Arthur prit son téléphone pour lancer un appel par Skype. Le destinataire répondit après seulement trois tonalités et Arthur vit le visage enfantin, par rapport à lui, de son frère à travers son écran.

-Elle va bien, dit Arthur.

-Excellent, lui répondi son frère.

-Mais elle m'a fait courir la gamine! Ça faisait longtemps j'ai du m'arrêter.

-Quoi, tu t'es arrêté?

-J'étais obligé, je suis asthmatique moi je te rappelle!

-Qu'est-ce que tu dis!

-C'est vrai!

-Non c'est juste que tu passes tes journées assis à un bureau.

-Enfin bref. Calmes toi, tout est ok.

-Tu lui as parlé?

-Comment? Je crois que je n'ai pas entendu! La connexion ne fonctionne pas bien...

-Est-ce que tu lui as parlé? Cria le frère d'Arthur à travers l'écran.

-Peut-être.

-Et tu lui as dit quoi?

-Rien d'important. Elle sait même pas qu'on est de la même famille.

-Très bien.

-Par contre je peux te dire qu'elle a un sacré cul! J'ai pas pu très bien voir mais, ouloulou!!

-Je t'interdis!

-Quoi donc?

-N'importe quel rapprochement! Avec elle, je te l'interdis!

-Tu es qui pour me donner des ordres rappelles moi? Alors voilà. Tu te calmes maintenant.

-Déconnes pas Arthur...

-T'es loin, et puis elle est pas à toi.

-T'es vraiment un gamin.

-Un gamin intelligent. Je peux la draguer avec classe! Rigola Arthur.

-Fais pas le con.

-Déjà tu m'insultes pas. Et ensuite je fais ce que je veux, je suis le plus vieux!

-Peut-être, mais c'est pas à toi qu'on a confier les hautes responsabilités!

-C'est sûr que Stéphanie, c'était une sacré responsabilité! Et celle-là c'est moi qui l'ai eu!

-Je vais pas me lancer dans ce sujet, ça te plairait trop, je te laisse. Merci de surveiller Léa pendant mon absence.

-Dis pas "absence", ça fait genre t'es sérieux. Pour tes vacances tu devrais dire!

-C'est pas des vacances!

-C'est bon me saoul pas, je suis fatigué. Et d'ailleurs tu peux me rappeler pourquoi je dois la surveiller?

-Ça ne te concerne pas.

-Vous êtes même pas proches. Je devrais plutôt jeter un oeil à Catherine!

-Catherine?

-Ta copine là!

-Caroline, imbécile!

-Oui bon c'est pareil!

-Je suis plus avec elle. Et Maï-Léa est différente, c'est pour ça. Tu me promets de la protéger au cas où?

-T'inquiètes pas pour ça fréro. J'espère au moins que j'aurai pas à la suivre tous les jours. Parce que déjà elle va me prendre pour un fou obsédé, mais en plus j'ai pas que ça à faire!

-Si! Enfin pas tous les jours mais plusieurs fois, au moins quand elle sort tard le soir.

-Ok, mais ça m'énerve de faire ça.

-Sois discret au moins.

-Je le suis toujours.

-Bah pas tellement puisqu'elle t'a vu et t'a couru après .

-J'ai pas fait exprès, désolé mister l'agent secret professionnel de la dissimulation!

-Je rigole pas.

-Moi non plus, répondit Arthur. Tu ne penses pas qu'elle serait plus en sécurité dans mon lit?

-T'es vraiment.... non, je ne dirais rien. Bon on m'appelle je dois y aller. À plus!

-Attends!

-Quoi?

-Je te promets de la protéger. Mais je ne peux pas te promettre de ne pas la regarder.

-Tu ne changeras donc jamais.

-Tu me connais. Une dernière chose! S'exclama Arthur.

-Qu'est-ce qu'il y a? Je suis déjà en retard et...

-Fais attention Alex. Je sais que c'est dangereux.

-T'inquiètes pas pour moi. Je dois vraiment te laisser. Je te rappellerai plus tard.

-Ok, salut!

Trois semaines plus tard

Léa sort de chez elle et se dirige vers l'arrêt de tramway le plus proche. Elle a rendez-vous avec Violette et quelques autres amis pour aller au cinéma. Parce qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Maï-Léa.

Elle valide son ticket et part s'asseoir à l'un des nombreux sièges vides, près de la fenêtre, et observe les autres personnes. Léa habite à côté du terminus, donc il n'y a généralement pas beaucoup de personnes dans le tram quand elle y entre. Seulement dix personnes sont présentes dans la rame, sans compter Léa.

À sa gauche, il y a une vielle dame avec un gilet vert clair et des grandes lunettes qui lit un livre de Harper Lee. À côté de celle-ci est assise une jeune dame, probablement dans la vingtaine, pianotant sur son téléphone. Devant elle, un couple se tient les mains en se jetant des regards amoureux toutes les dix secondes quand ils ne s'embrassent pas. Un peu plus loin, quatre garçons en tenue de rugby regardent le téléphone de l'un d'eux et crient de joie à plusieurs reprises, ils regardent probablement un match se dit Maï-Léa. À coté d'eux, un homme très grand et en costume se tient debout et il regarde fréquemment sa montre, peut-être est-il en retard? Et enfin, le dernier passager est un garçon assis dos à Léa et ayant mit la capuche de son sweatshirt. Encore une fois, ce n'était qu'une supposition, cette personne pourrait être une fille.

Six arrêts plus tard, le tramway est rempli et c'est justement l'arrêt où Léa avait prévu de descendre.
La jeune fille se faufile entre les nombreux passagers et atteint enfin le quai. Elle marche environ cinq minutes et atteint le cinéma où ses amis sont déjà arrivé. Elle les salue tous, c'est-à-dire Violette, sa meilleure amie Lisa, ses amies les jumelles Marie et Helena, son meilleur ami Samuel et Thomas qu'elle n'avait pas revu depuis l'an dernier puisque celui-ci n'avait pas été affecté dans le même lycée.

-Oh Thomas tu m'avais trop manqué! Dit Léa.

-Oui, ça fait longtemps, répondit Thomas

Thomas. Thomas est génial, se dit Maï-Léa. Il a pu venir alors qu'il habite tellement loin. Et, on dirait qu'il a tellement changé en si peu de temps. Il a grandi et prit beaucoup de muscle, ce qui le met pas mal en valeur, pensa Léa.

-Bon, on va prendre les places? Demanda Maï-Léa.

-On a déjà pris ta place, dit Samuel.

Samuel est un tout petit garçon, ce qui contraste avec sa voix déjà très grave. Il a des cheveux très courts et très blonds.

-En fait on a déjà payé toutes les places, continua Samuel.

-Comme ça on a pile le temps de te donner ça, renchérit Violette en tendant un sac à Maï-Léa.

Celle-ci l'attrape alors et regarde à l'intérieur.

-Non, je vous avais dit pas de cadeau! Votre présence me suffit! Déclara Léa.

-Non mais ça ne va pas mademoiselle Legrand, s'exclama Lisa. Pas d'anniversaire sans cadeau. Et puis c'est l'intention qui compte, alors pas de refus!

Ils rigolent tous face au franc-parler de Lisa. Celle-ci est, comme Maï-Léa, très grande, mais n'atteint pas encore la taille de son amie. Elle a des longs cheveux châtains et des yeux verts profonds.

-Je dois les ouvrir maintenant?

-Évidemment! Répondirent-ils tous ensemble.

Les amis se dirigent rapidement vers un banc, et Léa ouvre rapidement les cadeaux sous les yeux admiratifs de ses amis. Elles les remercie tous les uns après les autres. Tout aussi vite, elle les range dans son sac et ils filent tous dans la salle du cinéma pour regarder le film pour lequel ils sont tous là. Mais surtout, pour la fille géniale pour laquelle ils se sont réunis. Ils ne se doutent pas que la personne avec la capuche, que Léa avait vu dans le tram, est dans la même salle de projection qu'eux, et les observe eux, et non le film.