuchote en lui faisant de nouveau face.

Il joue contre les rebords de mon haut et la lenteur de ses gestes me font presque regretter mes paroles. Mes mains quittent sa peau. Elles se posent sur les siennes et je l'accompagne. Et le tissu vire enfin de mon corps.

— Merde... Ça me plaît trop.

Je le laisse parler, je le laisse me fixer, je le laisse m'embrasser. Ses murmures me viennent droit au cœur, il fait chauffer mon cœur. Car c'est lui qui plaît trop. Maël laisse tomber le t-shirt hors du lit, ce dernier commençait à beaucoup trop me coller. J'ferme les yeux en le voyant se laisser glisser le long de mon corps, ses lèvres débutant leur course depuis mon cou, finissant entre mes deux clavicules en quelques secondes. Les mains posées à plat contre son matelas et ma tête se laissant tomber vers l'arrière, je n'ose même plus croiser son regard. Ses bruits de baisers retentissent dans la chambre, s'accompagnant de mes soupirs qui se multiplient au fil des minutes.

Il marque ma peau. Mon ventre s'échauffe lorsque je sens ses lèvres entre les lignes de mes abdominaux. Mes doigts viennent tirer ses cheveux et je l'entends gémir, mais merde Maël. Je sens une lourde chaleur envahir mon corps et lorsque ses yeux gris percutent le bleu des miens, mes gestes se font plus brusques sans que je ne puisse me contrôler. Il me taquine. Sa langue taquine ma peau et elle finit par se faire emprisonner entre ses dents, elle finit par se faire emprisonner entre ses lèvres, elle finit par tourner au rouge-rosâtre, totalement martyrisé par ses actions. Un suçon. Il sourit en voyant l'effet de son acte.

— C'est marrant... dit-il tandis que mon pouce caresse ses lèvres gonflées.
— ... Remonte là.

Ce qui me plait avec Maël, c'est qu'on se comprend si facilement. J'aime son naturel, ses gestes et ses petites paroles qui font faire des saltos à l'intérieur de mon être. J'aime ses manies et vas-y, encore trop de choses. Je me brûle les doigts contre sa peau, sa peau, la mienne, c'est la mienne. Le châtain m'écoute et ce que j'aime ça. J'aime sa façon de montrer qu'il sait ce qu'il fait, son sourire confiant, sourire que j'ai envie d'embrasser. Je veux l'embrasser jusqu'à en perdre le souffle, toute la nuit et puis le matin suivant, juste avant de se lever pour retourner m'éloigner de lui dans cette société. Le soir, je veux le retrouver, qu'on se découvre, de nouvelles choses, qu'on apprennent à découvrir nos corps, nos envies, ce qu'on aime, ce qu'on déteste.

— Ouvre la bouche.

Son sourire finit par s'atténuer et son regard louche sur les miennes. Mon pouce est toujours contre ses lèvres et je le fais glisser entre, essayant de retenir un soupir lorsque je sens sa langue me caresser. Je le rapproche de mon visage. Je ferme mes yeux. Mon doigt dérive sur un coin de sa joue et ma langue rejoint la sienne. Doucement puis rapidement, elles finissent par se chevaucher, se brûler, et ça me rend juste dingue.

Je louche sur son corps, prenant le temps de calmer nos respirations qui virent au chaotique lorsqu'on n'arrive plus à s'arrêter. Mes sourcils se froncent doucement sous l'effet qu'il m'fait, mes pouces venant tracer les extrémités de son torse, j'admire sa petite lune encrée dans sa peau, ses muscles qui se développent, ses grains de beauté, son nombril, ses tétons rosés, ses clavicules qui ressortent esthétiquement, ses épaules, son cou, ses côtes, je veux mettre les yeux absolument partout. Je veux promener mes doigts un peu plus contre toutes ces parties qu'il m'expose, ces derniers finissant sur ses deux boutons de chairs. Il gesticule doucement lorsque je l'effleure ici, sa peau tremble. Et entre deux soupirs, il laisse échapper.

— Mercredi j'vais me faire percer... Ici.

Je le regarde rapidement, mes yeux se concentrant sur ses lèvres qu'il est en train de mordre. Il est tellement beau, putain de merde.

— ... J'espère qu'on te touchera pas comment je l'fais.

Ma phrase semble lui faire plaisir car il laisse un sourire se former sur sa bouche. Il est à moi. Tout ça... Tout ce que je touche. Mes lèvres remplacent mes doigts ce qui lui arrache un couinement, il ne s'y attendait pas. J'aime tant le surprendre comme ça.

— Parce que c'est à moi.
— Promis, lâche-t-il, ses mains se glissant contre mon crâne, m'incitant à m'occuper de lui.

Je veux que cette nuit dure encore longtemps. Je ne veux pas que ça s'arrête. Je ne sais pas comment de toute façon. J'entends ses soupirs, sa voix, mon prénom sortant de sa bouche me font soudainement kiffer mon nom. C'est mortel. On se laisse encore quelques minutes, quelques minutes à exprimer notre envie réciproque de l'un et de l'autre. Mon Maël. Je ne vais jamais pouvoir lui avouer que c'est l'une des meilleurs soirées que j'ai pu vivre. J'me suis senti vivre. Ma peau contre la sienne, on se promet de laisser une suite à cette soirée. Ma bouche contre la sienne, je ne lui laisse pas d'autre choix que de m'embrasser. Sa bouche me répond, sa bouche qui est devenue mienne. Puis cette fois-ci, je m'endors sans problème. Parce que j'sais que demain matin, son dos sera toujours collé contre mon torse, que demain matin on se lèvera en ayant accompli quelque chose. Ouais. Je suis déjà fou de lui. Sentiment chelou mais... Si bon.

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