Zuko (24)
J'aimerais pouvoir dire que je sais ce que je fais. Malheureusement, bah c'est pas du tout le cas et ma vie est une panique constante depuis que Sokka en fait partie. Putain je fais vraiment pitié en fait... Je vais en cours et la matinée passe lentement, très lentement. Trop lentement. Et merde du coup moi j'ai le temps de penser à tout et n'importe quoi. Et c'est peut être pas une super idée du coup, vu que mon esprit vagabonde n'importe où. Genre littéralement n'importe où c'est un vrai bordel dans ma tête. Je tente tant bien que mal de suivre le cours de biochimie qui est absolument soporifique. Genre vraiment. Là, le prof nous fait une révision sur l'oxydoreduction. Es ce que c'est intéressant ? Pas du tout. Ty Lee me flanque un coup de coude.
Ty Lee : youhou Zuko ? Tu suis ?
Zuko: oui ça va.
Ty Lee : fait au moins semblant.
Zuko : merci du conseil.
Ty Lee : d'ailleurs, tu veux que je t'aide au café cet aprem ?
Zuko: non ! Enfin... Non ne t'embête pas, tu vas t'ennuyer.
Ty Lee : justement, je voulais t'accompagner pour pas que tu t'ennuies.
Zuko: t'inquiètes pas, je vais juste regarder mes séries et servir les deux clients qu'il vas y avoir.
Elle se contente d'opiner du chef et de continuer à faire semblant d'écouter le cours. C'est au bout de super longtemps que les cours se terminent, Alléluia. Et bah, on peut dire qu'elle a été productive cette matinée de cours... On rentre tous en bus chez mon oncle qui nous accueille avec une bonne odeur de nourriture et un sourire gravé au visage.
Iroh : alors, les cours ?
Azula: chiant.
Mai: nul.
Ty Lee : c'était sympa !
On s'installe à table et on commence tous à manger en silence. Enfin, en silence... Disons que les bavardages incessants de Ty Lee et de Iroh dont ce qui se rapproche le plus du silence ici. Déjà rien que ça j'en peux plus, alors Sokka qui vit dans 20m² avec quatre autres personnes, j'imagine même pas ! Moi je serai mort depuis le temps. Ou j'aurai finis par ne plus pouvoir les supporter. Pas que je n'aime pas ses amis, hein, mais il faut avouer qu'ils ont le don d'agacer le monde.
Iroh: bon, j'imagine que ça va encore être une journée creuse au salon.
Azula: à t'entendre, c'est toujours une journée creuse.
Ty Lee : ouais, c'est un miracle que tu sois pas en faillite.
Iroh : merci pour ça.
Ty Lee : bah quoi c'est vrai !
Mai: je suis sûr que ton magasin n'est qu'une façade pour du détournement de fonds.
Ty Lee : ho oui ! Je peux être ton bras droit ??
Iroh: je ferai un bien piètre gangster... Zuko, tu t'occupes du service comme d'habitude ? J'ai de la paperasse à faire.
Zuko: ouais t'inquiètes.
Je termine mon repas et file dans ma chambre pour me changer. Es ce que c'est ridicule ? Absolument. Es ce que c'est à cause de la venue de Sokka ? Je suis dans le déni donc on vas dire non. Je finis de rapidement me préparer et sort pour aller jusqu'à la boutique. C'est pas loin, je peux juste marcher durant quelques minutes. Je pousse la petite porte de derrière et commence à tout préparer. Brancher les diverses machines, préparer la caisse... Ça prend pas non plus des heures et après ça, je le vais déverrouiller la porte d'entrée et mettre un panneau pour signifier que c'est ouvert. Et y'a personne. Super. Je me mets derrière le comptoir et commence à jouer sur mon téléphone par habitude lorsque la petite cloche résonne.
Sokka : déso, je suis à la bourre !
Je me tourne en rangeant mon téléphone pour voir Sokka qui venait de rentrer dans la boutique. Il a son éternel skate board en main, une vieille veste bleu un peu trop grande et un sourire absolument adorable au visage. Je lui rends son sourire avant de désigner d'un geste de bras l'endroit vide.
Zuko: c'est rien. Comme tu peux le voir, j'étais très occupé.
Sokka : ouais bah excuse de pas avoir pu te sauver de ton ennuis plus tôt mais un troupeau de vache m'as barré la route.
Zuko: Pardon ?
Sokka : ouais, le père Piandao et ses grandes idées...
Il s'approche avant de s'accouder au comptoir en face de moi et de poser son skateboard. Il est trop mignon... Ses grands yeux bleus me fixent et j'entends mon nom franchir ses lèvres.
Sokka : Zuko ?
Zuko: ouais ?
Sokka : tu me dois un chocolat chaud.
Zuko: espèce de rat.
Sokka : alors pour ma défense, de chez nous jusqu'à ici, ça fait une trotte.
Zuko: je vais te le faire ton chocolat.
Sokka : merciiii !
Il rigole avant de monter sur le comptoir pour s'asseoir dessus. C'est super anti hygiénique, pas intelligent et on a pleins de chaise donc c'est débile mais je ne dis rien. Après tout, ça m'arrive de le faire aussi. Je commence à faire son chocolat chaud, et je rajoute des vermicelles en sucre de couleur. De base, c'était pour l'embêter. Mais ça a plus l'air de lui faire plaisir qu'autre chose.
Sokka : merci bien !
Il commence à boire en silence tandis que je nettoie le liquide qui a coulé derrière le comptoir. Putain de machine qui fuit... Il termine son verre avant de désigner la salle vide.
Sokka : et bah, y'a foule...
Zuko: ouais, le chiffre d'affaire de l'entreprise est un mystère.
Sokka : à 2,10 balles le chocolat, je sais comment il se fait sa marge brute.
Le silence résonne.
Sokka : tu fais comment pour éviter de te faire chier ??
Zuko: séries. Tu veux qu'on en regarde une ?
Sokka : ouais bien sûr !
Il me rejoins derrière le comptoir en prenant une chaise et s'installe tandis que je mets en équilibre mon téléphone sur une bouteille de sirop de sucre. On débat un instant pour savoir quelle série regarder avant de opter pour Umbrella academie. On comptait tous les deux la regarder sans jamais avoir le temps ou l'envie. Je lance l'épisode et chose pas prévue, Sokka se croit dans un blind test parce qu'il gueule le nom de toutes les chansons qui passent.
Sokka : The Walker ! Le chanteur c'est... Fitz and je sais plus quoi.
Zuko: tu comptes tous les faire ?
Sokka : bah quoi ? T'es pas impressionné par mes talents ?
Zuko: bof, je sais juste que si on fait un blind test, je devrais me mettre en équipe avec toi.
À l'écran, le flashback montrant l'attaque d'une banque venait de se terminer. Mais j'avoue que je regarde pas trop l'écran, je suis plus occupé à fixer Sokka. Pourquoi être avec lui, ça semble si normal ? Comme si j'étais juste à ma place, que c'était la suite logique des choses. Sa main se pose sur la mienne, doucement. Il se tourne vers moi, l'air un peu anxieux.
Sokka : ça te gêne si on reste comme ça ?
Zuko: nan, bien sûr que non.
J'hésite un instant avant de poser ma tête sur son épaule. Il sourit avant d'appuyer sa tête sur la mienne. Je crois que j'aime bien les mercredis après-midi finalement... À l'écran, la fameuse scène de danse sur fond de musique des années 90 est en train de passer. Sokka ricane et commence à chantonner sans bouger pour éviter de me déranger certainement. Il finit par marmonner.
Sokka : I think we're alone now, de Tiffany.
Zuko: tu veux qu'on compte les points ?
Sokka : nan pas besoin, je sais que je suis le meilleur !
Zuko: mais bien sûr, si ça te fait plaisir de croire ça !
Sokka : excuse moi, c'est un fait. En plus cette chanson est super bien !
Zuko: j'sais pas, jamais écoutée en entier.
Sa tête se relève avec un sourire maléfique et je secoue négativement la tête lorsqu'il désigne l'enceinte qu'on utilise pour mettre une petite ambiance de fonds. Mais perso, je l'éteint à chaque fois vu que c'est super chiant.
Zuko: nope, pas moyen.
Sokka : Zuko...
Zuko: non !
Sokka : allez !
Zuko: non ! Je te connais, tu vas vouloir danser et c'est mort.
Sokka : mais allez ! Promis on écoute juste !
Et, sans que j'ai eu mon mot à dire, il se lève pour allumer l'enceinte et connecter son téléphone avec celle ci. Et merde. Il tapote sur son clavier et les premières notes de la musique commencent à résonner dans tout le salon, à un volume largement au dessus du raisonnable.
Let me hear your heart beat
Let me feel your heart beat
Let me touch your heart beat
Cause I'm gonna change your heart beat
Je soupire de dépit tandis qu'il s'éloigne hors du comptoir en bougeant la tête au rythme du tempo. "On vas juste écouter" mon cul ouais ! En plus je déteste danser.
Zuko: tu sais que je devrais te détester pour ça ?
Sokka : mais naaan, tu m'adores.
Zuko: pas lorsqu'il s'agit de danse.
Children, behave
That's what they say when we're together
And watch how you play
They don't understand
And so we're running just as fast as we can
Holding on to one another's hand
Trying to get away into the night
And then you put your arms around me
And we tumble to the ground and then you say
Il chantonne les paroles en même temps de danser au milieu de la salle vide. Enfin danser c'est un grand mot. J'ai plus l'impression qu'il se balance d'un pieds sur l'autre en chantant faux quoi.
I think we're alone now
There doesn't seem to be anyone around
I think we're alone now
The beating of our hearts is the only sound
Sokka : allez viens !
Zuko: pour faire quoi ?
Sokka : n'importe quoi. On s'en fout, y'a personne.
Zuko: un client peut rentrer à tout moment.
Sokka : ouais c'est vrai que notre bled raffole de cet endroit.
Sans que je ne sache trop pourquoi, je me lève à mon tour pour le rejoindre au milieu de la salle vide du magasin. Il me sourit avant de prendre ma main dans la sienne.
Look at the way we gotta hide what we're doin'
'Cause what would they say
If they ever knew? And so we're
Running just as fast as we can
Holding on to one another's hand
Trying to get away into the night
And then you put your arms around me
And we tumble to the ground and then you say
Je sais pas si on peut appeler ce qu'on fait une danse. J'ai plus l'impression qu'on fait n'importe quoi, qu'on fait des pas qui n'ont aucun sens et aucune logique. Sokka prend ma main pour me faire tourner sur moi même de façon chaotique avant de me rattraper par la taille tout en riant et en chantonnant.
I think we're alone now (alone now)
There doesn't seem to be anyone around
I think we're alone now (alone now)
The beating of our hearts is the only sound
Zuko: je suis plus grand, ça devrait être plus pratique dans l'autre sens !
Sokka : ouais pas faux.
I think we're alone now (alone now)
There doesn't seem to be anyone around
I think we're alone now (alone now)
The beating of our hearts is the only sound
Je prends sa main pour le faire tourner comme il l'avait fait avec moi avant de le prendre par la taille pour le ramener contre moi. Il me sourit avant d'ébouriffer mes cheveux dans un geste affectueux.
Running just as fast as we can
Holding on to one another's hand
Trying to get away into the night
And then you put your arms around me
And we tumble to the ground and then you say
C'est stupide, complètement stupide mais je me sens heureux là tout de suite. Dans ce salon de thé vide de monde, avec la musique qui résonne à fond sans se soucier de si un client vas arriver ou non. Lorsque la main de Sokka est dans la mienne, j'ai l'impression que plus rien autour ne compte, que ses yeux océans sont la seule chose qui existe.
I think we're alone now
There doesn't seem to be anyone around
I think we're alone now
The beating of our hearts is the only sound...
La musique décroît progressivement tandis que Sokka éteint son téléphone, coupant abruptement les dernières notes qui restaient en suspend.
Sokka : alors, on dit quoi Monsieur "j'aime pas danser" ?
Zuko: tu sais que je vais pas avouer si je me suis amusé ?
Sokka : ouais, c'était trop beau pour être vrai.
Zuko: en tout cas, merci.
Sokka : merci pour quoi ?
Zuko: pour m'avoir offert une danse déjà. Et pour me supporter.
Sokka : je te supporterai aussi longtemps qu'il le faut.
C'est alors qu'on aperçoit à travers les vitres sur le trône d'en face, Ty Lee. Ho merde. Elle viens par là ! Sans réfléchir, je choppe Sokka par le bras pour nous faire passer tous les deux par derrière le comptoir et nous cacher. C'est stupide et ridicule, on dirait deux gosses mais c'est pas grave. Plutôt crever que de me faire charrier par Ty Lee ! Et en plus c'est une pipelette, si elle me découvre, ma sœur et Mai seront au courant. Sokka ricane.
Sokka : tu sais qu'elle peut totalement nous voir si elle rentre ?
Zuko: elle rentrera pas.
Je le fixe. J'avais pas remarqué à quel point on était proches tous les deux là tout de suite... Son visage est vraiment très proche du mien. Je rougis un peu et il en fait tout autant. Sa main se pose sur ma joue tandis qu'il se penche vers moi. Je me noie une fois de plus dans ses magnifiques yeux clairs et je ferme les miens avant de pencher à mon tour mon visage vers le sien. Ty Lee peut bien aller se faire foutre. Ses lèvres se posent sur les miennes avec douceur, et je lâche un soupir en sentant les papillons dans mon ventre se déchaîner. Je passe ma main sur sa nuque pour l'inciter à continuer, mouvant doucement mes lèvres contre les siennes. C'est doux, c'est tendre, c'est presque irréel. À tout moment j'ai l'impression que mon réveil matin vas sonner, que c'est juste un songe. Mais non.. Sokka se décale de moi, les joues rouges et le regard un peu penaud.
Sokka : heu Zuko ?
Zuko: quoi ?
Sokka : je peux t'embrasser encore ?
Mon cœur loupe un battement, fichus problèmes cardiaques. C'est alors qu'un bruit que j'avais absolument pas envie d'entendre résonne. La clochette du magasin. Je me relève d'un coup, essayant de remettre mes cheveux en ordre.
Zuko: et mer- heu, bienvenue !
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