Sokka (5)
Sur le chemin pour aller jusqu'à notre petite colocation, je me suis fait vanner tout du long par Aang sur le beau gosse barista. Et j'ai pas arrêté de ressasser. Bordel j'ai pas du tout géré... Et plus je repense à ses beaux yeux, sa voix, son visage, la façon qu'il a de me regarder en fronçant les sourcils. Ouais, vraiment j'espère qu'il n'as pas jeté la serviette en papier, ça me ferait chier de juste revenir comme un débile après avoir fait aussi mauvaise impression. Je prends mon téléphone pour regarder l'écran de verrouillage. Aucun nouveau message. Yes, j'ai pas de vie sociale et il ne m'as rien envoyé. On rentre enfin et Aang, hilare, ouvre la porte d'un grand coup.
Aang : les gars, vous devinerez jamais la nouvelle connerie de Sokka !
Katara : quoi encore ?
Toph : t'as foutu le feu à quoi ?
Sokka : mais à rien !
Aang : c'est plutôt un mec qui a foutu le feu à son cœur.
Katara : encore ?
Sokka : comment ça encore !?
Toph: c'est pas contre toi Sokka mais tu tombes amoureux de tout le monde.
Suki: Jet, Yue, moi... Y'avait June la surveillante aussi et Kyoshi la prof de sport.
Je hausse les épaules. Rien à voir. J'ai le droit de trouver des personnes attirantes ! En plus pour ma défense, Katara a aussi eu un crush sur Jet et un crush sur Suki. Donc je suis pas le seul, voilà ! Même si en ce qui concerne ma sœur, j'essaye de la caser avec Aang.
Katara : on le connait ce mec en question ?
Aang: non, c'est le nouveau barista du dragon de jasmin.
Suki: il est mignon ?
Sokka : ouais, je trouve qu'il a des yeux magnifiques.
Toph : mais encore ?
Sokka : heu je sais pas trop quoi dire moi ! Tu veux pas non plus que je le prenne en photo ?
Toph: ça va être compliqué de me le montrer.
Je râle tandis que les autres me pressent silencieusement pour le décrire physiquement. Je fais sommaire. Asiatique, cheveux bruns, visage un peu fin et peu expressif. Je passe plus de temps à détailler ses yeux et son regard par contre. Il a vraiment de beaux yeux. Typiquement, je pense qu'il est du genre à avoir les filles à ses pieds rien qu'en leur jetant un coup d'œil. Certains en ont conscience et jouent de ça, typiquement Jet. Lui je crois qu'il ne le sait pas. De toute façon, y'a rien de pire que les gens beaux qui savent qu'ils le sont. À la fin de ma description, Katara me lance un sourire taquin.
Katara : notre petit Sokka vas augmenter drastiquement sa consommation de chocolat chaud.
Aang: en plus on n'a pas eu la réduc.
Sokka : deux euro dix le chocolat, il a intérêt à être bon.
Le reste du weekend passe normalement. Et comme il avait mardi de férié, on a fait le pont le lundi. Pour résumé, on est venu en cours que le mercredi et encore, on était en TP donc on n'est pas vraiment trop sortit. Nous sommes donc jeudi. Et comme chaque jeudi, c'est le retour des travaux pratiques !
Bon dieu que je hais ça. En soi, c'est pas le fait de travailler qui me dérange. C'est le fait d'être noté pour travailler d'une certaine manière. Si on travaille autrement bah on vas niquer nos mamans. Et aussi, on fait que des trucs pas intéressant. Genre, racler le fond du bassin. C'est long, c'est chiant comme la mort et c'est moi qui me tape tout le boulot. Je râle contre Katara.
Sokka : c'est pas juste ! Pourquoi c'est toi qui nettoie les filtres et moi qui racle ?
Katara : qui t'as laissé tricher au contrôle de mercredi matin ?
Sokka : gnagnagna...
Katara : tu connais le deal mon grand frère adoré.
Sokka : ouais je sais, pas besoin de le répéter avec ce petit air condescendant.
Katara : "tout service mérite payement"
Sokka : t'as juste remixé l'expression "tout travail mérite salaire"
Elle me balance une algue avec un petit rire et je l'esquive avec la raclette en riant. Même si on se chamaille et même si des fois j'ai l'impression de la détester, elle reste ma sœur et jamais je pourrais faire comme si nous n'avions pas vécu ensemble ces 19 dernière années. C'est alors que je vois passer, derrière l'un des cabanons, un petit groupe qui suit un prof. Ils sont quatres, de notre âge. Trois filles et malgré qu'elles soient toutes super jolies à leur façon, une gothique, une sportive, une autre à l'air énervée, ce n'est pas elles que je remarque. Nan. Ce que je remarque c'est un certain brun avec une cicatrice de brûlure sur l'œil gauche. Le beau gosse barista. Mon corps s'arrête de fonctionner, comme si mon âme venait de quitter mon enveloppe corporelle. C'est alors que...
PLOUF
Je viens de me casser la gueule dans le bassin. Et en plus je viens de faire peur aux poissons. Ma sœur se frappe le front et comme un malheur n'arrive jamais seul, le bruit a fait se retourner les visiteurs qui suivaient le prof, monsieur Pakku. Donc ils sont tous en train de me contempler en train de tremper dans le bassin. Donc l'image que ce mec a de moi, c'est un connard qui fait le rat pour une réduction et qui fait trempette dans un bassin. Ouais, j'ai confiance en mon charisme incroyable mais là, c'est mort. J'entends Pakku hurler au loin.
Pakku: ESPÈCE D'ABRUTI, TU TROUVES QUE C'EST LE MOMENT DE FAIRE UNE BRASSE !?
Sokka : J'AI GLISSÉ CHEF !
Katara : ho mon dieu, tu vas bien ?!
Sokka : toujours vivant.
Katara : plus pour longtemps.
Elle désigne Pakku qui venait d'enjamber le grillage pour venir nous rejoindre. Et ce, évidemment, sous le regard des nouveaux arrivants. Je crois que j'ai jamais autant eu envie de disparaitre. Dans l'histoire de l'humanité, y'en a eu des moments pas glorieux et celui ci en fait partie.
Pakku : les mots me manquent pour te dire à quel point tu es collé.
Sokka : compréhensible.
Katara : c'était un accident monsieur.
Pakku: et il fallait que ça arrive le jour où je fais visiter les nouveaux élèves !
Sokka : bah c'est un peu le concept d'un accident en fait.
J'ai jamais été très doué pour arranger mon cas. Katara non plus, mais elle essaye elle au moins, moi je crois que j'ai juste abandonné depuis longtemps. Le professeur lève les yeux au ciel de dépit avant de se retourner vers les fameux nouveaux qui observaient la scène au loin. Et moi, je suis toujours en train de patauger dans la flotte. Bon, au moins ils se souviendront de la visite.
Pakku: sort tout de suite de l'eau et vas te changer. Exécution.
J'obéis en me concentrant pour éviter de lui répondre une remarque à "la limite de l'impertinence" d'après ce qu'il a marqué sur mon bulletin de cours. Ouais, il n'est pas vraiment du genre marrant le prof. Je sors de l'eau tandis que ce dernier vas faire reprendre la visite aux pauvres petits élèves qui seront traumatisé d'avoir vu un élève de baigner. Et c'est là que mon regard croise celui du barista. Et c'est là que je me dis qu'il aurait été préférable que je coule à pic et que je me noie ou que les poissons me dévorent. Malheureusement, j'ai pied dans ce bassin et ces poissons sont inoffensifs. Changé et lavé, je rejoins mes amis qui s'était installés dans la cours avec ma sœur.
Toph : t'es vraiment un boulet.
Aang : t'es pas blessé au moins ?
Suki: à part dans ton honneur, il veut dire.
Katara : ça t'apprendra à pas regarder devant toi.
Sokka : c'est pas à cause de ça que je suis tombé.
Je soupire et les fait se décaler sur le vieux banc pleins de mousse et de tags de lycéens. Des bites, évidemment, des lettres additionnés entourées d'un coeur, des insultes. Bref, un banc de lycée pas très original.
Sokka : les nouveaux, parmi eux y'a le barista !
Toph: celui que tu kiffes depuis plusieurs jours et avec qui tu nous casses les oreilles ?
Sokka : oui !!
Katara : bah... C'était prévisible.
Suki: ouais, c'est pas comme si il y avait une seule université dans ce village.
Toph: un gars de notre âge qui s'installe dans le coin, c'est obligé qu'il allait finir ici.
Je sais pas si j'étais dans le déni ou si je suis juste complètement con. Par pur fierté, on vas dire que j'étais dans le déni. C'est bien ça, le déni. C'est inconscient et les autres peuvent pas vraiment t'en vouloir d'y être. J'ai fait le choix inconscient de ne pas réaliser qu'il était logique qu'ils viennent dans notre établissement, voilà tout. Aang me tapote l'épaule, hilare.
Aang : n'empêche, l'image qu'il doit avoir de toi.
Sokka : c'est cool, tu sais réconforter les gens.
Katara : allez, reste zen, ça pourra pas être pire de toute façon.
C'est alors qu'une voix résonna dans les hauts parleurs de la cours. La voix de la directrice, madame Wu, résonne dans tout le campus.
Wu: Sokka est prié de se rendre au bureau de la directrice tout de suite !
Et merde.
Je prends une profonde inspiration, récupère mon sac et part vers le bureau de la directrice sous les railleries de mon groupe d'amis. Foutue loi de Murphy. J'arrive enfin devant le bureau et rentre sans toquer. Je pourrais détailler la directrice et ses vêtements aussi colorés qu'un carnaval. Je pourrais aussi détailler la quantité indécente de bijoux et de perles qu'elle a mais non, la seule chose que je vois dans ce bureau, c'est le beau gosse barista qui se tiens debout devant elle et qui me fixe.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top