37. une décision controversée

Rowena était anxieuse.
Elle dormait mal, son sommeil était perturbé par de terribles cauchemars, dans lesquels ses enfants et son mari se faisaient tués par Melissandre.

Elle était nerveuse, irritable, et surprotectrice avec les enfants.
Les disputes avec Léo étaient fréquentes.

A bout de nerf, elle se rendit chez Meredith.

- Ça fait un mois, Méry, elle prépare forcément quelque chose.

Elle faisait les cent pas dans le salon de sa belle mère.
- Sans aucun doute. Ses précédentes attaques servaient à attirer mon attention, à présent, elle attend de voir ce que je vais faire.
- Et ? Demanda Rowena.
- Et rien.
- Comment ça rien ?
- Je ne lui ferais pas ce plaisir. Je vais attendre qu'elle vienne me chercher.
- Et si elle ne le fais pas ? Si elle cherche à vous provoquer en tuant vos enfants ? Ou mes enfants ?

Meredith soupira.
- J'ai à coeur la sécurité des miens, Rowie, mais partir à la recherche de Melissandre, c'est faire exactement ce qu'elle veut qu'on fasse, on tombera forcément dans un piège.
- Alors on va rien faire ? On va attendre qu'elle nous tombe dessus comme des agneaux à l'abattoir ?
- Non, jed et moi travaillons sur un objet permettant de vous protéger contre les attaques mentales. On est sur le point de réussir.
- Ok, mais en attendant, on fait quoi ?
- On se protège, du mieux qu'on peut.
- Super !

Rowena se laissa tomber lourdement dans un fauteuil.
- J'en ai marre d'attendre. C'est insupportable.

Meredith lui servit un whisky.
- Ça sert à rien de t'énerver. Au contraire, il faut garder ton calme, pour conserver toute ta concentration.
Elle joue sur nos nerfs.
- Vous en avez de bonnes, vous, comment voulez vous que je reste calme avec cette épée de Damoclès au dessus de ma tête.

Meredith fronça les sourcils.
- Tu te sens visée ?
- A votre avis ? Je suis la fille de celui qu'elle pense être un traître à sa famille et à sa cause, et la femme de votre fils, mon mari et mes enfants sont ses premieres cibles.
- J'en suis consciente. Mais je n'ai pas d'autre solution.
- Pourquoi j'ai du mal ay vous croire ?

Meredith soupira.
- je vous connais, vous n'êtes pas du genre à attendre bêtement qu'on vienne vous attaquer. Insista Rowena.
- Je te l'ai dis, ce serait trop dangereux.
- Non, le danger ne vous a jamais arrêté quand il s'agit de protéger vos enfants.
- Je ne peux pas t'entraîner la dedans. S'il t'arrivait quelque chose...

Le visage de Rowena se fendit d'un sourire triomphant.
- J'en étais sûre ! Vous allez partir à sa recherche.
- Oui, mais j'y vais seule.
- Hors de question. Je viens avec vous.
- Rowena, tu es sans défense contre les manipulations mentales, ce serait du suicide. Et au final, on se ferait tuer toutes les deux.
- Je croyais que vous aviez fabriqué un objet contre les manipulations mentales ?
- Il n'est pas encore tout à fait au point.
- Combien de temps vous faut il pour le terminer ?
- Jed est sur le coup. Il est doué cet enfant.

Rowena sourit.
Cette femme pouvait être très dure, intraitable, et même cruelle, mais lorsqu'elle parlait de ses enfants, elle le faisait avec une réelle tendresse. Et son regard s'adoucissait.

- Ce n'est plus un enfant. Fit remarquer Rowena.
- Ils restent des enfants pour moi. Répondit Meredith. Mes enfants.

Rowena acquiesça, et un silence gêné s'installa.
- Bon, l'interrompit Meredith.
- Je te préviendrais quand Jed aura fini.
- Vous ne partirez pas sans moi hein ? Promettez le moi.
- Rowie....
- Promettez Meredith .
Cette dernière soupira.
- Tu feras tout ce que je te  dirais ? Sans discuter ?
- Oui.
- Même si je te dis de partir et de me laisser ?

Rowena hésita.
- Méry ..
- C'est ça, ou tu ne viens pas.
Rowena acquiesça.
- D'accord.
- Et pas un mot à Léo.
- Il le saura forcément, il le lira dans mes pensées.
- Il ne doit pas venir avec nous. Elle le tuerait, et je ne pourrais pas me concentrer sur elle, et le protéger en même temps.
- Je veillerais à ce qu'il ne vienne pas.
- Ce que je m'apprête à faire, est un duel de legillimens, c'est extrêmement risqué, et va me demander toute ma concentration, une seule distraction, et je suis morte, tu comprends ?.
- Oui, mais c'est pareil pour elle non ?.
- Oui, mais ce serait trop risqué, lorsque le duel commencera, tu t'en vas.
Rowena ouvrit la bouche pour protester, et la referma aussitôt. Ça ne servirait à rien. Elle connaissait trop bien sa belle mère, pour savoir quand il était inutile de discuter.

- Parfait. Et tu sais, pour retrouver un peu de sérénité, tu devrais pratiquer le tai chi, le matin au lever, et le soir avant de te coucher.

Le tai chi !
Rowena s'énervait devant le poste de télévision qui diffusait un coaching sur le Tai Chi, cette discipline asiatique, qui contribuait à la concentration mentale, l'équilibre physique, le relâchement des muscles, et la respiration.

A l'académie, Meredith avait tenté de leur enseigner les bases de cette discipline, mais Rowena n' était jamais parvenue à trouver la sérénité et la patience de la pratiquer.

Et à présent, elle s'y essayait sans plus de succès.
A plusieurs reprises, elle se retrouva par terre, se cogna contre les meubles, en jurant et pestant contre cette idée stupide, déclenchant l'hilarité d'Aries, qui l'observait surprit et amusé.

- Ça te fait rire hein ? S'exclama Rowena. Tu n'as pas honte de te moquer de ta mère ?
Ariès secoua négativement la tête.
Rowena lui sourit.

- Tu as raison, c'est pathétique. C'est vraiment pas pour moi, ce truc.

- C'est pas moi qui te contredirais.
Rowena leva les yeux vers Léo, qui les observait, le regard pétillant de malice.
Rowena soupira.
- je ne sais pas comment fait ta mère.
- Ça demande du lâcher prise, et de la discipline.
- Comment veux tu que je parvienne à lâcher prise alors que ce monstre rode, dehors.
Il l'enlaça.
- Je sais que ce n'est pas facile, mais la vie doit continuer, on ne peut pas vivre dans la peur continuellement.
- Oui, je sais,  mais c'est pas si simple. S'il leur arrivait quoi que ce soit, je mourrais

Elle couvait ses enfants, d'un regard rempli d'amour et de tendresse.
Léo lui caressa la joue.
- Moi aussi, j'ai peur pour eux, et pour toi. Et cette idée d'accompagner ma mère...Ça ne me plaît pas du tout.

Elle se tendit, et se détacha de lui.
- Tu sais depuis quand ?
- Depuis que tu es revenue de chez elle.
- Ça fait deux jours, pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ?
- J'attendais....Non, j'espérais que tu le ferais.
- Ah.

Un silence pesant s'installa, qu'il rompit brutalement.
- Je ne veux pas que tu y ailles.
- j'ai pas le choix Léo.
- Bien sûr que si. c'est à moi d'y aller.
- Ta mère refuse que tu viennes. Elle craint que ta présence la perturbe pendant son duel de legillimensienne.
- Je me fous de ce qu'elle pense ! Je te laisserais pas risquer ta vie. Ou j'y vais, ou elle se débrouille seule.

Rowena soupira, et posa ses mains sur les bras croisés de son mari.
- Léo... Les enfants ont besoin de leur père.
- Et de leur mère ! Pourquoi tiens tu donc tant à y aller, sachant que tu risques de ne pas revenir ?
- Je veux être sûre qu'elle ne s'en sortira pas. Si ta mère échoue...Si c'est elle qui est  vaincu, il faudra que quelqu'un soit là, pour l'arrêter.
- Oui, Bein, ce sera quelqu'un d'autre.
- Ah oui qui ?
- Je sais pas, mon père, ou Reg, n'importe qui, sauf toi.
- Et tu crois que je vais gentiment rester là, sans rien dire, à attendre que ta mère et un hippothétique sorcier, élimine ce monstre ?
- Pourquoi pas ?
- Parce que s'ils échouent, nous seront les prochains sur la liste. Je dois protéger ma famille.
- ON doit protéger notre famille. Tu n'es pas toute seule. Et tu peux la protéger en restant près de tes enfants.
- je veux être sûre que ta mère réussisse, et si elle échoue, j'espère qu'elle l'aura suffisemment affaibli pour que je puisse l'achever.
- tu ne peux pas lutter contre une legillimens Rowie. Tu le sais bien. Elle entrera dans ton esprit, des qu'elle percevra ta présence. Pire, elle peut te convaincre de tuer ma mère, ou nos enfants.
- Je sais. Mais ton frère est en train de créer quelque chose, qui pourra empêcher  la manipulation mentale.

Léo demeura pensif.
- Et s'il n'y parvient pas ? Ou si ça foire ? C'est beaucoup trop risqué.
- je vais le faire, Léo, que ça te plaise ou non !
- Ce que tu peux être têtue ! Très bien vas y, fais toi tuer. Mais n'essaie pas de me faire croire que tu fais ça pour nous, c'est pour toi que tu le fais. Tu es en colère, tu as envie d'en découdre, mais tout ce que tu arriveras à faire, c'est de te faire tuer. Je te préviens, si tu vas là bas, je pars avec les enfants, je n'attendrais pas que tu les tue dans ton sommeil.
- Ça n'arrivera pas.
- Ah non ? Tu as vu ce qui est arrivé à Aria ? Ce qui a bien failli t'arriver ?
- Justement, tu pourras me protéger grâce à ta connexion.
- La dernière fois j'ai réussi parce qu'elle ne s'y attendait pas, mais maintenant, elle sait que nous avons une connexion, elle ne se laissera pas surprendre. Pire, elle pourrait m'atteindre à travers elle, et si je ne parviens pas à la contrer...

Rowena ne répondit pas. Mais Léo lut clairement en elle, sa détermination. Elle irait, quoi qu'il fasse ou dise.

Ce soir là, il quitta la maison, furieux.
Ce n'était pas la première fois, qu'il enfourchait sa moto, et filait ainsi.
Il noyait sa colère dans une bouteille de whisky, rentrait  à l'aube, et s'affalait dans le canapé.
Ils se reconciliaient très vite, cependant.

Cette fois, pourtant, il se réfugia chez son frère Jed.
Ce dernier travaillait sur son projet anti legillimens.

- Toi, tu t'es encore disputé avec Rowie.
Léo acquiesça.
Il lui parla du projet de son épouse de partir avec leur mère sur la piste de Melissandre.
Jed soupira.
- c'est une grande fille, tu sais, et elle sait se battre.
- Mais pas contre une Legillimens.
- Ce ne sera plus un problème. J'ai réussi à trouver une parade à leur pouvoir.

Léo fronça les sourcils.
- Sérieux ? Tu as réussi ?
Un large sourire satisfait fendit le visage de Jed.
- Oui, il me reste à le tester, je le ferais demain, Maman doit passer.
- Je peux le tester moi.
- Pourquoi pas.

Jed enfila une chevalière, orné d'une pierre noire.
- C'est un Onix, expliqua t'il. Une pierre puissante.
Vas y, essaie de manipuler mon esprit.

Léo lui saisit le poignet et tenta d'entrer dans la tête de son cadet. Mais il se heurta à un mur.
Surpris, il se retira.
- On dirait bien que ça fonctionne. Admit il.
- Oui, mais il faut pousser plus loin.
- Tu es sûr ?
- Il faut tester sa résistance. Je te rappelle que c'est ton épouse, qui devra le porter.
- Rowie ne portera jamais une horreur pareille.

Jed leva les yeux au ciel.
- ça c'est le modèle pour homme. J'ai aussi un modèle pour femme. Alors ? Tu es prêt ?
- Oui.
- Il faut que tu donnes tout.
- t'inquiète, j'ai compris.

Mais il eût beau puiser dans  ses forces vitales, il ne put franchir la barrière qui protégeait l'esprit de son petit frère.
Il tomba à genoux, en sueur et  épuisé.

Jed poussa un cri de triomphe.
- Ça marche ! J'ai réussi.
Léo soupira.
- On dirait. Confirma Leo, avant de s'évanouir.

Il ouvrit les yeux, deux  heures plus tard.
Rowena était penchée au-dessus de lui, elle lui rafraîchissait le visage, l'air inquiet.

- Rowie ?
-  Merlin soit loué, tu es réveillé.
- Désolé de t'avoir fait peur. Murmura t'il d'une voix rauque qu'il eût du mal à reconnaître.
- Tu vas bien, c'est l'essentiel. Jed m'a tout expliqué.
- Ça marche son truc.
- oui. Je sais. Repose toi.
- Tu restes, hein ? J'aime pas qu'on se dispute.
- Je reste.

Il lui prit la main et ferma les yeux, rassuré.
Rowena déposa un baiser sur son front.
- Dors mon coeur. Je reste près de toi

Rowena s'apprêtait à passer une longue nuit de veille, mais veiller sur son mari faisait parti de son rôle d'épouse, et elle l'acceptait de bonne grâce. Léo était l'homme de sa vie, pour toujours et à jamais .

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