Chapitre 7
Une semaine était passée, chaque maison vainqueur avait dignement fêté sa victoire. Les deux élus ne s’étaient pas reparlés depuis. Aucun des deux ne savait réellement quoi penser.
Hermione savait que leur départ était prévu pour bientôt, alors le Serpentard allait bien devoir lui reparler. Pas qu’elle en ait envie, mais s’ils partaient deux mois dans la même maison…
Même si le blond l’exaspérait au plus haut point, voir sa personnalité gentille lui avait fait dire qu’il n’était pas si méchant, noir, ignoble et abruti et elle espérait avoir raison car cela lui simplifierait nettement les choses là-bas…
Même si les deux autres membres du Trio d’or passaient leur temps à le critiquer, le rabaisser et faire des paris sur le moment où il se ferait poser la marque. Elle ne pouvait s’empêcher de voir une sorte de lueur d’espoir, une fine lumière dans les sombres ténèbres.
Soudain, elle vit McGonagall se diriger vers elle, instinctivement son regard se tourna vers Drago qui lui avait remarqué que Rogue venait dans sa direction et avait également tourné son regard vers la rouge et or. C’était pour très bientôt !
La professeur de métamorphose la sortit alors de sa contemplation de son ennemi juré :
- Miss Granger, ce soir vous serez transférée dans une chambre de préfet inoccupée. Vous, ainsi que Mr Malfoy bien sûr. Toutes les affaires que vous voulez emporter devront être transférées avec vous, et si vous voulez mon avis… Dites au revoir ce soir à vos amis, car demain vous aurez la chance de découvrir un pays lointain ! Je vous laisse préparer vos affaires… Un elfe viendra vous chercher à 21 heures. Bon voyage Miss…
- Merci Professeur. Lui sourit la jeune fille.
Puis, cette dernière regarda sa montre et vit 20 heures 15 ! Bien sûr, cela faisait une semaine qu’elle avait préparé sa liste d’affaires à emporter, mais elle avait seulement trois quarts d’heure pour tout trouver, ranger et dire au revoir ! Panique à bord !
Elle se leva aussitôt après avoir gober son pudding sous les yeux médusés de ses amis, et se mit à courir jusqu’à son dortoir.
Le blond ayant vu sa manœuvre se mit également à paniquer et consulta la montre qui ornait le poignet de Zabini. Puis son stress retomba immédiatement. Il lui restait encore un bon quart d’heure de repas, trente minutes étant amplement suffisantes pour se préparer.
Ginny, quant à elle, décida de rejoindre son amie après avoir mangé son dessert.
Lorsqu’elle arriva dans le dortoir des griffons, elle n’avait jamais vu une Hermione aussi peu organisée !
Elle courrait de la salle de bain jusqu’à son lit, où trainait des vêtements en boule.
La rouquine remarqua également la brosse à cheveux accrochée dans le rideau de la fenêtre adjacente.
- Mione !
La concernée réapparut dans la chambre une culotte sur la tête, les bras chargés de vêtements et retenant sa trousse de toilette par le pied.
- Calme-toi ! Rit la jeune Weasley. Je suis là pour t’aider. Moi et un truc assez pratique… Tu sais ça porte un nom là !
Elle fit mine de réfléchir puis sortir sa baguette de sa manche et asséna en souriant :
- Ah oui ! La magie !
Toutes deux explosèrent de rire, consciente du ridicule de la situation et la brune en fit même tomber ce qu’elle portait. Puis, elle retrouva sa baguette sous l’amas d’habits qui formait une pyramide monumentale et réduisit tout magiquement puis le transporta dans sa grosse valise.
Tout fut prêt au bout de quelques minutes et les deux jeunes filles purent s’asseoir sur le lit, essoufflées, malgré l’usage de la magie et hilares.
Une fois calmée, la plus jeune se tourna vers son aînée et chuchota :
- Deux mois c’est long…
Comprenant instantanément ce que voulait lui confier sa meilleure amie, elle la rassura :
- Je sais Gin’, mais ne t’inquiète pas ça va passer vite… Peut-être que quand je reviendrais tu sortiras enfin avec Tu-Sais-Qui ? Enfin Harry hein pas le méchant méchant !
- Oui merci j’avais compris que tu parlais de lui, mais je ne sais pas j’ai un peu l’impression que ça stagne… Comme s’il m’évitait, et plus il m’évite, moins j’ai envie d’essayer… Mais si jamais, je te préviendrais par lettre !
- Oh… Euh… Tu sais ce sont des moldus… Je pense que les hiboux ne seront pas spécialement discrets… Donc…
- Donc aucune lettre non plus ?! S’exclama-t-elle, dépitée.
- Désolée… Nous serons réunies comme avant après ces deux petits mois.
Elle voyait bien la détresse de son amie mais elle ne voulait pas pleurer ce soir… Deux mois ce n’est pas si long après tout… Et puis elle allait découvrir tellement de nouvelles choses, qu’elle ne voulait pas déprimer.
Aussi, elles descendirent retrouver les garçons dans la salle commune rouge et or pour des au revoir en bonne et due forme, avant que la brunette soit changée de chambre.
Ses trois amis espéraient sincèrement qu’elle allait bien s’amuser mais trouvaient que deux mois c’était, tout de même, assez long… Mais certains l’exprimaient mieux que d’autres…
- C’est vrai c’est cool pour toi Hermi’ mais bon… Toi tu seras là-bas… Et nous ici. Et toi en train de t’amuser là-bas mais… Et puis tu sais le travail…
Devant le levé de sourcil de la rouge et or, le survivant tenta de rattraper le tout :
- Ce que veut dire Ron, c’est qu’on est content pour toi Mione, mais que durant ces deux mois tu vas beaucoup nous manquer parce que tu comptes beaucoup pour nous…
- Vous aussi les gars, mais vous verrez, je serai vite de retour… Pour vous aider dans vos devoirs hein !
Ils rigolèrent tous de bon cœur mais furent interrompus par l’arrivée d’un elfe dans un bruissement sonore. Il couina :
- Miss Granger, il est l’heure d’y aller.
- Oui j’arrive.
Elle enlaça une dernière fois ses amis, et plus particulièrement la rouquine qui avait les larmes qui commençaient à couler silencieusement.
Puis elle se dirigea vers l’elfe avec sa valise. Tous deux transplanèrent dans les appartements des préfets.
Ils étaient dans des chambres aux tons neutres avec un lit, une armoire et une commode. Juste le nécessaire.
Elle remercia le domestique poliment puis voulut descendre dans la salle commune. A la place, elle tomba sur la salle de bain. Elle était très moderne, avec deux lavabos, deux grands miroirs ainsi qu’une douche à l’italienne.
Cela suffisait largement pour une seule nuit, mais son esprit vif comprit directement qu’elle devait partager une salle de bain avec le second élu…
Même si elle était un peu perdue avec lui en ce moment, elle espérait tout de même que ce ne serait pas pareil en Australie car partager une salle d’eau avec un homme, qui plus est un qui ne voulait plus lui adresser la parole alors qu’il s’était montré plutôt agréable avec elle…
Elle retourna dans sa chambre et passa la seconde porte pour tomber sur un couloir avec une porte pas loin de la sienne, ainsi qu’une cage d’escalier. Elle descendit celui-ci et tomba sur une salle commune plus chaleureuse que sa chambre. Elle avait des couleurs plus douces avec une cheminée qui éclairait et réchauffait la pièce munit d’un canapé, d’un fauteuil, d’une table basse et d’un Drago Malfoy étalé de tout son long.
Il ne pouvait plus l’éviter.
- Bonsoir. Asséna-t-elle d’une voix plus froide qu’elle ne l’aurait voulu.
Pourtant son silence ne la gênait pas au point de lui faire la tête…
- Ouais salut…
- Pourquoi tu m’évites ?
- Pardon ? Demanda le blond en se relevant, lui faisant face.
Elle ne savait pas bien pourquoi, mais sa gorge s’était serrée au fur et à mesure. Elle redemanda tout de même :
- Pourquoi. Tu. M’évites ?
- Granger, Granger, Granger… Je ne sais pas si un instant tu as cru qu’on allait devenir amis mais souviens toi que je ne t’ai aidée qu’à des fins personnelles. En aucun cas je ne t’apprécie, bien au contraire. Cela ne t’as pas dérangé pendant six ans, pourquoi cela changerait-il maintenant ? Reprenons nos bonnes vieilles habitudes, tu veux ?
Elle ne devait pas montrer sa tristesse face aux paroles du Serpentard. Qu’il ne veuille pas lui parler elle s’en foutait, mais qu’il veuille l’insulter à nouveau lui faisait mal et lui prouvait que sa théorie de lueur d’espoir était fausse. Mais elle ne voulait pas y croire. Elle ne voulait pas croire que quelqu’un de si jeune allait devenir un… Mangemort…
Elle trouva tout de même la force de dire :
- Tu mens. Tu étais sincère, je l’ai vu.
Enfin, elle l’espérait plutôt…
- Non. Maintenant arrêtes de polluer mon air, sale Sang-de-Bourbe !
Depuis le début, chacune de ses phrases étaient comme des scarifications au couteau, mais les derniers mots avaient transpercé son cœur et anéantis ses hypothèses de lumière et de gentillesse définitivement.
Finalement elle s’était trompée en beauté, Malfoy était, et resterait un idiot sans scrupule, sans compassion et sans aucune once de gentillesse quelle qu’elle soit.
Elle resta plantée là, tandis que le vert et argent remontait dans sa chambre.
Une fois le choc passé, elle courut dans sa chambre, l’insonorisa et s’effondra sur son lit pour pleurer.
Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas entendu cette insulte. Et dire qu’elle l’avait cru… Elle avait cru en sa sincérité. Elle pensait qu’il croyait en elle, qu’il était le seul à croire en elle. Et c’était sûrement ce qui lui avait permis de gagner la course… Mais ce n’était apparemment qu’un subterfuge…
De son côté, le serpent n’en menait pas large non plus. En fait, il se battait avec sa conscience…
Peut-être que je n’aurai pas dû faire ça ? Oh et puis franchement ! Elle l’a cherché ! Une insulte de plus ne va rien changer et je vais pas me ramollir devant une personne aussi écœurante et horripilante juste parce qu’on part en voyage tous les deux ! Pensa le jeune homme, tournant en rond dans sa chambre.
Satisfait de la conclusion à laquelle il était arrivé, il se dirigea vers la salle de bain.
Il s’admira dans l’immense miroir, se recoiffa et se brossa les dents prêt à aller se coucher triomphant et la conscience tranquille.
Mais avant cela, il entendit la poignée de la porte donnant sur la chambre de la brune s’enclencher. La porte ne s’écarta qu’un peu mais la jeune fille comprit instantanément la présence de sa pire déception de l’autre côté et referma celle-ci d’un coup sec avant d’user de sorts de protections et de se coucher déprimée avec pas mal de questions tournoyant dans sa tête ainsi qu’une remarque perçante et blessante : « Tu ne pleures pas pour ta meilleure amie que tu ne reverras pas pendant deux mois, mais pour ce débile profond qui ne fait que t’insulter depuis plusieurs années ? »
Le vert et argent, ayant bien remarqué les yeux rouges et bouffis de sa colocataire se sentit finalement moins tranquille qu’auparavant. Mais lorsqu’il croisa son propre regard dans la glace de la salle d’eau, il se reprit. Ses pupilles rétrécirent soudainement, il reprit un sourire en coin et asséna.
- Les Malfoy ne trainent pas avec les Sang-de-Bourbes.
Puis il partit se coucher dans son lit d’un soir, en pensant à ce qu’il allait bien pouvoir faire comme activités sous le soleil des côtes australiennes…
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