Chapitre 6
Lorsque la rouge et or ressortit de la salle de bain, les cheveux tressés et vêtu telle une sportive professionnelle, il était aux alentours de 14 heures.
Elle hésita à aller s’entraîner une dernière fois, mais se résigna et partit vers le stade, jugeant qu’aller voir la course des garçons était plus judicieux.
Le stade de Quidditch grouillait de monde et la compétition allait bientôt débuter. La sorcière eût juste le temps de se faufiler dans les gradins de sa maison aux côtés de Neville et Seamus, ne voulant pas voir les deux rouquins qui lui servaient d’amis.
Les deux garçons la saluèrent rapidement avant de reporter leur attention sur la pelouse où le top départ retentit.
La foule se déchaîna, chacun encourageant son champion, et le présentateur vociférait déjà ce qu’il se passait dans son micro. Hermione commença d’abord par crier le prénom d’Harry, accompagnée des deux griffons autour d’elle, mais elle se résigna finalement, pensant qu’il ne lui faisait pas confiance, alors pourquoi le devrait-elle ?
Dans sa tête, elle savait que son meilleur ami n’avait aucune chance contre Malfoy et Zabini. Elle faillit encourager le premier, mais se reprit bien vite, ne comprenant pas pourquoi une telle idée lui était passée par la tête.
En effet, sur le terrain, c’était bien les deux Serpentards qui se disputaient la première place. Et, même si le métis commençait peu à peu à s’essouffler, il gardait le rythme rapide qu’avait son ami, ce dernier endurant parfaitement.
Harry, quant à lui, était cinquième derrière deux Serdaigles, l’un assez baraqué et l’autre… L’autre pas mais il n’arrivait tout de même pas à le dépasser !
A
environ cent mètres de la ligne d’arrivée, Malfoy et Zabini, toujours en tête, se lancèrent un regard malicieux, sachant pertinemment que tout se jouait là. Ils commencèrent à accélérer à une vitesse fulgurante.
Pendant ce temps-là, Harry était arrivé au niveau du bleu et argent, ce dernier ayant nettement ralentis.
En dernier, l’unique Poufsouffle de la course avait abandonné, sachant qu’il avait perdu, provoquant, par la même occasion, une vague de soupirs mécontents dans les gradins de sa maison.
Les deux serpents se rapprochaient dangereusement de l’arrivée. Le métis repoussa ses limites en continuant d’accélérer coûte que coûte, malgré sa perte évidente de terrain.
Voyant son Drakichou s’approcher de la victoire, Parkinson se défoula, ses cris stridents retentissants dans le stade et couvrant l’ensemble des cris de sa maison.
Sans grande surprise, c’est le blond platine qui passa la ligne en premier, quelques secondes avant son meilleur ami, déchaînant les tribunes vertes et argents, ainsi que le commentateur qui s’égosilla :
- Et c’est Drago Malfoy qui passe la ligne d’arrivée, suivit de près par Blaise Zabini, nous offrant une très belle course ! Malfoy assure donc sa place pour le voyage en Australiiie ! Ne reste plus qu’à savoir QUI sera son homologue féminiiiiin !
Le gagnant s’approcha du second Serpentard et lui serra la main en disant :
- Tu t’es bien battu.
Une voix horripilante résonna :
- Bien joué mon Dragozouzou ! On va pouvoir partir tous les deux !
Le blondinet lança un regard désespéré au brun en face de lui, signifiant clairement : « Aide moi mec, ne me laisse pas ! »
Mais le sourire diabolique sur les lèvres du sorcier ne lui annonçait rien de bon. Celui-ci s’exclama, hilare :
- Oui, Dray ! C’est merveilleux !
Le traitre se tourna vers Pansy, se pencha en avant comme pour parler à une enfant de quatre ans et poursuivit en agitant ses mains et en criant comme une harpie :
- Deux mois en amoureux ! Hiiiii !
Puis il s’en alla victorieux, reprenant un visage fier et presque impassible, laissant simplement le sourire carnassier de la vengeance prendre place.
La jeune fille, quant à elle, poussa un cri hystérique et sautilla jusqu’à son amour en demandant :
- C’est ce que tu penses ?
- Non Pansy, et puis tu n’as pas encore gagné, toi ! Répondit le vert et argent excédé, se jurant en même temps de tuer Blaise.
La brune ne se démonta pas pour autant et fit, sûre d’elle :
- Oh mais je vais gagner, ne t’inquiète pas pour ça mon Dragozouille !
Ledit Dragozouille eût un rictus de dégoût, puis partit prendre une douche dans les vestiaires de Quidditch, décollant Pansy de son bras.
Il était 14 heures 15 et il avait juste le temps de se laver avant de voir qui serait son homologue féminin.
Hermione commença sa descente des tribunes de Gryffondors pour rejoindre le terrain, son casque autour de son cou et plus stressée que jamais. Elle entendait souvent des ricanements sur son passage, mais elle n’en tenait pas compte et gardait la tête haute
Tant qu’il n’y a pas de remarque… Se dit-elle.
- Granger !
J’ai parlé trop vite.
La voix nasillarde de Lavande Brown venait malheureusement de retentir.
- Si j'étais toi, je n’irai pas. Déjà que tu vas finir dernière, alors imagine si tu tombes !
Elle gloussa, accompagnée de quelques griffons.
Les pupilles de la sorcière se rétrécirent de rage et elle asséna :
- Si j'étais toi, j'arrêterai d’écarter les jambes devant le premier venu. Elle haussa les épaules et poursuivit. Mais je ne suis pas toi, et tu n’es pas moi.
Elle se retourna sans laisser le temps à la peste de répliquer.
Elle arriva enfin au sol, énervée, les poings serrés, tournant en rond dans l’espoir de trouver une idée pour pouvoir tuer Brown discrètement.
Soudain, elle fut tirée en arrière, et se retrouva dans un endroit à l’abri des regards, en compagnie du gagnant de la course masculine.
Ce dernier la prit par les épaules et s’exclama :
- Granger ? Granger !
Mais la jeune fille ne semblait pas sortir de sa transe meurtrière. Aussi, son dernier recours fut de la gifler.
Elle secoua la tête, posa sa main sur sa joue puis baissa les yeux en murmurant :
- Merci…
- Granger, je sais à quoi tu penses, mais ne le fait pas !
- Hein ?
- Ils t’ont énervée alors tu veux partir au quart de tour pour leur montrer ce que tu sais faire, mais ne le fais pas. Sinon, tu perdras. Je t’ai vu à la bibliothèque, ton plan est parfait. Ta vitesse convient. Pansy elle, va partir vite, mais va obligatoirement s’essouffler. Si tu pars comme une furie tu ne tiendras pas cinq tours. Expliqua le blond.
- Mais tu l’as fait toi !
- Mais moi, je peux tenir cette vitesse. Pas toi. Je suis entraîné pour tenir cette distance et puis… Je suis extrêmement fort ne l’oublions pas ! Il fit une pause digne des magazines, ressemblant étrangement à Gilderoy Lockhart et poursuivit. Alors maintenant, tu mets cet engin bizarre sur tes oreilles et tu vas les surprendre, ok ?
Il l’avait remotivée et elle avait à nouveau ce regard de battante.
- Malfoy… Pourquoi fais-tu cela ?Demanda la sorcière, réellement intriguée.
- Je te l’ai déjà dit.
- Je sais mais… Pourquoi es-tu si gentil ?
- Ah…
Il ne le savait pas, et à vrai dire, il n’y avait même jamais pensé, mais il se confectionna tout de même une excuse :
- Si je suis gentil, tu as plus de chances de gagner. Mais ne vas pas croire que je t’aime bien !
Cette phrase la fit sourire. Malfoy resterait à jamais… Malfoy !
Malgré cela, elle ne put s’empêcher de remarquer qu’il ne l’insultait plus ou très peu ces derniers temps, c’en était presque agréable… Même s’il était encore un incroyable petit con prétentieusement agaçant ! Jamais il ne deviendrait son ami, beurk !
Sur cette belle conclusion, la rouge et or mit son casque et se plaça parmi les participantes.
Avant le top départ, elle ne put empêcher son regard de glisser sur le Serpentard, qui lui fit un clin d’œil discret d’encouragement.
Parkinson, juste derrière elle, crut qu’il lui était destiné et étouffa un cri de contentement.
Hermione s’en foutait et souriait même en pensant à la tête que ferait sa rivale si elle la battait.
Elle pensa également que la simple confiance de Malfoy lui suffisait amplement. Etrange, mais véridique.
Un bruit retentit en écho dans tout le stade signifiant le départ de la course. Hermione vit toutes ses concurrentes partir à fond et cela l’inquiéta quelque peu, mais elle ferma les yeux, se concentra sur sa musique résonnant dans ses oreilles, et garda son rythme, bien que lent par rapport à celui des autres.
Même avec le son à fond, la rouge et or entendit les rires moqueurs venant des gradins et même la réplique perçante de Lavande :
- Granger ! On sait que t’es nulle mais ne déshonore pas trop Gryffondor !
Elle aurait voulu que cette phrase lui passe au-dessus de la tête, qu’elle continue à sa vitesse, et qu’elle ne prouve pas à cette sans-cervelle que ça l’avait touchée ! Mais… Malgré elle, elle accéléra un peu, ne faisant qu’accentuer les rires des élèves autour.
Au bout de deux tours, où elle n’avait que peu rattrapé ses ennemies, elle commença déjà à s’essouffler. Mais elle n’était pas décidée à ralentir.
Ce n’est que lorsqu’elle croisa le regard de son « entraineur » lui mimant de se remémorer leur conversation qu’elle consentit à lever le pied.
Voyant, au milieu du troisième tour, deux filles ralentir leur rythme, elle se rassura et décida de profiter pleinement des sensations ressenties.
La lionne s’occuperait de gagner dans la dernière ligne droite.
A nouveau, elle sentit le vent fouetter son visage, le sol glisser sous ses pieds telle une gazelle, ses cheveux battre un rythme entraînant contre son dos.
Toutes ces petites choses qui la firent accélérer sans qu’elle ne s’en aperçoive. Elle se sentait bien, elle se sentait libre.
Peu à peu, lors du quatrième tour, elle dépassa une à une ses concurrentes, mais Parkinson restait toujours la première avec un peu d’avance. Mais pour l’instant, elle profitait des exclamations, à chaque fois qu’elle doublait un coureur. Tous les spectateurs étaient si stupéfaits de la voir remonter dans le classement, qu’ils ne pouvaient empêcher des « Oh ! Wouah ! » de s’échapper. Et cela ne faisait que la motiver d’autant plus. Elle était enfin en train de prouver sa vraie valeur !
Le cinquième tour était arrivé avec lenteur pour notre lionne qui commençait un peu à peiner. Mais lorsqu’elle vit le dernier virage, et le bulldog à quelques mètres d’elle, elle commença à accélérer à une vitesse hallucinante, dont personne ne l’en croyait capable, pas même elle !
Ou peut-être, un élève, qui au lieu de montrer une expression de carpe comme tout le monde, affichait simplement un sourire en coin, voyant son ennemie dépasser ses limites. Remettant ses cheveux en place, il commença à s’approcher de l’arrivée, savourant d’avance le visage scandalisé de Pansy, quand elle se rendrait compte qu’ils ne partiraient pas ensemble. Lui, ça le réjouissait grandement, mais elle, elle partirait sûrement comme une furie, après cette défaite écrasante.
Il n’était pas très réjoui de devoir se coltiner Granger pendant deux mois, mais c’était un mal pour un bien.
Hermione allait toujours plus vite, sentant ses jambes la lâcher peu à peu, mais le fait d’arriver au niveau de Parkinson lui redonna un peu d’énergie.
Malheureusement, celle-ci, en voyant arriver une potentielle concurrente à la place avec Drakichou, s’empressa de redoubler d’efforts elle aussi.
Les deux jeunes filles hors d’haleines, sur la dernière ligne droite, s’élancèrent dans un sprint effréné jusqu’à la ligne blanche, désignant l’arrivée.
La rouge et or était à pleine vitesse et ne s’occupait plus de sa rivale, son regard fixé sur son but. Seulement, cette dernière ne faisait pas du tout pareil et, voyant qu’elle commençait à perdre du terrain, poussa très discrètement la lionne qui, lancée à trop grande vitesse, ne put que se ramasser sur le sol.
Plusieurs exclamations scandalisées s’élevèrent des gradins des Griffons, mais les ricanements, et autres moqueries, les dépassèrent.
Mais Drago, qui s’était rapproché de la piste, avait tout vu de la supercherie de la sangsue. Et il n’appréciait pas, mais alors pas du tout, qu’on mette hors course sa seule chance d’éviter deux mois en compagnie de la brune de Serpentard. D’autant plus par tricherie, que lui n’avait même pas faite ! Il s’était donné tant de mal !
Aussi, il s’approcha encore plus et sortit discrètement sa baguette de sa poche intérieure afin de faire apparaître un mini obstacle invisible sur la piste de course où courrait toujours Pansy en ricanant à un rythme plus tranquille, persuadée d’avoir gagnée. Cette cruche tomba dans le panneau et s’étala de tout son long sur la piste, trébuchant sur la tricherie de son amour.
Hermione, qui s’était relevée tant bien que mal, recommença à courir en lançant un regard plein de reconnaissance au blondinet. Elle, qui était assez près, avait très bien pu voir que Malfoy avait sorti sa baguette et l’avait aidée, elle.
Ce dernier lui fit signe d’accélérer, tandis qu’il marchait tranquillement pour rejoindre la ligne blanche tant convoitée. Personne n’aurait pu soupçonner sa vengeance. Malfoy faire gagner une Gryffondor, Granger qui plus est, contre une Serpentarde ! Impossible !
La rouge et or accéléra tant bien que mal, bien que la douleur dû à sa chute s’accentuait…
Millicent, ayant vu Pansy tomber, se dit que maintenant, elle aussi avait toutes ses chances de partir « en amoureux » avec le beau Drago Malfoy, donc elle accéléra également. Mais la lionne, n’allait certainement pas se laisser faire, pas si près du but, pas après tous ses efforts !
Elle fit abstraction de la douleur et poursuivit ses foulées de plus en plus grandes et de plus en plus rapides, retrouvant toutes les sensations de ses précédents entraînements…
De ce fait elle passa la ligne blanche sous les acclamations de toutes les maisons, excepté Serpentard, et en particulier Gryffondor, se sentant quelque peu honteux de l’avoir tant sous-estimée… Les professeurs criaient également et le présentateur s’en cassait la voix.
Le vert et argent simplement soulagé parce qu’il avait aidé Granger uniquement pour éviter la sangsue, alors il ne voyait pas pourquoi il acclamerait son ennemi.
Cette dernière, épuisée, n’arrivait presque plus à parler, mais elle se rapprocha tout de même de son coach pour le remercier et avoir son avis.
- Bravo Granger.
C’était dit très froidement ce qui étonna la jeune fille, pourtant elle répondit :
- Merci ! Tout ça c’est grâce à toi ! Si tu n’avais pas cru en moi et puis si tu ne m’avais pas aidée contre Parkinson je…
Il la coupa dans son élan, pour lui dire, très sèchement :
- Calme-toi. N’oublie pas que j’ai fait ça dans mon propre intérêt, on n’est pas amis.
Le Serpentard la regarda dans les yeux, plongeant son regard orageux dans le sien puis tourna les talons et partit. Il se fit bousculer au passage par une furie nommée Parkinson qui partait s’enfermer dans sa chambre en pleurnichant.
Même si la vision d’une Pansy couiner en courant était assez jouissif, Malfoy se sentait un peu mal d’avoir ainsi parlé à la lionne lui ayant pourtant évité deux mois de souffrance. Et en même temps, c’était son ennemi juré, son souffre-douleur, sa rivale, l’incarnation de tout ce qu’il pouvait haïr ! Alors depuis quand s’inquiétait-il d’insulter Granger ?
Il chassa ces questions absurdes de son esprit d’un revers de la main, suivi d’un grognement d’incompréhension.
Cela lui valut des regards interrogatifs d’autres élèves, se demandant sérieusement s’il n’était pas devenu fou, ou ami avec Luna Lovegood peut-être.
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