Il était déjà trois heures du matin quand Zayn passa le pas de la porte. Il avait le visage en sang. Il se dépêcha de monter dans sa chambre en prenant soin d'enlever ses chaussures pour éviter de réveiller ses parents. Lorsqu'il referma la porte de sa chambre quelqu'un alluma la lumière.

- Papa ?

- Où étais-tu Zayn ? Et qu'est-ce que tu fais dans cet état ?

- Je me suis battu c'est rien.

- Bordel mais qu'est-ce que tu as dans le crâne mon fils ? Et si ta mère ou tes sœurs t'avaient vu dans cet état hein ?

- C'est bon j'ai pas fait de bruit.

- C'est tout ce que tu as pour ta défense ?

- Papa t'en fais pas pour moi j'avais juste besoin de me défouler

- Ce n'est pas normal d'avoir « besoin » de se défouler Zayn. Quand est-ce que tu vas lâcher cette connerie de gang ? Tu comptes attendre que l'on te retrouve avec une balle entre les deux yeux ?

- Non. A notre époque on doit tous appartenir à une catégorie de gens et bien moi je fais partie de la catégorie des mecs dangereux et des gens respectés. C'est toujours mieux que d'être dans la catégorie des losers.

- Tu me désespères fils. Je croyais que cette guerre de gang était terminée depuis 5 ans déjà.

- Je le croyais aussi mais un fils à papa est venu foutre sa merde depuis quelques mois.

- Et j'imagine qu'en tant que grand chef, tu ne vas pas laisser passer ça.

- En effet. Ma réputation risque d'en pâtir.

- Ta réputation ? Celle d'un délinquant ? Tu veux faire honte à la famille ?

- Non pa-pa. Les gars et moi avions réussi à trouver un terrain d'entente avec les Sharks jusqu'à ce que ce fils à papa prenne la suite des Sharks et viennent jouer sur nos plates- bandes.

- Tu sais ce que ta mère et moi pensons de tout ça et tu sais aussi ce que nous attendons de toi Zayn. La balle est dans ton camp, mais je te préviens que si tu foires ton année, tu dégages de la maison. Nous ne t'avons pas élevé pour être un malfrat ou pire encore.

- Je sais. Bonne nuit papa.

- Bonne nuit Zayn.

**************

Le lendemain matin au lycée de Bradford, Zayn et Harry était devant les grilles de l'établissement occupé à fumer tranquillement leur cigarette, rapidement rejoints par Niall, Louis et Liam.

- Du nouveau Harry ?

- Oui mon pote. La sœur de Thomas s'appelle Soren. Elle est dans la classe d'Eléanore et Danielle apparemment. C'est une nana sans histoire. A première vue, petite fille sage ; bons résultats scolaires ; participe aux clubs du lycée ; assidue en classe. Parcours irréprochable quoi.

- Il faut se méfier de l'eau qui dort mon Hazza, répondit le basané.

- Du coup Liam et moi allons nous rencarder auprès d'El et Danielle.

- Excellente idée. Il faut que je lance l'offensive le plus tôt possible. Les autres gangs vont commencer par penser qu'on se dégonfle. Il faut rapidement démolir la réputation de Stenson et des Sharks.

- Mais et ton pacte avec Thomas tu en fais quoi Zayn ? On ne transgresse jamais un pacte, c'est une question d'honneur.

- Notre marchandise a été volée et certains de nos gars tabassés à mort, tu veux attendre quoi Liam ?

- Je comprends que tu aies des envies de meurtre mais on ne rompt pas un pacte, question d'honneur.

- Stenson et sa greluche l'ont fait avant nous. Maintenant place à la vengeance.

**************

La cloche de fin des cours venaient de retentir. Soren et Amandine sortaient de leur salle en discutant tranquillement. Elles étaient en plein débat musical lorsqu'Amandine percuta quelqu'un et se retrouva au sol. Lorsqu'elle releva la tête et vit Zayn en face d'elle, elle ne put laisser échapper qu'un faible « je suis désolée ». Elle se décala sur le côté pour laisser le jeune homme passé. Ce dernier la toisa du regard d'un air assassin et commença à poursuivre son chemin.

- Ca t'écorcherait la gueule de dire pardon ?

Le beau métisse se figea sur place et se retourna lentement. Il fronça les yeux et fit demi-tour d'un pas rapide.

- Un problème trésor ?

- Tu as bousculé ma copine et tu n'as même pas pris la peine de t'excuser.

- La politesse et moi ça fait deux. Apparemment tu n'es pas bien au fait de qui je suis.

- Je sais parfaitement qui tu es, et je me moque complètement de ce que tu fais de ta vie mais la politesse est valable pour tout le monde alors excuses-toi auprès de mon amie s'il te plaît et on en parle plus.

- Chérie, jamais je ne m'excuse. Ta copine n'a qu'à faire plus attention où elle met les pieds.

Il commença à partir quand il fit soudain volte-face pour ajouter.

- Moi aussi je sais parfaitement qui tu es Soren....... Dit-il en la fixant d'un regard à la fois dur et persistant.

La jeune fille se sentit très mal à l'aise d'être scrutée de la sorte. Elle n'aurait jamais cru que les mecs du clan de Zayn aient pu faire attention à elle. Elle ne leur avait jamais parlé et ne connaissait d'eux que les ragots colportés dans le lycée. Amandine la tira par la manche avec précipitation pour sortir de l'enceinte du lycée le plus vite possible.

- Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu nous fasses remarquer So' ? Si Zayn et sa bande décide de nous prendre en grippe on est bonnes pour une année pourrie. Ces mecs c'est des malades, putain Soren....

- Hé, hé, tu te calmes maintenant d'accord. Ce mec te bouscules ; ne s'excuse même pas et il faudrait encore qu'on le remercie ? La politesse c'est valable pour tout le monde y compris pour les mecs mal élevés.

- Je te jure que son regard m'a foutu une putain de trouille. Je ne veux plus jamais me retrouver face à lui comme ça. Toi tu peux compter sur Lucas au pire pour te défendre, mais je ne suis même pas certaine que Zayn puisse avoir peur de Lucas. Ce mec c'est un dingue, à croire que rien ne l'atteint jamais.

- Tout ça ce ne sont que les apparences Amandine. Dans le fond Zayn et ses potes ont les mêmes cas de consciences que nous.

- Excuses moi mais personnellement, le trafic de drogue ; les joints et tout le tintouin ça ne fait pas partie de mes passions.

- C'est vrai tu as raison, mais il n'empêche que Zayn, sous ses airs bourrus et intimidants, laisse apparaître une forme de fragilité.

- Elle est bien cachée alors la fragilité.

Amandine partit dans un fou rire, pendant que Soren jeta un coup d'œil discret en direction du coin des fumeurs où Zayn et sa bande rigolaient. La jeune fille n'arrivait pas à avoir peur de Zayn. Elle comprenait les craintes et réticentes des autres élèves à son égard mais elle ne partageait pas leurs sentiments. Quelque chose chez lui la touchait et l'interpellait malgré tous les efforts du jeune homme pour se donner un air dangereux. 

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