Sokka (39)
La fin de mon stage, je l'ai passé dans une ambiance de guerre froide entre mon père et moi. Pas de visites chez Mabooba. Pas d'excuses. Pas de conversation sérieuse posés autour de la table... Au moins, je ne suis pas viré de chez moi, pas déshérité, mon père ne m'as pas frappé. Donc ça va. Comme dirait Katara, ça lui passera. Mais ce qu'il se passe avec mon père, je m'en fiche. Je m'en fiche parce que je suis entouré de mes amis, avec mon petit copain à mes côtés, pour faire une soirée sympa. Donc en somme, je suis sur un petit nuage. Tout le monde discute, là Suki raconte l'anecdote de l'étang.
Suki: Et là, Toph est tombée à l'eau parce que le canard lui avait fait peur !
Toph: Cette saloperie, j'en aurais fait du magret si je m'écoutais.
Aang: Toph !
Toph: Bah quoi ? J'ai failli me noyer à cause de cette charogne.
Ty Lee: Et tu t'en est sortie comment ?
Suki: J'ai plongé pour la sortir de l'eau.
Toph: Et j'ai choppé tout l'alphabet de l'hépatite.
On rigole de bon cœur en se souvenant de cette anecdote. Je bois une gorgée de bière, peinant à retenir mon sourire. Nan mais rendez vous compte, je suis passé de l'ambiance de merde avec mon père à une soirée géniale avec tous les gens que j'aime. Et surtout, je suis avec des gens qui ne me jugent pas, et qui se fichent de savoir si je suis bi ou avec qui je sors.
Katara: Oui enfin, c'est toujours moins honteux que Sokka sous jus de cactus...
Azula: Jus de cactus ? ça existe ça ?
Toph: C'est vrai que vous êtes pas de la région.
Aang: C'est une boisson alcoolisée locale. Un genre de gnôle. Et disons qu'on en a acheté et que Sokka a fait le malin...
Toph: Et qui fait le malin, tombe dans le ravin.
Ty Lee: T'as fait quoi encore ?
Sokka: Disons que j'ai sous estimé le degré d'alcool dans cette boisson.
Katara: Nan nan nan, c'est pas ça la vraie histoire !
Je râle. Bon, de toute façon, ça sert à rien que je tente de mentir, ma sœur et les autres qui étaient témoins de cette soirée catastrophique vont dire la vérité. Peu importe si je me tape l'affiche devant tout le monde, et devant mon petit ami. Après, ça va. C'est pas non plus trop humiliant comme anecdote, c'est juste gênant. Je bois une gorgée de bière.
Sokka: Bon ok, j'ai un peu voulu faire le crâneur et boire plus que les autres.
Toph: Ce qui était complétement con !
Sokka: Je suis au courant, merci.
Suki: Moralité, il a fait le frimeur et il a passé la soirée à vomir et à marmonner des trucs incompréhensibles.
Mai: C'est pour ça que je bois pas d'alcool. J'ai pas envie de gerber et de m'en foutre pleins les cheveux.
Ty Lee: Moi je te tiendrais les cheveux pendant que tu vomis si tu veux !
Mai: J'hésite à trouver ça romantique.
Sokka: Et toi Zuko, tu me tiendrais les cheveux ?
Zuko: Je t'empêcherais de boire, surtout.
La soirée continue, à l'extérieur, le soleil s'est couché depuis longtemps et les cadavres de bouteilles de bières commencent à s'empiler sur la table basse, tout comme la quantité de nourriture diminue. C'est cool comme soirée. La musique se joue en fond, et je dois faire chier tout le monde parce que je fais un blind test tout seul. Katara et Azula discutent un peu de leur côté. D'ailleurs, je savais pas qu'Azula pouvais faire un sourire sincère à quelqu'un. Bon, du coup ça me fais un peu mal pour Aang. Même si ce dernier a l'air de passer un bon moment.
Ty Lee: D'ailleurs vos deux, comment ça a été votre stage ?
Katara: Mon maître de stage est un sale rat ! J'ai bossé comme une esclave et j'ai pas eût un rond !
Mai: Et toi Sokka ?
Là, ce qui me revient en tête, c'est pas vraiment le manque de rémunération de Bato. C'est le fait que j'ai passé mon stage dans un silence gêné avec lui, et que c'est à cause de ma relation avec un mec qu'il est comme ça. Donc c'est pas ouf. Et ça en plus de l'ambiance de merde avec mon père. Je tente un rire.
Sokka: Bah moi j'ai eu 50 balles, donc je me plains pas !
Katara: Il y a vraiment du favoritisme dans cette famille.
Je sens mon sourire quitter mon visage. Merde. Je passe un bon moment là, pourquoi il faut que mon vieux me gâche la fête même alors qu'il n'est pas là ? J'ai vraiment un problème bordel. J'ai envie de fumer. J'ai pas pu le faire lorsque j'étais en stage, donc là j'ai du temps à rattraper.
Sokka: Je vais fumer, je reviens.
Katara: Je vais rien dire, mais j'en pense pas moins.
Toph: Je termine ta bière !
Je me lève pour prendre ma veste et l'enfiler avant de sortir à l'extérieur. Il fait frais. Presque froid. La lumière grésillante d'un réverbère m'éclaire pendant que je m'éloigne de quelques pas, pour ne pas être dans le champ de vision de mes potes. Je sais très bien que ma sœur aime pas me voir fumer, donc je veux pas lui imposer de voir ça. J'enfonce mes mains dans mes poches de veste, pour sortir mon paquet et un briquet. Je porte la cigarette à mes lèvres avant d'allumer mon briquet. Mais un bruit me fait tourner la tête et la flamme se meurt.
Sokka: Zuko ?
Zuko: ça te gêne si je te tiens compagnie ?
Sokka: Non pas de soucis.
J'allume ma cigarette, profitant de ma dose de nicotine, et de substances cancérigènes. Zuko se cale dos au mur à mes côtés, sur le murs en pierre recouvert de lierre. Au loin, seules quelques lueurs éclairent l'horizon et la musique étouffée de notre soirée parvient à mes oreilles. Je souffle un nuage de fumée tandis que Zuko tripote ses mains.
Zuko: Heum... Tu vas bien ?
Sokka: Hum ? Oui pourquoi ?
Zuko: Je sais pas, t'avais l'air un peu triste.
Sokka: Désolé, je voulais pas t'inquiéter.
Zuko: C'est quoi le soucis du coup ?
Sokka: Rien, c'est juste... Repenser au stage ça me rappelle l'ambiance de merde qu'il y a eût durant tout ce temps, et avec mon père.
Il ne dit rien, je pense qu'il sait pas trop quoi dire. C'est un peu égoïste de ma part de lui déballer ça comme ça, sachant qu'il est pas spécialement doué pour réconforter les gens de base. Je tente un sourire.
Sokka: Enfin, c'est pas grave, hein.
Zuko: T'as le droit d'être triste, tu sais ?
Je me raidis un peu. Tu veux que je dise quoi à ça ? Non je ne suis pas triste ? Bien sûr que si je le suis, et je suis même pas assez malin pour réussir à le camoufler. Et à cause de ça, les gens sont inquiets. Je mordille un peu le filtre de ma cigarette tout en inspirant un peu de fumée. La main De Zuko sort de sa poche pou venir prendre la mienne et entrelacer nos doigts. Le bout de mes phalanges sont un peu endolories à cause de l'alcool.
Zuko: Tu m'as pas dit, mais ta mère a bien réagis ?
Sokka: Elle est décédée lorsque j'était petit, donc c'est un peu compliqué.
Je le vois devenir blême. C'est vrai que lui qui voulait relancer une conversation sur un ton un peu plus optimiste, bah c'est foiré. La mort de quelqu'un, c'est pas super fun dans une conversation. Je lâche un petit rire.
Sokka: Tu devrais voir ta tronche.
Zuko: Je suis désolé, je savais pas.
Sokka: Tu pouvais pas savoir dans tous les cas.
Zuko: Il s'est passé quoi ? Enfin si tu veux m'en parler, évidemment.
Sokka: Accident de travail.
Il y a un moment de silence. Je crois qu'il sait pas quoi dire, de nouveau. Et en vrai ça se comprend, à sa place je saurais pas quoi dire non plus. Il se contente de serrer un peu plus fort ma main dans la sienne, et c'est plutôt agréable. Je caresse doucement la de dos de sa main de mon pouce.
Sokka: En tout cas, je suis content que tu sois là avec moi.
Zuko: Moi aussi, ça me fait plaisir.
Sokka: Cette soirée est plutôt cool, mais elle aurait pû être encore mieux.
Zuko: Je te rappelle que je l'ai organisé, cette soirée.
Sokka: Je sais.
Zuko: Et comment elle aurait pu être mieux ?
Sokka: Si ça avait été juste toi et moi en tête à tête.
Je le vois rougir, en même temps que je fais rougir le bout de ma cigarette en inspirant un peu de fumée. En cadence, parfait. Il bégaye un peu, fuyant mon regard tandis que je fixe ses lèvres. Merde, j'ai tellement envie de l'embrasser.
Zuko: T'es sérieux ?
Sokka: Bien sûr.
Zuko: C'est vrai que ça aurait été bien.
Sokka: Et on aurait fait quoi, tous les deux ?
Je souffle un filet de fumée, tandis que je vois Zuko qui devient un petit peut rouge. Vu la tête qu'il fait, je pourrais jurer qu'il y a déjà pensé. De toute façon, je peux pas le juger, j'y ait déjà pensé moi aussi. J'allais lui dire une phrase bateau, du genre "Haha, on aurait fait un Uno", mais je n'ai pas le temps de le faire. Zuko me prends par le col pour me tirer à lui et m'embrasser. Merde. Je laisse tomber mon mégot de cigarette au sol, avant de passer mes mains sur les joues de Zuko pour accentuer notre baiser.
Mais comme à chaque fois, rien ne vas. Une voiture passe juste à côté de nous, roulant dans une flaque d'eau. Et évidemment, vous commencez à connaître ma chance. Qui s'est mangé toute cette bonne eau de pluie croupie sur le jean ?
Sokka: Putain !
Zuko: Ho merde, tout vas bien ?
Sokka: Bah, j'ai de l'eau dans mes chaussures, mais ça va.
Zuko: Et ton pantalon est trempé.
Sokka: Fais chier... Bon, je vais repasser à l'appartement.
Zuko: Je t'accompagnes ?
Je hoche la tête et prends sa main pour retourner à l'intérieur. Dès qu'on rentre, on est accueillis par la musique et les rires. J'aime bien cette ambiance. Les autres se tournent vers nous et je désigne mon pantalon qui a morflé.
Sokka: Ne me demandez pas ce qui est arrivé.
Suki: Nan mais il t'arrives toujours des trucs improbables de toute façon.
Sokka: Aang, tu me passes les clefs ?
Aang Ouais.
Il fouille dans ses poches pour sortir les clefs et me les lancer. Je les attrapes au vol et le remercie avant de commencer à tourner les talons, accompagné de Zuko.
Aang: Ho et Sokka ? Il y a ce qu'il faut dans le pot à compotes.
Il me fait un clin d'œil et je vois tous les autres de la coloc' qui me font un grand sourire amusé. Ha les bâtards. Je me contente de lever les yeux au ciel et de prendre Zuko par la main pour qu'on sorte tous les deux. Au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans les sentiers, je le vois garder son air confus.
Zuko: Pourquoi il a parlé de compotes ?
Sokka: Pour rien, t'en fais pas.
On marche dans la nuit tous les deux, discutant et riant, se volant des baisers de temps à autres. Bizarrement, j'aurais aimé que ce trajet dure pour toujours. Quoique, pas pour toujours en fait. Parce que les baskets mouillées, ça va bien un instant mais c'est vite chiant. On finit par rentrer à l'intérieur de notre cellule qu'on nomme appart étudiant.
Sokka: Je te fais pas visiter, tu connais.
Zuko: Ouais, je me souviens surtout de la gazinière.
Sokka: Ha oui c'est vrai... Elle est réparée, t'en fais pas.
Zuko: J'espère !
Je fous du vieux papier journal dans mes chaussures avant d'enlever ma veste. Je relève mon t-shirt pour défaire ma ceinture et commencer à enlever on pantalon. Et j'avais oublié que j'étais pas tout seul, derrière moi, Zuko est en train de me fixer, tout rouge et avec des yeux gros comme des soucoupes.
Sokka: Désolé, je suis un peu trop à l'aise, nan ?
Zuko: Non continues ! Enfin, je veux dire, non. T'inquiètes. T'es chez toi.
Je retiens un petit rire avant d'enlever mon pantalon pour le mettre dans la panière à linge sale qui trônait dans le salon. Je détache mes cheveux avant de mettre mon chouchou à mon poignet.
Sokka: Je vais me laver, histoire d'éviter de puer.
Zuko: Ok.
Sokka: Tu veux me rejoindre ?
Je crois que je l'ai jamais vu aussi rouge, le Zuko.
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