Beuh et Samuel, le mauvais mélange.

La semaine passe très, très lentement. Une horreur. Mais finalement, le soir que j'attendais le plus se présente enfin. J'ai dû presque prier ma daronne pour qu'elle me laisse m'enfuir à une nouvelle fête mais bon, elle a vite cédé. Je suis vite parti avant qu'elle ne change d'avis.

Il est environ 22:45 quand je monte enfin dans mon Audi. La fête se déroule chez Samuel, le frère de Clarisse donc logiquement, dans l'immeuble que j'ai vu la dernière fois. De toute façon, j'ai son adresse. Il me semble que c'est dans le même quartier. D'ailleurs, leur père ne doit sûrement pas être là pour qu'il puisse avoir cette fameuse soirée.

Clarisse m'a envoyé des SMS pour savoir si je vais bien venir. Pas qu'un, mais plusieurs même. Quelle lourdeur. Je réponds affirmatif avant de me mettre en route. Il n'y a pas trop d'agglomération bizarrement ce qui m'arrange pour rouler un peu plus vite. J'aime ça, ressentir l'adrénaline que provoque la vitesse. C'est inexplicable.

Quand j'arrive au pied de l'immeuble, j'entends déjà des boum boum assez intenses. J'espère que les voisins sont au courant et qu'ils n'appelleront pas les bleus ou un truc du genre. J'imagine que la drogue tourne facile là-haut, et si ça débarque, ce n'est que les guerriers qui en ressortiront vivant, je ne penserai qu'à ma gueule. Manquerait plus que je sois lié à cette affaire même si c'est le propriétaire des lieux qui ira faire un tour au commissariat d'à côté. Bref, on s'en fout. J'crois que l'appartement se trouve au 3ème étage. Je monte les escaliers deux par deux, sportif.

À la porte 23 se trouve un couple complètement bourré, s'embrassant à pleine bouche. Je les ignore et imagine que c'est ici que ça se passe. La musique est tellement plus puissante qu'à l'extérieur. Un truc de dingue. Je pousse la porte légèrement entre ouverte et une fois à l'intérieur, l'odeur de l'alcool et de transpiration me bouche le nez. Putain. Les gens dansent un peu de partout et le son est encore meilleur que je ne le pensais. Cette soirée s'annonce plutôt cool, faut juste que je me mette dans le bain.

Je m'avance d'une démarche assurée jusqu'à ce que je sens un bras atterrir sur mes épaules. Je reconnais la voix grave de Samuel. Je le reluque alors et j'ai l'impression qu'il est heureux que je sois là. Mmm. Ses doigts secoue un paquet de beuh devant moi. Ouais. Bien sûr. C'est ça qu'on veut, putain. J'écarquille légèrement les yeux et chope le paquet. Son rire parvient jusqu'à mes oreilles, il est déjà défoncé ce mec.

— Wow ! T'as tout prévu toi, en fait ! je crie pour qu'il puisse m'entendre.

Malgré les néons qui illuminent son visage, je peux remarquer ses yeux rouges et son haleine qui empeste le whisky quand il me répond, sur le même ton :

— On s'en fait une, à la table là-bas !

Ah ouais, je capte.

Samuel pointe du doigt ladite table et je remarque que des gens, dont mes amis qui sont installés : Kévin a une fille sur ses cuisses — qui lui tient son joint — et Romain boit des shots avec des inconnus. Personne ne fait rien à moitié dans cette fête. J'adore. Par contre... Je me demande où est Clarisse, ça fait bizarre qu'elle ne m'est déjà pas sauté dessus.

— Et ta soeur, tu sais où elle est ?

Samuel me lance un sourire et me fait un signe de tête pour que je regarde de l'autre côté. Dans le salon se trouve ma blonde discutant autour d'une table basse, assise sur un canapé avec plusieurs personnes que je connais pas. Comme plus de la moitié de la population d'ici. Elle est plus entourée de meufs que de gars ce qui me rassure un peu.

Sans dire quoi que ce soit de plus, j'abandonne son frère et je me dirige vers le derrière du canapé. Voulant lui faire la surprise, je me penche doucement dans son cou pour venir le lui croquer. Elle se retourne vivement, tellement vite qu'on a failli se cogner. Ma surprise est réussie.

Quand elle me voit, son sourire orne sa bouche maquillée et elle se lève pour venir m'embrasser. Son haleine sent l'alcool et ça m'excite un peu. Ses lèvres humides ne lâchent plus les miennes et je glisse mes mains curieuses sous son haut, devant tout le monde. Faut vraiment que j'aille boire un coup, par contre. J'entends des sifflements autour de nous ce qui me fait revenir à la réalité.

Je lâche Clarisse et on éloigne légèrement nos visages. Elle continue de me fixer presque amoureusement en se mordant la lèvre. Ses chuchotements atteignent mon oreille mais je n'entends pas vraiment ce qu'elle veut me dire. Un sourire en guise de réponse et elle m'embrasse à nouveau. Encore, encore. Ses faux ongles touchent la peau de mes abdominaux, ces derniers s'étant aventurés sous mon t-shirt. J'aime bien.

La musique change soudainement et du rap US s'étend dans tout l'appart. Je suis assez surpris de la taille de ce dernier d'ailleurs, je pensais qu'il était beaucoup plus petit mais en fait, tranquille. On ne se marche pas tous sur les pieds au moins. Soudainement, une pote de Clarisse vient s'incruster entre nous et je profite de ce moment pour m'éclipser vers la table des shots. Ce soir, j'ai envie de finir un peu bourré. Je sais que ça va arriver. Je le sens bien.

Les verres sont déjà servit par une belle nana et d'autres mecs courageux se joignent à moi. Un blond et un roux. Un faux roux, genre un peu comme le mec qui joue dans la série Riverdale. Il me salue en levant ses sourcils et je commence à boire un verre. Ces gars là me suivent et j'enchaîne les verres. Deux, trois, quatre et puis j'ai déjà la tête qui tourne mais je m'en fiche et continue. Je ne compte plus les gobelets qui se présentent en face de moi. Ils réapparaissent comme par magie. Ces verres qui ne semblent jamais finir, qui semblent se remplir dès que la dernière goutte d'alcool a été bue. Le gars blond me sourit et me fait une tape virile sur l'épaule. Wesh, calme. Je manque de pousser un hoquet. Mais n'en pouvant plus, je m'étale sur le premier canapé que je trouve. Ouais, j'crois que j'y suis allé un peu fort sur le coup mais j'en avais besoin.

Je les ressens, les effets.

Le regard perdu dans le vide, je sens une masse s'asseoir à mes côtés. Du coin de l'œil, je remarque que c'est encore Samuel. J'ai comme l'impression qu'il me suit depuis que je suis arrivé, mais bon. Ça doit être mon imagination. Il me regarde, je le regarde. Le doré glisse un joint entre mes lèvres, l'ayant doucement rapproché de ma bouche afin que je l'accepte. Je fronce les sourcils avant de l'attraper entre mes doigts pour le tenir de moi même, et j'aspire une latte. La fumée s'échappe dans l'appartement.

Bon. C'est chargé, ça.

Je sens que ça me détend et laisse ma tête tomber contre le dossier du canapé. Je me mets à rigoler tout seul, regardant le bâton nocif qui se tient entre mes doigts. Je suis bien. Genre, vraiment bien. Il a suffit de tirer une fois et... Pa la la. Le frère de Clarisse le reprend d'un geste lent puis fait de même, tournant ensuite son visage vers moi. Je le sens me fixer à travers ce nuage de buée qui nous entoure et Dieu ce qu'il me stresse ce type. Je n'arrive pas à le cerner.

Ses cheveux blonds Cupidon tombent légèrement sur le devant de ses yeux bleus. Enfin, c'est chelou sa couleur, ils sont gris-bleus. C'est à cet instant précis que je remarque cette ressemblance frappante avec sa sœur. Il ne brise pas notre contact visuel et le joint termine à nouveau entre mes lèvres. On se le partage encore un peu, dans notre bulle.

Je le vois me sourire. Encore... Et puis là, je me tends quand je sens une main sur ma cuisse. Sa main sur ma cuisse qui remonte bien trop vite à mon goût. Je prends du temps à assimiler les choses à cause de l'alcool — à cause du joint aussi — et me relève brusquement de ce foutu canapé. Il est chtarbé ou quoi. Il me suit dans mes mouvements, l'expression de son visage ayant carrément changé. Il m'a l'air troublé, voir même inquiet. Je suis à deux doigts de lui foutre mon poing dans la gueule. Pourquoi il fait ça ? Il est dérangé ou quoi ? Je tire sur le joint en fermant mes yeux pour tenter de me calmer et lui crache la fumée sur son visage qui ne présente aucune imperfection, visage ressemblant comme deux gouttes d'eau à celui de sa sœur.

Changement d'expression très flagrante, actuellement. Samuel sourit, son sourire s'agrandit encore plus. C'est là que j'ai capté qu'il commence vraiment à être chelou. Sans que je puisse forcer, il attrape le roulé et le lance je ne sais où, choppant ainsi mon poignet entre sa main. Je me laisse faire, je n'ai quasiment plus de force dans mes muscles. Rapidement, on arrive sur la piste de danse et là, tout s'accélère. Tout se précise, tout se ressent. J'ai la nausée. Il se colle dans mon dos, son corps dansant contre le mien qui déteste ça. J'essaye de retirer ses mains vulgaires de ma taille et bouscule brusquement une nana qui me lance un regard noir. Je ne l'ai pas fait exprès. Je ne m'excuse pas et essaye de sortir au plus vite de ce labyrinthe humain. Putain, quel enfoiré de merde. Je me sens mal. J'ai l'impression qu'il crie mon prénom à travers mais je ne me tourne pas. Je ne veux plus m'appeler Léo à cet instant précis. Le frère de Clarisse est pédé.

Et j'ai été sa cible. Putain. J'arrive pas à le croire.

J'arrive à un petit bar, des gens sont complètement avachis dessus. Personne ne semble servir des verres alors je me mets derrière le comptoir et chope une bouteille de gin, celle qui me fait de l'oeil. Je me glisse au sol et commence à boire comme un clochard. Ça me dégoûte. Soirée que je commençais à trouver cool... Que dalle, putain. De la grosse merde. Je veux rentrer.

Je respire assez fort. D'un revers de main, je m'essuie la bouche. Mes yeux fixent un point invisible sur le mur d'en face avant de les fermer. J'arrive pas à croire ce qui vient d'arriver. En fait, j'suis en train d'essayer de me remettre là. J'espère qu'il a fait ça parce qu'il est bourré. Je l'espère fortement.

Je soupire en lâchant la bouteille pour venir chercher mon téléphone dans la poche de mon survet. Je le déverrouille et remarque 0 notification. Il faut que je le fasse avec Clarisse. Maintenant, de suite, n'importe où, là où elle le veut.

J'essaye tant bien que mal de me relever et de marcher jusqu'au salon. Je fronce les sourcils quand je ne vois plus Clarisse. Encore plus quand je sens quelqu'un me plaquer contre le mur. Après ce qu'il vient de se passer, mon visage se transforme et je suis près à étrangler la personne en face de moi. Mais fort heureusement, je souris immédiatement en reconnaissant le parfum de ma blonde. Elle sent le Dior mais aussi, l'alcool. Encore plus que tout à l'heure. Elle a dû boire. Pas grave. J'aime quand elle prend les devants. Clarisse plaque sa bouche contre la mienne et on s'embrasse, nos salives se mélangent, nos langues se touchent entre elles et nos soupirs alcoolisés ne semble déranger ni l'un ni l'autre. Après son baiser fougueux, c'est moi qui finit par la plaquer contre ce mur, mes mains se glissant sous son petit haut qui dévoilent la moitié de son ventre tandis que de son côté, elle préfère carrément me déshabiller de mon t-shirt.

La blonde tire sur mon bras et j'crois qu'elle m'amène dans une chambre. La sienne peut-être. J'sais pas trop. Je suis beaucoup trop à l'ouest pour tout assimiler. Mais tandis qu'elle s'apprête à s'occuper de moi comme elle sait si bien le faire, je repense à la main de l'autre sur ma cuisse. Ça me crispe et Clarisse le sent. Je n'arrête plus d'y penser et je suis à deux doigts de lui dire pour son connard de frère. Pas envie de gâcher l'ambiance car comme elle sait que je m'apprête à ouvrir la bouche pour parler, elle m'embrasse pour me faire taire à l'avance.

Doucement, elle me fait basculer contre un lit méconnu. C'est moelleux, confortable et les draps sentent bon. Je me laisse emporter par ce qu'elle me procure, me forçant à penser à son beau visage, à son corps parfait, à elle. Elle s'offre toute entière à moi, dans sa chambre, mes mains se perdent contre ses cuisses que j'agrippe pour l'accompagner dans ses mouvements sensuels. On baise une bonne partie de la nuit quitte à user toute sa boîte de capote qu'elle a précieusement caché dans son tiroir. Des marques sur son corps, c'est comme ça et c'est ma façon à moi d'oublier ce que je viens de vivre à la soirée de son putain de frère.

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