Chapitre 2 : Le bal

H E R M I O N E

C'est dans les bras de Ron, que je me réveille. Un doux rayon lumineux traverse notre chambre, nous sommes samedi et c'est un jour spécial. Ce soir, ce sera le bal d'anciens élèves à Poudlard. Je regarde Ron dormir, il n'est jamais du matin, sauf quand il s'agit de sexe.

Je me lève en faisant attention à ne pas le réveiller puis doucement je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche matinale. Je chantonne en me savonnant, cela fait déjà une semaine que nous avons tous reprit notre travail respectif, et que les enfants sont à Poudlard. A vrai dire, je ne m'y fais pas, ils me manquent bien trop, avant, j'avais encore Hugo à m'occuper. Maintenant, ils sont tous deux à l'école de sorcellerie et ils me manquent.

Je sens soudainement deux bras puissants m'encercler et une bouche dévorer mon cou.

— Bien dormi ? Demandé-je
— Profondément, comme à chaque fois et toi ?

Je hoche simplement la tête et il commence à se laver à côté de moi. Aujourd'hui aucun de nous deux travaille, appart si nous sommes appelés en urgence. Je sors de la douche en première et m'enroule avec une serviette à l'aide de ma baguette. Soigneusement, je choisis une tenue féminine et m'habille rapidement d'un coup de magie. Je descends à la cuisine afin de préparer un petit déjeuner digne de ce nom, parce qu'en effet, j'adore cuisiner.

Je prépare des pancakes en écoutant de la musique moldu, j'entends les pas de mon fabuleux mari dans les escaliers,

— Hm, ça sent bon !
— T'as intérêt à aimer ! M'exclamé-je

J'ai du mal à cacher la joie qui s'empare de moi, j'ai hâte que cette journée passe pour pouvoir aller à Poudlard.

— Tu vas mettre quoi pour ce soir ? Je demande en m'asseyant en face de lui, un café à la main.

— Mon smoking noir, et toi ? Ta robe rouge bordeaux sera magnifique, elle te va bien et épouse tes formes merveilleusement.

Je rougis en recevant ce joli compliment, il m'en fait souvent, c'est en partie pour essayer de faire le charmeur. J'avoue que ce rôle me fait rire intérieurement, il est beaucoup trop maladroit quand il essaye de charmer, mais je ne dis rien et lui fait croire que c'est parfait. Suis-je une mauvaise femme ? Mais non voyons, je lui évite juste l'humiliation.

— Je t'ai déjà dit que tu étais la plus belle femme dans ce monde ?

Je ris à pleine gorge en basculant légèrement sur ma chaise.

— N'importe quoi, tu sais bien que c'est faux.

— Non, à mes yeux tu l'es !

Je me lève pour m'assoir sur ses genoux et l'embrasser, je suis heureuse, nous sommes heureux. Depuis la guerre de Poudlard, je ne l'ai pas quitté, en restant chez sa famille. Il a eu énormément de mal à faire le deuil de son frère Fred. Il m'a aussi aidé à affronter les nombreux cauchemars qui m'ont hanté. On s'est tous entraidé sur ce niveau-là. Ginny et Harry sont censés passés l'après-midi avec nous pour se préparer, discuter et ainsi partir ensemble au bal. J'ai par ailleurs rédigé un fabuleux discours, tout est parfait et j'aime sentir que tout est parfait. Je pars chercher le courrier, le journal "la gazette du sorcier" y est aussi. Je ramène le tout en ayant ma démarche féminine habituelle digne d'un mannequin.

— Toujours aussi bonne.

Je sursaute et me retourne vers la rousse qui me sert de meilleure amie.

— Ginny ! M'exclamé-je en la prenant dans mes bras. Salut Harry, dis-je de façon plus sèche.

Il me fait un mince sourire en se grattant la tête, comprenant que je lui en veux toujours pour sa stupide proposition avec Monsieur Wall. Je les invite à entrer, et je commence à discuter avec Ginny,

— Dis-donc Hermione, tu as raconté à Harry pourquoi j'étais si en colère contre-lui ces derniers temps ?
— Je n'aurai pas dû ? Il était en train de se torturer l'esprit, j'ai voulu lui faire ouvrir les yeux !

Elle hausse les épaules,

— Je ne sais pas s'il va changer, je l'espère.

Elle marche avec ses grands talons jusqu'à la fenêtre et regarde le paysage dehors, il est si vert, si fleuri. Je l'entends soupirer,

— Ça fait bientôt une semaine que je n'ai pas couché avec Harry, c'est pour te dire à quel point je suis frustré et que je risque de profiter de ce bal pour l'emmener dans une pièce appart.

Je glousse,

— Sérieusement Ginny, c'est un bal ! Ce n'est pas une soirée comme les autres ait un peu de respect !

Mais je sais d'ores et déjà qu'elle va vraiment le faire et qu'elle s'en contrefiche du fait que ce soit important ou non. Finalement, elle glousse tout en regardant dehors.

— Tu te souviens de quand on était chez ma mère au terrier, qu'on était dehors à parler de garçons ?
— Oh que oui, on en a eu des discussions sur eux.

Elle revient s'assoir à mes côtés sur le canapé et elle se tourne légèrement vers moi. Sa chevelure rousse est magnifique, longue, soyeuse qui contraste légèrement avec sa peau pâle et ses yeux bleus. Il n'y a pas de doute, elle est magnifique.

— Ton premier chagrin d'amour ou encore les garçons trop collants comme... Viktor Krum ?
— Oh par Merlin, je l'avais oublié celui-là !

Je fais une moue dégoutée en repensant à cette histoire d'amour qui n'a pas duré. Il ne faisait rien appart me regarder travailler, que c'est amusant n'est-ce pas ? Absolument pas.

Quelques heures passent rapidement, durant lesquelles nous nous racontons quelques anciens souvenirs ou quelques ragots. Nous avons déjeuné ensemble, dans la joie et la bonne humeur.

— Ginny, que vas-tu mettre pour ce soir ?
— J'ai acheté une robe divine Hermione ! Il faut que je te la montre.

Elle m'entraîne vers l'étage et entre dans la chambre d'amis. En deux coups de baguette, la belle rousse est habillée d'une robe magnifique noire avec quelques parcelles transparentes mais pas vulgaires. La longueur est parfaitement raisonnable pour ce genre de soirée et je me dis qu'à côté, je ferais tache.

— Elle est parfaite ! Tu es parfaite !
— Arrête de me surestimer ! Je suis parfaitement sûre que tu seras magnifique.

Je fais voler ma robe bordeaux jusque devant nous et elle la touche à quelques endroits.

— Le décolleté j'adore !

Je m'habille comme elle en tenue de soirée avant de me faire chouchouter par cette pro du maquillage. Elle m'applique des choses par-ci par-là. Je sais me maquiller, mais je me maquille simplement, sans en faire trop. C'est loin d'être le cas de Ginny qui fait absolument tout pour être mise en valeur. Je crois vraiment qu'une robe va voler ce soir, et peut-être pas qu'une.

Nos deux hommes arrivent dans la chambre,

— Prêtes ? Demande Ron les yeux fixés sur ma tenue.

Nous hochons la tête et nous sortons pour transplaner jusque devant les grilles. La nuit commence à tomber et nous arrivons devant un elfe,

— Vos noms s'il vous plaît ?

Ron soupire en marmonnant un « Il nous connaît tous ! Ça ne sert à rien de lui donner », mais c'est avec regret que sa sœur énumère nos prénoms. Nous entrons dans le domaine, allant jusque devant les grandes portes où je vois Mcgonagall nous attendre avec impatience. Je souris et observe le château qui n'a pas changé malgré les reconstructions. Je sens un bras se crisper autour du mien et je regarde Ron confuse,

— Ça ne va pas ?
— J'ai de mauvais souvenirs ici.

Je sais bien que Ron a eu du mal à faire son deuil, il refusait catégoriquement de mettre les pieds à Poudlard au tout début, mais maintenant le temps est passé, nous avons tous grandit et fait notre deuil de ce misérable cauchemar. Il repense à Fred, son frère décédé.

— Enfin vous voilà ! S'exclame Mcgonagall quand nous sommes à sa hauteur.
— Il y en a beaucoup qui sont arrivés ? Demande Harry.
— Content de vous revoir ! Et non, il y en a quelques-uns seulement. Vous connaissez le chemin.

Nous suivons Harry et Ginny jusqu'à la grande salle, elle est moderne, classe. Une ambiance légèrement sombre est présente, différents buffets sont entreposés de part et d'autre de la salle, au centre, un espace libre pour danser et au loin, la fameuse estrade où nous ferons les discours. Harry et moi sommes totalement ébahis, nous étions tous deux très attachés à cet endroit, mais je pense qu'après l'avoir dit une quinzaine de fois, vous le savez.

Je parcours les personnes présentes et pour le moment, je n'ai pas de grandes connaissances. Ron part nous chercher des verres et un peu de nourriture, la salle commence à se remplir peu à peu.

Ron revient avec des coupes de vins. Nous croisons Luna Lovegood et Neville Londubat avec son épouse Hannah Abbot. Une fois que la salle est remplie, Mcgonagall se met sur l'estrade du fond, baguette au cou.

— Bien le bonsoir et bienvenue au bal des anciens élèves de cette promotion ! Je vais laisser Madame Granger-Weasley et Monsieur Potter vous faire un discours de début.

Elle se dépêche de descendre, le sourire coller au visage. Je m'avance avec Harry, et il me laisse faire mon discours en premier.

— Je suis heureuse d'être ici ce soir, de revenir dans cette école ou j'ai appris toute la magie, et cette école qui m'a conduit au poste de là ministre de la magie. J'ai pu y faire de merveilleuses rencontres, notamment mon mari Ron Weasley, ma meilleure amie Ginny Weasley et mon meilleur ami Harry Potter. J'ai vécu de magnifiques années en présence de tous les professeurs, de certaines personnes. J'ai parfois enfreint le règlement de cette école, mais si c'était à refaire, je le referais. Aujourd'hui je suis heureuse d'être ici, en compagnie de mes amies et de mes anciens professeurs.

Je remarque les anciens Serpentard dans la salle, et je ne change pas d'expression lorsque je vois cette tête blonde que je déteste tant. Je me recule pour laisser Harry déblatérer pendant que je scrute les expressions des visages des personnes présentes. Ginny sourit en regardant son petit ami, fière de lui.

Nous retrouvons ensuite nos amis et la fête commence avec quelques danses douces.

— Tu penses qu'on peut essayer de voir Rose et Hugo ? Demande Ron avec le sourire aux lèvres

Je hausse les épaules

— Je ne pense pas, ils ont pour obligation de rester dans leur dortoir je te signale !

Il fait une moue et m'emmène valser. Une de ses mains se place sur ma taille tandis que l'autre est entrelacée avec la mienne. Je tourne avec lui, en ne regardant que lui, ses yeux bleus ne lâchent plus les miens. Hélas, la musique se finit et nous retournons près des buffets.

— Je vais chercher de nouveaux verres.

Je hoche la tête et regarde les couples danser.

— Granger.

Je sursaute en entendant sa voix froide et pinçante. Je me retourne en regardant Malefoy droit dans les yeux. D'un seul coup, je me sens petite, très petite. Il fait une tête de plus que moi malgré mes talons. Il n'a pas changé, sa peau est toujours aussi pâle, ses yeux sont gris perçants et ses cheveux sont courts et bien coiffés.

— Malefoy. Dis-je normalement en me retenant d'être méchante.

Je suis au courant que Drago est veuf, sa femme est morte il y a un an maintenant. Sa mine est encore plus pâle que d'habitude, et j'espère pour lui qu'il a fait son deuil. Je sais par Ginny qu'Albus est aller aux obsèques de la mère de Scorpius. Scorpius a été dévasté, tout comme son père.

— Scorpius et toi aller bien ?

Il me scrute quelques secondes,

— Oui, on remonte la pente merci.
— Albus a vraiment trouvé un grand ami en Scorpius, ils ont beau ne pas aimer Poudlard, et ne pas être aimé par Poudlard, ils s'entraident.

Je me demande vraiment ce que je fous, depuis quand je fais la discussion à Drago Malefoy ? Drago semble aussi surpris que moi, mais décide tout de même de répondre,

— Je fais tout pour que mon fils soit heureux.
— Je suis désolé pour ta femme...

Je me surprends de plus en plus à compatir de la mort de sa femme. Depuis quand une femme comme moi, qui déteste Drago Malefoy, lui montre une part de gentillesse ?

Je mise sur le fait que je suis là ministre de la magie. Je dois rester professionnel.

— C'est du passé. Excuse-moi, je dois aller voir une autre personne.

Un sourire en coin s'installe sur ses lèvres et il part en me faisant un hochement de tête. Je suis plus que déconcerté par cette altercation mais je cherche des yeux mon mari qui est introuvable.

Où est-ce qu'il est passé ? J'aperçois Ginny et Harry, je me dirige vers eux.

— Vous n'auriez pas vu Ron ? Il était censé aller chercher des coupes de vins.
— Non je ne l'ai pas vu, annonce Harry en fronçant des sourcils.

Ginny cherche à son tour du regard son frère mais il est toujours introuvable.

— Il doit être aux toilettes ! S'exclame-t-elle

J'essaye de croire à la proposition de Ginny. Mais quand quinze minutes passent et que je ne le vois toujours pas, je décide de partir à sa recherche. Mes talons claquent sur le sol et je traverse différents couloirs avec ma démarche féminine. Je parcours différentes toilettes mais il reste encore une fois, introuvable. Je soupire d'exaspération.

Où est-il bon sang ?

Je manque de trébucher et me retiens de justesse au mur. Je continue de marcher jusqu'à une intersection où il fait sombre, je m'apprête à reprendre quand des voix se font entendre et je tends l'oreille.

— Ça fait le troisième ! Tu vas continuer jusqu'à combien ? Une mort ne t'a pas suffi ?

Je crois reconnaître une voix mais je ne me rappelle plus de qui.

— Je fais ça pour que le monde ait la justice, c'est mon job.
— Drago putain mais tu t'entends ?

J'ouvre la bouche déconcertée : Blaise et Drago.

— Blaise, je ne peux pas te mêler plus à ça que tu ne l'est déjà. C'est dangereux, je ne veux pas que tu te fasses attaquer par ma faute. Je fais ça pour le bien de tous.
— Tu tues des gens !
— Oui, des mauvaises personnes.
— Tuer fait de toi une mauvaise personne Drago.

J'entends un bruit sourd et je tente de regarder un coup. Le poing de Drago est abattu sur le mur juste à côté de Blaise. Je me recule en ouvrant d'autant plus la bouche. Ne m'attendant pas à ce que Drago soit un criminel. Je suis la ministre de la magie, comment gérer cette information ?

Je recule d'autant plus et mon talon se prend dans un trou, je manque une nouvelle fois de tomber et je pousse un cri involontaire. J'arrête tout geste en posant une main sur ma bouche rapidement. Mais je sens deux mains m'agripper dangereusement les épaules et me projeter contre le mur.

Ses deux yeux gris me scrute.

— Tu nous espionnes ?

Sa voix agressive me fait trembler sans le vouloir.

— Non je-
— Qu'est-ce que tu as entendu ?
— Rien...
— Je te jure que si tu ne me dis pas je te tue maintenant de mes propres mains, ça vaut aussi si tu répètes la moindre chose.

Je tremble de nouveau en ne m'attendant pas à ce que Drago Malefoy me menace de mort pour avoir écouté une de leurs conversations, qui soit dit en passant, révèle un secret de sa vie je suppose.

— Je... je-
— Drago ! Lâche-la. S'exclame Blaise

Il finit par me lâcher en me lançant un regard noir, cette haine, on dirait qu'il n'a plus aucune trace d'humanité. Je secoue la tête.

— J'en ai pas fini avec toi Granger, je ne vais jamais te laisser en paix maintenant que tu sais quelque chose que tu ne devrais pas savoir.

Blaise l'incite à partir et je reprends peu à peu mon souffle.

— Crois-moi, à cause de toi-même, tu vas vivre un cauchemar.

Je repars à la recherche de mon mari, en marchant de travers suite à cette révélation qui vient de me chambouler.

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