14. Je t'aime, moi non plus

Léo entraîna Rowena à l'intérieur.
Lorsqu'il étala une couverture sur le sol poussiéreux, elle se raidit.

- Tu n'as rien à craindre, je ne ferais rien que tu ne veuilles pas.

- Alors ? Demanda t'elle, sans s'asseoir je suis toujours une petite fille ?
Il se mordit la lèvre.
- j'ai conscience que tu es plus jeune que moi, et...moins expérimentée, mais j'ai beau essayé de ne pas penser à toi, c'est plus fort que moi.

- Donc tu me vois toujours comme une gamine.
- Non. Si c'était le cas, je serais pas ici.
- Alors quoi ? Parce que je te préviens, je suis pas un numéro de plus sur ta longue listes de conquêtes.
- Mais...non, bien sûr que non.
- Ah oui ? C'est quoi alors ? T'en as marre de tes dindes sans cervelles, alors tu t'es dis pourquoi je me taperais pas une petite jeune ?

- Quoi ? Mais non !
Elle secoua la tête.
- je peux pas te faire confiance. J'ai cru....Mais je me suis trompée.
- Rowie...
- Tu l'as dis toi même, je suis trop jeune pour toi.

Elle quitta le manoir et rentra chez elle.
Léo la regarda partir, furieux et Blessé.

Il cogna le mur de ses poings, jusqu'à ce qu'ils soient en sang, puis, il se laissa glisser sur le sol, le dos au mur.

Il avait tout gaché, et il ne comprenait pas comment il s'y était pris.
Qu'avait il fait de mal ?
Au fond de lui, il le savait. Il avait trop précipité les choses. Ils avaient passé tant de temps, à se chamailler, et si peu, à apprendre à se connaître.

Jusqu'ici, il n'avait pas eu de difficulté à sortir avec les filles qu'il avait choisi, mais Rowena n'était pas comme elles.
Elle ne bavait pas devant lui, n'attendait rien.

Il devait s'y prendre autrement. Se montrer sincère, et cesser de se cacher, derrière sa popularité.

Il se leva et transplana dans son appartement.

Rowena avait regagné sa chambre.
La colère ne l'avait pas quitté.

Mais pour qui se prenait il ? Il croyait qu'elle allait lui tomber dans les bras, comme ça, rien qu'en apparaisant. Il ne s'était même pas excusé pour l'avoir traité de gamine.

C'était décidé, elle allait l'ignorer toute l'année. Qu'il reste avec ses dindes stupides. Elle n'avait pas besoin de ce crétin prétentieux et arrogant.

Le lendemain matin elle repartait pour Poudlard.
Sur le quai neuf trois quart, elle aperçut Léo.
Il semblait chercher quelqu'un.

Leurs regards se croisèrent et Rowena détourna la tête.
Elle rejoignit Liam et Stephen, sans se préoccuper de lui.

Il les rejoignit juste avant qu'elle ne monte dans le train.
- Rowie ?
Elle se retourna debout sur le marche pied.
- Qu'est ce que tu veux, Black ?.

Il ne s'attendait pas à une telle sécheresse dans sa voix.
- je veux te parler.
- Bein moi j'ai rien à te dire, en plus c'est pas le moment.
Elle se retourna et monta dans le wagon, le laissant interdit devant la porte.

- Qu'est ce que tu veux à ma fille Black ? Rugit Rabastan.
Léo fronça les sourcils.
- je voulais juste lui parler. Et puis de toute façon, ça vous regarde pas.

Rabastan le saisit par le col de son blouson.
- Tout ce qui touche à ma fille me regarde. Écoute moi bien, petit con, approche toi d' elle et je te casse en deux.

- Vous ne pourriez même pas me giffler, sans prendre le risque de retourner a Azkaban. Répondit Léo avec morgue.
- Tu crois ça ?

Rabastan approcha son visage de celui du jeune  homme.
- Tu devrais faire attention, petit  Black, un accident est si vite arrivé. Touche à ma fille, et tu ne me verras même pas venir.

Il lui tapota la joue, et disparut dans la foule.
Léo monta dans le train, le coeur battant la chamade dans sa poitrine.
Il avait toujours eu peur de Rabastan Lestrange.

Il chercha Rowena dans le couloir, mais elle était dans un compartiment avec ses amis, il gagna la queue du train, pensif.

Lorsque le train s'arrêta à Pré au lard, Léo tenta d'apercevoir l'adolescente, près des diligences, mais là  aussi, il manqua de chance. Interpellé par ses amis, il les suivit à contre coeur.

Lorsqu'il entra dans la grande salle, il l'aperçut à la table des Serpentard, elle discutait avec ses amis, et ne tourna pas la tête.
Léo rejoignit sa table.

Rowena le vit entrer et détourna aussitôt la tête.
Elle était bien décidée à l'ignorer.

Léo mangea du bout des dents, les yeux fixés sur la jeune sorcière.
Lorsqu'elle se lèva, il la suivit. A l'entrée des cachots, il lui saisit la main, et l'entraîna à l'écart.

- Pourquoi tu m'ignores ? Demanda t'il abruptement. Tout en la plaquant contre le mur.
Elle soupira.
- Lâche moi Léo.
- Pas avant que tu m'ais expliqué pourquoi tu me gost.
- Pourquoi tu me fiches pas la paix ? C'est pas les filles qui manquent, ici, tu vas sûrement trouver de quoi t'amuser. Mais moi tu m'oublies.
- Elles ne m'intéressent pas. Et...je peux pas t'oublier.
- Pourquoi ? Parce que je te tombe pas dans les bras comme les autres ? Ou parce que je suis plus jeune que toi ? Ça t'excite de te taper une gamine ?

Leo ne comprenait pas pourquoi elle le prenait comme ça.
- je croyais que tu étais bien avec moi.
- je le croyais aussi, mais...je me suis trompée, je n'ai pas envie d'être jetée comme une merde quand je t'amuserais plus.
- Ce ne sera pas le cas.
- C'est facile à dire.

Elle se dégagea d'un coup d'épaule, et descendit dans les cachots.
Blessé par cette réponse, il quitta le château, et entra dans la forêt.

Il avait besoin de se défouler. Il se mit à courir, droit devant, sans s'arrêter.
Les racines, les ronces, entravaient sa course folle.
Il tomba, à plat ventre, se releva, répartit, couvert de boue et d'écorchures.

Il ne s'arrêta, essoufflé, un point de côté, que  lorsqu'il arriva sur un promontoire.
Au dessous, s'étendait le territoire des licornes.
Une jument broutait, son poulain à ses côtés.
Cette image l'apaisa.
Il s'assit sur le rebord, les jambes pendantes.

Il ne comprenait pas pourquoi elle l'obsedait ainsi. Ce n'était qu'une gamine. A quoi s'était il attendu ? Elle ne pouvait pas avoir une réaction de femme adulte.

Sa raison, cependant, lui dictait qu'elle n'avait pas tout à fait tord. Il n'avait pas été correct, avec les filles, qu'il avait fréquenté jusqu'à maintenant. Ce n'était pas surprenant qu'elle ait du mal à lui faire confiance.

D'ailleurs, avait elle tort ? Jusque là, il n'avait attaché aucune importance a ses relations, et s'il faisait pareil avec elle ? Si son intérêt pour elle, n'était que l'attrait de la nouveauté ?
Il ne lui restait qu'un an, au château, après, il entrerait à l'accademie des Auror, elle resterait à Poudlard, elle aurait d'autres relations, et probablement lui aussi.

Quatre ans, se serait long, il aurait le temps de passer à autre chose, et elle aussi. Il devait se faire une raison.

Pourtant, lorsqu'il s'allongea sur le dos, c'est à elle, qu'il pensa. A ses cheveux, ses yeux bruns, étincelants son parfum, la douceur de ses lèvres.

Il se redressa et se prit la tête dans les mains. Il allait devenir fou.
Il se leva, et reprit le chemin de l'école.

Il était trempé, et couvert de boue.

Dans les jours qui suivirent, il tenta d'ignorer la jeune fille, et pendant quelques semaines, cela fonctionna plutôt bien. Il parvint a se convaincre qu'elle n'avait au fond aucune importance.

Comme tous les ans, après la première  tombée de la neige, les élèves se lancèrent dans une grande partie de boules de neige.
Les règles étaient les même que le ballon prisonnier.

Les maisons s'affrontaient, et bientôt, il ne resta plus, en lice, que les Serpentard et les Gryffondor.
Si Léo, grâce à son don, évitait  sans difficulté les boules de ses adversaires, Rowena, elle, les esquissait avec une habileté surprenante.

Il ne resta bientôt plus qu'eux.
Comprenant qu'elle aurait dû mal à le vaincre, Rowena débloqua  la connexion qui les liait mentalement.
- La barbe te va bien, lança t'elle. Ça te tend sexy.

Léo ne s'y attendait pas. Il baissa la main, qui s'apprêtait à jeter une boule. Décontenancé, il ne vit la boule lui arriver en plein visage, que lorsqu'elle s'écrasa sur son nez.

- Touché Black, tu es mort.
- Tricheuse !
- A la guerre comme à la guerre. Répliqua t'elle.
Elle passa près de lui, un large sourire aux lèvres.
- Bein alors, tu te laisses troubler par une gamine ? Lui murmura t'elle à l'oreille.

Elle s'éloigna, le laissant interdit.
Il jeta violemment la boule contre un arbre.

Quelques jours plus tard, Le premier match de Quidditch entre les Serpentard, et les Gryffondor, eut lieu.

Léo était bien décidé à prendre sa revanche.
Très vite, ils semblèrent avoir oublier le match.
Ils rivalisaient avec une rare détermination, chacun tentant de reprendre le souaffle à l'autre, ou l'empêcher de tirer.

Tous les coups semblaient permis. Ils cherchaient à se désarçonner.
Léo passa devant le balai de Rowena, qui dû freiner brutalement, pour l'éviter.
Elle lacha le souaffle que Léo attrapa.
Il fila vers les buts adverses, poursuivit par une Rowena furieuse.

Dans sa hâte de le rattraper, elle ne vit pas venir le cognard.
Mais Léo le vit, bien avant qu'il n'atteigne la jeune fille.

Il amorça un demi tour serré, et fonça sur le balai de Rowena.
Elle l'evita de justesse, et le cognard frappa la jambe de Léo.
Il y eut un horrible craquement. Léo poussa un cri terrible, il perdit le contrôle de son balai, et s'écrasa au sol.

Rowena descendit aussitôt, mais le jeune homme était déjà très entouré.

- Wouah ! S'écria Stephen. S'il t'avait pas foncé dessus, c'est toi qui aurais reçu le cognard.

Rowena était sous le choc et inquiète.
Elle ne comprenait pas pourquoi Léo avait fait ça.

Antares attrapa le vif d'or, afin de mettre un terme au match. Son adversaire s'était posé sur le terrain, préoccupé par la chute de Léo.

Rowena se changea et monta à l'infirmerie.
Antares et Aria y étaient déjà, ils attendaient devant 

L'infirmière sortit, afin de leur donner des nouvelles.
- il a une fracture du crâne, et une autre du genoux. Et il est couvert d'hématomes dus à sa chute, mais heureusement, rien que je ne puisse réparer. Il sera sur pied dès demain. Pour le moment, il faut qu'il se repose. 

Soulagée, Rowena regagna sa salle commune.
Assise sur le rebord de la fenêtre, elle contemplait le parc, pensive.

- C'est gentil d'être venu prendre de mes nouvelles. Dit la voix railleuse de Léo, dans sa tête.
Elle ne put s'empêcher de sourire.
- je croyais qu'il fallait que tu te reposes ?
- C'est ce que je fais.
- Pourquoi tu as fait ça ?
- Tu veux dire prendre ce cognard à ta place ?
- oui.
- ça m'a paru une bonne idée sur le coup.
- Et maintenant ?
- beaucoup moins.

Sa voix se faisait lointaine.
- maintenant, tu m'en dois une Lestrange.
- Je t'ai rien demandé.
- Peut être, mais je suis cloué dans ce lit pour te sauver la vie.

Elle rit.
- La vie ? Rien que ça. Et qu'attends tu de moi au juste ?
- Une journée, pendant les vacances.
- Léo !
- En toute amitié, promis, aucune tentative de séduction.
Elle soupira.
- Rien qu'une journée ?
- Oui. Et après promis je te fiche la paix.

Elle prit le temps de réfléchir quelques secondes. Que risquait elle à accepter ? Il n'allait pas lui sauter dessus.
- Ok, Black, une journée, pas plus.
- Merci.

Sa voix était presque un murmure, à présent.
- Dors Léo. Lui recommanda t'elle, tu es fatigué.
- Oui, madame.
Elle sourit, la voix se tut.

Rowena traîna toute la journée dans le château, pensive. Elle s'en voulait d'avoir cédé à Léo, et en même temps, elle se sentait excitée à l'idée de cette journée. A plusieurs reprises, elle sourit béatement.

Cela n'échappa pas à Liam.
- Qu'est ce qui te fait sourire comme ça ? lui demanda t'il.
- Rien. Répondit elle.
- J'aimerais bien connaître ce rien, lui au moins il arrive à te faire sourire. C'est rare, depuis quelques temps.
Elle haussa les épaules.
- De toutes façons, ça te regarde pas.
- je croyais qu'on était amis.
- On l'est, mais c'est pas une raison, pour tout te dire.
- Tu sais Rowie, des fois, tu as une drôle de conception de l'amitié.
Rowena haussa les épaules.
- Je suis comme je suis, Liam, où tu l'acceptes, où tu me laisses.

Elle s'éloigna d'un pas vif, agacée.

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