Chapitre 8

Le lendemain matin, en descendant prendre son petit-déjeuner dans la salle commune, Drago tomba sur la Gryffondor en train de boire une tasse de chocolat chaud, une liste à la main. Certainement des affaires à ne pas oublier avant le grand départ.

Pff… Ce qu’elle peut être agaçante avec ses manies !

Mais au moment même où il s’assit en face d’elle, un café et des tartines sur un plateau, la jeune fille posa sa tasse sur la table dans un bruit sec, se leva et partit sans un regard pour lui.

Le jeune homme la suivit des yeux, quelque peu incrédule, puis reporta son regard vers la tasse presque vide devant lui. Pas qu’il voulait spécialement son attention, mais on n’ignore pas un Malfoy ! Cette manifestation de dédain l’aurait touché de la part de n’importe qui ! Lui qui avait l’habitude qu’on se retourne sur son passage et qu’on lui apporte son petit-déjeuner…

D’ailleurs il espérait sincèrement pouvoir utiliser la magie là où il allait… Il avait appris que, en plus du fait d’être moldue, la famille où il allait crécher ne connaissait pas du tout l’existence de la magie et pensait que Poudlard était en fait l’Eynsford college.

Le vert et argent espérait surtout que son père ne l’apprendrait pas, même depuis Azkaban où il était regrettablement enfermé. Et que si jamais, il comprendrait qu’il avait ça pour gagner un prix, gagner toutes les compétitions comme ce dernier le lui avait enseigné.

Fort heureusement, il ne saurait jamais rien de sa collaboration avec Granger, qui était purement stratégique et à des fins personnelles, ainsi que sa légère tricherie. Personne ne l’avait vu faire et en plus le grand Lucius Malfoy ne comprendrait certainement pas le choix de partir avec une Sang-de-Bourbe plutôt qu’une Serpentarde, sauf si c’est pour la torturer, évidemment.

Les pensées du blond suivaient leur cours pendant qu’il mangeait lentement son repas avant de terminer la préparation de ses affaires, ce que faisait déjà Hermione, remontée dans sa chambre depuis un bon quart d’heure.

 
Lorsqu’elle était revenue dans sa chambre de la manière la plus hautaine qu’elle puisse, la brune avait lâché un long soupir. Ce n’était pas du tout son genre de snober les gens, mais il le méritait amplement et elle espérait bien avoir touché son petit ego de bourgeois !

Mais elle devait également se forger des barrières contre ses menaces car elle ne pouvait plus pleurer pour un crétin pareil.

Elle ne savait pas exactement pourquoi mais l’insulte de la veille, bien que commune au milieu de toutes celles proférées en presque six ans, l’avait plus touchée que d’habitude…

La jeune fille se reprit en main et recommença à vérifier que toutes ses affaires étaient bien dans sa valise pour la quatrième fois depuis ce matin en se répétant :

- Arrêtes de te poser des questions. C’est un crétin. Je le hais.

 
         Hermione, fin prête depuis 25 minutes, avait enfin arrêté de recompter ses affaires et attendait impatiemment sur son lit, valise fermée, baguette en main, vérifiant sa montre toutes les deux secondes.

Et enfin, on toqua au portrait de leur appartement d’un soir.

En bonne première de la classe, la rouge et or s’empressa d’aller ouvrir à sa professeur préférée, Minerva McGonagall.

Cette dernière lui sourit gentiment et lui demanda d’aller chercher son homologue pour les consignes finales avant le départ. L’élève perdit son sourire, mais s’exécuta ne voulant surtout pas désobéir pour ce qu’elle s’était convaincue être des broutilles.

Alors elle monta les marches trois par trois, ne souhaitant pas non plus les mettre en retard pour des enfantillages, et elle toqua à la porte du Serpentard. Elle l’entrouvrit et lui lança nonchalamment :

- Elle est là, on y va.

Le jeune homme, posé sur son lit un livre en main, lui lança un regard noir mais acquiesça tout de même en se levant.

Il était vexé qu’elle l’ait ignoré et lui parle comme s’il n’était rien. Comme s’il n’était pas le roi de Serpentard ou même l’héritier des Malfoy, une puissante famille de sang pur qu’elle se devait de respecter ! Bref, il était tellement vexé qu’il avait pris le parti d’agir exactement comme avant et même de la détester encore plus, trouvant qu’il avait encore été doux la veille au soir.

Il descendit quelques instants plus tard et déposa sa valise et ses deux sacs à côté du canapé, où l’attendait ses interlocutrices.

Hermione était dans le canapé en face du professeur de métamorphose debout devant la cheminée éteinte. Le vert et argent se décida enfin à s’assoir et se mit dans le fauteuil à côté en prenant soin de garder un air on ne peut plus hautain, ce qui fit lever les yeux au ciel de la brunette.

Décidemment, il adorait la faire enrager ! Et ce sentiment lui fit reprendre son éternel sourire en coin.

Afin de rompre le silence gênant où les deux lycéens se toisaient du regard, tout en pensant que le voyage allait être long et en espérant qu’ils n’allaient pas s’entretuer, McGonagall prit la parole :

- Mes enfants, avant que vous ne partiez, j’ai encore quelques consignes importantes. Comme vous l’avez appris, la famille où vous allez est dépourvue de magie et en ignore même l’existence. Vous êtes censés être à l’Eynsford college avec des matières « normales ».

- Je me suis renseignée sur l’école pour ne pas faire de gaffe, ne vous en faites pas Professeur.

- Comme toujours, Miss Granger, pas un seul pas de travers et pas un seul mauvais ingrédient dans la potion. Sourit la vieille dame.

- « Je me suis renseignée sur l’école, gna gna… » Imita le seul Serpentard de la pièce que l’air de Miss-je-sais-tout de la brune exaspérait au plus haut point.

- C’est vraiment puéril. Rétorqua la jeune fille, tentant de garder son calme face aux piques de son pseudo colocataire.

- « C’est vraiment puéril, Malfoy mais respecte moi un peu ! »

- Tu n’es qu’un…

- Stop ! Intervint l’adulte présent, avant que cela ne dégénère. Miss ne répondez pas à cela, quant à vous, je vous prierais fortement de respecter votre homologue durant ce long voyage, ainsi que sa famille mais surtout la famille qui nous fait l’honneur de vous recevoir ! Alors maintenant tous les deux, vous arrêtez ces enfantillages et vous m’écoutez.

Hermione baissa la tête honteuse, et ne dit plus un mot jusqu’à la fin. Ce qui ne déplut pas au blond, qui lui, avait seulement levé les yeux au ciel devant les remontrances.

- Nous allons donc vous envoyer par portoloin dans le secteur magie de l’aéroport de Broome. Vous passerez ensuite dans la partie moldue avec des bagages grandeurs normales et vous attendrez votre famille d’accueil. C’est un couple charmant qui habite dans cette ville, près de la plage, si je me fie à leur lettre. Je suis sûre que vous allez faire un très beau voyage, mais faites vraiment attention à ne pas divulguer l’existence de la magie.

- Bien Madame.

Drago se retint de lever les yeux aux ciels et acquiesça simplement de son air le plus aristocrate possible, se demandant intérieurement pourquoi ils ne les avaient pas juste envoyés dans une famille sorcière.

La directrice de Gryffondor ayant parfaitement compris ce que se demandait l’élève assis devant elle répondit :

- Cela ne vous fera pas de mal de vous dépayser un peu, d’apprendre une autre culture que la vôtre et de moins utiliser la magie pour n’importe quoi. Vous avez néanmoins la chance de partir avec une personne déjà habituée à ce monde, alors n’hésitez pas à lui demander quoi que ce soit.

Puis elle partit de l’appartement stipulant que Dumbledore les attendait dans cinq minutes à son bureau, pendant que le blond ronchonna un truc qui ressemblait à « comme si j’allais lui demander de l’aide ».

Les deux vainqueurs rétrécirent leurs affaires de voyage et se mirent en route sans piper mot. Hermione faisait des efforts surhumains pour ne pas le regarder une seule fois, alors que son homologue la détaillait sans vergogne.

Elle ne pouvait le savoir mais, dans sa quête de la détester encore plus qu’auparavant il s’empressait de remarquer des détails insignifiants comme :

Ses cheveux sont vraiment trop bouclés, c’est nul !

Pff et puis ses mains là avec ses ongles rongés !

Elle a vraiment un Nimbus dans le cul, elle n’a même pas raccourci sa jupe comme toutes les autres filles !

Et tant d’autres qui n’avaient vraiment aucune consistance…

Avant de rentrer dans le bureau, les dents serrées, le serpent siffla :

- Je te hais Granger.

- C’est réciproque Malfoy. Je ne comprendrais jamais comment on peut avoir autant de défauts.

- Toi non plus tu ne comprends pas comment tu as pu venir au monde ? S’exclama-t-il, un sourire malveillant plaqué au visage.

La lionne souffla pour se calmer et éviter de crier de rage sur le petit con à sa gauche, et rétorqua :

- Je te propose que tu arrêtes de m’adresser la parole, ça me ferait un bien fou, sale serpent.

- Comme si j’en avais envie.

Elle eut juste le temps de lever les yeux au ciel avant d’enfin pouvoir entrer dans le bureau du directeur et stopper cette conversation stérile.

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