Transfert




Haut dans les nuages, dans la demeure de Freia.


Toujours adossée contre l'arbre, Freyja vit au loin son père et ses hommes s'éloigner à cheval, laissant sur leurs sillages un grand nuage de poussière. La douleur émanant de son abdomen fut si forte qu'elle ne parvenait plus à le sentir. Pourtant, si elle ne ressentait pas la douleur, son corps souffrait énormément. Une larme déferla le long de sa joue salie par la terre. Avant de rendre son dernier souffle, elle sourit, heureuse que son cauchemar se finisse enfin. Elle quitta son corps dans un dernier regard vers le ciel bleu. Elle était née en regardant le ciel, elle mourut de même. La mort l'emportant lentement, elle sombra dans l'obscurité et le froid...

.·:*¨¨*≈☆≈*¨¨*:·.

« Encore toi, j'espérais ne plus te revoir! »

Une belle jeune femme enveloppée d'une magnifique robe blanche, s'approcha et tendit la main vers une sphère lumineuse violacée. La lumière provenant de ce tout petit être s'illumina en approchant de la déesse. D'un geste souple, la jeune femme la saisit et l'effleura avec douceur. Les rayons de chaleur qu'envoyait cette étrange boule fit sourire la magnifique dame et dans un rire cristallin, elle se rapprocha d'elle, la pressant délicatement sur son cœur. Cette petite boule pas tellement matérielle était entourée d'une aura puissante. Et la main blanche comme l'ivoire de la jeune femme reflétait d'autant plus sa lumière.

D'une démarche gracieuse, elle s'avança vers une grande sphère en verre et, accompagnée d'un froncement de sourcils, la caressa. La déesse eu un regard pensif et réfléchi, elle annonça alors à son protégé, lové dans le creux de ses mains fraîches:

« Je désespère de te trouver un corps adapté. Vu l'importance de ta mission, il faut agir assez rapidement, car plus le temps passe, plus tes pouvoirs diminuent. La terre se meurt, vas la sauver ! »

Elle réfléchissait toujours, à une solution, se souvenant de tous les corps que cette petite âme avait parcourus. Plongée dans ses pensées, à la recherche d'une idée plausible, elle fit les cent pas, faisant onduler la longueur de sa robe le long de ses jambes, la boule lumineuse toujours dans ses mains.

Un tintement métallique, venant de cette dernière, répondit à la jeune femme. Elle tendit l'oreille et un sourire apparu sur ces fines lèvres rosées. Elle fit volte face, envoyant ses cheveux dorés derrière sa nuque. Aussi surprise fusse-t-elle, un rire mélodieux sortit de sa bouche et d'une seule enjambée, elle parcourut la distance qui la séparait encore de la sphère en verre. Elle tourna autour du globe, puis l'effleura de ses doigts.

C'est d'une voix assurée, qu'elle dit :

« Moi Freia, déesse qui rend la vie, j'offre à cette âme un nouveau corps. Elle me remplacera sur terre et accomplira des exploits. Son messager la protégera et la conduira où tout a commencé... »

Avant de poursuivre son monologue, elle regarda son petit trésor encore installé chaudement dans ses mains, elle rapprocha alors son visage de sa lumière et lui murmura :

« Maintenant tu as l'habitude, retrouve ton guide et si notre plan marche, cette fois-ci tu survivras aux pouvoirs néfastes de l'homme.»

S'arrêtant de parler, elle songeait à la fiabilité de cette idée soudaine, car malgré le fait qu'une fois de plus ou de moins ne changeait pas grand chose, si son élu ratait encore sa mission, elle devrait le renvoyer, toujours moins puissant qu'avant.

Alors d'un regard déterminé, elle poursuivit son discours tout en touchant son globe de verre de l'index, où était apparue une carte de la terre d'Ümbral, parsemée de plusieurs petites lumières représentant chaque âme.

« Dans le monde en même temps que celui qui détient mes pouvoirs, un autre être au cœur pur vit. Lorsque que mon élu sera prêt, cet être recevra ma marque pour devenir son messager. Vous vous reconnaîtrez et finirez votre périple ensemble.»

Sur ces derniers mots, elle posa le doigt sur la sphère et une lumière brûlante jaillit. Aussitôt la boule violette dans sa main s'évapora. La petite âme violette plongea dans le corps d'un renardeau venant de pousser son premier cri. Sous le placenta de la renarde, la marque de Freia apparut sur le pelage du petit être mis au monde. Là-haut, au-delà des nuages, la belle déesse reconnut son élu et croisa les doigts pour que c'est idée de placer cette âme dans un corps d'animal soit une réussite.

.·:*¨¨*≈☆≈*¨¨*:·.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top