Chapitre 6 : Une mission toride

H E R M I O N E

Je suis Malefoy depuis bien vingt minutes maintenant. Par précaution, il ne voulait pas qu'on transplane, c'est donc en marchant que nous nous rendons au manoir de Peter. En y repensant, je trouve ça tout de même alarmant que ce type se fasse tuer juste parce qu'il trompe sa femme et qu'il l'a détient en quelque sorte. Je suis sans rechigner pour une fois, et j'observe.

Je n'ai pas eu d'autres choix que d'accepter de dormir chez Malefoy. Soudainement, le blond s'arrête et n'ayant pas vu le coup venir, je me le prends de plein fouet. Sa large main froide s'abats sur mon corps comme s'il voulait éviter que je tombe à terre. Je sens mon corps s'électriser à ce contact et je fronce les sourcils en trouvant cela bizarre. Il finit par se retourner.

— Fait attention bon sang ! Si je meurs ce soir, tu vas mourrir avec moi.

Ses paroles me font froid dans le dos. Nous continuons de marcher dans les branches qui m'écorchent les jambes, je maudis silencieusement le blond et je vois enfin le manoir tant voulu, de dos il paraît sombre. M'enfin en y réfléchissant, il fait nuit. J'aperçois une fenêtre allumée et je suppose que ce doit être la chambre. Une vague de frisson me parcourt l'échine en pensant à ce que Malefoy va faire.

— Tu n'es pas obligé de tuer une personne innocente tu sais.

Il se retourne vers moi avec son sourire narquois que je déteste tant, il se croit vraiment supérieur à tout le monde !

— Je suis embauché pour ça Granger, aurais-tu peur ? Dit-il en se penchant vers mon oreille.
— Je trouve cela ridicule ! M'exclamé-je en me reculant.
— Tout comme toi à vrai dire.

J'ouvre la bouche, formant un « o » parfait et je fronce les sourcils en croisant mes bras. Je décide de m'arrêter de marcher et de ne plus le suivre, après tout j'allais assister à un meurtre volontaire causé par Malefoy. Je me demande bien à cet instant précis ce qui a traverser la tête du blond pour accepter de faire ce genre de chose.

Après le bénéfice du doute, il a tout de même été chez Voldemort, à assister à toutes ses réunions. Cela ne prouve en aucun cas le fait qu'il soit devenu meurtrier à cause de ça, puisque par ailleurs, il n'a jamais tué personne lors de la bataille. Il a peut-être essayé, mais ça n'a jamais marché puisqu'au fond de son cœur, je sais qu'il ne voulait pas tout ça.

Nous voilà longtemps plus tard, avec nos enfants, et nos époux(se), enfin défunte épouse pour lui. Je souris en pensant que tout a changé depuis, que le monde repose plus en paix, et que les petites affaires sont en marches. Mes enfants sont en sécurités aujourd'hui et c'est bien grâce à certaines personnes. Je soupire mais je reviens brutalement à la réalité quand je me fais secouer comme un cocotier.

— Putain de merde mais tu t'es mis en off ou bien ? S'exclame le blond.

Mais mes pensées dérivent sur les larges mains posées sur mon petit corps. Le contact me brûle presque et je frissonne, je me recule violemment devant l'air incompris de Malefoy.

— Je ne viens pas là-bas, je ne veux pas voir ta face de meurtrier !
— Tu-

Il s'arrête comme pour réfléchir aux mots qu'il compte sortir, mais il s'approche de moi et tout à coup, je ne touche plus le sol.

JE NE TOUCHE PLUS LE SOL.

Je me mets à hurler en me rendant compte que je suis sur les épaules du blond.

— Descends-moi à terre espèce de-
— Silencio.

Je meurs d'envie de lui coller une gifle mais la pression qu'il a sur mon corps ne peut pas me faire bouger d'un doigt de pied. Je me pose alors la question suivante : pourquoi se tracasse-t-il à me porter alors qu'un simple sort peut me faire leviter. Dans tous les cas, je ne peux pas ouvrir ma bouche, et le pire du pire arrive comme je le pensais. Je sens ses doigts enrouler sur mes jambes et là je me dis que je dois clairement avoir un problème. Je ne sais pas ce que ça veut dire quand ce genre de contact peut vous brûler la peau.

Oh mais oui.

C'est quand vous détestez si profondément la personne, que quand elle vous approche, vous répugne et quand vous touches, vous brûlent. Je souris, fière d'avoir une théorie cohérente. Je sens le blond me poser, nous sommes devant une porte, en arrière du manoir. D'un coup de baguette, il enlève le Silencio, et me regarde sévèrement.

— La prochaine fois, je te jure Granger que tu vas baver et bouffer le sol. T'es vraiment lourde, continu-il en se massant les épaules.
— Je te déteste.

Je suis ridicule en effet à n'avoir aucune répartie, mais je ne suis même plus d'humeur à en avoir. Il ouvre la porte d'un alohomora et nous entrons sans faire trop de bruit. Je m'avance difficilement dans le manoir, le rez-de-chaussée est plongé dans le noir, seule la lumière provenant des escaliers nous fait voir un peu. Je remarque alors sur des photos une chose : Il n'y a aucun homme sur les photos, il y a aux contraires deux femmes et deux petites filles. Je me rends compte d'une autre chose : Drago m'a menti.

— Tu te fous de moi ! M'exclamé-je à voix basse

Le blond se retourne et ses yeux divaguent entre moi et les photos. Il soupire,

— Fallait bien que je te mente pour que tu viennes, tu n'as pas le droit de savoir la vérité.

Je suis offusqué et je le lui fais savoir en croisant les bras et en lui lançant un regard noir.

— Qu'est-ce que tu essayes de faire là ? Un remake de Voldemort ?

Il lève les yeux au ciel et s'approche de moi, je sors ma baguette et nous nous menaçons tous deux. Contrairement à moi, il s'avance jusqu'à toucher mon bout de bois et il se penche vers moi. La baguette tremblante, j'essaye de rester sereine.

— Tu es ici maintenant, donc tu fais ce que je te dis, ça t'évitera de te faire tuer par cette sorcière. J'espère que tu n'as pas peur des rats.
— Des rats ? Dis-je en regardant partout
— Je me doutais que t'avais peur d'un truc comme ça.

Il empoigne mon gilet noir et me fait avancer, il me fait signe d'aller vers les escaliers. Je me vois obliger de le suivre parce que ce manoir ne me rassure point. Une vague d'air mentholé me chatouille les narines quand il passe devant moi. Je le vois lancer un sort aux escaliers. Certainement pour ne pas qu'il grince lorsque nous marcherons dessus.

Tout doucement, nous montons vers la source de lumière présente, et je me sens de plus en plus crispé. Je vais assister à un meurtre, je le sais et ça me fait peur, terriblement peur. Je sens le tremblement prendre possession peu à peu de la totalité de mon corps. Mes yeux scannent les moindres faits et gestes de Malefoy. J'entends d'un seul coup un bruit d'objet qui tombe et je me fais pousser sur la gauche.

J'ouvre les yeux et m'aperçois que je suis dans une sorte de trou entre deux murs, avec l'ex-Serpentard coller à moi, dans la même position. Le tremblement redouble d'effort suivit d'un frisson monstrueux lorsque je sens un souffle chaud sur mon cou.

— Tu diras tout ce que tu veux sur Weasley, que tu l'aimes, que tu l'admires, mais il y a une chose que tu ne pourras jamais dire...

Je sursaute légèrement en entendant sa voix rauque si proche.

— C'est qu'il te baise comme il faut au lit, bien même qu'il ait eu plusieurs conquêtes avant toi.

Je bloque sur sa dernière phrase.

— Attends, quoi ?

Il fronce les sourcils et puis se retient de rire.

— Lavande Brown, ils ont couché ensemble. Penny Wooper à Poufsouffle, de même et ce ne sont pas les seules. Mais ne t'en fait pas Granger, toi il n'arrivera jamais à te baiser correctement.

Ses murmures sonnent comme des insultes et je remonte mon genou par réflexe. Je sais que j'ai atteint ma cible lorsque j'entends Malefoy se retenir de justesse de lâcher un cri, sa main plaquée sur son entre jambes, je souris face à ce désastre.

Espèce de gros con.

— Même Merlin le verrait comme deux yeux au milieu d'une figure ! Reprend-il difficilement.

Il articule difficilement un « salope » que j'ignore qu'à moitié, j'essaye de lui pincer l'avant-bras, mais il m'arrête sévèrement en me regardant droit dans les yeux.

— T'as assez fait de connerie pour ce soir Granger. C'est bien ce que je dis, t'as vraiment besoin d'un professionnel pour atteindre le septième ciel.

Je me retiens réellement de réagir à sa pique. Un sourire narquois vient s'installer sur ses fines lèvres pâles.

— En fait, je suis persuadé que tu as besoin d'une main de fée qui sait s'occuper parfaitement de ton corps pour pouvoir grimper aux rideaux !

Non, je ne me rabaisserais pas à ça, il n'a pas le droit de dire une telle chose sur moi.

— Pour qui tu te prends ? Tu ne me connais pas, ni mon esprit, ni mon corps, ni mes ressentis et je peux te garantir que Ron Weasley me fait atteindre cinq orgasmes en une séance de jambe en l'air.

Soudainement consciente de mes mots, je plaque ma main sur ma bouche. Je viens en effet de mentir, avec vraiment aucune once de culpabilité, cela ne me ressemble pas.

— Je t'avais dit que tu deviendrais tout ce que tu détestes. Murmure-t-il proche de mon oreille.

D'une main, je le repousse contre le mur et donne de nouveau un coup bien placé, mais cela échoue, le blond ayant anticipé le coup.

— Tu n'aimes pas quand tu perds le contrôle hein ? Ni quand l'inconnu se présente à toi, ni quand quelqu'un te contredis. Va falloir t'habituer Granger, avec moi, t'auras beaucoup de ça.

Il sort soudainement de notre planque et un voile d'air frais me donne la chair de poule. Mais je ne bouge pas et reste ici à fixer le mur devant moi, droite comme un I.

Quel culot !
Quel salaud !

Je n'ai même pas les mots pour décrire cet être que je déteste profondément. J'entends la voix d'une femme, suivit de celle de Drago et je bouge enfin pour essayer de rejoindre a pas de velours la pièce.

Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne dis plus bonjour, où est-ce que ton satané de père t'as éduqué ?
— En enfer, et tu vas y aller.

J'entre sans savoir pourquoi, mais je n'aurai pas dû. J'ai le temps d'apercevoir son air surpris s'abattre sur son visage si angélique, si magnifique qui ne correspond pas à la voix grave et machiavélique que j'ai entendue. Puis une lumière verte jaillie dans la pièce et la percute de plein fouet. Elle tombe raide morte par terre.

Je crie.

Je crie fort, et j'essaye de m'arrêter mais je n'y arrive pas. Je vois simplement le blond nettoyer la pièce, enlever toutes traces d'ADN. Il trace un trait sur le poignet de la jeune femme, et du sang coule à flots. Je comprends qu'il essaye de faire croire à un suicide. À l'aide de sa baguette, il la place sur le lit présent.

Je tremble tellement fort, je n'avais jamais ressenti un tel désarroi, une telle panique. J'avais déjà vu des personnes mourir, mais pas des personnes qui avaient l'air innocentes !

Je sens uniquement deux bras m'encercler et nous transplanons directement au manoir Malefoy. Je me dégage de l'emprise du blond.

— Quand je te disais que tu allais rester dormir ici, ce n'etait pas une blague, je savais que tu allais réagir comme ça.
— Tu n'es qu'un criminel ! Hurlé-je à plein poumon. Tu tues !

Je soupire en essayant de sortir de cette maudite baraque. Mais je me fais propulser contre un mur. Soudainement calmée dans ma crise d'hystérie, je n'ose plus rien faire. Il s'approche et me fixe avec ses yeux orageux.

— Tu restes ici, et que je n'ai pas à me faire de nouveau bien comprendre c'est clair ? La chambre d'amis est en haut, deuxième porte à gauche, Ela te l'a préparé tu pourras la remercier.

Il s'en va vers les escaliers et je reste abasourdi. Malefoy qui respecte mon sang, qui respecte les elfes. Que lui est-t-il arrivé ?

Mais le blond a raison, après cette nuit, il m'est impossible de rentrer chez moi comme si de rien n'était et de regarder Ron en souriant. Je vais donc vers les escaliers et arrive au second étage. Je prends la deuxième porte à gauche et je déduis que celle de Malefoy est en face de la mienne, au vu de la lumière.

Je dois avouer que le manoir est moderne et spacieux, ce qui me rassure. La chambre est classique et cela me suffit amplement. Sans un mot de plus, je m'affale sur le lit après m'être déshabiller et avoir trouvé un vieux t-shirt. Je repense alors à Ron qui m'a toujours dit que j'étais la première à coucher avec lui...

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