20. Emancipation.

- Arrête de dire n'importe quoi.
- C'est pas n'importe quoi. Je l'aime, touche le, et c'est moi que tu tues.
- tu es trop jeune pour savoir ce que c'est que l'amour.
- Ce que je sais, c'est que je ne peux pas vivre sans lui.
- Tu l'oublieras, tu rencontreras quelqu'un d'autre, quelqu'un de bien et..
- Je ne veux pas quelqu'un d'autre papa, c'est Léo que je veux.
- Ça te passera.
- Non ! Tu comprends vraiment rien.

Elle ouvrit la porte
- Léo ?
Mais le jeune homme était parti.
Furieuse, Rowena se tourna vers son père.
- Il est parti, tu es content ?
- C'est bien la preuve qu'il ne tenait pas à toi. L'affaire est close. A la rentrée tu retournes à Poudlard tu poursuis tes études, et tu l'oublies !

- JAMAIS ! JAMAIS Tu entends !
Elle monta dans sa chambre quatre à quatre, et  claqua la porte derrière elle. Elle se jeta sur son lit, en larmes.

Mais très vite, c'est la colère qui l'emporta sur sa peine.
Elle essuya ses yeux, se releva et fit apparaître sa valise. Elle y fourra rapidement ses vêtements et les objets auxquels elle tenait.
Puis, elle ouvrit la fenêtre.
Elle l'enjamba et après un dernier regard à sa chambre, elle transplana.

Léo était allongé sur son lit, dans sa chambre d'hôtel
Les bras sous la tête.
L'altercation avec Rabastan tournait dans sa tête. Jamais il n'accepterait sa relation avec sa fille.
Et il n'en avait pas encore parlé à ses propres parents.
Il poussa un soupire.

Ils n'avaient pas choisi la facilité, tous les deux, et le pire était à venir.
Rowena avait encore une année d'étude a Poudlard, ensuite...il ignorait ce qu'elle ferait. Chaque fois qu'ils abordaient le sujet, elle éludait, prétextant qu'elle avait le temps.

Mais le temps passait si vite.
Il avait souvent trouvé interminables, les sept années d'études au château,  mais pourtant, elles avaient filé à la vitesse de l'éclair.

Il était Auror à présent. Il touchait au but. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'avait pas fait ce choix pour les bonnes raisons.
Depuis toujours, on le comparaît à ses célèbres parents. Vrai ou faux, il avait toujours eu l'impression qu'on attendait de lui, qu'il soit sinon plus performant,  au moins autant qu'eux.

Jusque là, Léo avait trompé ses appréhensions en se cachant derrière ses armes favorites, l'indiscipline et l'insolence, mais il avait conscience qu'elles ne lui seraient d'aucun secours désormais, d'autant qu'il serait placé sous les ordres direct de son père.

Pourtant, ces préoccupations n'étaient rien, en comparaison de son inquiétude pour sa relation avec Rowena.

Il avait pensé qu'une fois qu'elle serait majeure, ce serait plus simple, mais à présent il en doutait.
Il aurait été plus facile de rompre, mais il s'y refusait.
Il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle, même si cela impliquait de couper les ponts avec sa famille, mais il n'était pas sûr que  Rowena soit prête à en faire de même.

On frappa à la porte de sa chambre.
Il fronça les sourcils et se redressa. Personne dans son entourage ne savait qu'il était en France.
Mais avant même qu'elle n'entre, il sut que c'était elle.
Il ouvrit la porte  d'un petit coup sec de sa baguette.

Elle entra, sa valise à la main.
- je suis partie. Dit elle.
- Je vois ça.

Il la prit dans ses bras, et elle fondit en larmes.
Il la guida vers le lit, et ils restèrent longtemps ainsi, blottit dans les bras l'un de l'autre.

Des coups frappés à la porte les firent sursauter.
Léo saisit sa baguette.
- Reste là, je vais voir.

Il savait de qui il s'agissait.
Les pensées furieuses de son visiteur lui parvenaient aussi nettement que s'il se trouvait en face.

Il prit une profonde respiration, avant d'ouvrir.
Il avait besoin de se constituer une posture sûre de lui, qu'il était pourtant loin d'avoir. Il avait toujours craint Rabastan Lestrange.

- Bonjour Monsieur Lestrange.
- Ou est elle ? Ou est ma fille ?
- Elle est la, mais elle ne veut pas vous voir.
- C'est ce qu'on va voir. Pousse toi gamin.

Léo se campa devant lui, fermement, lui bloquant l'entrée de l'appartement.
- Désolé, monsieur Lestrange, mais je vous l'ai dit, elle ne veut pas vous  voir. Laissez lui le temps de se calmer, et...

Rabastan brandit sa baguette.
- Dégage Black, où tu le regretteras.
- Je ne veux pas vous affronter, monsieur, mais je vous conseille de ne pas me menacer.
- Te menacer ?

Rabastan avait mis dans le  ton de sa voix, tout le mépris qu'il ressentait pour le jeune homme qui lui tenait tête.

- Je n'ai pas besoin de te menacer, avorton ! Ôtes toi de mon chemin !
- Il est hors de question que je vous laisse en ..

Avant que Rabastan ne lance le sortilège, Léo le lut nettement et n'eut aucun mal à le contrer, ce qui mit le sorcier en rage.
Il jeta contre le jeune homme, une série de sortilèges qui bien que non mortels, auraient tout de même pu le blesser sérieusement. Léo, cependant, paraît ses coups, avec adresse, et sans effort apparent.

Rompu au duel, depuis  l'âge de six ans, grâce à l'entraînement rigoureux de sa mère, puis, à l'accademie, il mettait tout son savoir, pour bloquer les coups de Rabastan.

- STOP ! Hurla Rowena, en se plaçant devant Leo. Arrête. Laisse le !

Autrefois Rabastan aurait peut être réussi à atteindre ce jeune freluquet, mais il avait atteint un âge, ou ses réflexes, n'étaient plus aussi  vifs, il se fatiguait plus vite.

Essouflé, mais toujours aussi furieux, il dardait sur Léo un regard meurtrier.

- Papa, arrête s'il te plaît.
Rabastan poussa un soupir.
- Rentre à la maison.
- Et tu accepteras que je sorte avec Léo ?
- Non ! Je te l'ai dit, il n'est pas assez bien pour toi. Tu mérites tellement mieux !
- Pourquoi ? Parce que c'est un Black ?
- Oui, non, enfin en partie.
- Tu ne le connais même pas  ! Tu le juges d'après son nom, mais il ne se résume pas à ça. Il est gentil, prévenant, courageux, et...
- Ça va ! Ne me fait pas l'article. Tu sais ce que j'en pense.

- C'est ma vie papa, les choix.
- Et moi je me dois de te protéger, même de toi même.

Rowena soupira.
- Tu ne m'écoutes pas.
- Parce que tu ne sais pas de quoi tu parles.
- C'est seulement parce que je ne dis pas ce que tu veux entendre. Mais si tu veux que je rentre à la maison, il va falloir que tout accepte que Léo soit l'homme que j'aime, et celui avec qui je veux faire ma vie.

- Vous n'êtes que des gosses.
- Justement non. Nous sommes adultes. Léo travaille.
- Mais toi non.
- Ce sera le cas dans un an.
- Mais toi ne sais même pas ce que tu veux faire près l'école.
- Si je le sais. C'est juste que j'avais pas envie de te le dire.
- Pourquoi ?
- Parce que ça va pas te plaire.

Rabastan fronça les sourcils.
- Alors là, tu en as trop dit, ou pas assez.
Elle soupira.
- Je veux être Auror.

Rabastan eut l'impression que le ciel lui tombait une fois de plus sur la tête.
Il allait de déconvenues en déconvenues avec sa fille.
- Tu veux le faire uniquement parce qu'il l'est lui aussi.

Elle secoua la tête.
- Tu sais, je peux penser par moi même.
- Mais ce n'est pas le cas ! Il était domestique, tu voudrais l'être aussi.
- Je pensais à ce travail bien avant d'être avec Léo.
- Pourquoi ? C'est mal payé, dangereux, tu peux sûrement trouver mieux que ça.
- Pourquoi tu ne m'écoutes jamais ? Tu veux toujours m'imposer tes choix. Mais c'est à moi de choisir, à moi de prendre les décisions pour mon avenir.
- Tu es trop jeune pour vraiment savoir ce que tu veux.

- Stop ! Ça suffit. Tu ne veux rien entendre, tu ne m'écoutes pas. Laisse moi. Laisse nous. Demain j'irais à Poudlard, mais je rentrerai pas à la maison. 
- Rowie, ma chérie...
- Non ! C'est hors de question.
- Tu as pensé à ta mère ?
- Ah non ! Ne mêle pas maman à ça. Ce n'est pas elle la responsable. Moi j'avais pas prévu de m'installer avec Léo avant la fin de mes études, c'est à cause de toi si j'ai du précipiter les choses.
- je ne m'excuserai pas de vouloir ce qu'il y a de mieux pour toi.
- Ça c'est à moi de décider ce qui est mieux pour moi.

- Tu ne changeras pas d'avis ?
- Non. Je l'aime. C'est lui ma vie maintenant. Et j'aimerais que maman  et toi en fassiez partie, mais ça, ça ne dépendra que de toi.

- Très bien, comme tu veux, mais tu fais une grave erreur.
- Bein ce sera mon erreur.

Rabastan ouvrit la bouche pour parler, et la referma.
Il se retourna, et transplana.
Rowena referma doucement la porte, et se blottit dans les bras de Léo.

- Je t'aime. Lui dit elle.
- Moi aussi, tellement. Mais Tu es sûre que c'est ce que tu veux ? Tu sais, je comprendrais que tu veuilles rentrer chez toi.
- C'est ici chez moi maintenant. Avec toi. Déjà qu'on va être séparés pendant trois mois.
- On va se voir tous les weekend. Tu es majeure, tu auras le droit de sortir de l'école. Et puis trois mois, c'est vite passé.

Elle hocha la tête.
Il la souleva, et la déposa dans le lit.
Elle se blottit contre lui.

L'odeur de pain grillé de miel et de confiture, mêlé à celle douçatre du café,  tira Rowena du sommeil.
Elle avait peu dormi, d'un sommeil agité, hanté de cauchemars dans lesquels son père et Léo s'affrontaient dans des duels mortels.

Elle avait trouvé du réconfort auprès du jeune sorcier. Patient, à l'écoute, attentionné, Léo semblait être l'homme parfait.
Elle ouvrit les yeux, et l'aperçut, près d'elle.
Il était torse nu, vêtu seulement d'un caleçon.

Elle parcourut du regard le torse musculeux du jeune homme, et aperçut le plateau qu'il tenait dans les mains.

Elle repoussa la couette, et jeta un regard au réveil.
- 6h ? Mais...pourquoi tu m'as réveillée aussi tôt ? Grogna t'elle.
- Parce que je dois me présenter au bureau à Huit heures.

Elle se mordit la lèvre.
- Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié.
- Et oui, c'est pourquoi je te sers ton petit déjeuner au lit, votre Altesse.
- Merci mon brave. Mais tu pourrais le prendre avec moi ?
- ok.
Il se glissa près d'elle, et partagèrent le plateau.

Des fraises, de la chantilly, des pains grillés, des pancakes.
- tu t'es surpassé !
- C'est notre premier petit déjeuner en couple, j'avais envie de t'en mettre plein les yeux.
- Bein c'est réussi.

- je pourrais pas t'emmener à la gare, tout à l'heure.
- Pas grave, je peux y aller toute seule. Je sais transplaner tu sais.

Il l'embrassa sur le front.
- Je le sais, t'inquiète.

Il avait l'impression de rêver. Cette situation avait quelque chose d'irreel. Sa présence, dans cet appartement, dans son lit, comme si elle avait toujours été là.
Combien de fois avait il imaginé cet instant.
Pourtant, un malaise persistait. Comment pouvait elle être heureuse en étant brouillé avec son père qu'elle adorait ?

Rowena était pensive. Tout l'été, elle avait rêvé de se retrouver la, aux côtes de Léo. Mais son bonheur était teinté de mélancolie. Elle songeait à ses parents. Ce serait la première fois qu'ils ne l'accompagneraient pas à la gare. Elle était heureuse de vivre enfin avec Léo, mais elle regrettait que cette décision ait été dicté par cette dispute avec son père.

On frappa à la porte, et elle sursauta.
- Oh non ! Le revoilà. Soupira t'elle, tout en espérant que c'était le signe qu'il était prêt à accepter sa décision.

- Ce n'est pas lui. Lui dit Léo,  malheureusement.
Elle fronça les sourcils.
- Pourquoi ? c'est qui ?
Il soupira.
- Je ne peux pas lire ses pensées, ça ne signifie qu'une chose.

Il ouvrit la porte.
- Bonjour maman, quel bon vent t'ammène ?

Rowena aurait voulu disparaitre sous la couette. S'il y avait bien quelqu'un qu'elle redoutait, c'était bien Meredith Lestrange.
Celle ci posa un regard sans complaisance sur son fils.
- Ne te fatigue pas, Léo, Rabastan est venu me voir. Ou est elle ?

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