4 Une Connexion mentale

Le calme semblait être revenu. Rowena avait cessé d'en vouloir à son père, même si elle lui reprochait d'avoir chassé Leo, elle ne pouvait lui en vouloir éternellement.

De temps en temps  elle se rendait en douce dans le vieux manoir Black, dans l'espoir que Leo revienne, mais celui ci  avait retenu la leçon.

Six  mois passèrent, sans que les deux enfants se revoient.
Ils avaient repris le cours de  leur vie.

Ce soir là, Rabastan et Mia  devaient sortir.
Le sorcier avait invité son épouse à un vernissage, qui serait suivi d'un dîner au restaurant.

La baby sitter était la fille d'une connaissance de Mia. Une jeune sorcière, qui venait de terminer ses études à Poudlard, et se destinait à une profession d'institutrice.

Rabastan s'était montré sceptique, mais il n'avait pas vraiment le choix.

Il étaient partis depuis près de deux heures.
Rowena était couchée  et dormait profondément.

Leo lisait dans sa chambre.
Cela commença par des flash. Il eut du mal à comprendre ce qui se passait.
Il se redressa sur son lit, et ferma les yeux.
C'était ce que sa mère lui avait appris.

"fais le vide, concentre toi, fais le tri dans les images que tu perçois"

C'est ce qu'il fit, et très vite, ce fut plus clair.
Il reconnut le manoir Lestrange, il aperçut le corps sans vie  d'une jeune fille, il découvrit Rowena prostrée, cachée dans un placard, tremblante de peur, de grosses larmes silencieuses, roulaient sur ses joues.
Et il les vit, quatre hommes, des sorciers encapuchonnés et  masqués, ils étaient entrés dans le manoir, et cherchaient Rowena.

Leo se rua dans le salon.
Mais ses parents n'y étaient pas. Il ne trouva que Marylin Borrow, la baby-sitter.
Dans son empressement, il avait oublié que c'était la pleine lune. Ses parents tenaient  compagnie à Remus Lupin.

Leo se mordit la lèvre. Il ne pouvait pas rester sans rien faire. Il jeta un regard à la cheminée mais renonça, s'ils étaient déjà dans le manoir, il se ferait prendre, aussitôt.

Il ouvrit le placard  de l'entrée  et prit son balai.
- Je vais me faire tuer ! Marmonna t'il.

- Leo ? Qu'est ce que tu fais ? Lui demanda Marylin.
- J'ai soif.
- Tu sais où est la cuisine.
Il passa devant elle  et se servit à boire.
- Et maintenant, au lit.
- Bonne nuit.

Il s'approcha pour déposer un bisou sur sa joue, lui prit la main, et entra dans son esprit.
- Je suis monté me coucher  tout va bien.
Dit il.

Il la lâcha, et sans se préoccuper de lui, elle  retourna s'asseoir sur le canapé, afin de regarder sa série télévisée.
Leo sourit, saisit son balai, et sortit.

Il vola d'une traite, aussi rapidement qu'il le put, jusqu'au manoir.
Tout semblait tranquille.

Leo se mordit la lèvre.
La porte était grande ouverte. Il aurait voulu avoir la cape d'invisibilité  de Harry Potter, mais celui ci l'avait confié à son fils.

Avant d'entrer, il chercha  la présence des agresseurs. Il entendit leur voix  résonner dans sa tête. Il se faufila, évitant les mangemorts, grâce à son don de Legilimens.

Il parvint ainsi jusqu'à la chambre de Rowena.
Mais il sut qu'elle n'y était pas.
Il cherchait sa présence,  et il finit par la trouver, dans la chambre du fond.
Il entendit ses sanglots, dans  sa tête.
- Tiens bon, Rowena, murmura t'il. J'arrive.
Il entra dans la chambre, et frissonna. Il sut avec certitude  qu'il était dans la chambre d'enfant de sa mère.

Des pas se rapprochaient, il devait faire vite.
Il ouvrit la porte du placard.
Rowena était accroupie, dans le placard, ses petits bras enroulés autour de ses jambes, repliées contre sa poitrine.

Elle ouvrit la bouche pour crier, aussi plaqua t'il sa main contre ses lèvres.
- Chut, c'est moi, c'est Leo.
Elle écarquilla les yeux  et il lui sourit, en retirant sa main.
- Mais...qu'est ce que tu fais là ?
- Je suis venu t'aider.
- Tu pourras pas, ils sont trop fort. Ils ont tué Alicia.
- C'est qui ?
- Ma nounou.
- Ouais, Bein, j'ai pas l'intention de me battre contre eux.
- Tu vas faire quoi alors ?
- On va s'enfuir.
- Comment ?
- T'as confiance en moi ?
- Oui.
- Alors viens, faut faire vite.
Il se dirigea vers la fenêtre  l'enjamba et  enfourcha son balai.
- Viens  lui dit il, en tendant la main.

Elle hésita quelques secondes, et la porte s'ouvrit brutalement.
Rowena réagit instinctivement.
Des serpents jaillirent, et tombèrent aux pieds de   l'homme encagoulé  qui  venait d'entrer.
Il poussa un cri  lorsque l'un d'eux enfonça ses crochets dans sa cheville.

Rowena se précipita vers la fenêtre et monta derrière Leo.
- Bien joué  Rowena, accroche toi bien.

Il s'envola, aussitôt, échappant de peu à un sortilège qui frôla son balai.

Il vola aussi loin qu'il le put, mais il avait un peu trop puisé dans son énergie vitale.

Il eut du mal à garder le contrôle de son balai, et parvint à le poser avant de perdre connaissance.

- Leo ! Leo réveille toi.

Rowena secouait le corps du jeune garçon, en vain.

Ils avaient atterri dans un champ. Elle ignorait ou elle se trouvait.
Une pluie battante tombait à présent.
Trempée, transie de froid, elle était désespérée.
Elle se blottit contre le garçon, et enfouit sa tête contre sa poitrine, pour se protéger de la pluie, et se réchauffer.

L'aube pointait à peine, lorsque Rabastan et Mia apparurent devant la porte béante du manoir.

- Reste là ! enjoigna Rabastan à son épouse.
- C'est ma fille, Rab, alors n'imagine pas une seconde que je vais rester là à t'attendre.

Ils entrèrent, baguette à la main. Mais le manoir était vide. Ils ne trouvèrent que le corps sans vie de la jeune fille, qui devait garder Rowena.

- Ou est elle Rab ? Ou l'ont ils emmené ?
- Je ne sais pas, mais je vais le découvrir.

Meredith et Lily Potter, avaient passé la soirée ensemble, tandis que leurs époux, tenaient compagnie à leur ami loup garou.

Lorsqu'ils les rejoignirent, épuisés, mais heureux  de ce temps passé ensemble, comme autrefois, à Poudlard, Meredith donna le signal du départ.
Sirius eut à peine le temps de déguster le café que Lily lui avait servi.
Méredith était nerveuse.
Un sombre pressentiment ne l'avait pas quitté de la soirée,  sans qu'elle puisse identifier le danger, précisément, et elle avait hâte de rentrer afin de s'assurer que ses enfants allaient bien.
Elle savait que ses pressentiments étaient toujours avérés.

Ils trouvèrent la baby-sitter endormie sur le canapé, et tandis que Sirius la réveillait en douceur, Méredith monta précipitamment  les marches menant à l'étage.
Une boule lui serrait la gorge, et un étau  enserrait son coeur.
Elle poussa la porte de la chambre d'Aria, et sourit devant le visage paisible de sa fille, endormie.
Elle referma doucement la porte, et poussa celle de Leo.

Et son coeur rata un battement.
- Leo. Murmura t'elle. SIRIUS !

Inquiet, il monta les marches quatre à quatre.
- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ?
- Leo, il a disparu.
- Quoi  Encore ? Ce gosse a le diable au corps.

Méredith gémit  et  étreignit sa poitrine, elle était livide.
- Il lui ait arrivé quelque chose. Sirius, je le sens.

Il soupira et la serra contre lui.
- On va le retrouver. Il a de la ressource. Je suis sûr qu'il va bien.

Aria, réveillée par le cri de sa mère, passa la tête par l'entrebaillement de sa porte de chambre.
- Maman ? Qu'est ce qu'il y a ?
- Rien ma chérie, retourne te coucher, j'arrive.

Elle dut faire un immense effort sur elle même, pour surmonter son angoisse et border sa fille.

Elle rejoignit Sirius.
- Je vais voir s'il est retourné au Manoir Black.
- Je viens avec toi.
- Non, il faut que quelqu'un reste avec Aria.
- Dans ce cas, reste toi. Lui dit il.
- Non, il vaut mieux que ce soit moi, Rab et toi...C'est comme mettre des bâtons de dynamite devant un dragon.
Je te tiens au courant.

Elle transplana.
Lorsqu'elle réapparut devant le manoir, elle comprit que quelque chose de grave, était arrivé.
Elle entra et se retrouva face à Rabastan.

- Meredith ? Qu'est ce que  tu fiches là ?
- Mon fils a disparu, je venais voir s'il n'était pas revenu par ici.
- Ma fille aussi à disparu. Et quelque chose me dit que c'est pas un hasard.
Méredith soupira.
- Ils sont sûrement ensemble.
- Elle a été enlevée ! Intervint Mia. Ils ont tué sa baby sitter.
- Ah. Visiblement, Leo est parti de son plein gré, son balai à disparu.
- Tu crois qu'il sait où est Rowena ? Demanda Mia, d'une voix angoissée.
- Je ne sais pas, mais on va vite savoir ce qui s'est passé.

Elle sortit une petite boîte, et jeta une poignée de poudre blanche à travers la pièce.
Aussitôt, des silhouettes apparurent  et prirent formes.

Ils assistèrent alors à l'arrivée des mangemorts.
Rabastan se crispa, ses traits se durcirent, tandis qu'ils assistaient impuissants  à la mort de la jeune Alicia.
Ils les virent fouiller le manoir.
Leo apparut alors  et ils suivirent l'évasion des deux enfants.

- Merlin soit loué, ils leur ont échappé. S'exclama Mia, avec un vif soulagement.
- Mais ou sont ils ? Demanda Rabastan, avec impatience.
- On va vite le savoir. Mia, tu pourrais me donner quelque chose qui appartient à ta fille ?
- Bien sûr.

Mia s'empressa de ramener une peluche, et la tendit à Meredith.
- Elle dort toujours avec.

Méredith la prit  la posa sur la table basse, et tendit sa baguette. Elle dessina un pentacle au dessus de la peluche et murmura une incantation.

Tandis que Meredith cherchait la trace des enfants, Leo s'éveillait.
La pluie avait cessé  mais il était frigorifié et trempé. Blottit contre lui  la petite Rowena dormait, épuisée.

Il la secoua doucement.
- Rowena ? Réveille toi.
Elle ouvrit les yeux, mais il remarqua aussitôt que quelque chose n'allait pas.
- Tu es gelée. Remarqua t'il.
- Je suis toute mouillée  et toi tu te réveillais pas. J'ai eu peur.

Elle claquait des dents.
- Oui, je sais. Je vais te ramener chez toi  mais il faut que je te réchauffe un peu. Viens.
Il remonta sur son balai.
Elle se colla contre lui  et il décolla en douceur.

Il vola jusqu'au village le plus proche.
Les rues étaient désertes, il était très tôt.
Il passa devant une maison, isolée.
- Reste là. Lui ordonna t'il.

La porte était verrouillée 
Mais ça ne l'arrêterait pas.
Parce qu'il n'avait pas le droit d'utiliser une baguette, il avait appris à crocheter une serrure.

Cela lui prit quelques minutes, et il entendit le déclic.
Un sourire malicieux  étira ses lèvres.
Il se glissa à l'intérieur.
Il n'eut aucun mal à trouver deux manteau, suspendu à une patère.
Il les prit  et sortit, comme il était venu.

Il tendit le manteau à Rowena. C'était un manteau d'adulte  beaucoup trop grand,
Il l'en  enveloppa, et l'attira à l'écart.
- Déshabille toi. Lui dit il.

Elle lui jeta un regard méfiant.
- Pourquoi ?
- Parce que tes vêtements sont mouillés, tu pourras pas te réchauffer sinon.
- D'accord, mais tu regardes pas.
Il sourit.
- Il n'y a rien à voir, t'es qu'un bébé.
- Je suis pas un bébé !
Il soupira
- D'accord.
Il se retourna, et se déshabilla à son tour. Il s'enveloppa dans le manteau d'homme.
- Ça pue ! Protesta Rowena.
- C'est toujours mieux que de mourir de froid.

Elle ne répondit pas.
- Je veux pas rentrer. Les méchants sont là bas.
- Ils sont sûrement partis,  maintenant.
- Je veux maman.
- Je sais. Viens, faut rentrer.
Il remonta sur son balai.
Le manteau, trop grand, gênait ses mouvements
Elle poussa un soupir et se hissa tant bien que mal derrière lui.

Il décolla.
Il se posa en douceur près du manoir.
- Rowena ? On est arrivé.

Elle s'accrochait à lui, terrifiée, et en larmes.
- Veux pas y aller.
Leo soupira.
- Pourquoi ?
- Parce que tu vas partir  et je te verrais plus jamais. Et si les méchants reviennent ?
Leo se mordit la lèvre.

- Tu sais  il existe peut être un moyen, pour qu'on reste en contact tous les deux.
Elle cessa de pleurer et lui adressa un regard interrogateur.
- Mais...pour ça, faut que je rentre dans ta tête, et ça risque de faire mal.

Elle prit le temps de réfléchir quelques minutes et hocha la tête.
- Je veux.
- Tu es sûre ?
- Oui.

Il prit une profonde inspiration.
Il ignorait d'où lui était venue cette idée, mais il avait sentit que c'était la chose à faire.
Il posa ses mains sur les tempes de l'enfant.

Il rassembla toute sa puissance, pour imprimer dans la conscience de la fillette, une connexion qui  lierait leurs esprits, pour toujours...

Rowena hurla, de toute la force de ses jeunes poumons.
Elle se débattit, tenta d'échapper à l'emprise de Leo, mais celui ci était concentré sur le terrible effort mental qu'il produisait pour marquer l'esprit de l'enfant, et il n'entendit pas son cri de souffrance, ni ne sentit ses tentatives d'échapatoire.
Les yeux révulsés, il marmonnait une incantation, dont il ignorait la provenance. Il semblait hanté.

Lorsqu'il la lâcha, il était haletant et vidé de nouveau de  son énergie vitale.
Rowena s'effondra près de lui, comme une poupée de chiffon.

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