8


.chapitre huit.
.play date.

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Sur le chemin du retour, personne ne parla. Belial était toujours terriblement vexé et pour bien le montrer, il avait enfoncé ses écouteurs dans ses oreilles, signifiant bien à Bucky qu'il ne l'écouterai pas.
L'après-midi était déjà bien entamée quand ils arrivèrent dans l'appartement, Belial ouvrit la porte, ils rentrèrent et l'étudiant ressorti aussitôt sans un mot, laissant les clefs sur la porte.

Bucky ne compris pas exactement ce qu'il faisait mais voyant qu'il lui avait laissé les clefs il ne s'inquiéta pas, il avait dû aller faire un tour pour se calmer.

Le soldat avait remarqué que Belial aussi avait des pics de colère qu'il ne contrôlait visiblement pas, il suffisait qu'on dise ou qu'on fasse quelque chose qui lui déplaisait pour qu'il dégoupille. Heureusement, contrairement à lui, Belial ne devenait pas un danger pour son entourage, ses mots ne dépassait pas ses pensées et même s'il arrivait qu'il en vienne aux mains, il n'avait pas assez de force pour blesser qui que ce soit.

Bucky s'assît au bar, un verre d'eau devant lui, à présent songeur. Était-ce vraiment une bonne idée que Belial vienne avec lui ? N'allait-il pas le ralentir, ou pire, se mettre en danger ?

Il resta perdu dans ses pensées jusqu'à que la porte d'entrée ne s'ouvre sur un Belial, les bras chargés de sac. Dès qu'il eut fermé la porte, il laissa tout tomber par terre et s'affala sur le matelas, hors d'haleine.

Bucky se leva, curieux et lui apporta un verre d'eau.

- Ça va ?

Belial avait les yeux fermés, il reprenait difficilement sa respiration.

- Ouais mais j'te fais encore la gueule. Donne moi du coca, j'veux pas d'eau.

- Le coca ne va pas te désaltérer.

- J'm'en tape Buck, t'es pas mon père, donne moi du coca et c'est tout.

Bucky soupira et alla lui chercher la bouteille.

- Merci, lança Belial en s'asseyant contre le mur pour boire.

- C'est quoi tout ça ?

- T'as qu'à regarder.

L'étudiant sorti son portable et se mit à jouer dessus sans un mot de plus alors Bucky s'accroupît pour voir par lui-même. Il ouvrit les trois poches en papier et constata avec étonnement qu'elles étaient pleines de vêtements et d'objets divers, il y avait même un portable.

Il leva des yeux étonné vers Belial qui continuait à fixer son écran, mais ses joues avaient prises une teinte rosée que Bucky ne pouvait ignorer.

- J'ai pris plusieurs genre de vêtements, précisa l'étudiant, choisi ceux qui te plaisent. À défaut d'être résistant, ils sont tous pratiques et confortables si jamais tu dois te battre. T'auras qu'à aller les essayer dans la salle de bain, et pas la peine de venir me montrer, j'm'en tape.

Mais Bucky avait très bien compris que Belial mourait d'envie de le voir dans ses nouveaux vêtements, sinon, il ne se serait pas donné la peine de préciser le contraire étant donné que même Bucky n'avait pas pensé à le faire.

- Pourquoi t'as fais ça ? demanda le soldat, visiblement très surpris.

Belial poussa un soupire exaspéré.

- Oh mais parce que t'aimais pas les autres, c'est bon on va pas y passer la journée sérieux, prends ceux que t'aimes et me casse pas la tête.

- D'accord très bien, et ça c'est quoi ?

Il désigna une poche remplie d'objets.

- Des trucs qui pourraient être utile.

- Comme quoi ?

- Y'a un portable avec une puce prépayée, pas le temps de te faire un abonnement. Des stylos, une montre, des clopes, des affaires de toilettes, un MP3 avec des écouteurs et des médicaments.

Bucky écarquilla les yeux, Belial semblait avoir pensé à tout, même aux trucs qu'il ne connaissait pas. Il se reteint de demander à quoi ça servait, sachant pertinemment que vu l'état actuel de l'étudiant, il n'obtiendrait rien à par des insultes. Bucky décida d'attendre que Belial lui explique de lui même ou s'en serve devant lui pour comprendre.

- Merci Bel, souffla-t-il avec un sourire difficile.

Belial haussa les sourcils, les joues un peu plus rouges.

- Pas d'quoi..., marmonna-t-il en se reconcentrant sur son écran comme s'il n'avait pas été touché.

Quelques secondes passèrent avant que Bucky ne se décide à se lever, les vêtements dans les bras et à se diriger vers la salle de bain pour les essayer. Belial leva furtivement les yeux de son écran, juste à temps pour voir le soldat de dos, ses vêtements faisant ressortir toutes les lignes de son corps, il se mordit la lèvre et replongea faussement dans son jeu. Il ne voulait certainement pas que Bucky le surprenne en train de lui reluquer les fesses, et encore moins alors qu'il était en train de lui faire la gueule. Mais Belial restait distrait et il n'arrivait plus à se concentrer sur sa partie, la seule chose qui accaparait ses esprits était le frottement des tissus provenant de la salle de bain.

Lorsque Bucky sortit de la petite pièce, il portait la première tenue que Belial avait trouvé. Il portait une paire de baskets blanches et bleues avec un pantalon cargo beige et un sweat-shirt noir, une casquette bleue accompagnait le tout.

Il avança de quelques pas et se planta devant Belial qui l'observait, essayant en vain de masquer son admiration.

- T'aime bien ? demanda-t-il en passant une main dans ses cheveux roses.

Bucky haussa les épaules.

- Je sais pas, c'est confortable en tout cas. Mais on dirait tes vêtements.

- Je mets plus de couleurs moi.

- Oui c'est vrai. Je vais essayer les autres alors.

L'ancien soldat fit demi-tour et s'enferma dans la salle de bain. Belial n'avait pas bougé, son énervement semblait s'être totalement évaporé et il n'avait plus du tout envie de faire la gueule. 

Quelques minutes plus tard, Buck sortit à nouveau et cette fois, Belial laissa échapper un sifflement admiratif.

Bucky portait un col roulé noir et moulant parfaitement ses muscles, une légère veste toute aussi noir le surmontait. Pour le bas, il avait un pantalon noir taillé dans un style militaire dont des sangles pendaient et des grosses chaussures en cuir noir.

- Ça te va super bien ! s'écria l'étudiant en se levant.

- Tu trouves ?

- Oui ! Tu aimes ?

- C'est confortable et discret, oui ça me plaît bien.

Un grand sourire étira les lèvres de Belial.

- Oh super ! Tu vas essayer les autres ?

Bucky lui adressa un petit sourire contrit.

- Non, je n'ai pas très envie, je vais juste faire un tri. Tu veux m'aider ?

Belial hocha la tête et l'ancien soldat alla chercher les sacs dans la salle de bain.
Il les posa au milieu de la pièce et tous deux s'assirent face à face, le tas de linge entre eux.

C'est Belial qui en tira le premier vêtement, un t-shirt à manche longue gris.

- Celui-là ? demanda-t-il en le tendant devant lui.

- Je le garde.

- D'accord, alors on mettra les vêtements que tu gardes ici, il le posa à sa gauche puis du menton désigna sa droite, et ceux que tu ne veux pas, je les mettrais là.

Bucky acquiesça et ils se mirent au travail en silence.

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Ils y étaient depuis une quinzaine de minutes quand Belial se laissa tomber sur le dos en soufflant.

- J'en ai marre, râla-t-il en fermant les yeux.

- Enfin, on vient de commencer Bel.

- Rho mais c'est chiant de faire ça, j'm'ennuie.

Bucky le regarda avec un air assez étonné et devant son silence flagrant, Belial se redressa.

- Quoi ? lança l'étudiant devant l'air perdu de son ami.

- Ça veut dire quoi "ennuie" ?

Belial haussa les épaules avec un sourire. Décidément, il était toujours autant impressionné par les connaissances inexistantes de Bucky vis-à-vis de la vie.

- C'est quand on ne sait pas quoi faire.

Bucky fronça les sourcils et se pinça les lèvres, il voulait dire quelque chose mais il se doutais que Belial le prendrais mal. Le jeune homme dû s'en rendre compte puisqu'il se mit à quatre pattes pour venir s'asseoir à côté du l'ancien tueur à gage.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Bucky lança un coup d'œil au tas de vêtements, hésitant. Il n'avait aucune envie que son ami ne s'énerve à nouveau.

- Buck, commença Belial comme s'il lisait dans ses pensées, je ne vais pas m'énerver si tu me pose une question, je ne suis pas impulsif à ce point enfin.

- Bon d'accord, fit le brun, un peu hésitant, pourquoi tu t'ennuies alors que tu as quelque chose à faire alors ?

Belial eut un sourire amusé.

- J'ai pas envie de faire ça, donc forcément ça ne m'occupe pas vraiment et du coup j'me fais chier.

- Je vois, eh bien arrête de m'aider si ça t'ennuie.

- Sinon je peux aussi mettre de la musique, comme ça on s'amuse pendant qu'on travaille.

Bucky fronça les sourcils.

- Oh non, tes bruits me font mal à la tête.

Belial fit la moue.

- Rho, tu m'emmerdes Buck ! J'écoute autre chose que de la techno !

- Y'a autre chose qui existe ?

- Évidemment ! Regarde, Belial attrapa son portable et lança spotify, je vais mettre une playlist de chansons que tout le monde connaît, celles des années 80 sont mes préférés !

Bucky hocha la tête, sceptique.

- Bon si t'insiste.

- Et si t'aime pas, tu me le dis et on change si tu veux.

- D'accord. Est-ce que tu peux juste éviter les bruits trop violents s'il-te-plaît ? Ça me donne mal à la tête et je risque de perdre le contrôle à nouveau.

Belial se leva et alla poser son téléphone sur le bar en souriant.

- Pas de soucis, ricana-t-il, j'ai aucune envie de me faire égorgé parce que t'aime pas Queen. Et arrête d'appeler ça "des bruits", c'est de la musique Buck.

- Ouais.

-

Finalement le reste du rangement se passa sans problème, Bucky semblait tolérer la musique de Belial et ce-dernier ne s'en plaignait pas, au moins il le la détestait pas.

Quand le dernier linge fut plié et rangé, l'étudiant se jeta sur son lit en soupirant bruyamment.

- Ahh, c'était affreux !

Bucky se releva et alla se chercher un verre d'eau dans la cuisine, il sortit une canette de coca pour son ami.

- Tu trouves ?

- Ouais, j'ai détesté.

- Je m'en occuperai la prochaine fois alors.

- Il n'y aura pas de prochaine fois, souffla le jeune homme sans bouger d'un iota.

Bucky fronça les sourcils.

- Comment ça ?

- Je ne risque plus de t'acheter des vêtements ! J'ai presque plus de thune !

- C'est quoi ça, la "thune" ?

- C'est l'argent, ce qu'il faut donner aux gens pour avoir des choses.

- C'est important ?

- Ouais, sans ça tu ne peux pas vivre ! C'est ça qui dirige le monde, l'argent et rien d'autre.

- C'est bizarre.

Belial pouffa.

- Comme tu dis, ces raclures de riches se pètent le portefeuille pendant que nous on crève la dalle.

L'ancien soldat n'avait pas compris un traître mot de ce que Belial venait de lui dire, mais il ne fit pas de remarque. Au lieu de ça, il hocha pensivement la tête et s'installa au bar.

Belial attrapa son portable et jeta un coup d'œil à l'écran, puis il se leva en soupirant.

- C'est l'heure du goûter, fit-t-il en s'asseyant en face de Bucky, tu me passes les gâteaux ?

Le brun s'exécuta et Belial ouvrit sa canette en grignotant un biscuit.

- Donna arrive dans une heure, tu veux faire quelque chose en attendant ?

- Peut-être qu'on peut organiser notre voyage ?

- Encore ? soupira celui aux cheveux roses, mais on a déjà tout planifié. T'angoisse ou quoi ?

- Je ne sais pas ce que ça veut dire, Belial.

L'étudiant fit une moue ennuyée.

- Euh, je ne suis pas souvent angoissé donc j'pourrais pas te répondre avec précision mais de ce que je sais et de ce que je vois, c'est quand ta peur que quelque chose se passe mal, j'crois que c'est ça.

Buck hocha la tête.

- Oui c'est ça alors, j'ai peur que ça se passe mal.

- Tu m'en diras tant, ricana l'étudiant.

Même si ça ne faisait pas longtemps qu'ils se connaissaient et qu'il savait que Bucky était amnésique, Belial était toujours amusé de voir qu'il s'ouvrait aussi facilement et ne cachait à aucun moment ce qu'il ressentait. Habituellement, les hommes -cisgenres principalement- de cette société étaient conditionnés à masquer le moindre signe qui été perçu comme de la faiblesse, allant de l'amour à la peine, seules la colère et la haine en réchappaient.

Mais évidemment, Bucky n'était pas affecté par cette ce concept misogyne qui trouvait que les sentiments étaient une faiblesse et étaient donc réservés aux femmes. Il n'avait plus aucun souvenir de son éducation et les seules choses qui restaient naturelles chez lui semblaient être marcher, parler et tuer.

Alors Belial était plutôt content, au moins il ne cohabitait pas avec un immense fuckboy qui aurait vite fait de le faire vriller.

- Arrêter de me fixer, grogna alors Bucky, tirant Belial de ses pensées.

L'étudiant cligna des yeux et son sourire mièvre s'étira en un rictus joueur.

- Désolé Buck, répliqua-t-il d'une voix charmeuse, t'es tellement attirant que tu me laisse sans voix.

Les joues de Bucky se mirent à rosirent sous plaisir de se faire complimenter et il marmonna un vague merci avant de plonger dans son verre d'eau.

Visiblement il était embarrassé que Belial lui fasse de tels compliments, et ça l'étudiant s'en était rapidement rendu compte. Il est vrai qu'il trouvait Bucky très attirant physiquement, tout à fait le style d'homme qu'il aimait fréquenter.

Mais il ne pouvait pas commencer à lui tourner autour, d'accord Belial était de nature égoïste et égocentrique mais pas à ce point là. Il savait très bien que Bucky n'avait vraiment pas besoin de ça pour l'instant, alors son attirance allait attendre un peu.

- Bon ! reprît Belial en se balançant sur sa chaise. On va voir un peu tout ce que j'ai apporté, t'en dis quoi ?

- Oui, d'accord.

- Super !

Il attrapa le sac en carton et le balança presque sur le bar.

- Alors, fit l'étudiant d'une voix guillerette, commençons par ça.

Il attrapa un téléphone prépayé et le tendit à Bucky qui le prit avec intérêt.

- C'est un téléphone, c'est ça ? demanda l'ancien super soldat.

- Oui exactement, sauf que c'est un vieux, pas comme le miens. Il y a une puce prépayée dedans donc tu peux appeler et envoyer des messages. J'ai déjà enregistré mon numéro, il se pencha en avant et indiqua le petit écran à Bucky, tiens, regarde, tu vois ça c'est moi : Belial est swag.

Le brun fronça les sourcils.

- C'est quoi "swag".

- Ça veut dire que j'ai trop la classe, que j'suis super cool et génial, quoi !

- Ah d'accord. Tu veux que je t'appelle comme ça maintenant ?

Belial rougît furieusement.

- Non non ! C'est juste une blague ! Juste pour le portable tu vois, m'appelle pas comme ça en vrai, bon sang !

- Bon, d'accord comme tu veux Bel.

- Super, on continue alors.

Belial lui expliqua alors les divers objets multimédias qu'il avait acheté et toutes ses autres emplettes également. Bucky écoutait attentivement, le coupant de temps en temps pour poser une question et prenant des notes sur les choses importantes qu'il avait peur d'oublier.

Les colocataires de fortune ne virent pas le temps passer puisque que c'est un appel de Donna qui les coupa dans leur discussion.

- Allô ? fit Belial en décrochant.

- Belial ! s'écria Donna au bout de la ligne. Tu te fiches de moi ou quoi ?! T'as vu l'heure ?! Ça fait 10 minutes que j'attends en bas de chez toi ! Non mais tu ne regardes jamais tes messages ou quoi ? Viens tout de suite m'ouvrir !!

Les traits de l'étudiant se changèrent en une moue effarée et effrayée. Donna semblait vraiment agacée et ça n'était jamais bon signe.

Il attrapa ses clefs et se précipita dans la résidence, n'accordant pas un regard à Bucky.

Il dévala les escaliers et ouvrit précipitamment la porte sur une Donna furibonde.

- Tu m'casses les couilles Belial ! s'écria-t-elle en le dépassant, essaye d'être à l'heure au moins une fois dans ta vie.

- Désolé Donna, j'expliquais un truc à Buck, j'ai pas vu l'heure.

Elle ouvrit la porte de l'appartement et rentra comme si c'était chez elle, Belial la succédant en se pinçant les lèvres.

- Re-bonjour Bucky, salua-t-elle en posant son sac sur le bar.

L'ancien super soldat la regarda, puis regarda son sac.

- Bonsoir. Merci pour les papiers.

- T'inquiète, ça m'fait plaisir de rendre service à quelqu'un de cool.

Le visage de Belial s'illumina.

- Tu m'trouvres cool ?

- Pas toi, face de barbapapa, j'parle de ton pote.

- Super, merci Donna, super sympa, vraiment.

- C'est ça, tu chouineras plus tard, j'dois y aller moi, à cause de tes conneries je suis en retard. Bonne soirée Bucky, à la prochaine !

Elle salua Buck d'un geste de la main et quitta l'appartement en claquant la porte. Belial grognait contre elle alors qu'il se décapsulait une canette de coca.

- Elle est vraiment trop chiante.

Bucky haussa les épaules et attrapa ses nouveaux papiers.

- Je la trouve sympa, moi.

- Évidemment, tu l'as pas fais attendre, toi.

- C'est sûr.

Belial soupira.

- Bon, voyons voir tes papiers, qu'on organise ça.

Il se pencha à côté de Bucky pour regarder avec lui.

- « Lance Tucker », lu-t-il à voix haute, c'est quoi ce blaze de merde ?

- J'sais pas, c'est pas bien ?

- Il est à chier Buck, elle t'as vraiment pas loupé là.

- Ouais, c'est pas important.

- Non en effet, Lance, c'est pas important.

Bucky grimaça.

- C'est vrai que ce n'est pas très beau.

Belial éclata de rire et prit le papier des mains de Lance Tucker.

- Voyons voir, alors maintenant tu as 28 ans, tu es né le 4 janvier 1986 et t'es né à Philadelphia.

- C'est quoi ?

- Une ville au sud ouest de New-York. Avant Washington, on a une escale là-bas demain.

- D'accord, ils ont l'air vrais ?

- Ouais, ils sont parfaits ! On est prêt à partir.

Bucky hocha la tête, ne sachant pas vraiment quoi répondre. En fait, il ne savait pas non plus ce qu'il ressentait, c'était une sensation étrange. Il avait hâte d'y être, de se souvenir, mais il était terrifié. L'inconnu faisait peur, c'était indéniable, et James Buchanan Barnes avait plus peur que jamais.

Il s'était perdu dans ses pensées quand Belial l'en tira en donnant un coup de poing sur le bar.

- Eh ! Tu m'écoutes quand j'te parles ? râla-t-il alors que Bucky se concentrer enfin sur lui.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'étais en trais de t'causer.

- Ah, désolé je n'ai pas entendu.

- Sans déconner.

- Tu disais quoi ?

- Je disais qu'il faut qu'on trouve un endroit où dormir à Washington, j'ai plus assez d'argent donc ça risque d'être compliqué pour l'hôtel. T'as une idée ?

- Non pas vraiment.

- Pourtant t'as bien réussi à trouver un endroit où dormir, toi ? répliqua Belial en désignant son appartement.

- On aura qu'à trouver un endroit comme celui-là.

- Très intelligent Bucky, je n'y avais vraiment pas pensé.

La voix de Belial était teintée d'agacement.

- T'es en colère ? demanda Bucky en fronçant les sourcils.

- Non !

- Si tu l'es.

- Oh mais tu m'gonfles ! Oui j'suis en pétard ! Mais j'ai le droit, on va dormir dehors purée, j'ai pas envie !

- On ne fait pas tout ce qu'on veut dans la vie.

Belial écarquilla les yeux de colère et son visage vira au rouge.

- Va t'faire foutre gros con ! Moi j'suis pas comme toi, j'peux pas dormir dans la rue j'te signale alors arrête de m'casser les couilles ou t'y vas tout seul à ton foutu road trip !

- Si tu ne veux pas venir je ne te force pas.

- Ah mais arrête de jamais m'contredire ! s'écria Belial qui déraillait totalement. Tu m'fous encore plus le démon !

Bucky se leva et s'approcha de l'étudiant.

- Calme toi Belial.

- Me parle pas comme ça ! J'suis pas un gamin !

Il lui attrapa le poignet et tendit sa main métallique vers lui. Bucky n'avait pas réfléchi, c'était venu comme ça, naturellement. Comme si sa main bionique était organique. Comme si elle avait toujours fait partie de lui et qu'elle n'était pas une arme à tuer.

- Je sais, prends ma main.

Belial fronça les sourcils, sa colère toujours bien présente mais n'obstruant plus ses pensées.

- Qu'est-ce que tu fous ?

- Je ne sais pas, je me souviens vaguement que quand je faisais ça avec quelqu'un, je me sentais plus calme.

- De quoi tu parles, bon sang ?

- Prends ma main.

À contrecœur et après l'avoir défié du regard quelques secondes, Belial finit par s'exécuter. Il glissa sa main dans la métallique de Bucky et se laissa faire, essayant d'enfouir sa rage au plus profond de lui-même.

Bucky l'attira contre lui d'un geste contrôlé, il prit la main libre de Belial pour la poser sur son épaule et posa sa main humaine sur la taille de l'étudiant.

- Tu veux danser ?! s'écria Belial, stupéfait.

- Ah c'est comme ça que ça s'appelle ? J'avais oublié.

La colère impulsive de Belial avait rapidement été remplacé par la surprise puis maintenant, l'embarras se frayait sa place. Il n'avait aucune notion de danse de ce genre et la proximité soudaine avec son ami ne le laissait pas indifférent.

- J-j'sais pas danser Buck !

- Je vais t'apprendre.

- Mais et la musique ?

- Pas besoin. On peut faire sans. Tu es prêt ?

- Hein ?!

Et avant qu'il n'ait pu ajouter quoi que ce soit, l'ancien tueur à gage fit le premier pas. Il valsait avec une maitrise exceptionnelle de ses mouvements, entraînant gracieusement Belial avec lui.

Belial mit quelques moments à s'habituer au rythme de Bucky. Au début, il lui marchait sur les pieds ou trébuchait, mais après quelques minutes, il avait finit par comprendre et avait suivi le mouvement sans trop de difficulté.

Après de longues minutes, Bucky remarqua que Belial avait de plus en plus de mal à continuer, il haletait presque et ses jambes tremblaient. Le brun s'arrêta alors, mais garda ses mains là où elles étaient.

- Bel, souffla-t-il, est-ce que ça va ?

Belial se mordit la lèvre et hocha la tête. Sa tête était baissée et avec ses joues rougies par l'effort et la gêne, il n'osait pas croiser le regard perçant de son ami.

- Vas t'asseoir, je t'apporte à boire.

L'étudiant acquiesça encore une fois et Bucky le lâcha pour qu'il puisse aller s'installer. Il lui servit un coca bien frais et s'asseya face à lui, un léger sourire au lèvres. Un sourire qui semblait apaisé, voire heureux.

- Pourquoi tu souris comme ça, souffla Belial après avoir avalé la moitié de son verre.

- Comment ?

- Comme un bienheureux.

- Oh, je ne sais pas trop, c'était bien, non ? Moi j'ai beaucoup aimé.

Belial sentit ses joues chauffer un peu plus et il espérait que Bucky mette ça sur le compte de l'effort physique.

- Ouais, grogna l'étudiant, c'était sympa.

- Tu n'étais pas si mauvais.

- Tu parles, j'ai fais que te marcher dessus.

- Pour une première fois, c'était vraiment pas mal, Bel.

Belial hocha la tête et ne voulant plus poursuivre cette conversation, il décida de l'orienter vers un sujet un peu plus important.

- Bucky, tu te souviens de comment on danse, comment ça se fait ? C'est revenu comme ça ? T'as d'autres souvenirs ?

Bucky haussa les épaules.

- J'sais pas, c'était naturel.

- Hein ?

- Comme marcher, parler ou me battre, c'est resté dans mes réflexes, je crois.

Belial attrapa le carnet qui attendait sur la table et nota tout ce que Bucky venait de lui dire.

- Y'a d'autres trucs comme ça ?

- Aucune idée.

- Comment ça « aucune idée », tu ne sais pas ça ?

- Non, je n'y ai pas réfléchi.

- On va aller loin, bon pas grave, on verra ça au fur et à mesure.

- Oui, bonne idée.

Belial hocha la tête, termina son verre et se leva.

- J'vais lire un peu avant qu'on mange, t'as faim ?

- Pas trop pour l'instant.

- D'ac, tu me dis quand tu veux manger, je ferais des pâtes.

- Des pâtes ?

- Ouais c'est des nouilles mais moins bonnes.

Bucky acquiesça et se leva.

- Je vais faire un tour alors en attendant.

- Prends ton nouveau portable, tu m'appelles si t'as un problème et j'arrive.

- Je ne suis pas sûr de bien savoir te donner l'adresse.

- J'ai installé un contrôle GPS dedans, t'inquiète pas.

Il hocha la tête et après avoir enfilé sa tenue de combat lavée et rangé le téléphone dans une de ses poches intérieures, il quitta l'appartement.

Belial alluma immédiatement sa musique et se plongea dans le thriller qu'il avait abandonné un mois auparavant.

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