15
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.chapitre quinze.
.valley of the dolls.
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Le soleil se levait à peine sur Washington lorsque le Soldat de l'Hiver décida d'enfin s'arrêter. Belial, qu'il portait sur son dos, commençait à peser son poids et même s'il était un super soldat, courir pendant des heures avec son ami évanoui de 50kg sur le dos n'était pas une tâche aisée.
Bucky, après de longues batailles mentales, avait finalement réussi à repousser le Soldat de l'Hiver et ses pulsions destructrices. Il s'arrêta aux abords de la ville, dans un coin reculé où un peu de forêt qui s'étendait permettait de se cacher.
Il posa Belial contre un arbre en soupirant de soulagement et s'assit à son tour, haletant. Bucky avait vraiment besoin d'une pause et l'endroit semblait parfait pour ça. Mais avant de fermer les yeux, il devait s'occuper de Belial, son état n'était pas alarmant mais restait préoccupant. Il s'était évanoui dès l'instant où ils s'étaient suffisamment éloignés, il n'avait pas perdu beaucoup de sang et ses blessures n'étaient que superficielles, mais pour quelqu'un comme lui, ça faisait déjà beaucoup à encaisser. Surtout avec le choc psychologique qui accompagnait le reste.
Bucky jura entre ses dents, il aurait dû rester avec Belial et ne pas aller à Washington sans lui. Il n'aurait jamais dû l'abandonner, s'il s'était fait manipulé par Rumlow, c'était de sa faute et Bucky s'en voulait terriblement.
Il était en train d'essayer de nettoyer le visage de Belial avec son t-shirt quand ce-dernier se réveilla. L'étudiant papillonna des yeux quelques secondes avant de grimacer à cause de la douleur.
- Ça va aller Belial ? demanda Bucky d'une voix préoccupée.
- J'ai l'impression d'avoir le visage écrasé par un cul d'éléphant mais j'crois que ça va.
- Tu n'as aucune blessure grave, c'est une chance.
- J'crois qu'il m'a ménagé, ça doit être pour ça.
Bucky fronça les sourcils.
- C'est l'impression que j'ai eut, expliqua Belial en grimaçant, j'l'ai déjà vu se battre la semaine dernière et c'était vraiment bien plus violent que cette nuit. On était en ville et on a croisé un mec que je connaissais, il m'a insulté et il a été super transphobe. Bro-... Rumlow, ça l'a fait vrillé, il l'a attiré dans une ruelle et il l'a tabassé. T'aurais dû voir la violence de ses coups, il m'a vraiment fait flippé à ce moment-là et j'ai hésité à couper les ponts avec lui. Avec le recul, j'aurais dû le faire en fait.
Bucky le fixa perdu dans ses pensées, il semblait réfléchir et Belial en profita pour finir de retirer le sang sur son visage.
- L'agent Rumlow est un soldat d'Hydra super entraîné, fit Bucky après quelques secondes, il n'aurait jamais fait l'erreur de laisser les clefs sur la table.
- Il l'a fait exprès, tu penses ?
- C'est possible, mais pourquoi ?
- On s'en fous de pourquoi Buck, le principal c'est qu'on ait pu se barrer.
- Oui mais pour combien de temps ?
- Hein ?
- Réfléchi Belial, tu penses sérieusement qu'ils vont s'arrêter là ? Tu ne crois pas qu'ils vont nous traquer ?
- Ah oui, t'as raison, j'avais pas pensé à ça.
- Et je suis désolé mais maintenant tu es bloqué avec moi, en tout cas si tu veux avoir une chance de rester en vie, tu dois rester avec moi.
- J'peux pas rentrer chez moi, t'abandonner à tes problèmes et reprendre ma vie ? tenta-t-il malgré tout.
- Non, ils savent où tu habites, ton appartement est sûrement déjà aux mains d'Hydra.
Belial écarquilla les yeux dans une mine horrifiée.
- Quoi ? demanda Bucky qui ne comprenait pas une réaction aussi excessive pour un appartement en aussi mauvais état.
- J'espère qu'ils vont pas trouver ma came ! C'est la mienne !
Cette fois, c'est Bucky qui ouvrit grand les yeux.
- On s'en fous de ça Belial, tu m'écoutes ou pas ?
- Mais oui j't'écoute ! Mais quand même ! Tu sais pas combien ça coûte c'te merde, j'ai plus d'argent en plus !
- Ce n'est pas plus important que ta vie, putain !
- Non mais j'vais pas aller la récupérer Bucky ! Tu me prends pour un débile ou quoi ?
Le regard que lui lança Bucky fut suffisamment éloquent. Belial fronça les sourcils et détourna la tête en grognant.
- Bon bah, on fait quoi maintenant du coup ? On va pas camper ici.
- Non en effet, Bucky sortit son carnet, la plus part des lieux notés ici se trouvent en Europe.
- En Europe ? Et tu veux y aller comment gros malin ? À la nage ?
- Ne soit pas si désagréable, on va trouver un moyen.
- Le seul moyen qui existe c'est de prendre l'avion mais ça coûte une blinde et moi j'suis à sec. En plus désolé de te dire ça, mais j'ai pas envie de resté plus de 10 heures dans une boîte volante dépressurisée avec toi qui te transformes en un serial killer à la moindre contrariété.
Belial avait détourné les yeux en disant ça, oui c'était blessant, mais c'était vrai. Belial était terrorisé par le Soldat de l'Hiver.
Bucky soupira.
- Je sais, t'as raison.
- En plus avec ton bras en métal, tu passeras jamais les contrôles à l'aéroport.
- Les contrôles ?
- Ouais, la sécurité vérifie que les gens ne transportent pas de drogue ou d'armes, tout ce qui est en métal est repéré immédiatement. Donc tu te doute bien qu'avec ton bras, ça risque d'être compliqué.
- Comment on peut faire alors ?
- Franchement, j'en ai aucune idée, il nous faudrait un miracle et que quelqu'un de super important ou de super riche nous aide.
- Et comment on trouve ce genre de personne ?
- J'en sais rien Buck, j'viens d'une famille d'immigrés pauvres, tu te doutes bien que j'ai jamais fréquenté ce genre de milieux.
Le silence se réinstalla alors que les deux amis réfléchissaient à ce qu'ils pourraient bien faire pour s'en sortir.
- J'ai peut-être une idée, lança finalement Bucky.
Belial releva la tête, attentif.
- Il y a plusieurs bases appartenant à Hydra dans la région, la plupart ont été saisies par les autorités à la chute d'Hydra mais certaines sont secrètes, donc soit elles sont laissées à l'abandon, soit elles sont gardés par ceux qui ont réussi à ne pas se faire arrêter.
- Tu es en train de suggérer qu'on y aille ? Il y a des véhicules aux moins là-bas ?
- De ce que je sais, oui, il y a même des jets.
- Non c'est impossible, répliqua Belial, catégorique. On ne peut pas y aller.
- Et pourquoi ça ?
- Imagine si c'est pas abandonné ! Va y avoir des gens qui vont vouloir nous tuer !
- C'est très peu probable et puis quand bien même, je te protégerai.
- Oh, tu me fais rire ! Tu penses vraiment pouvoir me protège d'une vingtaine de soldat surentraînés qui me tirent dessus avec une AK-47 ?
Bucky leva les yeux au ciel.
- T'exagères Belial, c'est sûrement abandonné et même si ça ne l'est pas, ils ont perdus un nombre important de soldats et de matériel. Il n'y a aucun risque que ça arrive comme tu le crois.
- Le risque zéro n'existe pas.
- Eh bien imagine que oui.
- Mais c'est trop dangereux, Bucky !
- C'est moins dangereux que de rester ici indéfiniment !
Belial allait répliquer mais rien ne sortit de sa bouche, quelques secondes plus tard, il l'avait fermé et croisait les bras sur son torse avec un air agacé.
- Bon ok, on y va.
Bucky s'approcha de lui et posa ses mains sur ses épaules.
- Ça va aller Bel, je serais là, tu n'as rien à craindre.
- Mouais, si tu l'dis, répondit Belial sans se dégager.
Il restèrent de longues secondes comme ça, Bucky fixant Belial avec un petit sourire et l'étudiant regardant ailleurs, le rouge aux joues.
- Je peux te serrer contre moi ? demanda Belial d'une voix si petite que Bucky dû remercier sa super ouïe d'avoir entendu.
Il sourit et acquiesça. La seconde d'après Belial s'était enfouie contre son torse, Bucky ne pouvait voir qu'une touffe de cheveux roses aux racines noires. Son sourire s'élargit et alors qu'il allait rendre son étreinte à Belial, il entendit des sanglots.
- J'ai eut vraiment super peur, pleura Belial en s'accrochant à son ami. Vraiment peur, c'était affreux Bucky... Je... Je croyais qu'il allait me tuer, j'ai vraiment cru qu'il allait le faire. Il m'a fait mal, c'était mon ami, j-je comprends pas pourquoi il a fait ça. Je voulais pas qu'il te fasse du mal, je voulais pas qu'il m'en fasse, j'aurais jamais dû le laisser faire. Il voulait te faire du mal, je le déteste.
Belial tomba à genoux, toujours accroché aux vêtements de Bucky - mais à son pantalon à présent -, pleurant toutes les larmes qu'il n'avait pas pu pleurer avant. Bucky se laissa glisser par terre pour prendre son ami correctement contre lui, il le berça avec autant de tendresse dont il était capable, écoutant Belial se libérer de ses angoisses.
- Je suis désolé Bucky, vraiment, vraiment désolé. J'ai été égoïste, j'ai pensé qu'à moi, j'étais prêt à t'abandonner pour qu'il me laisse partir, pardon purée, pardon. J'mérite pas d'être ton ami, t'es tellement une bonne personne, t'es génial et moi j'suis un connard égoïste qui flippe pour rien, pardon.
- Belial, calme-toi, ce n'est pas grave, chuchota Bucky d'une voix rassurante. Ne culpabilise pas pour ça, je ne t'en veux pas, je comprends ta réaction.
Et contre toutes attentes, les sanglots de Belial redoublèrent au lieux de se tarirent.
- Non, tu ne comprends pas, c'est bien ça le problème... Je suis vraiment désolé mais la vérité c'est que j'culpabilise pas, j'y arrive pas. Je suis désolé, je suis désolé, j'sais pas pourquoi j'suis comme ça mais... J-j'sais pas bon sang, j'ai l'impression d'être pire que Brock, j'suis incapable d'être courageux, j'suis pas comme toi, j'suis raté j'crois bien, j'suis même pas foutu de culpabiliser alors que j'étais prêt à te laisser te faire reprendre par Hydra.
Bucky l'écarta et plongea ses yeux dans les larmoyant de Belial.
- Belial, tu n'es pas raté, tu as eut une réaction normale. Tu l'as dit toi-même, tu n'es pas un super soldat, tu es un jeune homme normal, qui a eut une vie normale. C'est normal que tu ne culpabilises pas pour ça, et tu sais pourquoi ?
Belial fit non de la tête.
- Parce que tu savais au fond de toi, que si tu m'abandonner, ils n'auraient plus rien eut contre moi. Tu savais que je m'en sortirais et que je reviendrai te chercher. Tu ne culpabilises pas parce que tu as confiance en moi et moi, j'ai confiance en toi.
Belial se mordit la lèvre.
- Comment tu peux en être sûr ?
- Contrairement à ce que tu peux penser, je commence à te connaître Belial, désolé de te dire ça, mais tu n'es pas très compliqué à comprendre.
- Enfoiré d'fossile, souffla l'étudiant en laissant échapper un sourire.
Belial se releva en essuyant son visage avec son t-shirt et grimaça.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Bucky en se levant à son tour.
- J'ai mal partout sur le visage et je n'ai plus aucune crédibilité.
En l'entendant dire ça avec cet air agacé, Bucky le trouva adorable et un éclat de rire vint briser la quiétude de la forêt. Belial releva la tête vers son ami qui riait à gorge déployée. Il ne savait pas très bien s'il était énervé qu'il se moque de lui ou s'il était heureux d'entendre Bucky rire réellement pour la première fois.
Quand la tension accumulée cette nuit finit par se calmer en même temps que les rires de Bucky et les larmes de Belial, il se regardèrent d'un air grave, la suite risquait de ne pas être aussi détendue que ce matin.
Ils se mirent alors en route, marchant vers le nord. Belial était un peu à la traîne alors que Bucky trottinait presque, il dû s'arrêter plusieurs fois pour attendre son ami qui râlait en permanence parce qu'il détestait marcher.
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Ils arrivèrent devant la délimitation de la base dans le début de l'après-midi. Belial mourait de faim mais l'adrénaline lui faisait penser à autre chose. Il angoissait tellement de faire quelque chose d'aussi dangereux, heureusement Bucky le rassura en lui montrant que la base semblait totalement déserte et abandonnée.
- On va rentrer par ici, informa l'ancien soldat d'Hydra en montrant un endroit du grillage isolé et caché par les fourrés.
- C'est fermé, fit remarquer bêtement Belial, comment on va faire, on n'a pas de pince comme dans les films.
Bucky le regarda comme s'il était complètement idiot et Belial fronça les sourcils.
- Quoi ? Pourquoi tu m'fixes comme ça, j'ai dis une connerie ?
- On n'a pas besoin de pince Belial, il fit bouger son bras en métal et l'étudiant grogna.
- Oui, bon, j'avais oublié, désolé.
- C'est pas grave, on y va ou t'as trop peur ?
Belial se renfrogna.
- Moi ? J'ai jamais peur, dis pas d'la merde.
Bucky ricana alors que son ami le fusilla du regard.
- C'est bon arrête de t'foutre de ma gueule et ouvre ce grillage de merde.
Belial passa devant Bucky pour s'approcher à grands pas de la grille, un air agacé et déterminé sur le visage. Il attendait que Bucky le rejoigne pour qu'il s'occupe d'ouvrir la grille.
Chose qu'il ne tarda pas à faire, amusé par le comportement courageusement vexé de son ami.
Ils se faufilèrent par l'ouverture (Belial ne manqua pas de déchirer son jean au passage ce qui valut à Bucky de l'entendre jurer à voix basse) et descendirent le plus discrètement possible le petit talus sur lequel le grillage était planté.
Une fois la semelle de ses baskets bien à plat sur le goudron, Belial se tourna vers son ami.
- Bon, on fait quoi maintenant ?
Bucky designa le hangar à quelques dizaines de mètres d'eux.
- On va chercher un jet dans ce hangar.
- Comment tu sais qu'il y en a ?
- Je suis déjà venu ici, il y a quelques années et j'ai entendu des soldats dire que c'était une base de secours avec plusieurs jets prêts à l'emploi en cas d'urgence.
- Eh bien, si ça c'est pas d'la chance.
- Ce n'est pas de la chance, répliqua Bucky en fronçant les sourcils.
Belial haussa les épaules et après avoir lancé un regard suspicieux aux environs (qu'il constata comme déserts), il commença à marcher vers le bâtiment abandonné. Bucky un peu prit au dépourvu par le courage (ou l'inconscience, il ne saurait dire) de son ami, le rattrapa en quelques pas et se prépara à se battre.
- Qu'est-ce que tu fabriques ? demanda Belial en le voyant sortir une arme à feu.
- Je prends mes précautions.
- J'croyais qu'il n'y avait personne.
- Le risque zéro n'existe pas.
Belial s'arrêta brusquement de marcher. Bucky avait répété (inconsciemment ou pas) ce qu'il lui avait dit quelques heures plus tôt.
- Tu te fous d'ma gueule ?
- Belial, reste pas planté là, on devrait se dépêcher de se mettre à l'abris.
- J'vais me faire flinguer à cause de tes conneries. J'te l'avais bien dit, espèce de tronche de cul !
Bucky s'arrêta de marcher et planta ses yeux dans ceux de son ami. Il avait un air dur sur le visage.
- Belial, ça suffit.
Sa voix était autoritaire, c'était celle d'un soldat entraîné. Celle de quelqu'un qui savait quoi faire en situation de mort. C'était celle d'un homme dangereux.
Un frisson électrisa Belial. La peur était là, omniprésente dans sa tête, mais la voix de Bucky l'avais comme manipuler. Son sang-froid revint dans l'immédiat.
Belial risquait de mourir.
- Je fais quoi ? demanda-t-il d'une voix plus froide qu'il ne l'aurait voulu.
Bucky lui tendit un couteau qu'il avait décroché de sa ceinture.
- Prends ça et tant que je ne te le dis pas, ne le range sous aucun prétexte.
Belial s'exécuta, il prit l'arme et la brandit devant lui.
- À deux main, corrigea Bucky.
Et Belial se corrigea. Bucky l'aida rapidement à ajuster sa posture et il se remirent en marche, l'air grave et concentré sur le visage.
Ils avancèrent en silence, seul le bruit mat de leurs semelles sur l'asphalte poussiéreux troublait le calme de cette base abandonnée perdue au milieu de la forêt.
C'est sans encombres qu'ils arrivèrent devant le hangar et Belial commença à relâcher la pression. C'était bientôt fini, il serait bientôt en sécurité. Il n'aurait bientôt plus cet étau de terreur qui étouffait son cerveau.
Et c'est parce qu'il s'était déconcentré que Belial ne vit pas le soldat qui rentrait de sa ronde pointer son arme sur lui.
Et faire feu avant que le Soldat de l'Hiver n'ait pu faire quoi que ce soit.
La douleur fut foudroyante. Elle explosa en Belial avant même qu'il n'ait entendu la détonation.
Son cerveau ne comprît pas. Du moins, pas immédiatement. L'incompréhension de cette ignoble douleur soudaine avait fait court-circuiter son esprit.
La seule chose que Belial vit avant que sa vision ne se trouble, fut la silhouette du Soldat de l'Hiver qui étranglait un homme avec son bras assassin.
-
bon désolé il n'est pas très long ce chapitre, mais purée !!!!
très hâte de vous partager la suite :)
à la semaine prochaine !
zuko
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