📚 Ça ira mieux à Rome
Avancement de lecture : Terminée.
Spoilers : Légers. Si vous ne voulez pas vous gâcher la découverte, allez d'abord lire !
Résumé : Alors que Chiara décolle pour Rome afin d'y passer une année d'Eramus, son mec — adéquatement renommé Lâche — la largue sans explication. Chiara doit apprendre à l'oublier. Heureusement, les trésors que Rome a à offrir sont là pour l'aider.
Résumé succinct pour une histoire plutôt simple. Ça ira mieux à Rome m'a fait l'effet d'un carnet de voyage et d'une thérapie. Un roman qui prend des allures feel good, malgré un début émotionnellement difficile pour l'héroïne. Les sentiments saturent l'histoire. L'autrice nous livre un ressenti très juste et inspiré du réel.
La plume
J'ai trouvé que c'était la facette la plus savoureuse de ce roman. Un soin très minutieux est apporté aux mots, à leur mélodie. L'autrice semblant avoir une connexion particulière avec Rome, le roman foisonne de descriptions très précises et exquises de l'architecture de la ville. Chiara, étudiante en histoire de l'art, nous offre une vision riche et renseignée de ce musée-vivant à ciel ouvert.
J'adore cette efficacité. On a l'impression d'un peintre qui brosse un tableau par touches de couleurs en y associant sa palette d'émotions. C'est un témoignage personnel et touchant sur ce que Rome évoque à l'autrice. Je me suis laissé guider à travers cette ville inconnue (pour moi) mais que j'avais la sensation de connaître grâce à l'amour qui transperçait des mots de Chiara.
J'ai aussi apprécié les descriptions physiques des personnages. On sortait de la sainte-Trinité « taille, cheveux, yeux » pour se concentrer sur un détail physique notable ou sur un trait de caractère. Ce qui donnait une patte assez naturelle aux interactions.
Les émotions
Deuxième point fort de Ça ira mieux à Rome : l'autrice nous dépeint les émotions de Chiara avec beaucoup d'exactitude. On sent que c'est une histoire tirée d'un vécu personnel, mais entre vivre une expérience et savoir la retranscrire avec les mots, il y a un fossé que Jeanne a parfaitement su franchir.
Chiara a traversé différentes étapes dans sa reconstruction post-rupture. Des étapes qui m'ont rappelé celles du deuil :
Le déni
La colère : lorsqu'elle renomme son ex « Lâche » et le blâme pour son attitude égoïste.
Le marchandage : on a tout un chapitre (assez court) entièrement consacré à des échanges SMS où Chiara « supplie » Lâche de revenir ou de lui expliquer ce qu'elle a fait de mal. J'ai trouvé ce chapitre vraiment bouleversant.
La dépression : bien sûr, à son arrivée à Rome, Chiara semble tourner dans son appartement comme un animal en cage, incapable d'apprécier (pour l'heure) le changement de vie et les nouvelles opportunités.
L'acceptation : c'est cette dernière étape qui occupe la majeure partie du roman, lui donnant cette vibe « feel good », car bien sûr, le message important est qu'une rupture ne signe pas la fin d'une vie. On assiste à la résurrection de Chiara.
Pour moi, il y avait deux moyens possibles de se reconstruire après sa déconvenue : Chiara trouvait un nouvel amour ou Chiara acceptait que le célibat, c'est pas la mort non plus. Au début, j'étais plutôt team « deuxième option », mais finalement, le récit s'aventure dans un entre-deux très réaliste et même assez satisfaisant (pour le cœur de pierre que je suis).
Ça ira mieux à Rome est un roman solaire, une ode à la vie (et à Rome). Je me dis qu'il envoie un message d'espoir à des personnes qui ont pu vivre une situation similaire. De mon côté, quand bien même je ne me trouvais aucun point commun avec Chiara, certaines phrases résonnaient, car elles avaient une tonalité universelle.
Les personnages
Chiara est très bien étayée. Forcément dans un récit à la première personne, centré sur ses émotions et sa reconstruction, il ne fallait pas se planter sur ce point.
C'est un petit détail, mais l'histoire se déroule sur une année et j'ai trouvé assez chouette de voir le passage des 4 saisons qui coïncident plutôt bien avec les évènements. On a ainsi le temps de voir l'héroïne évoluer.
Autre détail amusant (et significatif), Chiara va faire des rencontres et l'autrice prend le parti de ne pas nommer ces potentiels amoureux. À la place, ils ont un petit surnom qui traduit l'effet que tel rencontre a eu sur Chiara. Une manière égocentrique de déshumaniser ces hommes ? Pas vraiment. J'ai trouvé la façon de faire plutôt astucieuse. De toute façon, on sait que le roman concerne Chiara. Elle peut bien nommer les mecs comme elle veut et les réduire à leur fonction de pansement, car c'est SON histoire.
Entre Chiara et ses aventures amoureuses, on a les amis. On sent un effort méritoire pour leur donner une bonne place, mais honnêtement, je n'ai pas vraiment réussi à retenir les amis en question ; les interactions étant plutôt normales et ordinaires.
Mea culpa
Je n'ai pas grand-chose de plus à raconter sur ce livre. Ce qui est à la fois une bonne chose (pas de problème à signaler, tout fonctionne comme semble l'avoir voulu l'autrice, écriture et sujet maîtrisés) et une mauvaise chose, dans le sens où j'ai un peu eu la sensation de glisser sur cette lecture.
Je ne suis pas le public cible. Même si je n'aime pas genrer le lectorat, dans ce cas de figure, on s'adresse vraiment à un public féminin, les problèmes que rencontre Chiara feront sans doute plus écho auprès des personnes concernées.
Je pense qu'il m'a manqué un peu « d'extraordinaire » pour pouvoir accrocher à cette lecture. Bien sûr, je ne parle pas d'un dragon qui ferait soudain irruption pour ravager Rome sous les flammes, mais plutôt de ponctuer le roman d'évènements un peu plus marquants que « des trucs de gens normaux ». Le principe m'a fait penser à de l'autofiction et — avis tout à fait personnel — même si ça a du bon de s'inspirer de son vécu pour raconter une histoire avec justesse et réalisme, s'il n'y a que ça... Qu'est-ce qui aide le lecteur à s'investir ?
📢 [SPOILER]
Notons quand même que j'ai eu un regain d'intérêt vers la fin. J'ai apprécié le déroulé général malgré une sensation de lenteur dans le milieu.
L'histoire n'était pourtant pas longue, et j'ai même trouvé la longueur assez pertinente pour donner la place à l'évolution de Chiara, mais je n'aurais pas été contre davantage de péripéties, de rebondissements, et surtout de conflits ! À part lors de la rupture du début, et malgré quelques déceptions côté amours, tout se passe vachement bien pour l'héroïne ; notamment avec ses amis. Elle ne se dispute jamais avec, il n'y a pas de malentendus, de jalousie, de rivalité, de faux pas...
Même si dans « la vraie vie », les choses se sont bien passées (tant mieux !), dans un roman, le rendu risque d'être un peu plat. À moins que le but soit strictement autobiographique, inventer des situations un peu périlleuses pour Chiara renforcerait l'accroche.
Bien sûr, je n'ai pas l'habitude du feel good. Peut-être que justement, les lectrices du genre ne veulent surtout pas voir d'éléments négatifs.
[/SPOILER] 📢
Conclusion
Après Séville l'année dernière, c'est donc Rome que je visite en lecture. Le voyage était enchanteur. On soulignera la beauté des descriptions et la justesse des émotions.
À qui je le conseille ?
Malgré un peu d'ennui de mon côté, je ne doute pas que ce roman très maîtrisé saura toucher le cœur des lectrices qui aiment les histoires positives, les voyages, et surtout, l'amour !
Merci pour le partage 🙏
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top