14



.chapitre quatorze.
.blood // water.

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tw violence

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Brock venait de lui envoyer l'adresse et Belial, heureux de passer la soirée avec deux de ses amis, sautait presque d'excitation sur le chemin.

- Il est super gentil Buck, tu vas voir, fit Belial pour rassurer son ami qui avait un mauvais pressentiment.

- Si tu le dis, tu le connais d'où ?

- On s'est rencontré dans un café, la semaine dernière.

- Ça ne fait pas beaucoup de temps, tu es sûr de toi ?

Belial fit la moue.

- Buck, j'te connaît depuis pas beaucoup plus de temps que lui.

Bucky haussa les épaules, il n'était pas convaincu et n'avait aucune envie de rencontrer quelqu'un d'autre, mais vu l'enthousiasme de Belial, il n'avait pas le cœur à lui dire non. De toute façon que risqueraient-ils ? Belial était un homme ordinaire, il ne risquait pas de devenir ami avec quelqu'un qui pourrait faire du mal au Soldat de l'Hiver.

- C'est plus très loin, informa l'étudiant avec un sourire.

- D'accord.

- J'ai hâte que tu le vois ! Bon, il a la moitié du visage cramé à cause d'un accident au travail il m'a dit, donc pas de remarque là-dessus, déjà c'est pas sympa et en plus ça ne nous regarde pas. J'suis sûr il complexe grave dessus, c'est compréhensible, après moi j'trouve ça super sexy, mais bon c'est pas mon corps, c'est le sien, j'ai rien à dire.

Bucky hocha la tête et lança un coup d'œil rapide à son bras en métal. Il ne risquait pas de faire ce genre de remarques, il était assez mal placé pour de toute manière.

Finalement Belial les firent s'arrêter devant un immeuble identique à tous les autres, il regarda le numéro avant de se tourner vers Bucky en souriant.

- Voilà, c'est là ! Il m'a dit que c'était l'appartement numéro 13, au quatrième étage. J'espère qu'il y a un ascenseur.

- Tu peux monter quatre étages.

- Ouais mais j'ai pas envie.

Bucky soupira.

- Je me demande vraiment comment tu vas me suivre ?

- Oh non, c'est toi qui va m'attendre ! répliqua Belial avec un petit air de je-suis-le-plus-malin.

- Tu es bien confiant.

Belial ricana et ils commencèrent à monter les escaliers, malgré l'endurance désastreuse de l'étudiant, c'était lui qui menait. Bucky restait un peu en retrait, toujours en proie à ce mauvais pressentiment.

Mais à ce moment-là, sur le palier entre le deuxième et le troisième étage, il ne se doutait pas qu'il aurait dû écouter son instinct et s'enfuir tant qu'il en était encore temps. Il ne se doutait pas qu'il aurait dû être celui qui ouvrirait la marche s'ils avaient voulu avoir une chance de s'en sortir.

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Belial s'arrêta devant la porte numero 13 du quatrième étage.

- On y est, t'es prêt ?

L'ancien soldat fit un signe de la tête et Belial leva la main pour toquer. Mais la porte s'ouvrît avant et Belial n'eut pas le temps d'enlever le sourire un peu idiot qui flottait sur ses lèvres, qu'il se retrouva immobilisé par une clef de bras, le canon d'une arme collé sur sa tempe.

- Un geste Soldat de l'Hiver, et je fais sauter sa cervelle, claqua la voix de Brock Rumlow alors qu'il tenait fermement Belial contre lui.

- Hein...?

C'était Belial qui avait soufflé ça, estomaqué par ce retournement de situation qu'il n'avait absolument pas vu venir et qui ne montait toujours pas à son cerveau.

- Désolé Guimauve, reprit Rumlow tandis qu'il regardait Bucky droit dans les yeux, n'y voit rien de personnel, je dois juste récupérer le Soldat.

Bucky n'avait pas bougé d'un iota, il connaissait Brock Rumlow, c'était un agent d'Hydra infiltré au SHIELD. Il savait qu'il ne plaisantait pas et qu'il tuerait Belial au moindre mouvement de sa part.
Il était dans une impasse, une rage sourde et destructrice avait remplacé son corps. Le Soldat de l'Hiver était revenu pour une mission bien précise : éliminer Rumlow et sauver Belial.

- Entre, ordonna l'agent d'Hydra en se décalant, entraînant son otage avec lui pour laisser la place au Soldat.

Le Soldat de l'Hiver s'exécuta sans un mot. Son visage était dénué de toute émotion, il n'accordait pas un regard à Belial qui le fixait, terrifié. Toute son attention était concentré sur Rumlow, analysant la situation avec un précision accrue. Pour le moment il n'avait pas beaucoup de choix, ce déchet de l'humanité retenait Belial en otage, il devait coopérer.

Il avait rapidement compris que Rumlow n'avait pas la formule magique pour lui laver le cerveau, sinon il l'aurait utilisé depuis longtemps. C'est pour ça qu'il retenait Belial, parce que c'était son seul moyen de pression. S'il ne l'avait plus, il était mort.

- Brock..., souffla Belial, qu'est-ce que tu fais...?

- Je travaille Guimauve.

- Qu'est-ce que tu veux ? siffla Bucky, la voix vibrante de colère.

- Toi. Tu vas nous aider à réhabiliter Hydra.

- Je ne fais plus ça.

- Il est temps de reprendre du service Soldat de l'Hiver.

Dans le dos de Belial, Brock souriait. Il jubilait d'enfin tenir le Soldat entre ses mains. Maintenant ce qui allait suivre risquait d'être un peu moins plaisant, surtout pour le gamin.

Brock balança une paire de menottes améliorées aux pieds du Soldat et désigna des tuyaux solides sortant du mur.

- Attaches ton bras métalliques à ces tuyaux.

Bucky, sans lâcher Rumlow des yeux, récupéra les menottes et s'exécuta. Aussitôt misent en place, elles se resserrèrent autour de son poignet bionique, s'imbriquant parfaitement entre les plaques de métal pour le maintenir. Brock s'approcha alors, tenant toujours Belial fermement, et menotta l'autre main du Soldat avec une paire similaire à la première. Les crochets sur les menottes s'enfoncèrent dans la chaire du Soldat, mais il ne broncha pas.

Une fois le Soldat de l'Hiver attaché et totalement à sa merci, il desserra sa prise sur Belial qui s'écarta un peu en haletant.

- Qu'est-ce que tu vas lui faire ? cracha Bucky.

- Tu le sauras bien assez tôt.

Sans aucune douceur, il fit asseoir un Belial terrorisé sur une chaise et l'attacha avec des menottes basiques. Belial n'était pas un super soldat avec un bras en métal, inutile de s'embêter avec lui, il n'était qu'un pion dans la reconquête d'Hydra.

Puis il s'asseya à son tour, ses deux prisonniers dans son champ de vision, son arme toujours braquée sur l'étudiant.

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Belial était terrifié.
Il n'avait jamais eut autant peur qu'à cet instant précis, alors qu'il était menotté à une chaise, son ami et partenaire sexuel menaçant de lui faire exploser la tête à tout moment.

Son cerveau était comme déconnecté de la réalité. Si Bucky avait une vision accrue sur la situation à cause de l'adrénaline et de ses expériences passées, il n'en était pas le cas de Belial. Il avait l'impression de flotter dans un brouillard d'incompréhension et de panique. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il ne comprenait pas pourquoi Face de Brique voulait le tuer, qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ?
Est-ce que c'était de sa faute ? Est-ce qu'il avait dit quelque chose qui avait blessé Brock ?

Non. C'était Bucky qu'il voulait, il l'avait dit. Alors pourquoi Belial se sentait coupable ? Lui qui n'avait jamais éprouvé le moindre regret, pourquoi est-ce qu'il avait l'impression que c'était de sa faute ?

Il essaya de capter le regard noisette de Brock pour se rassurer, pour qu'il lui dise que tout ira bien, pour qu'il pose son arme, qu'il le détache, qu'il le prenne dans ses bras et qu'il lui assure que c'était une blague. Qu'il n'allait pas réellement le tuer, qu'il allait laissé Bucky tranquille et qu'ils allaient passer une soirée sympa tous les trois. Belial imagina qu'ils allaient jouer aux jeux vidéo, qu'ils apprendraient à Bucky à jouer à la PlayStation et qu'ensuite ils iraient manger au fast-food.

Mais le regard que Brock lui rendit fit comprendre à Belial que rien de ce qu'il espérait allait se concrétiser. C'était une illusion d'espérer.
Brock n'était pas son ami, c'était un soldat d'Hydra qui l'avait manipulé pour avoir Bucky. Il ne l'avait jamais apprécié. Toute leur relation n'était que du vent et rien d'autre.

À la peur de Belial s'ajouta alors un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien. La colère.

- Pourquoi t'as fais ça ? cracha-t-il si soudainement qu'il entendit à peine sa voix.

- Oh dis donc, encore une crise Guimauve ? ricana Rumlow. Tu sais ce que je t'ai dit non ? Inspire, Expi-

- Ta gueule ! Pourquoi t'as fais ça espèce de gros connard !?

Belial avait oublié l'arme pointée sur lui, la rage et la haine avaient tout dévasté sur leur passage. Il foudroyait Brock du regard, se débattait contre ses menottes, espérant se libérer et pouvoir étrangler ce fils de chien jusqu'à la mort.

Mais une violente douleur dans sa joue coupa court à cette crise destructrice. Rumlow lui avait asséné un crochet à peine contenu.

Un affreux goût métallique se déversa alors dans sa bouche, ses oreilles sifflaient mais il entendait Bucky crier des choses qu'il ne comprenait pas à Brock.

Brock attrapa les cheveux de Belial pour lui relever la tête et le forçait à le regarder. Mais Belial n'arrivait pas à fixer ses yeux, tout tournoyait autour de lui, il avait l'impression d'être sous l'effet de l'alcool.

- C'est bon, t'es calmé ? souffla Brock d'un air tout sauf amusé.

Belial ferma les yeux, il voulait parler mais sa mâchoire était trop douloureuse et du sang dégoulinait de sa bouche. Alors il hocha piteusement la tête, incapable de soutenir les yeux brûlants de Brock.

- Bien, j'espère que je n'aurais pas à te recadrer une nouvelle fois, contrairement à ce que tu peux penser, ça ne me fait pas plaisir.

Belial hocha une nouvelle fois la tête, il pleurait tellement et son esprit était si embrouillé qu'il ne comprenait pas le sens de ce que Brock lui disait. Tout ce qu'il avait retenu était qu'il ne faisait pas ça par plaisir, peut-être qu'il pouvait arrêter alors ?

Après une éternité à essayer de reprendre pied avec la réalité, Belial releva la tête et regarda Brock avec un regard suppliant débordant de larmes. Il essaya de parler mais seul un petit grognement s'échappa de sa gorge. Rumlow compris qu'il voulait lui dire quelque chose, il s'approcha et s'accroupît devant lui.

- Doucement Guimauve, t'es un peu sonné, prends ton temps.

- B-rock..., tenta-t-il à nouveau.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Belial avait l'impression que le ton de Brock était plus doux, son visage aussi. Peut-être qu'il avait vu juste ? Peut-être que Brock allait les laisser partir ?

- L-laisse nous partir... s'il te plaît...

- Je ne peux pas Guimauve.

Les sanglots de Belial redoublèrent et Brock, qui sentait le regard assassin du Soldat de l'Hiver dans son dos, décida d'en rajouter une couche. Il se pencha un peu et pris Belial dans ses bras pour le consoler.

- M-mais... p-pourquoi ? T'as dis que t'aimais pas faire ça... on peut partir alors...

- Calme toi, souffla Brock contre son oreille, ça va aller d'accord, ce n'est pas de ta faute.

Il continua à le câliner pendant de longues minutes, Belial pleurait à ne plus pouvoir s'arrêter contre lui. Et à côté d'eux, Bucky avait l'impression qu'il allait exploser, la rage ravageait son esprit et embrouillait ses sens.
Le Soldat de l'Hiver était sur le pas de la porte, et elle était grande ouverte.

- Lâche-le, cracha Bucky.

- Ferme-la Soldat, tu vois bien qu'il est triste, il a besoin de réconfort et tu ne peux pas lui en donner, alors je m'en charge.

Bucky allait repliquer mais la voix étouffée de Belial les coupa.

- Je... laisse-moi partir Brock... C-c'est lui que tu veux non...? Moi, j'ai rien fais... Je peux partir... non ?

Les deux soldats écarquillèrent les yeux et un sourire indescriptible étira les lèvres de Rumlow.

Décidément, Belial ne cessait de l'étonner, il était visiblement prêt à l'abandonner pour sauver sa vie. Brock savait qu'il n'était pas un grand courageux, mais à ce point, il n'y aurait pas cru. Peut-être idéalise-t-il trop l'être-humain ; peut-être qu'au final, tout le monde est aussi pourrit que lui.

Voir Belial dans cet état ne fit pas frémir Brock plus que ça. Il appréciait vraiment Belial, c'était indéniable, mais il y avait cette distance paresseuse entre lui et les émotions qui s'était installée depuis bien des années déjà, s'en défaire n'était pas si simple.

Il savait que Lucius lui aurait fait des choses innommables, elle l'aurait torturer jusqu'à qu'il y reste. Et Brock aussi aurait fait ça, si sa victime n'avait pas été Belial.
Mais il est bel et bien sa proie cette fois et peu importe à quel point il l'appréciait, il devait mener sa mission à termes. Des micros étaient disséminés dans l'appartement et on ne pouvait pas tricher avec Hydra.

- Dis moi Guimauve ? lança-t-il d'une voix ennuyée.

- Quoi...?

- Il y a peut-être une solution pour toi.

Belial ouvrit grand les yeux, les larmes coulaient silencieusement sur ses joues mais elles ne le gênaient plus maintenant, il s'y était habitué.

- C'est quoi...?

- On va jouer à un jeu d'accord ?

- O-oui...

- Parfait, je t'explique alors, tu vas voir c'est très simple.

Un petit sourire de détresse s'était dessiné sur les lèvres de Belial, il voyait enfin le bout du tunel, bientôt il serait sortit de cet enfer et il pourrait retourner à sa vie normal d'avant.

Brock pointa alors son doigt vers Bucky.

- Si tu veux que je te laisse partir, tu dois lui arracher la langue. Hydra a besoin de lui mais une langue en moins ne serait pas de refus. Il parle beaucoup trop pour un simple soldat.

Brock se félicita intérieurement. C'était une bonne diversion ça, Belial n'accepterait jamais de faire quelque chose d'aussi violent et Brock n'aurait aucun problème à faire croire à Lucius qu'il n'avait pas raté volontairement sa mission.

Belial écarquilla les yeux, estomaqué par ce que Brock lui demandait de faire.

- J-Je...

- Belial, coupa le Soldat de l'Hiver d'un ton grave, fais le.

- Hein...?

- Fais ce qu'il te dis et vas t'en.

- N-non... non j'veux pas faire ça.

- Écoute le Guimauve, c'est ta seule chance.

- Non..., Belial s'était remit à sangloter, non, non, non, non...

Brock se releva.

- Très bien, alors tu restes avec nous, tu vas voir on va bien s'amuser.

Personne ne lui répondit et Brock retourna s'asseoir à sa place.

-

Belial n'avait aucune idée tu temps qu'il s'était écoulé depuis la proposition malsaine de Brock. Tout ce qu'il savait c'était que la fatigue était de plus en plus intense, elle l'écrasait et il n'avait qu'une envie, c'était de s'endormir en espérant se réveiller dans son lit. Mais à chaque fois qu'il fermait les yeux un peu trop longtemps, Brock lui assénait un coup. Pas aussi fort que le premier, mais suffisamment pour que la douleur le tienne éveillé.

Enfin, éveillé, c'était un grand mot. Belial avait plutôt l'impression de flotter dans une brume faites de peur et de violence. Son cerveau marchait au ralenti et il ne sentait presque plus son corps.

Depuis qu'il avait essayé de sauver sa peau en se servant de Bucky, il n'osait plus le regarder. De toute façon Bucky non plus ne le regardait pas, il fixait Brock comme si sa vie en dépendait, ce qui était le cas.

Belial ne se sentait pas réellement coupable. Il se disait que c'était une réaction normale, n'importe qui aurait fait pareil à sa place. Il voulait sauver sa peau, c'était normal, non ?

Il aurait été prêt à beaucoup pour survivre, mais ce que Brock lui avait demandé était impossible. Il ne pouvait tout simplement pas faire du mal à quelqu'un, et encore moins quelqu'un qu'il appréciait. Enfin, Belial n'était plus sûr de rien maintenant, est-ce qu'il appréciait autant Bucky qu'au début ? Est-ce que maintenant qu'il était en danger par sa faute, il voulait encore être avec lui ? Est-ce que Bucky en valait vraiment la peine ?

La réponse était oui. Oui, il voulait être avec Bucky, il l'appréciait et il en valait la peine. Mais Belial n'était pas courageux, brave ou quoi que ce soit qui caractérisait les super-héros. Belial n'était pas un héros. Il n'était qu'un étudiant de New-York qui ratait ses années d'université à force de se droguer.

C'est à cette pensée qu'il se rendit compte qu'il avait terriblement envie d'un joint. Il avait besoin de sentir le THC se propager dans son organisme et l'aider à se détendre.
Alors sa voix épuisée s'éleva dans le silence mortel de l'appartement, comme si elle était douée de sa propre conscience.

- Je suppose que c'est mort pour un joint ?

Brock le regarda quelques secondes, un peu surpris par sa question tout à fait étrange par rapport à la situation.

- Tu suppose bien Guimauve, finit-il par répondre en souriant.

- Pas cool. Tu m'as bien roulé.

- C'est vrai que j'ai plutôt bien réussi mon coup.

- Et donc ? C'était du vent tout ce que tu m'as dit ?

Brock sembla réfléchir quelques secondes.

- Hm, pas tout, mais le principal était faux.

- Ah oui ? Pas tout ?

- Les meilleurs mensonges contiennent toujours une part de vérité.

Belial pencha la tête sur le côté et cracha du sang qui le gênait.

- Quand on a baisé ensemble, c'était vrai ça, pour toi ?

Brock ne répondit pas, alors Belial continua.

- Quand je t'ai raconté ma relation avec Pete, t'as dû bien rigoler finalement.

- Pete ? Ah oui, ton ex-petit copain.

- Ouais, lui-même.

- C'est vrai que c'était plutôt amusant, surtout quand on sait comment ça allait finir pour toi.

Mais Brock n'en pensait pas un mot. Dès l'instant où Belial lui avait raconté cette histoire, il s'était mit à hésiter. Il avait déjà énormément souffert et même si Brock Rumlow était un soldat à la botte d'Hydra, il n'était pas sans coeur à ce point.
Mais il s'était rapidement repris, il avait une mission, il devait l'honorer, tant pis pour les dommages collatéraux. Tant pis pour Belial.

Belial ne lui avait pas répondu, il avait baissé la tête et fixait les tâches de sang qui étaient tombées sur ses baskets. Quand il le regardait, Brock avait un petit pincement au cœur, sa foutue conscience ne cessait de lui répétait qu'il faisait une erreur, qu'il fichait sa vie en l'air alors que Belial avait été plus qu'une bouffée d'air frais pendant la semaine d'insouciance qu'ils avaient passé ensemble.
Mais une semaine, ça n'était pas suffisant pour créer des liens. Il se fichait de Belial et de ce qu'il lui arriverait, n'est-ce pas ?

Un tintement le sortit de ses pensées, il attrapa son téléphone et lu le message que Lucius venait de lui envoyer.

« Ils arrivent dans 10 minutes. »

Brock soupira. C'en était terminé de Belial, d'ici moins d'une heure, il serait tellement amoché qu'il ne pourrait sûrement plus parler avant un bon moment.

Mais est-ce qu'il voulait vraiment ça ?
Est-ce que Brock Rumlow ne préférait pas plutôt qu'il s'en sorte et que cet abruti de Soldat de l'Hiver le protège ?

- Ils arrivent dans 10 minutes, dit-il soudainement en se levant.

Belial releva la tête vers lui.

- J'vais pisser et m'en fumer une en attendant, informa Brock avant de quitter la pièce.

Belial et le Soldat de l'Hiver se retrouvèrent seuls, dans le silence et alors que l'étudiant allait dire quelque chose, le Soldat le devança.

- Il a laissé les clefs.

- Hein ?

- Les clefs de mes menottes, précisa-t-il alors que Belial le regardait avec effarement, elles sont sur la table, il les a laissé.

Belial compris immédiatement ce qu'il voulait dire. La fatigue s'était évaporée, remplacée par l'adrénaline.

- Je dois faire quoi ?

- Approche-toi de moi, je vais casser ta chaise pour que tu puisses me détacher.

- Comment tu vas fa-

- J'ai des jambes, dépêches-toi ou tu vas y passer.

Belial ne réfléchit pas plus longtemps, s'ils s'en sortaient, il aurait tout le temps d'y penser. Alors il tenta de passer outre la douleur et fit mouvoir son corps pour s'approcher de son ami. Quand il fut à une distance raisonnable, il vit le Soldat de l'Hiver se contorsionner d'une façon qu'il n'aurait jamais cru possible et sans qu'il ne comprenne comment, la chaise se retrouva en miettes. Seuls deux morceaux de bois restaient accrochés aux menottes toujours attachées à ses poignets.
Il se précipita sur la clé et après l'avoir fait tomber trois fois par terre, il parvint à libérer son ami.

-

Brock était accoudé à la fenêtre qui donnait sur la rue. La nuit d'aujourd'hui était paisible, l'air était frais et les bruits de la ville l'apaisait. Puis le fracas caractéristique du bois qu'on brise retentit dans l'appartement. Il entendit Belial jurer et le Soldat se lever.
Il écrasa son mégot en réprimant un sourire. Il espérait que Belial ait suffisamment de présence d'esprit pour dissuader le Soldat de venir le tuer, ils perdraient un temps considérable et les agents d'Hydra rappliqueraient pour les enchaîner à nouveau.

Mais le retour du silence confirma à Brock Rumlow que c'était bon. Qu'ils s'étaient bel et bien enfuis.

Son visage redevint sombre quand il entendit les soldats d'Hydra rentrer dans l'appartement. Il allait devoir faire face aux conséquences maintenant et Dieu seul savait à quel point Lucius pouvait être cruelle lorsqu'elle était contrariée.

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