Chapitre 7 : L'après-coup
H E R M I O N E
Il est trois heures du matin, et je n'arrive plus à dormir. Hier soir, enfin techniquement nous sommes encore hier soir, ce que j'ai vu m'a rappelé tous les mauvais souvenirs et cela m'a bouleversé. Je ne cesse de me retourner à droite à gauche dans le grand lit de cette chambre. Je soupire soudainement en me disant que je n'arriverais pas à dormir, c'est comme ceci que je me lève pour aller à la
fenêtre. Je regarde en premier temps le ciel étoilé mais une ombre bougeant dans le jardin attire mon attention et je me rends compte qu'il s'agit du propriétaire de ce manoir.
Je fronce les sourcils en le voyant assis par terre dans l'herbe. Je décide de le rejoindre doucement, en prenant les escaliers luxueux du manoir. Je me stoppe soudainement en étant curieuse, je m'avance vers sa chambre. Je prononce un Lumos et j'observe. La chambre est spacieuse et bien décoré comme le reste du manoir. Une odeur de menthe y règne aussi. J'aperçois sur un meuble, la photo de son fils qui sourit jusqu'aux oreilles et cela m'attendrit. Une autre photo y est, et ils jouent ensemble.
Cependant, aucune photo d'Astoria n'apparaît. Je me mets à chercher, et je me retrouve dans leur dressing qui est d'ailleurs immense. Je trouve enfin ce que je cherche, une boîte assez petite, dedans y est une photo de leur mariage et d'elle seule, avec une bague. Étant consciente d'être beaucoup trop curieuse, je referme la boîte et m'attarde sur le dressing.
J'aime décidément beaucoup cette odeur de menthe. Mais je reviens à la réalité brusquement, en me rendant compte que je suis dans la chambre de mon ennemi juré depuis la première année de Poudlard, mais aussi parce que je suis en train d'avoir de la compassion pour lui. Je sors rapidement de la chambre pour rentrer dans la mienne. Je m'avance à la fenêtre pour l'apercevoir, mais il n'est plus là.
Je le cherche des yeux, mais je sens brusquement une chaleur humaine derrière moi.
— Qu'est-ce que tu foutais dans ma chambre.
— Par Dieu ! Hurlé-Je à la mort en me retournant. Ne refais plus jamais ça, j'ai eu la peur de ma vie !
Mais son expression faciale reste de marbre.
— Qu'est-ce que tu foutais dans ma chambre ? Répète-t-il sévèrement
J'analyse la situation et je la trouve un peu trop ridicule, qu'est-ce qu'il peut bien y avoir dans sa chambre de toute manière ?
— J'étais curieuse de savoir à quoi elle ressemblait, j'ai vu les photos de Scorpius.
— Aurais-tu aimer que j'aille fouiller dans ta chambre Granger ? Dit-il en s'approchant davantage.
Je me recule jusqu'à me coller à la fenêtre, assez impressionné par sa carrure, mais je ne laisse rien paraître.
— Non probablement pas. Je... je m'excuse, bafoué-Je
J'observe son air surpris, mais il revient à l'impassibilité, et il regarde par la fenêtre.
— Tu ne dors pas ?
— Je n'y arrive pas, et toi ?
Je l'entends soupirer et je me mets à regarder comme lui, le jardin qui nous offre une vue assez magnifique pour cette heure de la nuit. Ses yeux gris orageux s'accrochent aux miens.
— J'ai des insomnies depuis mes seize ans, je te laisse deviner pourquoi.
Je comprends bien vite qu'il a commencé à en avoir lorsqu'il est entré dans les rangs de Voldemort. J'observe son visage tiré par les regrets et par la souffrance. Je ressens ce sentiment de compassion envers lui, il est clair qu'il n'a pas eu la vie facile et même si je le déteste pour tout ce qu'il nous a fait, il ne mérite pas le malheur.
— Tu veux qu'on retourne dans le jardin ? On pourrait prendre l'air en discutant.
Ma proposition le surprend autant qu'elle me surprend moi-même, mais il hoche la tête et nous descendons au jardin. Je m'allonge sur l'herbe fraîche et contemple le ciel bleu foncé avec quelques nuages. Je sens la présence du blond à mes côtés et c'est quelque peu rassurant.
— Qui aurait cru qu'un jour on se serait allongé dans ton jardin, côte à côte, à contempler le ciel. Commenté-Je
Je l'entends ricaner ce qui me fait rire à mon tour. Quand j'y pense, si Ron le savait il m'aurait fait une crise de jalousie digne de la Seconde Guerre mondiale.
— J'avoue et c'est le dernier truc que je t'avouerais, que m'allonger et regarder le ciel m'apaisent.
— À vrai dire, c'est l'idée qui m'est venue toute seule, je ne fais jamais d'insomnie, je ne peux pas trop savoir...
Il rit légèrement et je le sens se retourner sur le ventre. Je l'entends respirer contre l'herbe.
— La fraîcheur fait du bien. Dis-je
Il hoche la tête avec un sourire en coin, les yeux fermés.
— Tu as déjà essayé des choses contre l'insomnie ?
— J'y travaille, tu sais que j'ai une petite entreprise de potion, j'essaye d'en créer une depuis beaucoup de temps qui pourrait m'aider. Avant, j'avais Astoria, elle m'aidait et m'apaisait énormément... on était un couple soudé empli d'amour, qui étaient plus qu'heureux avec notre fils.
Je hoche la tête. Je sens sa voix se briser quelque peu à l'énonciation de sa défunte femme.
— Ce serait mieux pour toi et pour ton corps.
Un blanc s'ensuit et je respire l'air frais tout en décrivant le ciel qui s'offre à moi. Des nuances de bleu, de gris. Des arbres sur les côtés avec différentes nuances de vert. Je finis par soupirer,
— Je n'ai pas envie de travailler demain.
Je sens le blond se redresser.
— J'ai bien entendu ? Hermione Granger ne veut plus aller travailler ?
— Après ce qu'il s'est passé, je suis à moitié chambouler et de vieux souvenirs sont remontés à la surface. Tout me fait douter et je suis en pleine remise à question.
Je me tais après ce monologue, consciente que j'en ai dit légèrement trop.
— Je... tu as raison. Tu as raison quand tu dis que je n'aime pas être confronté à l'inconnu. Depuis la guerre de Poudlard mon avenir était déjà tracé. J'allais devenir ministre de la magie, marié à Ron et deux enfants. Tout était tracé et jusque-là je ne m'étais jamais posé de questions. Ce soir, nous avons fait quelques choses de mal, mais ça m'a donné un peu d'adrénaline. Enfin, je ne parle pas du fait que tu ai tué, mais du fait que nous nous sommes introduit dans une maison tout ça... Qui aurait cru qu'un jour j'allais faire ça ?
Je soupire et secoue la tête.
— Tu sais, je suis au courant que ce que je fais est mal.
— Alors pourquoi le fais-tu ?
— Je ne sais même pas... Dit-il en secouant la tête les sourcils froncés.
Je me tourne à mon tour sur le ventre, et apprécie la fraîcheur de l'herbe. C'est comme ceci que je me rends compte de quelques points communs avec le blond que je n'avais jamais remarqué avant. Je me mets subitement à penser à Ron et à ce que nous sommes, je suis heureuse avec lui, mais notre relation n'est-elle pas trop belle pour exister réellement ?
Je frappe le sol avec mes poings en grognant fort. Je fais sursauter le blond par la même occasion.
— Tu es devenu barjo en deux secondes ,
Je secoue la tête en soupirant je ferme les yeux. Je me tourne vers lui, prête à lui poser une question.
— Tu réussis à tenir le coup concernant Astoria...?
Il hausse les épaules, et c'est la première fois que je le vois aussi vulnérable. D'habitude, il est sévère, froid, impressionnant. En ce moment même, il est tout simplement lui-même, tiré par la souffrance.
— J'ai appris à vivre avec. Ce n'est pas ce qui me fait le plus mal.
Je le vois se lever et me tendre sa main, je l'empoigne et il me relève avec force. Il se baisse pour ramasser sa montre puis il appuie légèrement sur mes reins pour me faire avancer vers le manoir.
**
J'émerge doucement dans la chambre d'amis de Malefoy. Je lâche un léger gémissement lorsque mes yeux rencontrent le rayon lumineux qui m'aveugle. Je ferme de nouveau les yeux, cherchant à me concentrer sur moi-même. Je regrette amèrement de m'être confié cette nuit, mais après tout, tout ce que j'ai dit était bel et bien réel. Je sais pertinemment qu'il est très tard et que je devrais déjà être au ministère et pourtant je traîne.
À vrai dire, l'événement d'hier a vraiment été perturbateur. Mais je refuse d'y croire. D'un bond, je me lève et enfile mes vêtements de la veille, je descends quatre à quatre les marchés et j'inspecte les lieux qui m'ont l'air vide.
— Monsieur Malefoy voulait que je vous donne ceci.
La voix de l'elfe retentit et je me baisse pour prendre la lettre. Je relève la tête vers la petite bouille mignonne :
— Tu es Ela ?
Elle hoche la tête.
— Merci beaucoup pour la chambre. Lui dis-je avec un grand sourire.
Elle m'accompagne jusqu'à la sortie où je finis par transplaner. J'arrive rapidement à mon domicile qui est certainement vide. Ron part tôt travailler en ce moment. En repensant à lui, je me crispe, il est clair que je vais passer un mauvais quart d'heure ce soir. Je soupire en montant à notre chambre, je me déshabille tout en regardant la lettre de Malefoy, il n'y a rien d'écrit dessus. Je me retrouve dans la salle de bain et je commence à lire le mot.
Je n'ai pas voulu te réveiller étant donner que tu n'es pas habituée aux insomnies. Pas la peine de m'insulter de goujat ou bien de connard. J'ai un gala de charité mardi prochain et tu m'y accompagneras puisque tu es en contrat -que tu as d'ailleurs lu minutieusement- tu es donc au courant de l'éventualité des galas. J'espère ne pas avoir de crise à la noix, il y aura beaucoup de personnes importantes.
D-M
Un gala de charité ? Je fronce les sourcils, pourquoi dois-je l'accompagner ? Je sais que les termes de notre contrat stipule que je dois l'accompagner à quelques gala de charité pour renforcer son image.
J'entre dans la douche en réfléchissant. Avec Ron, nous n'avons jamais eu de galas de charité ou très rarement. Étant ministre de la magie et lui Auror, nous avons quelques soirées mais ce n'est jamais bien grand. Je soupire. Je me frappe l'esprit mentalement pour avoir pensé une seule seconde que nous ne faisions jamais rien de bien grandiose alors que nous avons tous deux nos enfants, que nous sommes épanouis dans notre couple et que nous faisons notre possible pour rendre nos enfants heureux.
Je sors de la douche et m'habille avec une robe jaune moutarde. Je lisse mes cheveux et prends mon sac avant de transplaner au ministère. L'agitation est palpable, cependant, je continue mon chemin jusqu'à mon bureau. Je me sens fatigué mais je prends un café au passage et j'entre dans mon bureau.
— Ce n'est pas trop tôt !
Je sursaute violemment en écartant mon café de moi. Une flaque apparaît par terre, mais au moins elle n'est pas sur moi.
Sinon, j'aurais vraiment fait une crise.
Je me tourne pour voir mon mari, sourcils froncés, les bras croisés. Le quart d'heure arrive plus vite que prévu...
— Ton super rendez-vous s'est bien passé ?!
— Je suis désolé, cela à durer une bonne partie de la nuit et je me suis endormi sur le bureau dans le cabinet. Je me suis réveillé il y a à peine une heure.
— Je ne suis pas convaincu.
— Tu n'as pas confiance en moi ? M'exclamé-je
— Non ! Plus depuis que tu disparais avec des excuses bidon !
Je me prends une douche froide, je ne suis qu'une menteuse et je ne peux pas faire autrement.
— Excuse-moi !
— Ça ne suffit pas !
Mon coeur se serre douloureusement face à ses paroles. Je baisse simplement les yeux et m'assois à mon bureau.
— Tu n'as rien à dire de plus ? Demandé-je. J'ai passé une très mauvaise nuit Ronald, je n'ai pas besoin que tu m'embrouilles le cerveau alors que je n'ai même pas pris mon café.
Je prends ma baguette et nettoie la flaque que j'ai laissé sécher sur le parquet. Je croise les yeux bleus perçants de Ron, et mon coeur se serre de nouveau. Son visage est crispé et je sais grâce à ses sourcils qu'il est très en colère.
— Très bien. Dit-il sèchement.
Il part violemment du bureau et je soupire en me massant les tempes. Je suis prête à éclater en sanglots mais je me retiens. Je suis Hermione Granger-Weasley, ministre de la magie, je n'ai pas le droit de pleurer au travail. Je lâche un petit rire,
Je prends mon courrier entre les mains et commence à regarder les lettres. Mais je sursaute une nouvelle fois en entendant toquer.
Pour une fois que quelqu'un respecte mon intimité en toquant
J'aperçois Malefoy entré. Je ne suis pas surprise tout compte fait de le voir ici.
— Bonjour. Prononce-t-il d'une voix grave
Je lui réponds d'un hochement de tête.
— Content de te voir toujours vivante et pas au bord de ton évier remplit de sang.
Je lève les yeux au ciel en soupirant.
— J'ai reçu ta lettre si c'est ce que tu voulais savoir. Le devancé-je brutalement. Oui je t'accompagnerai, de toute manière, je n'ai pas le choix. Finis-je sèchement.
Quand j'aperçois une lettre dorée de Poudlard, en voyant "Urgent", je fronce les sourcils.
— Tu t'es levé du pied gauche ? Demande-t-il durement
Je ne réponds pas en ouvrant la lettre.
Chère Madame et Monsieur Granger-Weasley.
Je vous envoie ce courrier urgent, puisque hier soir, s'est passé une chose que je ne peux tolérer. Votre fils Hugo Granger-Weasley à enfreint l'une de nos règles. Je ne peux vous en dire plus pour le moment, je vous invite à venir le plus rapidement possible pour tirer cette histoire au clair.
Veuillez-croire Miss Granger-Weasley en l'expression de nos sentiments distingués,
Minerva Mcgonagall,
Directrice de Poudlard.
Je me prends le visage à deux mains. Moi qui pensais sincèrement que mes deux enfants étaient sages et qu'ils ne feraient pas les mêmes bourdes que moi à l'époque. Je me lève soudainement, faisant face à Malefoy. J'écris un mot à Ron en lui disant de ne pas me rejoindre à Poudlard, dans tous les cas, il n'aurait pas voulu venir.
— J'ai horreur d'être ignoré Granger. Dit-il d'une voix sèche.
— Tais-toi ! Dis-je sur un ton sans appel.
Je lui empoigne le bras et nous fais transplaner à Poudlard.
— Qu'est-ce qui te prend bordel ! S'exclame-t-il.
— Tu vas venir avec moi, je dois régler l'histoire de mon fils qui fait des siennes.
———————
New chapitre, j'ai enfin fini mes épreuves de bac donc je reprends l'écriture :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top