What the f*ck? 3.5
Maï-Léa atteind, essoufflée, le seuil de sa maison. Finalement, elle a couru. On pourrait penser que c'est parce qu'elle a eu peur d'être réprimandée par ses parents, mais c'était en réalité parce qu'elle se sentait vulnérable. Elle sait qu'elle n'est pas une grande championne d'arts martiaux, mais maintenant qu'elle sait pour Alex, pour l'autre facette de sa vie, alors elle se sent d'autant plus fragile. À chaque coin de rue, elle se retournait pour vérifier que personne ne la suivait, elle accélerait sa course lorsqu'elle passait dans une rue sombre et surtout, elle gardait son téléphone en main, en cas de danger. C'est en effet ce qui s'apparente le plus à de la paranoïa. Mais Léa avait raison de s'inquiéter, elle a été observée tout le long de son chemin.
-Maï, ça fait 20 minutes qu'on t'attend! S'écria le père de celle-ci, lorsqu'il vit sa fille reprendre son souffle, dos à la porte d'entrée.
-Je...suis...désolée du...retard, s'efforce Maï-Léa d'articuler entre plusieurs respirations.
-Pourquoi tu es essoufflée? Assieds toi sur le canapé, dit sa mère en entrant de le salon.
-C'est bon... Je vais bien, répondit Léa. On peut passer à table.
-Tu en es sûre? S'inquiète son père.
-Oui, allons manger. D'ailleurs, Florian ne mange pas avec nous, il est avec des amis je crois, dit Léa.
-Très bien, allons-y alors, conclut sa mère.
Ses parents la soutienne complètement dans tout ce qu'elle entreprend. Son père faisait partie de ce qu'on appelle les "boat people". Les migrants qui fuyaient le Viêtnam pendant la deuxième moitié du 20ème siècle pour trouver un pays plus libre. Monsieur Pham, de son prénom Dao, est le père de Maï-Léa. Il est professeur dans un collège près de leur maison, mais pas le même auquel ses enfants sont allés. En effet, il ne voulait pas que l'on sous-entende n'importe quelle forme de favoritisme envers ses enfants. La mère de Maï-Léa, madame Anne Legrand, est quand à elle secrétaire dans un des hôpitaux de la ville.
Leurs enfants portent uniquement le nom de leur mère pour éviter du racisme. En effet, quand il était plus jeune et qu'il venait d'arriver en France, leur père a souvent été victime de moqueries à cause de son nom peu commun. Il ne voulait pas infliger cela à ses enfants, il a alors décidé avec sa femme, que leur progéniture porterait uniquement le nom de jeune fille de leur mère, c'est-à-dire Legrand.
Les parents et leur fille s'installent alors à table et seulement dix minutes après avoir commencé, le téléphone de la jeune fille s'allume. Une notification s'affiche sur son écran et Maï-Léa comprend au regard de ses deux parents qu'elle doit aller le poser sur un meuble pour ne plus pertuber le repas. Elle se lève donc et regarde discrètement qui a interrompu son dîner, ça ne peut pas être quelqu'un de sa classe car les cours sont terminés. Donc ça doit être un de ses amis.
Bizarrement, c'est un numéro qui n'est pas enregistré dans ses contacts. Dans le message, la personne dit:
《McDonald's, demain à 13h.》
Alors déjà, qui est cette personne, se demanda Maï-Léa, et pourquoi se montrer si brusque. Mais Léa n'a pas le temps de répondre, elle doit terminer de manger. La jeune fille se ré-installe à table avec ses parents.
Après avoir terminé de manger, Léa débarrasse la table avec ses parents. Elle place ses couverts dans le lave-vaisselle et part chercher son téléphone. Elle déverrouille l'écran et appuie sur l'onglet des messages. Elle ne reconnaît toujours pas le numéro qui lui a envoyé le message.
Qui peut bien lui envoyer cela à cette heure-ci. La jeune fille pose son coude gauche sur le buffet pour s'appuyer. Ensuite, elle lève la tête vers le plafond et essaye de se concentrer. Violette voudrait aller tous les jours aux fast-foods si elle le pouvait, mais son corps lui a déjà fait ralentir sur la consommation hebdomadaire de burgers, en plus son numéro est enregistré dans le téléphone de Maï-Léa. Elle se décida alors à répondre à cette personne, tout simplement:
《Je peux savoir qui c'est?》
Maï-Léa se dirige vers l'étage pour prendre une douche. Cependant, la personne réponds alors qu'elle est encore dans les escaliers. Elle regarde son téléphone et voit le message qu'elle vient de recevoir:
《Ton idole.》
Léa rigole en regardant son écran et poursuit son ascension vers le haut de la maison, tout en pianotant sur son téléphone.
《Mon idole est John Fitzgerald Kennedy, et je sais de sources sûres qu'il n'est plus de ce monde. Alors je répète ma question précédente: qui c'est?》
La jeune fille va dans sa chambre pour prendre son pyjama. Puis va sur le balcon récupérer sa serviette de bain qui séchait à l'extérieur. Enfin, elle rentre dans la salle de bain où elle fait couler de l'eau dans la baignoire pour être sûre qu'elle soit chaude quand elle y rentrera. Enfin, elle y ajoute du gel de bain qui va mousser avec les mouvements de l'eau. Elle regarde encore une fois son téléphone et remarque qu'un nouveau message est apparu:
《Je suis le plus incroyable.》
"Le", donc c'est un garçon. Maï-Léa décide de lui répondre rapidement:
《Sérieusement, ce n'est pas drôle.》
Léa n'aime pas discuter avec des personnes qu'elle ne connait pas. Comme pour la plupart des enfants, ses parents lui ont toujours dit de ne pas parler aux inconnus. Évidemment, Maï-Léa a une idée de celui qui veut jouer avec son humeur ce soir. Mais elle espère secrètement que ce n'est pas celui qu'elle croit. Elle n'a pas envie de lui parler. Elle n'a pas envie de parler de tout ce qu'elle a appri aujourd'hui. Seulement, elle a un peu peur si ce n'est pas le garçon auquel elle pense. Cela voudrait dire que quelqu'un a eu son numéro et que cet inconnu, peut être dangereux, lui envoie des messages.
Léa se regarde dans le miroir et attache ses cheveux en un chignon haut pour ne pas qu'ils touchent l'eau de la baignoire. Elle a déjà un pied dans la baignoire remplie d'eau et de bain moussant quand l'écran de son portable s'illumine. C'est plus fort qu'elle. La nature a fait de l'humain un être curieux, comme on dit. C'est ainsi que Léa sort son pied de la baignoire pour prendre son téléphone en main. Elle fixe ses yeux vers l'écran qui affiche le message reçu dernièrement:
《C'est Alessandro, ton bel italien ténébreux.》
C'est une blague, se dit Maï-Léa en lisant le sms. Elle rigole en levant les yeux au ciel. Elle repose son téléphone sans répondre et entre dans son bain rempli de mousse.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top