18



.chapitre dix-huit.
.mary on a cross.

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- Je ne te crois pas.

Belial tourna la tête vers son ami avec un air surprit.

- Hein ?

- La façon dont t'as trouvé de l'argent, expliqua Bucky. Je suis certain que tu n'as pas fais la manche.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? répliqua l'étudiant en tirant sur sa cigarette. Le principal c'est qu'on en ait.

- Pourquoi tu ne veux juste pas me dire la vérité ?

- Parce que.

- Ce n'est pas une réponse.

- C'est bon, lâche-moi Buck, râla-t-il. Le guide arrive, en plus.

Belial se releva et balança son mégot dans une poubelle en voyant leur guide approcher. L'après-midi était à peine entamée et leur visite débutait maintenant.

- Bonjour ! salua gaiment le guide avec un fort accent français. Je m'appelle Antoine et je serais votre guide cet après-midi !

Belial et Bucky se présentèrent rapidement et tous trois prirent place dans le 4x4 du guide.
Le voyage se passa dans la bonne humeur, Belial et Antoine semblaient avoir les mêmes goûts musicaux, au plus grand malheur de Bucky qui entendait ses tympans siffler.

- Dites Antoine, commença Belial, ça fait longtemps que vous faites ce métier ?

- Ouais, ça fait pas mal de temps, cette année ça fera cinq ans. Et vous, vous bossez dans quoi ?

- Moi, j'suis en master de philosophie. Et Lance est coach sportif.

Le dit coach sportif fronça les sourcils mais n'intervînt pas, cependant il se promit dans toucher un mot à Belial quand ils se retrouveront seuls. Ça n'était pas réellement important mais il ne savait pas vraiment en quoi consistait son métier de substitution, alors tant qu'à s'inventer une vie, autant en connaître tous les détails.

- Oh c'est cool ça ! C'est bien la philo ? Si j'étais allé à la fac, j'aurais fais ça, je pense.

Belial grimaça.

- Beurk, non c'est vraiment à chier. Je songe sérieusement à me réorienter.

- Ah oui ?

- Ouais, j'ai raté mon année de toute façon et je n'ai aucune envie d'en refaire une.

- Et tu sais ce que tu veux faire alors ?

- J'pense devenir tatoueur. J'suis plutôt bon en dessin et c'est un milieu qui m'attire depuis pas mal de temps.

Un grand sourire illumina le visage d'Antoine.

- C'est vraiment top ! J'espère que tu vas y arriver.

- Ouais, si je rentre chez moi un jour, j'pense pas que ça posera trop de problème.

Antoine fronça les sourcils sans quitter la route des yeux.

- Parce qu'il est possible que tu ne rentres plus chez toi ?

Belial se frotta les mains avec un sourire énigmatique.

- Ouais, en fait on est en mission secrète pour Iron Man, mais c'est secret défense, tu dis rien.

Antoine éclata de rire tandis que Bucky fit les gros yeux à son ami dans le rétroviseur, Belial haussa les épaules sans que son sourire ne quitte son visage.

- Rigole pas mec, insista-t-il, c'est très sérieux comme histoire. On doit faire le tour des anciennes bases d'Hydra de la seconde guerre mondiale et lui faire un rapport à chaque fois.

- Ah non non, mais j'te crois, j'te crois ! assura Antoine sans réussir à s'arrêter de ricaner. C'est assez impressionnant de bosser pour la première fortune mondiale.

Belial écarquilla les yeux.

- C'est lui la première fortune mondiale !?

- Tu ne le savais pas alors que tu bosses pour lui ? se moqua le français.

- Je ne peux pas tout savoir. J'ai tellement un cerveau énorme et plein que les choses futiles m'échappe, répliqua Belial d'un air suffisant.

Les deux repartirent dans un nouveau rire tandis que Bucky levait les yeux aux ciel. Son ami était irrécupérable et s'il continuait à raconter des bobards à moitié vrais à tout le monde, ils finiraient par s'attirer encore plus de problèmes. Comme s'ils n'en avaient pas déjà assez avec Hydra à leurs trousses.

Antoine finit par garer son 4x4 à l'entrée du site touristique. L'après-midi était calme, le ciel bleu parsemé de nuages et l'air frais de la fin de l'automne.

L'ancienne base d'Hydra restait bien conservée malgré le temps passé. Belial avait sorti son carnet et son stylo, il restait attentif aux potentiels réactions de son ami. Tous deux savaient qu'il fallait rester discret, personne ne devait être au courant que Bucky avait perdu la mémoire. Ils ne savaient ce qu'il pourrait se passer si quelqu'un découvrait qu'il était un évadé d'Hydra et pire encore si on apprenait qu'il était le Soldat de l'Hiver, un des assassins de l'ombre les plus craints de ce siècle.

Le complexe s'étendait sur un peu moins de cinq kilomètres, la visite commença par les anciens terrains d'entraînement partiellement détruits. Antoine expliqua que les Commandos Hurlants étaient à l'origine de l'état du site, il n'avait pas été rénové depuis mais d'après lui, des experts venaient plusieurs fois par ans pour tenter de le conserver en l'état.
Il expliqua pendant de longues minutes l'histoire de ces lieux, ce qu'Hydra y faisait et comment il avait été mit hors d'état de nuire par Captain America et les Commandos Hurlants en 1943.

Ils rentrèrent dans le bâtiment principal et la visite continua. Belial notait tout ce qu'il trouvait intéressant de garder, veillant sur son ami du coin de l'œil.

- Antoine, tu sais si des expériences sur des humains étaient menées ici ? demanda Belial alors qu'ils marchaient dans l'un des couloirs.

- Il me semble que non, parmis toutes les bases d'Hydra situées en Europe, celle-ci fais partie des moins importantes. Elle était principalement utilisée pour les affaires mineures et le stockage des armes et véhicules.

Belial le remercia et nota ce qu'il venait de lui dire, puis la visite se poursuivit.

-

La nuit venait de tomber quand Antoine les déposa gentiment devant le sois-disant hôtel où ils passaient la nuit. Une fois que sa voiture fut hors de vue, Belial se retourna vers Bucky, l'air lessivé.

- Bon, on dort où ce soir ? T'as une idée ?

- Au jet, pourquoi ?

- Non, hors de question, rétorqua-t-il. C'est beaucoup trop loin, je suis crevé moi.

Bucky croisa les bras sur son torse et haussa un sourcil dubitatif.

- T'as une meilleure idée ?

- ... Non, marmonna Belial en fourrant ses mains dans les poches de sa veste.

- Bon, et bien en route.

- Mais c'est super loin !

- Si on se met en route maintenant, on y sera plus vite, alors dépêche toi et arrête de te plaindre.

Bucky entendit un soupir tout droit sorti des enfers résonner derrière lui et un petit sourire ourla ses lèvres. Belial semblait suffisamment en forme pour râler et insulter dans sa barbe chaque passant qui avait le malheur de les fixer avec un peu trop d'insistance.

Il marchèrent ainsi pendant une bonne demi-heure, quittant la ville en direction de la forêt. Belial avait finit par se taire, ou du moins, par espacer ses plaintes et Bucky remerciait le Ciel d'avoir enfin un semblant de silence.

- Bucky, appela finalement Belial, brisant la quiétude de la nuit.

Bucky se retourna et regarda son ami qui traînait la patte quelques mètres derrière.

- Oui ?

- Tu veux pas me porter ? Ça fait une heure qu'on marche, j'ai l'impression que mes jambes ont fondues.

- Tu te moques de moi ? soupira-t-il sans pouvoir s'empêcher de sourire.

- J'ai l'air de rigoler, imbécile ? s'agaça Belial.

Malgré sa mauvaise humeur flagrante, Bucky décela tout de même une très légère teinte d'amusement dans sa voix et décida de ne pas relever l'insulte.
Finalement, il posa un genoux à terre et lança un sourire moqueur à Belial.

- Allez, dépêches-toi de monter, monsieur le Prince.

- Super, merci mon incroyable serviteur ! répondit-il en riant.

Bucky leva les yeux au ciel et Belial s'installa confortablement sur son dos.

- Ça va, je suis pas trop lourd ?

- Tu ne pèses pas plus qu'un moineaux, je pense.

- Arrête un peu de te la péter, je parie que quand on arrivera, t'auras le dos en compote.

- Prie pour que ça n'arrive pas, parce que sinon je te repose.

- Heureusement que j'ai quasiment rien mangé, ces derniers jours alors !

Ils continuèrent à discuter ainsi pendant quelques dizaines de minutes avant que Belial n'arrête de lui répondre. Bucky comprit à sa respiration tranquille, qu'il s'était endormi.

-

C'est une secousse brutale qui réveilla Belial.
Les sens en alerte, il se redressa, la panique soufflant vicieusement dans son crâne. Le jet ne volait plus tranquillement, il tremblait anormalement.

- Bucky ! s'écria-t-il en débarquant dans le cockpit. Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Bucky ne lui lança même pas une œillade, ses yeux était rivé sur le ciel.

- Hydra. Ils nous ont retrouvé.

- Je fais quoi ?

- Rien, ce jet est sans armes, on doit se poser et fuir.

Bucky braqua une nouvelle fois et Belial fut projeté au sol alors qu'une rafale de tires les frôlait. Une fois de nouveau sur l'acier du jet, il s'écria :

- Je ne vais pas rester sans rien faire ! Ils nous canardent !

- Tu ne peux rien faire Belial ! Laisse moi faire !

Les yeux écarquillés d'horreur, Belial resta au sol. Le sang pulsait dans ses tempes et son coeur semblait être un oiseau affolé essayant de s'échapper de sa cage. Il serra les poings à s'en faire blanchir les jointures et se releva.

Un bruit sourd le fit sursauter, il tourna la tête si vite que son cou craqua. Ils avaient été touchés.

- Merde, jura Bucky entre ses dents. Je vais être obligé de nous crasher.

- Tu rigoles ?!

- On n'a pas le choix !

Et avant que Belial n'ait pu répondre quoi que ce soit, Bucky plongeait. Les montagnes recouvertes de forêts se rapprochèrent bien trop rapidement.

- Prepare toi à l'impact ! cria Bucky, les mains si serrées qu'elles déformaient l'acier des commandes.

La suite, Belial n'arrivait pas à s'en souvenir clairement, tout était flou dans son esprit. Le bruit assourdissant, les secousses mortelles, la violence et le danger. L'adrénaline pulsait dans ses veines et quand l'engin s'arrêta enfin, apportant avec lui un silence bien pesant, Belial se releva d'un bond, comme s'il avait reçu un coup d'électricité dans le cerveau.

Il bondit hors des minces gravats dans lequels il était tombé avec une aisance qui aurait tout de suite mit une personne extérieure mal à l'aise. Il bougea habilement entre les décombres, ses mains en portevoix alors qu'il appelait son ami.
Quelques jurons et grognements se firent entendre à l'extérieur de la carcasse métallique. Belial se hâta de les retrouver et vit Bucky empêtré dans des débris, du sang tapissaient l'herbe sous leurs pieds. Il écarquilla les yeux et se précipita vers lui d'un air affolé.

- Buck !

- Tout va bien, t'inquiète, coupa Bucky en se redressant en grimaçant. Quelques bouts de fer ne vont pas me faire grand chose.

Belial fit les gros yeux, absolument pas apte à plaisanter.

- Tu t'fous d'ma gueule ? T'en a deux plantés dans les côtes, un dans l'épaule et ta cheville fait un angle pas très normal.

- Je suis un super soldat, je te rappelle.

Joignant les actes à la parole, Bucky retira sans mal le morceau de métal enfoncé dans son épaule. Un sifflement de douleur lui échappa et son visage trop expressif ne trompa pas Belial, mais il le retira simplement et banda sommairement son épaule avec un morceau de son tee-shirts. Belial resta silencieux tout le long, il ne parla pas non plus quand Bucky répéta l'opération avec ceux dans ses flancs, ni même lorsqu'il remit sa cheville luxée en place.

Belial fit bien attention à ne pas regarder son bras, il n'était pas particulièrement obsédé mais il était curieux de voir comment cela fonctionnait. Seulement, cela mettait Bucky mal à l'aise, alors le bras, ça n'était pas pour tout de suite, la musculature en béton était un très bon réconfort.

- Et toi, ça va ?

La voix de Bucky le tira un peu brusquement de sa contemplation inopinée et il releva -trop- rapidement les yeux vers lui.

- Euh, ouais. Ouais, j'crois que ça va, reprit-il comme si de rien n'était. J'ai mal nul part en tout cas.

Bucky fronça les sourcils et se rapprocha de lui, Belial eut presque un mouvement de recul. Il pencha sa tête au dessus de son torse visiblement à la recherche d'une quelconque blessure. Bucky s'apprêtait à examiner ses jambes quand Belial trouva que s'en était trop qu'il ne puisse supporter.

- Eh ! C'est bon ! s'écria-t-il alors qu'il reculait de deux pas. J'ai rien j'te dis, pas besoin de me faire une fouille approfondie.

- Ce n'était pas une fouille approfondie.

- À peine.

Bucky l'ignora, il attrapa un morceau de décombre sommaire mais cassé en une pointe acérée et en balança un autre à Belial.

- Garde ça, tu t'en servira comme d'une arme. On doit s'éloigner immédiatement, on a déjà trop traîné.

Belial hocha vigoureusement la tête.

- J'allais le proposer ! Cet endroit me colle des sueurs.

Ils se mirent alors en route dans l'épaisse forêt qu'ils étaient en train de survoler. Bucky les guida vers le sud, dans la continuité du chemin qu'ils faisaient avec le jet. Ils prenaient garde à rester à l'abris des arbres car au-dessus de leur tête, ils entendaient toujours les engins d'Hydra qui tournaient comme des vautours autour d'une charogne, ceux-ci semblaient se rapprocher et plus leur brouhaha devenait assourdissant, plus Bucky accélérait l'allure, intimant à son ami de se dépêcher plus encore.

Belial courrait depuis plusieurs minutes maintenant, sur un terrain obstrué d'obstacles et pourtant, il arrivait étrangement à tenir la cadence et n'était même pas essoufflé.
Ce changement détourna son attention de sa course, il se retrouva, malgré lui, perdu dans une réflexion sur sa composition physique. Même si ses yeux étaient rivés sur le sol tapissé de branchages et de feuillages, il n'en voyait pas la moitié et son corps sembla passer en pilotage automatique alors qu'il pensait activement sans se soucier de son environnement.

Bucky le remarqua rapidement, il voyait bien que quelque chose clochait avec Belial. Il y avait une différence qu'il ne parvenait pas à dater. Mais ce dernier ne se plaignait pas de la fatigue et parvenait à le suivre sans effort alors que Bucky avait accéléré encore sa course. Et maintenant voilà qu'il le voyait en train de rêver sans faire attention à ce qu'il faisait, sans aucun problème pour se déplacer, un à un les obstacles semblaient s'écarter, le sol irrégulier devenait plat pour lui laisser un chemin sans embûches.
Mais Bucky était tellement absorbé par ce fascinant manège surréaliste qu'il ne vit pas la grosse racine qui s'élevait au-dessus des autres et son pied buta brusquement contre.

Belial fut tiré de ses pensées par un cris à ses côtés, il tourna la tête vers son ami mais Bucky avait disparu. Le super soldat était étalé dans la mousse et les branches, la visage enfoncé au milieu des feuilles humides.
Un instant de silence paralysa Belial mais rapidement, un rire sonore retentit dans la forêt et des oiseaux s'envolèrent d'un arbre.

Le jeune homme n'arrivait pas à s'arrêter de rire alors que Bucky le foudroyait du regard en se relevant. À la vue de son visage plein de terre, le rire de Belial redoubla d'intensité mais une main ferme vint se coller vivement contre sa bouche, étouffant ses ricanements bruyants.

- Arrête de rire aussi fort, tu vas nous faire repérer. Hydra ne doit pas être loin.

Mais Bucky croisa les yeux de son ami et il comprit, vu l'éclat de ceux-ci, qu'il avait bien du mal à se calmer.
Finalement Belial retira la main qui l'étouffait et murmura, le sourire aux lèvres.

- T'as d'la boue plein la gueule. Comment t'as fais pour te ramasser comme ça, sérieux ? J'croyais que t'étais un super soldat.

- Ferme la, j'étais distrait c'est tout.

- Toi, distrait ? Qu'est-ce qu'il t'arrive mon vieux ?

- Rien d'important. Continuons à avancer.

Le ton de Bucky était clair et sans appel, Belial ne protesta pas plus. Ils n'entendaient plus les moteurs d'Hydra et à ce stade là, deux solutions s'offraient à eux : soit Hydra avait abandonné les recherches, soit ils avaient atterri et les soldats grouillaient dans la forêt à leur trousse.
Les deux fugitifs n'avaient aucun doute sur laquelle des deux solutions était la vraie et la confrontation avec les machines à tuer d'Hydra n'était pas envisageable.

Ils se remirent donc à courir vers le sud sans un regard en arrière, peut-être que la chance leur sourirait et qu'ils parviendraient à rejoindre la base située dans les Alpes sans trop d'embûches. Bucky n'avait pas trop d'espoir mais Belial, de son côté, ne semblait pas trop inquiet pour le futur.

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ça fait longtemps hein !

je me doute qu'il y ait encore du monde ici d'ailleurs.
enfin désolé pour cette absence prolongée mais je vous lâche ce chapitre enfin terminé avant de vous abandonner lâchement à nouveau car le 19 est à peine commencé et que comme vous le savez si vous lisez mon rantbook, j'écris n'importe quoi n'importe quand, j'ai aucune ligne conductrice bref c'est le grand n'importe quoi.

à la prochaine donc, en espérant que ça ne soit pas dans 2 ans et demi.

mars

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