11. Des Relations Compliquées
Meredith avait appris l'accident de son fils, et elle surgit dans l'infirmerie aussitôt, mais Léo dormait profondément.
Attendrie, devant son air enfantin, ainsi abandonné aux bras de Morphée, toute colère l'abandonna.
"Pourquoi fallait il qu'il ressemble autant à son père ? "
Elle carressa ses cheveux, déposa un baiser sur sa joue, et quitta l'infirmerie.
Elle y revint le lendemain matin.
Léo ouvrit les yeux et croisa les yeux bruns emprunt de colère de sa mère. Il regretta aussitôt de s'être réveillé.
- Pourquoi Léo ? Demanda t'elle d'un ton trop calme, au goût du jeune homme.
- Pourquoi quoi ?
- Ce besoin de te mettre toujours en danger ? Je pensais que ça te passerait avec l'âge, mais tu as dix sept ans, et rien a changé.
- C'était un accident, maman. Ça arrive.
- A toi plus souvent qu'aux autres.
- Disons que je suis moins discipline que les autres.
- Que faisais tu dans cette forêt en pleine nuit ? Et ne t'avise pas de me raconter cette stupide histoire de chute dans l'escalier. Même l'infirmière n'y a pas cru.
- J'avais besoin de m'éloigner un peu du château.
- Et pour ça tu as enfreint tous les reglements de l'école ! Tu pourrais te faire renvoyer pour ça.
- Mais toi et moi on sait bien que ça n'arrivera pas. On ne renvoie pas le fils des célèbres héros de l'Ordre du phoenix.
- Nul n'est à l'abris des lois Léo.
- Vraiment ? C'est toi qui ose dire ça ? Je ne me souviens pas que tu ais été jugée après les meurtres de Dolohov et de Greyback.
Meredith soupira.
- Contrairement à ce que tu crois, j'ai été jugée, en huis clos, à la demande du ministre, pour éviter le scandale. J'ai été conduite à Ste Mangouste, j'y suis restée six mois, pour une profonde dépression.
- A Ste Mangouste ? Pas à Azkaban ? Bein voyons.
- Ils ont jugé que je n'étais pas responsable de mes actes.
- c'est pratique, quand même. N'importe qui d'autre aurait prit perpet à Azkaban..
- De quel droit me juges tu ? Tu sais par quoi je suis passée ? Ce qu'ils m'ont fait subir ?
- je le sais, oui. Et ils auraient dû être jugé pour ça ! Tu t'es nommée juge et bourreaux.
Meredith ferma les yeux, et se contraignit à demeurer impassible.
- Peu importe. J'ai commis des erreurs, et elles me poursuivront jusqu'à la fin de ma vie. Raison de plus pour t'empêcher de faire les mêmes erreurs.
- Mais moi je n'ai tué personne.
- Tu veux dire à part toi ?
- je ne suis pas mort que je sache.
- Ça risque de venir si Rabastan apprend que tu entraînes sa fille dans la forêt la nuit.
- Je n'ai entraîné personne, elle m'a suivi.
- Et bien tu expliqueras ça à mon frère, si toutefois il te laisse le temps de parler.
Quoiqu'il en soit, je t'interdis formellement de fréquenter cette enfant, et de quitter l'enceinte du château la nuit.
- tu n'as rien à m'interdire, tu te rappelles ? Je suis majeur.
- Majeur ou pas, l'école a des règlements et désormais tu t'y plieras.
- Et comment comptes tu accomplir ce miracle ?
- Ne me force pas à prendre des mesures dont je n'ai pas envie. Il te reste deux ans, à tirer ici. Passe tes ASPIC et après tu feras ce que bon te semble.
- Tu comptes rester longtemps ici ?
- Je termine la semaine prochaine, et d'ici là, tiens toi à carreaux.
- Oui maman.
Elle sortit et Léo soupira.
- Et Bein, ça doit pas être facile tous les jours avec une mère comme elle, affirma Rowena.
Elle avait attendu le départ de Meredith, pour se faufiler jusqu'au lit de Léo.
- Et encore, répondit celui ci, la, elle était plutôt gentille.
- Bein j'aimerais pas la voir quand elle est méchante.
- Vaut mieux pas. Crois moi.
Un silence plein de non dit s'abattit.
- Tu vas le faire ? Finit elle par demander.
- Quoi ?
- Ce qu'elle t'a dit, te tenir à carreaux.
- Et puis quoi encore. Elle n'a pas d'ordre à me donner.
- Parce que tu es majeur ?
- Exactement.
- j'aimerais bien l'être moi aussi.
- Pourquoi ? Tes parents te gonflent toi aussi ?
- Bein...comme tout le monde, non ?
- Ouais plus ou moins.
- Et ta jambe ? Ça va mieux ?
- Ouais, nickel. Retourne dans ton lit, l'infirmière arrive.
Elle obéit et venait de se glisser sous les draps, lorsque miss Pomfresh entra.
Elle s'approcha du lit de Léo, et examina sa cheville.
- Bon, tout va bien, vous pouvez sortir et prendre votre petit déjeuner.
Vous aussi, miss Lestrange.
Léo sauta à bas de son lit, et s'habilla rapidement.
De son côté, Rowena en fit autant.
Ils quittèrent l'infirmerie ensemble, sans un mot.
Ils se séparèrent devant la grande salle.
Elle avait rejoint ses amis, et éludèrent leurs questions.
Elle surprit le regard de Léo, posé sur elle.
- Alors comme ça on ment à ses amis ? Demanda t'il par le biais de la connexion.
- Ils n'ont pas besoin de tout savoir. Répondit elle, de la même façon.
- Je croyais que tu disais tout à Rosier ?
- Tu dis tout a tes copains, toi ?
- Non, mais...on n'est moins lié que vous deux.
- Tu n'as pas de meilleur pote ?
- je n'ai besoin de personne.
- On a tous besoin d'un ami, un vrai.
- Pas moi. Je me suffis à moi même.
Elle pouffa, s'attira des regards surpris de ses amis, qu'elle ignora.
- Est ce que tu réalises à quel point cette remarque est arrogante ?
- Les amis finissent par te trahir, ou te décevoir. Moi je ne veux dépendre de personne.
- Bein, elle est pas cool ta vie.
- Question de point de vue.
Dans les jours qui suivirent, Rowena et Léo, poursuivirent leurs conversations au moyen de la connexion.
Il n'était pas rare qu'une remarque, ou une plaisanterie fortuite, fasse pouffer la jeune fille, alors qu'elle était en cours.
De même, Léo était parfois surprit lorsqu'elle lui parlait pendant les cours.
Ils retrouvèrent leur ancienne complicité, sans pourtant que quiconque ne puisse s'en douter. Car personne ne les voyait ensemble. Ils n'échangeaient ni un regard, ni un seul mot.
Rowena apprit ainsi à mieux le connaître.
Au delà de l'image du garçon trop gâté, et arrogant, elle découvrit un jeune homme brillant, doté d'un grand sens de l'humour, dont les remarques pertinentes, pouvaient s'avérer acides.
De son côté, Léo appréciait leurs discutions. La maturité et l'intelligence de Rowena, ne cessait de le surprendre.
Durant le temps qu'elle resta à Poudlard, Meredith s'employa à apprendre à ses élèves, l'Oclumencie. Elle tenait absolument à ce qu'ils sachent bloquer leurs esprits, afin de se protéger de toute intrusion.
Durant les retenues qu'elle avait infligé à Stephen, Liam et Rowena, elle insista tout particulièrement sur ce sujet.
Épuisée, un soir, Rowena s'en plaignit à Léo.
Ils étaient sur la terrasse de la tour d'astronomie.
Ils s'y retrouvaient souvent, pour pouvoir discuter de vive voix.
- Je ne sais pas pourquoi elle s'acharne comme ça contre moi. Gronda Rowena .
- Elle ne veut pas que l'on utilise la connexion.
- Pourquoi ? Qu'est ce que ça peut lui faire ? On ne fait rien de mal
- Je sais pas. Elle a peut être peur que je l'utilise pour t'influencer.
- M'influencer ? Tu pourrais ? Je veux dire, tu ne peux pas contrôler mon esprit, si ?
Il soupira.
- Je pourrais, si. Mais...je n'ai pas besoin de la connexion pour ça.
- Et...bloquer la connexion, tu pourrais ?
- Je suppose que oui. Même si je n'ai jamais essayé.
- Tu pratiques l'Oclumencie ?
- Non, je n'en ai pas besoin. Personne ne peut entrer dans l'esprit d'un legiligimens. Pas même un autre legilimens.
- Wouah, la chance. Qu'est ce que ça fait ...d'entendre les pensées des gens ?
Il se mordit la lèvre.
- Des fois, c'est amusant, ou...interressant, et des fois...je préférerais ne rien savoir.
- Tu peux les bloquer ?
- Oui, bien sûr. En fait, je peux faire taire toutes les autres pensées, pour n'en écouter qu'une seule, et..quand j'ai pas envie de les entendre, je les bloque.
- Ça doit être génial de pouvoir entendre ce que les gens pensent de toi.
- Non, ça ne l'est pas. Parfois c'est instructif, mais la plupart du temps, c'est...blessant, et vexant.
Elle ne répondit pas.
Jefferson Mcpherson était un sang mêlé de serpentard. Il avait treize ans, et en paraissait quinze. C'était un garçon discret, et peu sûr de lui. Il avait bien failli être réparti à Poufsouffle, mais le Choipeaux avait du trouver en lui, quelque chose de plus fourbe.
Depuis plus d'un an, ce garçon faisait son possible pour se faire remarquer par Rowena, mais jusque là, la jeune fille, bien que se montrant gentille, avec lui, ne lui avait pas réellement prêté attention.
Flynn Winston était poursuiveur dans l'équipe de Serpentard. Lors du précédent match contre les Serdaigle, il avait prit un cognard sur la tête. Il s'était laissé déconcentré par l'une des poursuiveuses de l'équipe adverse, Aria Black qui lui avait décoché une oeillade aguichante.
Le pauvre garçon avait bien failli en tomber de son balai, et n'avait pas vu venir le cognard.
Jefferson vit là une occasion de se faire remarquer.
Lors des sélections précédentes, il avait bien failli obtenir le poste de poursuiveur, mais Flynn s'était avéré plus rapide que lui.
A présent, il espérait que Antares Black, le capitaine de l'équipe, le choisirait pour le remplacer.
Ce fut le cas, et le jeune garçon ne pensa plus qu'au moment où il ferait ses preuves sur le terrain.
Jusque là, Rowena s'était peu interressée à Jefferson mais en le voyant évoluer avec grâce sur son balai, elle trouva qu'il était plutôt doué.
Très vite, ils sympathisèrent, et trouvèrent sur le terrain, une certaine complicité, qui les rapprochèrent.
Liam et Stephen n'eurent de cesse de le reprocher à Rowena.
- Mais qu'est ce que tu lui trouves à la fin ?
- Bein, il est drôle, intelligent et sympa.
Léo ne voyait pas non plus d'un bon oeil cette amitié naissante. Dans les pensées de Jefferson il lut qu'il voulait bien plus qu'être ami.
Il refusait de s'appesantir sur ce qu'il ressentait pour Rowena. Elle était trop jeune, pour souhaiter être d'avantage pour elle.
Pourtant, il supportait mal l'idée qu'elle puisse fréquenter un garçon.
Rowena venait d'avoir quatorze ans, Léo lui avait offert un cadeau discrètement. Une boule a neige, musicale, dans laquelle deux équipes de Quidditch disputaient un match.
L'adolescente paraissait avoir seize ans. Grande et mince, c'était une très jolie fille, qui attisait les convoitises.
Jusque là, elle les avait ignorées, mais Jefferson ne la laissait pas indifferente.
Elle refoulait impitoyablement les sentiments naissants qu'elle ressentait pour Léo.
Il ne l'aimait pas. Il la considérait comme une gosse, et même s'il aimait lui parler et passer du temps avec elle, ça n'allait pas plus loin.
Comme pour confirmer ses craintes, Léo s'afficha avec Ann Corman, une septième année de Poufsouffle.
Ann était une de ces jolies filles, aux formes généreuses, qui riait pour un rien, et se pendait au cou de Léo parce qu'il était populaire.
Léo ne s'interressait pas vraiment à elle. Mais il avait une réputation à tenir, et surtout, il tentait de sortir Rowena de ses pensées.
Cette tenta de se persuader que ça n'avait pas d'importance, mais chaque fois qu'elle les voyait ensemble, elle avait des envies de meurtre.
Aussi se laissa t'elle entraîner dans cette relation.
Jefferson était timide, et s'il n'avait eu le sentiment que Rowena partageait ses sentiments, il n'aurait jamais osé se lancer.
Ils étaient à Pré au lard, aux trois balais, et discutaient âprement du match devant une bièraubeurre.
Ils avaient gagné largement contre les Gryffondor.
Rowena avait réussi à déstabiliser Léo lors de ses tirs au but.
Chaque fois qu'il s'aprétaient à marquer, elle entrait dans sa tête, et lui parlait, immanquablement, il ratait son tir.
Antares avait mis fin à l'humiliation des lions, en s'emparant du vif d'or au nez et à la barbe de leur attrapeur.
Jefferson refaisait le match à grand renfort de geste, et finit par renverser son verre sur Rowena.
- Merde ! Pardon Rowie, je suis désolé.
Il se hâta d'essuyer les dégâts, se pencha en même temps qu'elle, et leur tête se heurtèrent.
- aïe ! S'exclama Rowena en se frottant le front.
Jefferson était rouge de confusion.
- je suis désolé, je suis vraiment maladroit. Je comprends pas ce qui m'arrive...
Elle sourit, se leva et l'embrassa.
C'était son premier baiser, timide et maladroit.
Elle ignorait ce qui l'avait poussé à l'embrasser, elle avait obéi à une pulsion subite, et elle ne le regrettait pas.
Elle s'écarta, anxieuse de la réaction de Jefferson.
Il semblait en état de choc.
Inquiète, Rowena grimaça.
- j'aurais pas du...
- Que...Quoi ? Mais...Non, si, enfin je veux dire...
Cette fois c'est lui qui prit les devants.
Il l'embrassa à son tour.
Dans la tête de Rowena, la voix de Léo raisonna.
- Tu joues à quoi là ?
Pour toute réponse, Rowena se concentra, et coupa la connexion.
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