Sokka (9)

Règle numéro 1 du gAang, ne jamais faire confiance à ses potes. Règle numéro 2 du gAang, ne pas faire confiance à ses potes lorsqu'ils te disent qu'ils vont arranger le coup entre toi et un gars sur qui tu crush. Oui, c'est des règles très précises. Et malheureusement, j'étais pas au courant de ces règles. Ouais en même temps, j'aurais pu m'en douter, à cause de ces regards en coin qu'ils se lancent depuis le début de la matinée. J'aurais pu m'en douter lorsqu'ils se sont approchés du groupe d'amis de Zuko. Et j'aurais pu refuser d'aller manger, étant donné que dans la salle de pause de l'exploitation, il y a toujours des sandwichs en rabe. J'aurais pu mais je l'ai pas fait et me voilà seul, face à Zuko dans le self. Seul, pas totalement. Sur la table à côté de la nôtre, on peut saisir des brides de conversations de nos potes respectifs. On se lance un regard en coin, la gêne étant très présente.

Zuko: il s'appelle comment ton pote à la flèche déjà ?

Sokka : qui ? Aang ?

Zuko: ouais lui.

Il y a un instant de silence. Ne le regarde pas dans les yeux, fais comme si de rien n'était. Je mange ma salade de carottes râpées, qui est vachement dégueulasse soit dit en passant, avant qu'il ne soupire.

Zuko: pourquoi vous nous parlez alors que lui et toi vous foutiez de ma gueule ?

Sokka : comment ça ?

Zuko: au Dragon de Jasmin. Vous me lanciez des coups d'oeil en rigolant.

Sokka : hein ?

Zuko: c'est à cause de ça ?

Il désigna la cicatrice de brûlure qu'il arborait à l'oeil gauche. Ho. Il croyait qu'on se moquait de lui ??? Mais pas du tout, si je le fixait c'est parce que je le trouvais beau et Aang se moquait de moi, pas de lui. Ça me déprime qu'il ai pu penser qu'on se foutait de sa gueule, encore plus s'il croyais que c'était à cause de sa cicatrice. Comme s'il avait choisi d'en avoir une. On peut se foutre de la coupe de cheveux de quelqu'un, de sa façon de se fringuer à la limite mais pas d'un truc comme ça. Seul problème, je peux pas lui dire que je le fixait parce que je le trouve agréable à regarder.

Sokka : mec, Aang a une flèche bleu sur le crâne. On se moquait pas de toi d'ailleurs.

Zuko : pourquoi alors ?

Sokka : heu...

Zuko: ça sert à rien de me mentir.

Sokka : j'ai dis à Aang que je trouvais que t'avais de beaux yeux, voilà ! C'est de moi qu'il se foutait.

J'ai paniqué ok ?? Il semble surpris parce qu'il fronce les sourcils en ma direction, l'air blasé au possible. Et moi, bah j'ai viré couleur cramoisi. Je me hais. J'aurais pu trouver une bonne excuse genre "c'est parce que tu galèrais à ouvrir le tiroir caisse" ou alors que ça n'avait rien à voire avec lui, que mon pote avait juste fait une blague. Mais je suis pas assez inventif pour ça. Je devrais vraiment apprendre à mentir, ça pourrait être utile.

Zuko: sérieux ?

Sokka : désolé que tu ai cru qu'on se moquait...

Zuko: c'est rien, j'ai l'habitude.

Sokka : à cause de ta cicatrice ?

Zuko: ouais.

Sokka : je me moquerai jamais de ça. Je suis un con mais pas à ce point.

Il semble surpris mais il se contente juste de hocher la tête, et on recommence à manger en silence. Mais c'est pas un silence gêné comme au début, nan là c'est un silence où tu te sens bien. J'écoute les conversations des autres à la table et je remarque surtout un truc, un petit truc que j'aurais aimé ne pas voir, ma sœur et sa sœur qui se bouffent du regard à un point sur c'est indécent. Je toussaute pour attirer l'attention de Katara.

Katara : quoi ?

Sokka : discrétion ma vielle, discrétion.

Katara : ta gueule-

Sokka : règle numéro un, ne fait pas confiance à tes potes.

Katara : Sokka, dis le à haute voix et je balance tout ce que je sais sur toi.

Sokka : merde.

Katara : oui.

Zuko: qu'es ce qu'il y a ?

Je me retourne vers lui tandis que Katara reprends sa discussion avec Suki à propos de leurs profs. Alors. Comment expliquer à Zuko que ma sœur et la sienne se bouffaient du regard pas discrètement ? Allez, cette fois j'y vais avec subtilité et tact. Pour pas qu'elles nous écoutent, je prends mon téléphone et écrit un truc dans les notes.

"Je crois que nos sœurs veulent se bouffer le fiak"

Subtilité et tact. Il lis le message, ouvre de grands yeux tout en fronçant les sourcils, une vrai prouesse faciale, avant de se retourner vers la table.

Zuko: sérieux ?

Sokka : t'es aveugle ou un truc du style ? Parce que c'est évident qu'elles ont faim.

Il secoue la tête, comme dans le déni avant que Toph ne nous apostrophe pour nous faire participer à la conversation. En vrai, elles sont sympas ses potes. On a parlé de sport avec Ty Lee, je crois que c'est celle que je préfère d'ailleurs. Mai aussi est cool, et Azula bien qu'elle ai un regard de garce et qu'elle nous clash toutes les deux secondes, bah en vrai elle est sympa. De toute façon, Zuko m'avait dit qu'elle se comportait comme une pétasse lorsqu'elle était stressée. À la fin du repas, on sort dehors et on observe nos deux groupes qui n'en forment visiblement plus qu'un, un peu en retrait avec Zuko.

Zuko : c'était plutôt sympa.

Sokka : ouais, encore désolé que t'ai cru qu'on se moquait de toi.

Zuko : c'est bon, t'inquiètes pas.

Sokka : mais je maintiens ce que j'ai dit !

Zuko: de quoi, pour la réduction ?

Sokka : nan, sur le fait que t'ai de beaux yeux.

Toph: les gars, vous venez ou quoi ?

Suki: ouais, magnez vous les flemmards !

Ty Lee : y'a trop d'amour entre vous.

Aang: on s'insultes parce qu'on s'aime bien, c'est comme ça.

Sokka : bah c'est pas réciproque, crâne d'oeuf !

On finit par aller chacun dans nos cours respectifs, et ça c'est chiant. Entre nous, j'aurais préféré qu'on soit dans la même classe, ça aurait mis un peu d'ambiance. Parce que là, le cours de maths c'est une torture. Et heureusement pour moi, cette torture a une fin. Le soir, j'ai pas recroisé les filles ou Zuko mais c'est pas grave. Je rentre chez nous et me fait accueillir par Momo le lémurien qui me saute à la tronche sans ménagement.

Sokka : ha ! Saloperie vas !

Suki: ha t'es enfin là toi ! Conseil de guerre.

Sokka : hein que quoi ?

Aang: c'est à propos de Katara et de Azula.

Toph : elles veulent se bouffer l'cul !

Sokka : j'avais remarqué les gars.

Katara : non mais vos gueules !

Elle râle et je me dis que c'est peut être pas juste à cause de sa mauvaise note en maths qu'Aang a l'air déprimé. Je sais qu'il aime ma sœur, je sais aussi que ma sœur est une merde en matière de sentiments. Et je peux pas juger, j'en suis une aussi. Mais là, j'ai juste envie que ma sœur soit heureuse. Si elle veut sortir avec Azula, qu'elle le fasse. Si elle veut juste coucher avec elle pour voir, c'est du pareil au même.

Katara : on doit déjà arranger le coup entre Sokka et Zuko.

Toph: nan mais eux c'est foutu. Toi c'est prometteur.

Sokka : hey !

Suki: en plus elle te bouffait du regard ma vielle. C'est dans la poche !

Katara : mêlez vous de vos affaires pour une fois, les gars.

Elle prend un coussin qui trainait pour nous le balancer à la gueule, un sourire aux lèvres. Certes ça l'énerve mais elle trouve ça marrant. Comme on fait des rondes pour se nourrir, c'est à moi et à Aang de préparer à bouffer. Donc on se retrouve tout les deux dans un silence gênant. Aang c'est mon ami. On se connait depuis le lycée avec lui et Katara et on a atterri délibérément dans la même école supérieure. Et je crois que je l'ai jamais vu ne pas être amoureux de ma sœur. Donc je comprends qu'il ai la mort.

Sokka : hey ?

Aang : quoi ?

Il se tourne vers moi, noyant des yeux gris remplis de tristesse dans les miens. Merde, comment on réagit devant quelqu'un qui est triste comme ça déjà ? Note à moi même, me retenir de faire des blagues.

Sokka : elle vas passer à autre chose.

Aang : on n'en sait rien.

Sokka : moi je sais. C'est ma sœur.

Aang : écoute, j'aime Katara et je veux que son bonheur. Si c'est auprès de cette fille qu'elle peut le trouver...

Sokka : désespère pas vieux. C'est pas parce qu'il y a un gardien qu'on peut pas marquer de but.

Aang: t'es un beauf, tu le sais ça ?

Sokka : ouaip !

Il y a un nouveau moment de silence, entrecoupé par les bruits d'ébullition de l'eau dans notre casserole. Je croise les bras tout en fixant les spaghettis que mon ami tiens à la main.

Sokka : Tu sais que je serai toujours là pour toi mon pote.

Aang : ouais je sais. Merci mon vieux.

Sokka : allez, fous les pâtes dans l'eau, je lance le minuteur.

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