Chapitre 3 : Tension
H E R M I O N E
— Pourquoi es-tu énervée Hermione, ce n'est rien.
Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Je lui lance un regard noir,
— Tu te fous de moi là ? Crié-je subitement
Je suis pour une fois, heureuse que nos enfants ne soient pas là pour qu'ils ne puissent pas assister à ça.
— Tu as disparu durant tout le bal pour au final te retrouver ici ! M'exclamé-je. Sans prévenir personne, bravo Ron ! Alors oui je suis plus qu'énerver contre toi !
Je soupire d'exaspération et enlève mes maudits talons qui m'ont fait mal aux pieds toutes la soirée. Il est peut-être bien deux heures du matin et Ron est tranquillement allongé sur notre lit.
Ridicule.
— Je me suis chié le cul à te chercher dans Poudlard, à m'inquiéter et toi tu n'as même pas eu l'intelligence de me prévenir que tu rentrais ! Dis-je en essayant d'enlever ma robe.
Je suis encore chamboulé par ce qu'il s'est passé avec Malefoy dans ce fichu couloir, et j'estime que tout est de la faute de Ron, puisque c'est lui que je cherchais de base. Mais bon... c'est aussi un peu de ma faute d'avoir été un peu trop curieuse. Comment ne pas ouvrir ma bouche concernant ce que j'ai entendu ? Il tue des gens, illégalement. C'est un criminel, Malefoy est devenu un putain de criminel, et je crois bien que mon cerveau est en surchauffe.
— Allons Hermione, ce n'est pas grave. Viens dormir.
Je me redresse vers lui,
— Pardon ? Ce n'est pas grave ? La prochaine fois je ficherais le camp sans rien dire, on verra si tu seras toujours aussi heureux à dire « ce n'est pas grave »
Je finis par mettre mon pyjama le moins sexy du monde, et prends un oreiller de mon côté.
— Où tu vas ? S'exclame-t-il
— Dormir dans la chambre de Rose, ça me calmera peut-être.
Je me précipite en dehors de la chambre pour me diriger vers celle de ma fille absente. Je commence à réfléchir à Malefoy, il est deux heures du matin et je n'arrive plus à réfléchir convenablement. Je soupire en me mettant enfin sous la couette.
Que faire ? Je pourrais tout simplement le dénoncer, après tout je suis là ministre de la magie. Mais la peur qu'il finisse par s'en sortir et qu'il vienne me tuer me paralyse. Ses menaces ne m'ont pas laissé indifférente, ça c'est sûr.
**
Une sensation étrange se fait ressentir. Je bouge dans le lit en frissonnant. Je me redresse en sursaut dans le lit et je sors un cri aigu en voyant un intru dans la chambre de ma fille.
— Content de savoir que tu me crains Granger.
Je reprends mon souffle mais je me lève d'un coup et prends ma baguette. Mais il me désarme d'un sort informulé et me plaque contre un mur. Son eau de Cologne vient subitement chatouiller mes narines.
— Je n'ai pas fini ma petite discussion.
Je tente de ne pas trembler. Je commence à me rendre compte que deux choses me perturbent : ses menaces, mais sa proximité et ses mains tenant mon corps.
— Qu'as-tu entendu ?
Je secoue la tête en n'osant même pas répondre. Ses mains se resserrent sur mes bras et je commence réellement à avoir mal.
— Ne m'oblige pas à employer la manière forte.
Ma respiration est saccadée, il ne semble pas le moindre en monde être dégoûté par le fait qu'il touche une sang de bourbe non. Je maudis Dieu et Merlin pour avoir fait de Ron un garçon qui dort profondément, tellement profondément qu'il faudrait le frapper à coups de marteau pour le réveiller. C'est aussi pour ça que cet abruti ne s'est pas réveillé lors de mon cri.
Couillon.
Je suis à présent avec un tueur en face de moi, qui me menace avec sa baguette et ses yeux gris acier voyant par le clair de la lune. Mon esprit se met à divaguer, si on mettait cette situation dans un autre contexte, si on changeait tout... il est carrément sexy : ses cheveux blonds en batailles, sa mâchoire carrée, ses yeux gris acier, sa pâleur effrayante, sa grande taille et sa carrure d'athlète. Je secoue la tête en pensant à ça.
— Oh je te parle ! S'énerve-t-il en me secouant. Tu me matais ou je rêve ?
— Quoi ? Mais ça va pas, jamais de la vie je te materais, tu me dégoûtes autant que je te déteste.
— Tant mieux, c'est réciproque Grangy.
J'écarquille les yeux de stupeur face à ce surnom totalement débile.
— Sombre connard meurtrier ! À l'aide !
Je tente de lui faire peur pour qu'il puisse partir aussi vite, mais ce ne fait qu'aggraver la situation, il met sa main sur ma bouche et appuie d'une force extraordinaire : ce mec est Hulk, même Ron n'a pas autant de force et pourtant avec les années de Quidditch, il a pris beaucoup de muscle.
— Sombre salope de sang de bourbe.
Je ne réagis même pas à ses insultes.
— Tu viens tout de même de me prouver que tu as entendu ce que tu ne devais pas entendre.
Je veux me frapper le front pour cela. Je n'ai pas réfléchi et ça m'a été fatal, dans tous les cas, ce n'est pas grave, il aurait réussi à savoir si je savais ou non.
— Lâche-moi et laisse-moi tranquille !
Il ricane et sort un sourire narquois qui commence légèrement à me faire peur.
— On va passer un accord toi et moi Granger.
Je ne réponds pas, mais je sais d'ores et déjà que je vais refuser.
— J'ai pas mal d'influence maintenant dans le monde des sorciers. Tu es au courant que cette mauvaise passe des mangemorts n'est pas réellement éteinte avec toutes les rumeurs sur Scorpius. Mais je fais affaire avec l'homme le plus riche de notre monde et ma cote de popularité a largement augmenté, ce qui m'a permis d'ouvrir mon entreprise de baguette et de potion. En un rien de temps je peux te réduire à néant, en éliminant Ron, en te mettant en faute... tu pourrais tout perdre...
J'avale difficilement ma salive.
— Donc tu vas gentiment suivre ce que je vais te dire de faire. Tu ne vas rien dire, et tu vas pratiquer quelques missions avec moi-
— Jamais ! Hurlé-Je
— Ferme ta putain de gueule.
— Ron va se réveiller et tu vas passer un sale quart d'heure !
Il ricane sans retenue,
— Ah oui ? Tu es sûre ? C'est pour cela que tu dors dans la chambre de ta fille ?
Je me raidis d'un seul coup.
— Le connaissant un peu de Poudlard, je sais qu'il est têtu... hors si vous vous êtes disputé je ne pense pas qu'il va se lever pour tes beaux yeux.
— Je suis sa femme !
Il ricane en me regardant de haut en bas.
— Oui et je ne sais pas comment.
Au fond de moi-même ses mots me fendent le coeur mais j'essaye de ne rien laisser paraître et je tente vainement de fermer mon esprit pour éviter qu'il ne lise ce qu'il ne doit pas voir.
— Je vais éviter d'être aussi vil que toi à dire de même pour ta défunte femme. Déclaré-Je sans once de moquerie.
Ses traits se durcissent et il resserre sa poigne d'autant plus, mes narines sentent toujours son eau de Cologne qui sent divinement bon.
— Tu n'as pas le choix Granger, tu me suis ou tu meurs et ne me sors pas le chantage de "la ministre" parce que dans tous les cas je peux jouer beaucoup de relation pour te mettre au sol et crois-moi tu regretteras amèrement de ne pas avoir écouté lorsque tu auras tout perdu.
Son discours me laisse sans voix, tout simplement parce que dans le fond, il a raison comme tort. Il serait capable de ça, mais il payera aussi et finira à Azkaban. Dans les deux cas, tort ou pas, nous finirons tous deux au sol ? Je n'ai pas vraiment le choix d'autant plus que je suis certaine que dans son chantage, il va y avoir celui des enfants, je veux dire les menacer de mort, et ça, c'est inconcevable.
Je soupire et plante mes iris marron dans les siens. Je lui lance un regard de mépris et de haine, suivi d'un rictus tout aussi méprisant.
— Tu es quelqu'un d'affreux, tu n'as plus une seule once d'humanité ?
Un rictus mauvais s'installe à son tour sur ses fines lèvres,
— Marché conclu pimbêche, dans tous les cas, tu n'as rien en retour, si ce n'est le bien de ta famille et ta petite vie parfaite.
Vie parfaite.
Ces mots sonnent comme un reproche, un terrible reproche. Je comprends peu à peu que Malefoy est certainement jaloux de ma situation tandis que sa femme qu'il aimait croyez-moi est morte. De la tristesse et de la compassion m'envahit.
— D'où tu me traites de pimbêche ? Tu t'es cru mieux peut-être, criminel sans humanité ! Lancé-je en beuglant
— Répète-ça ? Dit-il en me plaquant de nouveau au mur me laissant échapper un gémissement de douleur.
— Criminel sans humanité ! Tu veux que je te l'épelle ?
Il me lâche soudainement en respirant de manière forte, j'aperçois ses poings fermés.
— Tu sais donc que mes menaces sont réelles, je n'hésiterais pas une seule seconde à te faire du mal pimbêche.
Il finit par transplaner devant les yeux sans que je puisse répondre. Je lâche un soupir en revenant à mon petit lit. Cette altercation m'a fichue la trouille, surtout avec son entrée spectaculaire devant mon lit. Ce garçon est non seulement devenu un criminel, mais aussi terrifiant et maboul !
J'inspecte les moindres recoins de la pièce en regrettant de ne pas dormir auprès de mon mari, mais têtue comme je suis, je ne vais pas faire le premier pas pour sa piteuse bêtise. Je finis par me retourner face au mur et je me force à ne penser à rien.
***
Je me fais réveiller par une vague secousse. Je grogne violemment digne d'un ours.
— Hermione.
J'entends la voix de mon mari, et ça suffit pour m'énerver.
— Quoi ! Crié-je en ouvrant un œil.
— Il est midi.
Je sursaute et me redresse du lit de Rose. Nous sommes dimanche certes, mais jamais je n'ai dormi plus tard que neuf heures. Ce n'est pas dans mon habitude de me réveiller aussi tard et je pense que ça l'a perturbé autant que moi.
Je me lève du lit et le fait rapidement avant de le regarder droit dans les yeux.
— Tu n'as pas dormi ou quoi ? T'as des cernes énormes.
Je n'ai pas dormi mais mal dormi, ça compte aussi ? À cause de Malefoy, je me suis réveillé plusieurs fois à cause de la pluie battante dehors.
— Ce n'est pas comme si j'étais morte d'inquiétude hier, donc oui j'étais angoissée ce qui m'a empêché de dormir convenablement mais sans oublier la pluie dehors qui faisait un bruit épouvantable sur les volets donc oui Ron, j'ai mal dormi et en partie par ta faute !
Je sors de la chambre et rejoins la mienne pour y prendre ma douche bien chaude. Je soupire en repensant à ces deux dernières altercations avec le blond que je déteste depuis tant d'années. En sortant je descends à la cuisine, Ron est assis et lit le journal. Je cuisine en silence bien décidé à ne pas pardonner à Ron pour son irresponsabilité d'hier.
— Tu comptes me faire la gueule longtemps ? Demande ce dernier.
— Autant qu'il faudra.
— Ça veut dire ?
— Que j'attends que tu t'excuses pour ton irresponsabilité d'hier.
Je l'entends soupirer
— Je n'ai pas été irresponsable comme tu dis ! Je ne pouvais pas rester ici avec tous ces souvenirs qui me hantaient, Fred est mort là-bas et tu ne veux pas me comprendre !
— Ron, si tu t'enfuis à la première contrariété on y arrivera jamais ! Tu n'es pas le seul à avoir eu un traumatisme, et je n'ai fait que t'aider, être là pour toi. Je ne peux que comprendre mais réellement putain ! C'était bel et bien irresponsable.
Je pose violemment le chiffon à côté de la casserole et je tente de me calmer. La chose insupportable parfois c'est bien son égoïsme. Je mets la table et nous sers à manger en silence. Il ne dit rien non plus et fixe son assiette. Je sursaute quand un hibou arrive à toute vitesse. Ron se lève et attrape la lettre du hibou.
— Depuis quand tu parles à Malefoy ! S'exclame-t-il
Je sursaute à nouveau et me lève avant d'essayer d'attraper la lettre. Il me lance un regard noir me faisant brusquement froncer les sourcils.
— Et il t'appelle « Mon amour ou bien Hermione »
— Quoi ?! M'exclamé-je à mon tour en prenant la lettre.
Cet abruti, ce connard de Malefoy me... Comment a-t-il osé ! Oser m'envoyer cette lettre chez moi, il a évidemment tout calculé ! Il savait bien que Ron tomberait dessus.
— C'est la première fois que j'ai une lettre de lui donc-
— Sincèrement ? C'est pas ce qu'il est marqué ! S'écrie-t-il
Il s'en va dans notre chambre parentale, me laissant seule. J'entends le claquement de porte et je ramasse avec énervement la lettre bien décidée à la jeter directement à la poubelle. Mais juste avant, je change d'avis.
—————————
Hey mes poules !
Voici un nouveau chapitre un peu croustillant mais la suite va être succulente !
Qu'avez-vous penser de ce chapitre ?
Du comportement de Drago ?
De Ron ?
D'Hermione ?
Bisous.
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