Tsinna
Il y avait la mer ici. C'était justement ici que vivait Tsinna depuis ses quatre ans.
C'est ici que commence notre histoire.
Elle était debout, au balcon de sa chambre, dans la maison de son maître. Elle regardait la mer qui s'étendait à l'infini. Elle savait que des hommes se risquaient sur ses flots. Elle savait qu'ils étaient pour la plus part des pirates sans foi ni loi, sans peur et sans cœur.
Mais qui qu'ils soient, ils avaient le courage de se risquer sur les mers indomptables et d'y voguer pour aller là où ils le voulaient, pour faire ce qu'ils voulaient. La mer et les océans étaient à eux. Oh oui, Tsinna savait des choses sur les pirates. Elle savait des choses sur la mer qu'elle regardait alors qu'elle n'y était jamais allée.
On lui avait souvent conté les légendes de ces guerriers écumant les flots à la recherches de trésors. Les histoires des pirates avaient bercé son enfance. Ils étaient des pilleurs qui ne reconnaissaient que le pouvoir de l'or et de la puissance de la mer.
Pourtant elle n'avait pas peur.
Tsinna n'avait pas peur d'eux. Pour le moment.
Elle n'avait pas peur de ces histoires car elles étaient tout ce qu'il y avait de plus opposé à sa vie. Elle ne connaissait pas la mer, elle n'y irait jamais. Elle n'était pas libre, ils l'étaient. Pourquoi aurait-elle peur de ces histoires ? Qui savait si elles étaient vraies ou fausses ?
Si les pirates avaient un jour existé, maintenant ils n'étaient plus. On n'avait plus vu l'ombre de leur navire sur les mers. On n'avait plus entendu parler d'or volé et embarqué sur les flots déchaînés. On n'avait plus entendu le son des cannons sur la mer depuis bien longtemps. Alors, oui, pourquoi en aurait-elle peur ?
Elle regarda la mer qui s'étendait devant elle. Elle ne sut si elle eut envie d'y voguer ou si cela lui fit peur. Mais pourquoi y penser ? Elle n'avait pas le choix. Pourquoi désirer y aller puisqu'elle n'y irait jamais ? Elle était domestique. Elle était au service de cette maison, de son maître. Elle n'était pas à son propre service. Elle pouvait entretenir des rêves fous, ils ne se réaliseraient jamais. Alors elle préférait ne pas entretenir ce genre de rêve. Elle n'en avait pas besoin.
Dans sa jeunesse, elle avait désiré aller sur les mers pour combattre les pirates et devenir riche, puissante et respectée. Oh oui. Elle en avait rêvé. Et plus d'une fois.
Mais à présent, elle était sage. Elle savait que cela ne servait à rien. Elle pouvait gagner de l'argent en travaillant plus dur pour s'acheter ce qu'elle désirait le plus au monde.
Elle devait pourtant reconnaître que sa vie n'avait rien de palpitant ou d'excitant. Chaque matins, elle se levait et attendait que sa gouvernante vienne la chercher pour descendre dans la grande salle et recevoir les ordres de son maître. Ensuite, elle se mettait à faire ce qu'elle avait à faire. Elle cessait de travailler le soir pour manger avec les autres domestiques avant de retourner dans sa chambre et d'aller dormir rapidement à cause des courbatures.
Elle devait bien se conduire avec son maître, lui obéir, ne jamais hausser la voix, ne jamais se plaindre. Elle devait suivre sa gouvernante et ne jamais poser de question indiscrètes. Ce dernier point lui donnait du fil à retordre.
Elle n'était pas particulièrement curieuse ni même aventurière ou rebelle dans l'âme. Mais elle posait souvent des questions. Quand elle les avait en tête, elle avait du mal à se contenir et à se plier aux lois.
Là, aujourd'hui, elle avait une question qui lui trottait dans la tête.
C'était peut-être pour tenter de trouver la réponse à cette question qu'elle fixait la mer en attendant la gouvernante. D'ordinaire, elle devait attendre devant sa porte, habillée et coiffée selon le règlement (à savoir robe bleue dure et peu confortable, tablier blanc un peu inutile quand on passait des heures dans la boue du potager, chignon haut qui serrait la tête au possible). Mais elle n'attendait pas devant sa porte. Elle n'avait pas son tablier. Elle n'avait pas attaché ses cheveux et le vent se régalait de jouer avec.
Elle toucha du bout des doigts l'étoile dessinée sur sa joue. Mouvement puéril et inutile mais elle ne fit quand même. Elle espérait, futilement et idiotement, au fond d'elle que cette marque avait un rapport avec la question qu'elle se posait.
On lui avait raconté que son père et sa mère lui avaient fait don de ce symbole avant de partir précipitamment vers une destination inconnue. Elle ne savait que penser de cette explication. Pourquoi un étoile et non pas de l'argent ou une indication sur ce qu'ils attendaient d'elle ? qu'avait-elle à faire d'une étoile, après treize ans de vie dans la maison du Maître ? Pourquoi une étoile et pas eux ?
Le vent souffla de plus en plus, faisant voler ses cheveux bruns et onduler sa robe bleue en la sortant de ses pensées.
Elle devina à sa puissance qu'une tempête était imminente et entra dans sa chambre. Personne n'avait le droit de se trouver dehors lors d'une tempête, sauf s'il voulait perdre la vie, ce qui n'était pas vraiment le cas de la jeune fille.
Tsinna s'allongea sur son lit dur et peu confortable. Sa chambre était petite et aucune décoration n'ornait les murs. Le mobilier était rudimentaire : un lit, une commode et de quoi se laver le visage (si elle avait le temps).
Sitôt qu'elle fut installée sur son lit, une femme d'un certain âge vint à sa rencontre. Tsinna se redressa aussitôt et sortit de son lit.
Cette femme, ronde aux cheveux grisonnants, était très importante dans la vie de Tsinna puisqu'elle était sa gouvernante. La femme n'était pas vraiment amicale, tendre ou prévenante envers Tsinna, mais elle n'était pas pour autant une mauvaise femme cruelle.
La gouvernante se planta devant la jeune fille et la toisa de la tête au pieds.
« Pourquoi étais-tu dehors, Tsinna ? demanda-t-elle en haussant un sourcil. Tu sais que ceci t'es strictement interdit. Tu n'as pas le droit de sortir même pour aller simplement à la fenêtre. Tu aurais dû être devant ta porte, prête à répondre aux ordres de ton maître.
- Je suis désolée, Madame, répondit Tsinna sans l'être vraiment. »
Elle ne saurait dire pourquoi, mais en ce jour, être prête à servir le maître était bien sa dernière préoccupation. La gouvernante toucha les cheveux emmêlés de sa jeune protégée.
« Tu as la tête d'un être venant de rêver. Pourquoi ? exigea-t-elle. »
Rêver ?
Elle pensait, elle réfléchissait. Elle ne rêvait pas.
« Je pensais simplement aux pirates, confessa-t-elle. »
Elle hésita à poser la question qui habitait son esprit de manière inexplicable depuis la nuit. Elle n'en eut pas le temps. Les foudres de la gouvernante ne tardèrent pas à lui tomber dessus.
« Par les démons de l'Enfer, tais-toi ! s'énerva la gouvernante, prise de panique. Jamais tu n'as le droit de mentionner les pirates. Ils sont dangereux, sans fois ni lois. On prétend même que certain sont maudits et qu'ils possèdent des pouvoirs capables de couler nos navires. Te souviens-tu de la légende du Spectre Oublié ? »
Oui. Tsinna se souvenait de cette légende. C'était sans doute celle qu'elle aimait le moins de toutes les histoires des pirates. Cette histoire n'était pas celle de la quête d'un puissant trésor, ni de liberté sur les mers, ni de puissance.
C'était l'histoire d'un navire qu'on disait à la fois maudit et invisible avec un équipage – ou simplement capitaine – damné par le ciel pour toujours. Non, vraiment, cette histoire n'était pas celle qu'elle chérissait. La légende du Spectre Oublié ne lui revenait qu'un prix de terribles efforts de mémoire.
Elle hocha simplement la tête pour éviter que la gouvernante ne se lance à nouveau dans un interminable récit.
« Bien, conclu la dame. Alors n'en parle plus. Compris ? »
Tsinna hocha distraitement la tête.
La femme se campa devant Tsinna et lui saisit les poignets avec forces.
« Regarde-toi, ordonna-t-elle et la jeune fille s'exécuta. »
Elle regarda sa robe bleue, ses bottes et ses gants sans comprendre.
« Et regarde-moi maintenant. »
Tsinna regarda la femme ronde à la peau blanche. Sa coiffure était soignée et la richesse des broches de son écharpes, bien qu'elles ne soient pas à elle, étaient des marques de sa place dans la maison.
« Tu n'as pas la place nécessaire pour répliquer, continua la gouvernante sur un ton de reproche. Fais attention. Les légendes dont tu parles sont interdites maintenant. Tu n'es plus à l'aube de l'air des... hum hum où il était libre d'en parler sans craindre de les ramener à nous. Les temps ont changés, d'accord ? »
Tsinna hocha la tête et se dégagea. La gouvernante la laissa faire.
Tsinna s'assit sur son lit et regarda la pluie marteler les carreaux de la vitre. Elle eut soudainement envie de poser sa stupide question. Elle en avait assez de faire semblant sur ce point. Sa gouvernante avec le droit de parler d'une horrible légende, elle avait bien le droit de poser cette question qui n'impactait personne d'autre qu'elle, non ?
« Pourquoi ? demanda-t-elle soudainement.
- Pardon ?
- Pourquoi sont-ils partis, mes parents ?»
Tsinna toucha l'étoile de son visage sans regarder la gouvernante.
« Vous ne m'avez jamais dis où ils sont, continua-t-elle. »
- Ils sont partis sans préciser vers où, dit-elle d'une voix dure signifiant qu'elle n'aimait guère relater ces fait passés.
- Pourquoi ? questionna encore Tsinna.
- Je ne sais pas. »
Tsinna décrocha son regard de la vitre et le braqua sur la gouvernante
« Allez, dit la femme, descendons, nous avons perdu assez de temps avec tes questions. Le maître a besoin de tes services. »
Tsinna la suivit et elles descendirent les marches jusqu'à la salle à manger.
Une soupe et des poissons étaient déposés sur la table. Le Maître de la maison leur jeta à peine un regard, absorbé dans une discutions avec un marin. Cet homme blond, était le plus important de cette zone côtière. Il portait des bagues à outrance. Il avait des tenues aux étoffes dont Tsinna n'osait pas imaginer le prix. Il avait à sa disposition des dizaines d'homme. Lui, qui ne la regardait même pas, était son maître. Il était tout. Il avait tout, elle n'avait rien. Il lui avait donné une chambre en échange de ses services. Il était celui qui régissait sa vie. Il était celui qui rythmait sa vie et ses pensées, celui qui modelait son comportement et ses croyances.
L'ordre et la discipline étaient les maîtres mots de sa maison.
Mais chaque fois qu'elle le voyait, Tsinna avait l'impression d'être face à un parfait inconnu. Toujours le même inconnu, oui, mais un étranger tout de même. Le problème était qu'il ne la traitait pas comme les autres domestiques de sa maison. À certain, il leur offrait des postes nouveaux sans qu'ils n'aient rien d'autre à faire que de bien travailler, à elle il ne donnait que du mépris et de l'indifférence. Elle ne comprenait pas et avait d'autant plus du mal à rester polie, courtoise, digne et respectueuse devant lui. Elle s'y efforçait, mais parfois la situation lui échappait grandement.
Mais en ce jour, il ne regarda ni la gouvernante – chose étrange – ni elle – chose pas étrange. Il n'avait d'yeux, d'oreille, que pour le marin qui lui faisait le rapport.
Tsinna eut envie de savoir de quoi il parlait.
Elle tendit l'oreille pour entendre ce qu'ils se disaient en dépit des restrictions du code. Le Maître ne la vit même pas. Le marin était tellement perdu dans son rapport qu'il ne lui témoignait aucune attention.
« ... Nous n'avons aucune nouvelle d'attaque aux abord de nos frontières, disait le seigneur. Quelle bonne nouvelle. Cela ne nous était pas arrivé depuis au moins six mois.
- Assurément, répondit l'autre »
Il ne semblait décidément pas de l'avis de son seigneur. Il osa tenir tête et ajouter :
« Mais... Nos navires détectent une autre présence indésirable que nous n'avons pas encore identifiée.
- D'autre vaisseaux des diables de la mers ? »
La répugnance du maître, à en juger par la façon de nommer les pirates, dépassaient de loin les termes qu'il avait employés. Mais son attitude contrastait avec ce mépris venimeux. Il était parfaitement calme, contrairement à son interlocuteur.
« En aucun cas, mon seigneur, démentit ce dernier après une légère hésitation, il n'y a pas de bateau qui sillonne nos océans, vos ennemis ne sont pas les mercenaires de la mer.
- Mais qui, alors ?
- Nous n'en savons rien, seigneur. »
Le Maître resta pensif un moment.
« Continuez les patrouilles du port. Si ne serai-ce qu'un mouvement suspect ou hostile est détecté, prévenez-moi aussitôt et bombardez-le sans attendre. »
Ces paroles guerrières et radicales semblèrent grandement rassurer le marin. Il se détendit, à l'inverse de Tsinna qui se tendit. Si ce n'était, à en croire le marin, pas des pirates, pourquoi vouloir leur mort au lieu de tenter de faire connaissance ? Pourquoi vouloir leur mort ? À moins qu'il ne voulût simplement les déposséder de leur navire pour en faire des proies faciles à mettre sous sa coupe... elle n'en savait rien.
Elle se garda bien de donner son avis. Le Maître avait de nombreux défauts, surtout à son égard, il savait cependant mieux qu'elle comment gérer une menace dont on ne savait rien et qui avait tout l'air d'un mirage.
« Il sera fait selon vos désirs, mon maître, s'inclina le marin d'une voix raffermie.
- J'espère bien, vous pouvez disposer. »
Le marin s'inclina et sortit de la pièce.
Le Maître toisa un instant les nouvelles venues. Tsinna soutint son regard. Les yeux du Maître se chargèrent d'hostilité dès qu'ils rencontrèrent les siens. Savait-il qu'elle avait tout entendu ou bien la méprisait-il simplement comme il en avait si bien l'habitude ?
« Servez-vous, indiqua-t-il d'un revers de main. »
La gouvernante fit asseoir Tsinna sur une chaise. La jeune fille ne put retenir l'expression de surprise qui se dessina sur son visage. D'ordinaire, le Maître ne les laissait jamais manger devant lui. Il faisait toujours en sorte d'être le plus loin possible de ses domestiques.
Elle n'osa pas toucher les plats trop présentables et ne se servit presque rien tant elle était impressionnée. Les aliments semblaient avoir une saveur bien différente de d'habitude. Elle garda les yeux rivés sur son assiette pour ne pas importuner encore plus son seigneur.
Personne ne parlait et la jeune fille trouvait se silence oppressant. Non, vraiment, elle n'était pas à l'aise.
La gouvernante se redressa et s'adressa au Maître. Tsinna ignorait si son poste lui en donnait la permission mais elle ne dit rien. Sa position à elle ne lui permettait pas de prendre ainsi la parole en publique et de s'adresser directement à son seigneur. Elle n'eut, cette fois, pas de mal à ce plier à cette règle.
« Des problèmes, mon seigneur ? s'informa la femme. »
Il ne lui accorda pas un regard. Ses yeux étaient perdus dans la contemplation de l'un des verres luxueux posé de son côté de la table. Ses mains pleines de bagues se mirent à pianoter sur le dossier de sa chaise. Il semblait sur le point de ne pas vouloir répondre à la gouvernante mais se ravisa et donna son explication.
Son irritation était palpable mais son trouble plus encore. Tsinna n'osa pas le regarder. Non qu'elle en eut vraiment peur pour le moment mais elle brûlait d'en apprendre plus et n'avait aucune envie d'augmenter la colère de son Maître. Elle savait que si elle le faisait – un simple regard de sa part suffisait – elle passerait une journée horrible.
« Oui, une menace non identifiée rode dans nos mers, grogna finalement le Maître. C'est hélas embêtant mais nous nous en débarrasserons comme nous l'avons fait avec les pirates.
- Et que pouvons-nous faire ?
- Rien. Pour le moment. »
Il resta perdu dans ses pensées avant de se redresser soudainement, comme s'il voulait reprendre les choses en main. Il avait l'air bien plus impressionnant ainsi. Tsinna se raidit d'elle même sur sa chaise et se redressa sans même s'en rendre compte. Elle n'aimait pas se sentir plus petite, plus faible, que les autres.
Le Maître se tut encore pendant un temps. Soudain, il décocha un regard à Tsinna. Cette dernière se figea sur sa chaise. Elle cessa de mâcher le petit morceau de pain qu'elle s'était hasardée à prendre. Elle reposa ses couverts sur la nappe propre.
Elle soutint le regard de son seigneur sans peine et sans même y réfléchir. Qu'avait-elle fait de mal, cette fois, pour mériter la répugnance qui brillait dans ses yeux ? C'était le Maître même qui l'avait autorisée à manger à cette table. Elle n'avait pas levé les yeux vers lui. Elle ne lui avait pas parlé. Elle avait gardé le regard rivé sur son assiette. Elle avait gardé la tête basse. Elle avait tout fait comme il fallait. Quel motif avait-il donc à lui reprocher ?
Il ne lui reprocha rien verbalement.
Tout son mépris était dans ses yeux à l'éclat de glace.
« Les chevaux ont besoin d'être longés, lâcha-t-il simplement. »
Tsinna ne dit rien, incapable de bouger.
Le Maître continua de lui donner ses instructions. La petite étincelle de mépris brillait toujours au fond de son regard. Tsinna le soutint sans peine. Non qu'elle voulu le braquer ou s'opposer à lui, mais c'était chose normale pour elle de se redresser quand elle se sentait menacée.
« Ensuite tu leur donneras à boire, tu laveras les stalles et... les mauvaises herbes ne doivent plus empiéter sur nos maigre plantations. »
Il se tut. Pendant un moment ils se défièrent l'un l'autre du regard.
« Tsinna ! siffla la gouvernante. »
La jeune fille ne lui répondit pas tout de suite. Elle ne pouvait détacher ses yeux de la lueur de mépris qu'elle ne comprenait pas. Ce qui lui était étranger la fascinait. Mais bien sûr, le Maître ne baisserait pas les yeux en premier. C'était à elle de le faire.
Tsinna inspira un bon coup pour reprendre le contrôle de son esprit. Elle joignit les mains et inclina la tête, baissant le regard.
« Pardonnez-moi, seigneur, demanda-t-elle selon l'usage. »
Il ne répondit pas mais il sembla à la jeune fille qu'il inclinait un peu la tête en signe d'acceptation.
« Allez, va à tes occupations. Plus tôt elles seront terminées, mieux cela vaudra pour toi. Le temps de gâte. »
Elle ne répondit pas à la pique. Bien sûr il avait prévu de la faire travailler sous la pluie. Il avait fait exprès. Pourquoi ne parvenait-elle pas à le contenter ? Pourquoi s'en prenait-il toujours à elle ? Qu'avait-elle fait pour ainsi lui déplaire, par toutes les légendes ?
Elle s'inclina encore une fois. Le regard réprobateur de la gouvernante lui collait au dos. Elle se dirigea vers la porte.
Comme si cela avait été voulu, à peine eut-elle fait trois pas qu'il se mit à pleuvoir.
Tsinna soupira.
La journée s'annonçait, décidément, bien, bien, bien longue.
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