Nouvelle #9
Pour le concours de Blite_Shadows
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Assise sur mon lit, je regarde une infirmière s'afférer autour de moi, perplexe. Je la regarde examiner mon plâtre, replacer mes oreillers. Elle ne me regarde pas une seule fois. Je croise mes bras au niveau de ma poitrine; si j'avais su que cet hôpital était aussi raciste, j'aurais demandé à mes amis de me changer d'endroits. Je hais tous ces regards froids sur moi, tous ses jugements muets. J'ai la peau mate et alors? Je suis exactement comme eux!
Je regrette tant que ma réalité ne soit pas la même que celle de mon rêve ; ça aurait été bien mieux. Je préfère recevoir des sourires que des grimaces et des compliments que des jugements.
Mes yeux suivent l'infirmière qui termine de noter quelque chose sur son calepin. Ses boucles blondes encadrent son visage et ses lèvres bourgognes sont serrés en une ligne sévère. Quand elle s'apprête à s'en aller, je fais retentir la cloche que l'ont m'a remise à mon arrivée. Je vois ses muscles se tendres sous sa chemise d'hôpital et quand elle se retourne, c'est un sourire aussi faux que sa poitrine qu'elle m'offre. J'hausse un sourcil, soudain vexée. C'est tout ce que je mérite? Des sourires forcés?
— Vos blessures vous font mal? me demande-t-elle hypocritement.
Je secoue la tête.
— Avez-vous déjà fait des rêves étranges? Des rêves qui semblent si réels et qui nous appellent sans cesse?
Elle soupire et s'approche de mon lit. Sa main manucurée se pose sur mon bras.
— Toi, ma petite, la douleur te fait délirer. Je vais augmenter ta dose de morphine, tu tomberas endormie. Et tu cesserais de m'emmerder, murmure-t-elle doucement, croyant que je n'allais pas l'entendre.
Ce n'est pas illégal de faire ça? N'empêche, je la laisse faire : si je m'endors, je pourrais retourner dans mon rêve. Je la regarde donc augmenter la dose, silencieuse, les mains croisées devant moi. Quand elle a terminé, elle sort précipitamment de la chambre.
Maintenant seule, je me couche, les yeux fixés devant moi, et j'attends. Les effets devront faire effet dans quelques minutes, ça ne devrait pas être très long.
Mes yeux se sont à peine refermés que me suis fait happée dans un tout autre monde. Mes cheveux ont raccourci d'une vingtaine de centimètres et ma poitrine a complètement disparu, laissant la place à deux jolis pectoraux. Mes muscles ont pris de la masse ; ils m'aideront à gravir des immeubles.
Je suis redevenue un garçon.
Nina, la petite métisse que j'étais, s'est transformée en Derek, un joli garçon aussi fort qu'un chêne et aussi agile qu'un puma. Mes doigts parcourent ma peau et ce n'est qu'après que je remarque que je suis nu comme un ver. Dehors. Je rougis violement avant de débouler dans un entrepôt et de m'emparer d'une tenue posée sur un coussinet.
Constitué d'un pantalon ample et d'une chemise en flanelle, c'est tout simplement parfait pour me mouvoir en toute liberté. Je souris et me dépêche d'enfiler le tout. Ensuite, je me dirige vers la porte où un énorme panneau clignote.
À peine suis-je sorti que je me fais attirer sur le côté. Une main s'abat sur ma bouche et un genou vient se poser sur ma colonne vertébrale. Dans ma cage thoracique, mon cœur accélère l'allure, faisant pulser mon sang bien plus rapidement. Je me tortille du mieux que je peux pour échapper à cette prise, en vain. Bon dieu, à quoi bon avoir de supers muscles si je n'arrive pas à les utiliser? Mes cheveux noirs me tombent devant les yeux, m'obstruant la vue.
Mon agresseur les écarte délicatement, débouchant mon champ de vision. J'écarquille les yeux en découvrant la personne qui se tient devant moi. La personne qui se tient devant moi est tout simplement splendide. Sa beauté brute et imparfaite me décroche la mâchoire tandis que je la détaille des pieds à la tête : ses cheveux noirs raides sont amenés en une queue de cheval serrée; ses yeux couleurs terre pétillent de joie et son visage en forme de cœur est barré par une cicatrice. Ses lèvres esquissent un sourire, dévoilant des dents blanches et irrégulières.
— Je t'ai enfin trouvé! s'exclame-t-elle en effleurant mon visage.
J'ai un mouvement de recul.
— Vous me cherchiez?
— Oui, (Elle recule d'un pas et m'offre un petit sourire) tu es bien Derek, l'agent cinquante-cinq?
— Je crois...
Elle s'empare de ma main, un sourire radieux sur le visage.
— Parfait! Suis-moi, je t'expliquerais tout sur la route.
Les mots à peine lâchés, elle me tire vers elle et nous nous mettons à marcher. Je ne dis rien quand elle m'oblige à rentrer dans sa navette. Les jambes croisées, la bouche fermée, je la regarde s'installer. Qu'est-ce que je pourrais dire? Si elle connait mon prénom et sait où me trouver, c'est sûrement pour une bonne raison.
Quand notre moyen de transport se met en mouvement, la jeune fille se tourne vers moi, une main sur le volant, l'autre sur sa cuisse.
— Avant toute chose, laisse moi me présenter. Je m'appelle Gina et je travaille pour l'armée. Mon supérieur m'a chargé de te trouver pour que tu m'aides à mener à bien ma mission. Selon lui, tu es le seul capable de le faire.
— Quelle mission?
Son visage défiguré se crispe quelques instants.
— J'y arrivais : il y a quelques jours, nous nous sommes fait dérober un cristal très important. En effet, cette pierre précieuse assure une stabilité à notre monde. Sans elle, les robots se tourneront contre nous et se mettrons à tout détruire sur leur passage; humain ou non. Il faut qu'on la retrouve coûte que coûte et c'est là que tu entres en jeu : tu es le seul capable de grimper sur des immeubles et sauter loin sans effort. Tu pourras, avec moi, te faufiler entre les mailles de la sécurité et reprendre notre bien.
Je me passe une main dans les cheveux, un peu sur le cul. Tout ce qui sort de sa bouche est insensé. Comment puis-je les aider? Dans la réalité, je ne suis qu'une pauvre fille coincée dans un foutu lit d'hôpital, la jambe dans le plâtre.
Oui, mais je ne suis plus Nina. Je suis Derek.
Je pousse un soupire de résignation avant de me tourner vers Gina :
— J'accepte.
Je n'ai rien à perdre.
*
Je m'inspecte dans la glace, passant mes mains sur la combinaison que Gina m'a obligé à enfiler. Il n'y a qu'un mot pour la décrire : moulante. En effet, elle fait ressortir mes muscles et met en valeur mon corps parfait. Dire que quand je suis Nina, j'ai à peine de quoi attirer le regard. Je croise mon regard chocolat, confiant. Ce n'est qu'un grand parcours, je n'ai pas besoin de m'inquiéter. Alors pourquoi ai-je un goût aigre dans la bouche?
— Ah, tu es enfin prêt! S'exclame la voix de Gina d'un ton enjouée.
Je me tourne vers elle et ma mâchoire m'en tombe presque. Gina est drapée du même uniforme que moi, mais le sien lui va bien mieux. On dirait une seconde peau. Ses cheveux noirs sont amenés sur sa tête et ses yeux ternes me détailles, avec une certaine gourmandise.
Oh mon dieu.
Elle m'effleure du regard, passant la langue sur les lèvres, et quand elle voit mon air effaré, elle éclate de rire. Elle se tape la cuisse, les larmes aux yeux, un sourire scotché sur le visage.
— Je ne vais pas te sauter dessus, Derek! Ne t'inquiète pas! Je préfère les filles, n'ait crainte. Je ne faisais que rigoler.
Je me force à sourire : comment lui dire que dans la réalité, je suis une fille? Je secoue la tête : elle n'a pas besoin de le savoir. Je me regarde une dernière fois dans la glace, replaçant mes cheveux, et suis Gina. Elle gambade à mes côtés, sa queue de cheval suivent ses mouvements. Une fois à droite, une fois à gauche.
Au bout d'un moment, Gina s'arrête. Les mains sur les hanches, elle me lance un bref regard et articule le mot regarde. Ensuite, elle tape trois fois dans ses mains, un sourire sur le visage. Et, sous mon regard ébahis, un long pont apparait. Je laisse échapper un cri et recule de quelques pas.
— C'est ça, le futur! Me dit-elle avant de s'engager sur l'élégant pont en bois franc.
Je détaille cette construction, pas très rassuré. Et si mon poids était trop grand et que les planches de bois se cassaient sous moi? Je n'ai pas réellement envie de mourir, ce serait tout simplement affreux. Finalement, après une longue hésitation, je m'engage à mon tour, la main serrée contre une des cordes dorées.
— Mon dieu, tu es d'une lenteur! Si j'avais su, j'aurais appelé une navette.
Le ton de Gina est blagueur, mais il m'irrite tout de même. Depuis que je me suis blessé, je prends beaucoup plus de précaution. À cause des ses foutues blessures, ma vie a complètement changé. La chose que j'aimais le plus au monde m'a été injustement arraché, laissant mon cœur béant.
— J'arrive, crié-je en voyant Gina m'attendre à l'autre bout, une expression ennuyée sur le visage.
Je presse le pas, le dos droit, les jambes flageolantes. Je ne suis qu'un peureux; je deviens comme Nina. Je laisse la réalité prendre du terrain, me rappelant que je ne peux pas me cacher dans mon imagination. Je ferme brièvement les yeux : je ne dois pas penser comme ça.
Quand je rejoints Gina, elle m'enjoint de la suivre, les lèvres serrées en une fine ligne. Ses cheveux fouettent l'air et elle me mène jusqu'à une bouche d'égout où une odeur de pourriture et de rouille y émane. Je me dépêche de me boucher le nez avant qu'un haut le cœur se pointe et me fasse déverser tout le contenu de mon estomac.
Gina s'agenouille et se tourne vers moi, le doigt pointé sur la bouche d'égout.
— On doit descendre par là et longer les murs jusqu'au bout. C'est une marche d'environ cinq minutes, c'est assez proche. Le seul problème, c'est qu'il n'y a aucune échelle et qu'il faudra grimpe sur les murs pour sortir. Je crois que c'est dans tes compétences?
Je hoche la tête : j'ai appris à grimper sur les murs quand j'avais six ans. Une vraie petite araignée. Voyant que je suis à l'aise avec son plan, Gina tape dans ses mains avant de se tourner vers moi. J'ai un mouvement de recul quand mes yeux croisent les siens. Je jurerais avoir vu une lumière verte y émaner. Quand je regarde à nouveau, il n'y a rien. Je me passe une main sur le visage : je suis en train de devenir fou.
Après avoir écarté la grille, nous sautons tous deux dans la bouche d'égout et atterrissons sur nos deux pieds, avec énormément de classe. J'écarte une mèche de cheveux et Gina resserre sa queue de cheval. Ensuite, nous longeant comme convenus les murs, le nez bouché, la bouche fermée, et, cinq minutes plus tard, nous arrivons à destination.
Des raies de lumières provenant de l'extérieur illuminent les égouts, les rendant un peu plus accueillant. À mes côtés, Gina peste et tape du pied à maintes reprises, sautant quelques fois, jurant l'autre moitié du temps. Je lui demande ce qui lui arrive, un peu perdu. Nous sommes arrivés à destination, elle devrait être heureuse. Non?
— J'ai complètement oublié de demander à quelqu'un de retirer la grille qui protège le trou. On est bloqués ici et le seul moyen de tout arranger, c'est de rebrousser chemin. Mais, nous n'avons pas le temps pour ça. Dans moins de trente minutes, le monde se rendra compte qui leur manque le cristal et les robots se révolteront. Nous sommes fichus, murmure-t-elle en se laissant glisser sur le sol, le corps secoué de sanglots.
Je suis pris au dépourvu : j'étais sûre qu'elle était une dure à cuir. Mais là... en la voyant recroquevillée sur elle-même, les joues baignées de larmes, le nez plein de morve et les yeux rouges, elle a l'air d'être une créature vulnérable. Je m'agenouille à ses côtés, les talons bien ancrés sur le sol, et pose ma main sur son épaule pour la rassurer :
— Je peux la retirer, cette grille.
— T'es con ou quoi? Je t'ai dit que nous n'avions pas le temps de rebrousser chemin !
J'ai envie de lui dire qu'en s'apitoyant sur son sort, elle perd un peu de son précieux temps.
— Je peux la retirer d'ici, je sais comment faire.
Elle essuie ses yeux et me dévisage froidement.
— Arrête de dire des stupidités ! Sans échelle tu n'auras aucun support pour t'aider à la retirer.
C'est ce qu'elle croit. Rapidement, je me redresse et écarte les quelques mèches qui me tombent sur le front. Je visualise ce que je veux faire, notant tous les mouvements nécessaires. Je cherche les meilleures prises, calcule la vitesse que je dois utiliser. Tout est calculé dans un parcours, rien n'est laissé au hasard.
Après m'être assuré que mes chaussures étaient sèches, je prends mon élan et me mets à grimper sur le mur. Mes pieds suivent de loin le mouvement de mes mains et mes yeux explorent toutes les possibilités qui m'ont échappé. Plus je m'approche de la grille, plus mon souffle s'accélère. Si je rate mon coup, je vais tomber sur le dos et me blesser. Comme Nina. Je ferme les yeux et tente de calmer mon cœur qui bat des records de vitesse. Nina est faible, elle n'a pas la même masse musculaire que Derek. Je suis puissant et bien entraîné. Je suis capable, je ne vais pas rater mon coup.
Je mets une pression à l'aide de mon pied droit et me propulse vers la grille. Ma main gauche effleure la surface métallique, mais rate sa cible. Mon souffle s'accélère de nouveau et je tente de rectifier le tir avec ma main droite. Gagné! Mon corps se balance dans le vide, ma paume tenant fermement la barre métallique.
Je pose la gauche près de la droite et utilise la puissance de mes bras pour pousser la grille. Mon corps monte et descend tandis que grille glisse vers la gauche, laissant suffisamment de place pour se faufiler vers l'extérieur. Sous moi, j'entends Gina retenir sa respiration quand je me hisse vers la sortie. Maintenant sur le dos, je fixe le ciel et reprend mes esprits. Tout ce manège m'a vidé de mon énergie.
Je sens un mouvement à mes côtés et le visage balafré de Gina entre dans mon champ de vision. Ses yeux brillent d'admiration et ses lèvres sont retroussées en un magnifique sourire. Mais encore une fois, je vois cette lumière verte qui me fait frémir d'épouvante.
— Tu as été formidable! s'écrie-t-elle, admirative. Tu étais si concentré dans ta tâche, c'était tout simplement époustouflant.
Je la remercie du bout des lèvres avant de me relever.
— Il nous reste combien de temps?
— Une quinzaine de minutes, répond-t-elle rapidement en resserrant à nouveau sa queue de cheval. L'immeuble où nous devons nous rendre est juste à côté et nous infiltrer ne devrait pas être très compliqué.
J'hoche la tête : bien sûr, s'infiltrer dans un immeuble hautement sécurisé est quelque chose de très simple. Tout le monde est capable de le faire.
Me prend-t-elle pour un idiot?
*
En fait, c'était simple.
Il suffisait de grimper jusqu'au deuxième étage, casser une vitre et entrer dans la bâtisse. Ce fut d'une simplicité alarmante, comme si on nous invitait à entrer. En ce moment, Gina et moi marchons en catimini, à la recherche de la salle soixante-trois, la fameuse salle où est exposée ce fameux cristal.
Gina est impatiente, elle bouge de partout. Ses lèvres sont étirées en un rictus sombre et ses yeux pétillent. Entre-temps, elle a détaché ses cheveux qui lui tombent maintenant en vague dans le dos.
— Gina, commencé-je avant de me râcler la gorge, puis-je te poser une question personnelle?
Ses épaules se raidissent et elle hoche lentement la tête sans se départir de son rictus.
— Comment t'es-tu fait cette balafre?
— Erreur lors de ma conception, dit-elle du tact-au-tact avant de se tourner vers moi, nous sommes arrivés.
En effet, nous nous trouvons devant une imposante porte à double battant où le numéro soixante-trois est inscrit sur une plaque en or. Les poignées de porte semblent être faites en cristal et elles reflètent la lumière, provocant un éclat aveuglant.
Je me tourne vers Gina :
— Comment entrons-nous ?
Elle sort une clé et l'insère dans la serrure.
— Comme ça.
Elle me laisse passer en premier et referme la porte derrière nous. La pièce est assez jolie, mais je ne sais pas, elle ne me plaît pas. C'est sûrement à cause de toutes ses peintures d'humains qui sont accrochés sur tous les murs ou encore, le cœur exposé sur un bureau. Je frémis d'horreur quand mon regard croise ceux d'une reproduction d'humain. Il semble si réel, comme s'il avait été empaillé. Je recule d'un pas et me heurte à Gina qui enroule sa main autour de mon poignet. Je me tourne vers elle et mes yeux s'accrochent à la clé qu'elle tient encore dans sa main.
— Comment t'es-tu procuré la clé de l'ennemie?
Elle hausse des épaules :
— Sûrement parce que c'est ma salle.
Elle va s'assoir derrière son bureau, sous mon regard perturbé.
— Quoi tu n'as toujours pas compris? Je suis l'ennemie, comme tu le dis si bien. La méchante dans l'histoire, Cruella. Ma balafre ne t'as pas mis la puce à l'oreille, tu ne t'es pas dit que ce n'était pas normal? Il n'y a que les méchants pour être blessés de la sorte! (Elle éclate de rire et écarte une mèche de cheveux :) Je suis une cyborg, Derek, une parfaite petite hybride. Je suis utilisée par ces stupides humains qui croient que les robots ne sont là que pour subvenir à leurs besoins. Je suis un esclave et j'en ai marre! Je veux renverser le pouvoir; je veux que les robots deviennent maître et les humains, esclaves.
Je me passe une main sur le visage et me traite mentalement d'idiot. J'aurais dû m'en rendre compte, il y avait tant d'indices. Je n'ai pas été assez observateur et ça se retourne contre moi. Et là, un détail me frappe.
— Attends.... Qu'est-ce que je viens faire dans cette histoire?
— Autre le fait que tu sois humain? Eh bien, il semblerait que tu sois le fameux cristal, le canalisateur de ce monde. Je ne sais pas comment, mais tu empêches les robots de se révolter. Ils te respectent même, c'est répugnant. Je serais dans la même situation qu'eux si je n'étais pas à moitié humaine.
Elle se lève, une main derrière le dos, un air calculateur sur le visage.
— Si je veux que mon plan fonctionne, je dois te terrasser. Ne prends pas ça personnellement, tu es plutôt chouette! Mais bon, tu m'empêche de mener à bien mes projets.
Elle lève un bras vers moi, un fusil entre ses mains, et son doigt appuie sur la gâchette. Je me jette sur le sol et roule jusqu'à une chaise. Je m'en empare et m'en sers comme bouclier.
— Une chaise? Tu crois pouvoir me terrasser avec une chaise? Pitié!
Les coups se mettent alors à pleuvoir et j'évite chacune des balles. Gina jure avant de foncer vers moi. Elle se baisse quelques instants pour s'emparer d'une dague cachée dans sa botte et plonge sur moi. Pris au dépourvu, je n'ai pas pu m'écarter et la lame s'enfonce dans mon torse, me coupant le souffle.
La douleur apparait alors et je pousse un cri guttural avant de tomber au sol. Le souffle court, j'extrait la lame et la lance au bout de la salle. Gina s'approche alors de moi et effleure ma joue du bout des doigts.
— Je suis navrée, mais je devais le faire. J'espère que tu seras heureux.
J'use de toutes mes forces pour garder les yeux ouverts et pour murmurer ces quelques mots :
— Tu es un monstre, Gina.
— Non, je suis une fervente combattante à la liberté.
Je n'ai que le temps de la voir se relever que le monde devient noir.
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