J'suis pas gay.
Ce sont les rayons de soleil qui traversent le store de la chambre de Maël qui me réveille. J'sais pas trop quelle heure il est et j'arrive juste à sentir une chaleur vers mon côté droit, étant resté sur le dos. À peine après avoir ouvert les yeux que je les referme, e au moment ou j'ose bouger mon bras qu'un autre arrive à le choper. C'est à ce moment là que je me redresse un peu plus brusquement, mes yeux complètement plissés, un peu paumé.
— Putain...
Ma main vient légèrement gratter l'arrière de mon crâne tandis que mon visage se tourne sur le côté presque automatiquement, comme pour m'assurer d'un truc. Mon ventre se tord quand je le vois, c'est la première fois que j'le vois comme ça. J'veux dire, de si bon matin, et là, il est à mes côtés. J'réalise pas trop sur le coup et j'ai juste envie de me lever d'un bon de son lit puis de me gratter là où il accroche mon bras. Un autre grognement parvient jusqu'à mes oreilles et ça me fait céder. Je déteste céder aussi facilement, bordel. Il me rapproche.
— Encore un peu... Il est quelle heure...?
— J'sais pas...
Je chuchote doucement tandis que mon dos reprend place contre le matelas, mes muscles essayant de se détendre un peu. À vrai dire, j'me souviens parfaitement de ce qu'il s'est passé hier soir. Malgré le fait qu'on était complètement stone, j'arrive pas à regretter ce que nous avons pu faire. J'crois que ses baisers ont énormément compté pour moi, rien que je le regarde et je ne pense encore qu'à ça, comme si avoir gouté ses lèvres me donnent envie de réessayer encore une fois, encore une soirée. Ça va finir par me rendre fou et j'le sais, ça me fait chier.
Mes yeux le passent au scanner. Ses cheveux sont désordonnés, en bataille, ils partent dans tous les sens. Il reste quelques petites mèches colorées en blond, je pense qu'il doit bientôt repasser chez le coiffeur pour faire quelque chose. Même si ça lui va bien, il pourrait se teindre sa tignasse en vert, ça lui irait tout aussi bien. Ses yeux sont clos, sa bouche entrouverte, sa respiration est calme et posée. Je descends un peu plus le regard vers son cou et mes joues commencent à me piquer lorsque j'vois ce que je lui ai fait. C'est vraiment moi qui lui a fait ça ? Non parce que je l'ai bouffé, c'est le cas de le dire. Mes doigts me démangent un peu, j'ai envie de les passer sur ses marques rosâtres, de les caresser doucement. Le fruit de mon travail dessiné sur sa peau, j'peux pas m'empêcher de le trouver encore plus beau comme ça. Un autre grognement passe la barrière de ses lèvres avant qu'il ne les frottent doucement entre elles. S'il ne m'avait pas empêché, je pense que je me serai levé. Ses doigts tiennent toujours mon avant-bras et j'suis comme forcé de rester ici, du moins, jusqu'à ce qu'il se réveille.
Mes yeux se lèvent et de mon autre bras libre, je chope mon iPhone qui était posé contre sa table de nuit. Je plisse légèrement suite à la luminosité extrêmement forte de l'écran puis, je lis l'heure qui affiche 10H passée. J'sais pas trop à quelle heure on s'est couchés mais on s'en fout un peu, on est vacances et c'est dimanche. Ce que je crains le plus ce sont mes parents, je ne les ai pas prévenu que j'partais, en fait, j'sais pas s'ils ont remarqué que ma voiture n'était plus garée devant la maison. J'ouvre mes messages et tape un texto à ma mère, j'veux pas qu'elle s'inquiète. J'attends un peu la réponse de cette dernière mais vu qu'elle ne vient pas, je verrouille mon téléphone et le pose sur mon torse.
— À qui tu parles ? murmure la voix à mes côtés, encore endormie.
Je souris un peu et j'avoue, j'sais pas trop pourquoi.
— Ma mère.
Son emprise sur moi se serre un peu plus et son souffle s'échoue maintenant dans le creux de mon cou. Ce serait mentir de dire que j'ai envie de partir, en fait. Même si j'étais à deux doigt de m'en aller, il y a quelques minutes. Je sais pas qu'est ce que ce mec me fait, mais c'est grave. Puis ouais, comme je disais, j'peux pas m'empêcher de penser à hier soir...
00H38
Ses doigts sur ma nuque me picotent. J'ressens un tas de truc que je n'ai jamais ressenti auparavant, c'est dingue. Dire que c'est Maël qui me fait découvrir ces choses. La première fois que je l'ai vu, j'me suis dit que ce mec là ouais, j'vais le détester. Qu'il est bien trop proche de mon ex-copine, Clarisse. Qu'il se la pète un peu trop, même si moi à côté j'étais pire. Il m'a dit un tas de trucs qui m'ont fait réfléchir et Dieu sait ce qui allait se passer ce soir même.
Ses lèvres capturent à nouveau les miennes et elles me chuchotent d'arrêter de réfléchir. J'arrive à sentir sa masse grimper sur moi, j'arrive à sentir Maël se poser sur mes cuisses. Je ne sais pas trop dans quelle position j'me trouve, je crois que je suis à moitié allongé. Ou alors complètement allongé. Mais il est au dessus de moi. Sans trop savoir comment m'y prendre, je tire doucement ses cheveux pour que son visage se recule légèrement du mien, pour que je puisse le voir. Sa chambre est à moitié dans la pénombre, seules encore ses led lumineuses nous éclairent. Mon regard se promènent sur chaque parties de son visage, un peu à l'aveugle. Je ne le vois pas trop. Et je pense que c'est mieux comme ça.
— Quoi...? me chuchote-t-il doucement, comme s'il pensait avoir fait une connerie.
Je laisse le silence planer encore quelques instants, ma main ayant appuyé un peu plus fort sur son crâne pour que son front cogne le mien, sonnant ce geste presque comme une confrontation. J'voulais entre plus doux, en fait. Maël soupire contre mes lèvres, je le sens s'être raidi contre moi. Alors j'me lance, sur le même ton que son murmure.
— Je... J'suis pas gay. D'accord ?
Mes yeux louchent sur ses lèvres après cette phrase, j'm'insulte d'idiot intérieurement. Je sais pas pourquoi j'lui dit ça, je sais pas qu'est ce que Maël à en foutre, j'sais pas pourquoi j'y pense genre là, maintenant. C'est peut-être pour me rassurer que j'lui sors ça. Pour nous rassurer, aussi. Je sais pas si lui aussi partage mes pensées, je sais pas s'il a déjà fait des trucs comme ça style avec... Matt. J'ai envie de me frapper rien que de penser à ce foutu mec. J'entends Maël chuchoter plusieurs fois mon prénom, pour que mon attention se porte à nouveau vers lui. Il y arrive car j'ose lever le regard et le planter dans le sien. Mais j'ai juste envie qu'il continue de m'embrasser. Il soupire encore une fois contre ma bouche, et je pense qu'il s'apprête à me sortir un monologue brouillon, parce qu'on est tous les deux complètement défoncés et on dit n'importe quoi.
— Léo... À quoi ça nous sert de s'avouer ça, sérieusement... J'm'en fou... Pourquoi t'y penses... Puis pourquoi tu ne réfléchirais à rien pendant quelques minutes, le temps que... Moi non plus, j'suis pas comme ça. Mais putain, depuis tout à l'heure tu me fais beaucoup trop envie et j'veux pas essayer de comprendre d'où ça vient, d'où ça sort et pourquoi j'me sens comme ça. Juste t'es là, et on sait tous les deux très bien qu'aucun de nous veut s'arrêter...
À la fin de sa phrase, sa bouche se colle encore une fois contre la mienne. Mes doigts tirent encore une fois les mèches de ses cheveux, juste parce que je sais qu'il aime ça et qu'il a raison. Je frôle les piercings qui se trouvent sur son oreille et la paume de ma main se glisse contre la peau de son cou. Je le sens frissonner sous mon toucher, il me rend bizarre. Et puis je lance.
— T'as raison... Embrasse-moi.
Maël sourit à mes mots et c'est comme si c'était fait, il se met à mouver ses lèvres contre les jumelles en face d'elles, j'sais pas combien de fois ce geste s'est produit durant cette soirée. Mes joues me picotent suite à ce que j'viens de lui sortir à l'instant même. Les mains de Maël descendent contre le col de mon t-shirt et se frottent contre. Après avoir mordu sa bouche, mes lèvres se mettent à suivre un chemin de baisers invisible jusqu'à atteindre les os de son cou, après m'être arrêté un moment contre la ligne de sa délicieuse mâchoire que je prends le temps d'embrasser. Son menton se lève vers le plafond lorsque je m'attaque à lui, ses ongles court se plantent contre moi, Maël me griffe et j'aime quand il agit comme ça. Il m'appelle encore par mon prénom et mine de rien, ça m'incite à continuer. Je dégage ses colliers du bout de mes doigts et mon nez commence à se promener sur cette partie de lui que je n'ai jamais prit le temps d'explorer. Inexplicablement, la peau de Maël est douce et ça me donne juste envie de le marquer encore et encore, de laisser la trace de ma bouche, de ma langue puis de mes dents sur lui. J'arrive à sentir qu'une de ses mains remontent contre mon crâne rasé et me pousse ainsi un peu plus contre son corps, mon visage s'enfouissant alors plus dans le creux de son cou.
Il sent divinement bon. Il a toujours cette odeur sur lui et à chaque fois que j'suis proche de Maël, c'est la même chose. Cette chose me rend fou, il y a quelque chose d'attirant qu'il porte en permanence et c'est que sur lui que ça fonctionne. C'est sur lui que je me retourne à chaque fois, puis c'est Maël que je regarde. C'est automatique, c'est seulement... lui. J'arrive toujours pas à croire ce que je suis en train de faire.
— Je sais ce que tu vas faire, et j'aime bien cette idée...
Est ce que j'ai déjà dit que je n'ai jamais vu Maël dans cet état ? J'crois que j'ai jamais connu cette facette de lui, cette facette où il se montre extrêmement demandeur, envieux, j'ai envie qu'il me regarde. Ma main entoure sa gorge et il gémit quand je la serre entre mes doigts, il est beaucoup trop beau pour moi. Pourquoi je kiffe autant l'entendre, de cette façon exceptionnellement. Ce désir de le posséder me démange et ça, au fil des secondes. J'veux encore profiter de lui, encore un peu. Au fond de moi, j'sais très bien que j'veux pas que ça s'arrête. Ses baisers, ses mains qui se perdent sur moi, ses murmures, ses expressions, ses gestes, sa voix qui frétille, Seigneur, ça me rend juste dangereusement fébrile.
Je l'attaque, d'abord doucement. J'apprends à explorer la partie que je souhaite avoir, celle que je veux m'approprier. Ma bouche se pose contre sa peau pâle et frissonnante, j'arrive à le sentir dans le même état que moi, nous sommes enfermés tous les deux dans la même bulle, dans notre monde. Rapidement, je le mords et un son s'échappe de sa gorge, Maël n'arrive pas à le bloquer. Ça me fait sourire, j'veux pas qu'il s'en empêche. Tu t'habitues trop vite Léo, beaucoup trop vite. J'peux pas rester doux, tendre ou j'sais pas quoi, j'en ai envie mais face à ce qu'il se passe... C'est impossible. Maël, comment tu fais ? Ou plutôt, qu'est ce que tu me fais ?
J'sais pas trop si je le saurai un jour. Au lieu de me torturer l'esprit avec ce genre de question, je laisse tout ça en suspens et laisse Maël, je le laisse venir me faire la même chose. Il s'amuse contre moi et il adore me voir languir sous ses gestes. C'est un diable, vraiment. Et je cède, j'lui cède de ce qu'il voudra. Parce qu'à nous deux, nous avons atteint le point de non retour. Il faudra assumer, jusqu'au bout, ce qu'il s'est passé entre nous cette nuit là.
⁂
— Oh putain... Putain, putain, putain les mecs !! s'exclame Kévin à la vue qui s'offre devant nous.
J'passe mes yeux devant le bâtiment qui se dresse devant nos regards ébahis, ou plutôt devant la putain de baraque dans laquelle nous nous retrouvons ce jeudi 31 octobre pour fêter cette fête détestable qu'est Halloween. Je sais même pas ce que je fous là sérieusement mais bon, j'me voyais pas faire la gueule à mes deux potes par rapport à la dernière fois. Faut pas oublier que je les ai un peu lâché à la dernière soirée, ce qui m'a valu une pluie de questions de la part de Romain. J'ai seulement dit que j'étais rentré chez moi ce soir là m'enfin, pas sûr qu'il me croit. J'ai l'impression qu'il doute toujours de quelque chose quand j'veux mentir, mais ouais, ce con me connait beaucoup trop bien depuis l'temps.
Je jette un coup d'oeil amusé à Kévin qui vient d'enrouler ses bras sur nos épaules. Tous les trois, nous nous avançons finalement vers l'entrée de cette demeure et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil aux costumes des gens. Car ouais, étant donné que c'est Halloween, c'est pas drôle si les gens ne viennent pas déguisés... Alors moi j'me suis juste mit en costume noir et poudré le visage avec un truc blanc, ma soeur Gabriella s'est amusée à me dessiner des conneries sur le visage style des étoiles et des têtes de mort chelou. Enfin bon, j'sais pas ce qu'il lui a prit de m'aider mais elle m'a sauvé parce que sans ça, j'passerai pas la porte de cette maison. Kévin lui s'est déguisé en clown sanglant et Romain lui s'est teint les cheveux en vert en se maquillant comme le Joker. J'fais que de l'emmerder avec ses veuchs, le pire c'est que ça lui va bien.
— Bon... Elle est où ma meuf ? râle mon pote à côté de moi, ses yeux maintenant rivés sur l'écran de son iPhone.
— Tu cherches Camille ? Mais elle vient au moins ? lance Romain un peu plus fort à cause de la musique qui résonne à travers les enceintes accrochées sur les murs.
Je lance un regard autour de moi, mes doigts triturant la cravate rouge que je porte. J'ai l'air d'un plouc comme ça, littéralement. On s'avance un peu plus vers là où tout le monde s'est le plus rassemblé, c'est à dire la piste de danse avec le bar à côté. J'ai du mal à reconnaître les gens avec leur costume mais bon, ça m'intéresse pas vraiment. C'est à mon tour de sortir mon portable de ma poche, comme si j'avais besoin de m'assurer de quelque chose ou de recevoir une quelconque notification. Je me demande où est Maël.
— Bébé !
Alors que seulement un de nous trois à été appelé, les gars et moi nous nous retournons vers la source de la voix et c'est là que Camille trottine vers nous. Ses talons noirs claquent contre le carrelage de la maison et j'avoue que son costume fait bien flipper. On dirait une princesse des ténèbres, en tout cas, elle a une bonne tête. Mes yeux regardent au loin quand Kévin l'attrape pour lui rouler une pelle. Ils me gênent.
— T'es... affreusement belle.
— Et toi... T'es horrible, tu me fais peur.
Une main se pose sur mon épaule et je sursaute légèrement. Heureusement ce n'est que Romain. On s'éloigne un peu du couple et on s'avance vers l'extérieur, allumant tous les deux une clope. Plusieurs personnes sont autour de nous, un verre en plastique rouge en main.
— Alors... Quoi de neuf ? me lance-t-il après avoir tiré sa première tafe.
Je regarde au loin avant de lui répondre, mon yeux étant resté bloqués sur la masse humaine un peu plus loin.
— Bah rien... J'm'emmerde un peu pendant ces vacances.
— Ouais, t'as vu ? L'année dernière y'avait des soirées et tout mais j'sais pas ils ont quoi les gens en ce moment...
J'acquiesce silencieusement à sa phrase qui est totalement véridique. Cette année de terminale est la dernière et la plus merdique, sérieusement. Y'a plus rien qui s'passe, avant c'était plus marrant.
— Ah... C'est pas Maël et les autres là-bas ? Tiens, Yanis s'est ramené...
Romain fait un grand signe de main et siffle pour attirer leur attention, ce qui marche. De mon côté, j'ai envie de m'enterrer vivement quand je le vois arriver. Je zappe un peu les autres, en fait, j'observe que lui. Du faux sang s'échappe de ses lèvres lorsqu'il est finalement face à nous et je remarque qu'il est déguisé en vampire. Ça lui va beaucoup trop bien, ça m'fout la rage. Mais bref.
— Salut les mecs... commence Romain en lançant un tchek à tout le monde, le suivant dans ses mouvements.
— Yo, ça va mec ?
Je me demande pourquoi Maël a débarqué avec Yanis, Mathis et toute sa bande. Je ne le pensais pas aussi proche des gars, mais bon. Je me pose pas plus de question et je lui tends mon briquet lorsqu'il me regarde, une Marlboro coincée entre ses lèvres.
— Putain mais vous voulez pas aller boire avant les gars, la fumette après non ? lance un des potes au bronzé du groupe, c'est à dire Yanis.
— Ouais... Allez-y et on vous rejoint, lance Romain qui leur fait un signe d'entrer.
C'est là qu'on se retrouve que nous trois et j'avoue que c'est particulièrement étrange. Maël fait que de me fixer et Romain le regarde du coin de l'oeil, j'suis sûr qu'il se demande pourquoi il n'arrête pas. J'ai le regard rivé sur ma cigarette moi parce que clairement, c'est trop. Le vampire commence à parler, la fumée nocive s'échappant de ses lèvres. J'ai envie qu'on aille derrière cette maison, bizarrement.
— Bon... Les gars vous v'nez ? coupe finalement Romain, jetant son mégot contre le cendrier disposé sur le rebord d'une fenêtre.
Cette soirée promet, et j'sais pas pourquoi. Mon ami s'avance en premier, s'engouffrant de nouveau dans cette immense maison de luxe. Maël, t'es vraiment chiant et tu m'énerves, juste un peu.
— Je sens que ça va être cool.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top