Chère Mère,
Vous avez dû apprendre les récents évènements par ma tante. Comme vous l’aurez compris, je n’ai pas fait les choix que vous attendiez tous de moi et je m’en excuse.
Je ne pourrai pas rentrer de tout l’été au Manoir, ni vous dire où je me trouve pour le moment mais je suis en sécurité.
En espérant vous revoir bientôt Mère,
Avec toute mon affection,
Drago
En effet, depuis l’attaque de Poudlard par plusieurs Mangemorts, Drago avait été recueilli par l’ordre du Phénix au 12 Square Grimmaurd et devait y passer ses vacances pour sa sécurité.
L’ordre lui avait accordé sa confiance grâce à ses actes pour leur camp mais également grâce à une lettre de Dumbledore leur faisant jurer de le protéger et de l’aider à avancer vers la lumière.
Le Serpentard avait supplié tous les membres dès son arrivée pour que sa mère les rejoigne. Malheureusement, ils avaient refusé en prétendant que cela représentait un trop gros risque et qu’ils ne pouvaient se le permettre.
Donc Drago lui écrivait une lettre en espérant qu’elle ne lui en voudrait pas trop mais surtout qu’elle survivrait.
Il descendit dans la cuisine où se trouvait Molly, qui s’occupait de lui comme d’un énième fils et lui demanda :
- Est-ce que je pourrais avoir un hibou ? C’est pour ma mère.
- Mon chéri, je dois malheureusement relire ta lettre avant de l’envoyer, pour vérifier que tu n’envoies pas d’informations sur nous ou sur ce lieu…
Le blond fronça les sourcils en se demandant si c’était comme ça pour tout le monde ou juste pour lui, à cause de son ex-appartenance au mal.
- C’est comme ça pour tout le monde. Informa Rémus en rentrant dans la pièce aux côtés de sa compagne, Nymphadora.
- Alors d’accord. Dit-il en haussant les épaules et en retournant dans la chambre qu’on lui avait attribuée, en se posant tout de même des questions sur les capacités de legilimens du loup-garou.
Arthur passa la porte de la cuisine après son départ et les quatre adultes se regardèrent d’un air inquiet.
- Comment va se passer la cohabitation avec Ron et Harry… Soupira Molly en ouvrant la lettre du jeune homme, pour l’instant seul adolescent de la maison.
En effet, Harry, Ron, Hermione et Ginny n’étaient pas encore dans le QG depuis que le Serpentard y habitait.
La brunette passait une semaine chez ses parents, et les trois autres devaient passer par le Terrier pour récupérer des affaires nécessaires pour tenir tout l’été.
Ils arriveraient par réseau de cheminette le lendemain matin et cela angoissait quelque peu les adultes présents dans l’immeuble. Alors que cela réjouissait grandement Drago, à l’étage, qui crevait d’envie de revoir sa belle et ce, peu importe le comportement des rouquins.
Aux alentours de 11 heures, le lendemain, tous les habitants s’étaient réunis dans le salon autour de la cheminée pour attendre les nouveaux arrivants.
Harry apparut en premier au milieu des flammes verdoyantes et salua toute l’assemblée d’un sourire avant de sortir de l’âtre et de se mettre sur le côté pour attendre les autres.
Ginny en fit de même, puis ce fut au tour de son frère qui porta directement un œil noir vers le Serpentard assit sur l’accoudoir du canapé.
Enfin, Hermione se manifesta et les regards des deux amants se trouvèrent instantanément. Les yeux de la jeune fille pétillaient de le voir ainsi du bon côté mais surtout en sécurité.
Cependant, toute l’assemblée les observait et elle ne savait guère comment réagir devant eux.
Aussi, elle commença à rougir et à regarder ses chaussures tandis que les adultes, se rendant compte du malaise, partaient mettre la table.
- Mione, t’en meures d’envie alors vas-y ! Rigola Ginny en la poussant vers son époux.
Les deux tourtereaux, qui arboraient un sourire éclatant, se prirent dans les bras et se regardèrent longuement.
- Tu m’as manqué…
- Toi aussi, ma douce. Chuchota le vert et argent avant de lui déposer un baiser sur la joue, pour ne pas l’embarrasser devant ses amis.
Alors qu’Harry et Ginny souriaient, attendris par cette scène de retrouvailles, Ron bouillonnait à l’intérieur de lui.
Sa sœur lui avait conté les évènements dramatiques de Poudlard et il n’arrivait pas à tolérer la partie étranglement, pourtant sous l’effet d’un Imperium.
- Malfoy. Bienvenue dans ce côté de la guerre. Le salua l’élu en lui serrant la main.
- Haha, merci Potter. J’espère que j’ai fait le bon choix.
Puis Drago se tourna vers le rouquin qui le regardait avec rage, les poings serrés et il tenta maladroitement de détendre l’atmosphère :
- Je ne t’en veux pas pour le SectumSempra Weasley !
- Espèce de…
Mais avant qu’il ne puisse finir sa phrase, Hermione avait surgit devant lui le doigt pointé vers son nez à la manière de sa mère. Elle lui dit avec agacement :
- C’est quoi encore ton problème Ron ? Tu ne veux pas croire qu’il est du côté du bien ? Qu’il m’aime vraiment ?
- Il t’a étranglée Mione. Répondit-il comme si c’était une évidence.
- Il était sous Imperium ! Ce n’était pas sa faute !
- Mais il t’a fait du mal, je ne peux pas te laisser entre ses sales mains de Mangemort !
Même si Drago levait les yeux au ciel car cette insulte lui passait complètement au-dessus de la tête, il culpabilisait intérieurement. Il avait raison. Il avait étranglé Hermione, il lui avait fait du mal…
Donc il ne rétorquait rien.
- Ronald. Dans la cuisine. Tout de suite. S’exclama la lionne en tentant de garder son calme.
Peut-être qu’une fois seul avec elle, son ami redeviendrait doux et drôle comme à l’époque.
Une fois qu’elle eut refermé la porte, elle regarda son meilleur ami droit dans les yeux et s’exclama :
- Ron, je t’en supplie accepte Drago et accepte notre relation. Il ne m’a pas fait du mal volontairement, il était sous l’emprise d’un sortilège, tu cherches juste une excuse pour le haïr et ça commence à me fatiguer…
- Hermione… Je ne lui fait pas confiance. Rétorqua le rouge et or, doucement mais sincèrement.
- Je comprends. Mais peux-tu au moins faire une trêve d’insultes et de méchanceté…
- Comment ça ?
- Je te demande de faire le strict minimum pour ne pas vous entretuer pendant ces vacances… Et je lui demanderai la même chose je t’assure. Lui proposa-t-elle avec espoir.
- Bon… D’accord… Concéda le jeune homme en voyant la peine dans les yeux de sa meilleure amie.
- Merci Ron, merci beaucoup !
Elle l’enlaça, heureuse de retrouver son ami, et ils repartirent tous deux vers le salon où attendaient les trois autres élèves de Poudlard.
- Ron est d’accord pour faire une trêve si toi aussi, Drago.
Le blond regarda sa femme qui le suppliait du regard d’accepter et haussa les épaules, ne pouvant décidemment rien lui refuser.
Il regarda la main tendue de son ennemi mais avant de la prendre il fouilla dans sa poche, attirant ainsi tous les regards sur lui.
Il sortit une bague dorée et l’enfila à son annulaire gauche avant de serrer la main de Ron qui leva les yeux au ciel devant sa tentative puérile de l’agacer.
Avant de relâcher sa main, le rouquin serra un peu plus fort et asséna :
- Je ne te fais toujours pas confiance.
- Et moi donc. Rétorqua le Serpentard avant de rompre le contact et d’aller enlacer sa bien-aimée qui remettait elle aussi son alliance, très fièrement.
Malheureusement, ils durent tous retourner à la réalité car l’ébauche d’un plan devait se faire dès leur repas avalé. Les adultes s’en voulaient d’autant leur rappeler qu’ils étaient en temps de guerre, car ce n’était que des enfants, mais ils n’avaient guère le choix…
Le soir venu, Molly demanda l’attention de tous les adolescents présents pour leur donner la répartition des chambres.
- Alors Drago tu es déjà installé dans la chambre au premier étage avec la grande armoire, tu la partageras avec Harry.
- Quoi ?! S’exclamèrent quatre des cinq élèves en la fixant.
- Mais je veux être avec Ron !
- Et moi avec Hermione !
- Haha, très drôle mon chou mais tu ne seras pas avec Hermione. Rigola la mère Weasley, appliquant la même règle d’âge que pour ses fils. Hermione, tu dors avec Ginny au deuxième étage. Ron je comptais te mettre avec Charlie qui arrive dans trois jours mais si tu préfères être avec Harry, on mettra Charlie avec Drago.
- Oui ! S’exclamèrent les deux griffons tandis que l’unique Serpentard levait les yeux au ciel en se demandant qui pouvait bien être « Charlie ».
Il regarda son épouse monter ses bagages et tenta une dernière fois :
- Mais on est marié, on peut techniquement !
- Drago, n’insiste pas. Ce ‘mariage’ n’est pas un argument.
Il remonta alors dans sa chambre tout seul sous les ricanements de Ron mais il croisa la dernière des Weasley qui descendait l’escalier pour aller parler à son père.
Le serpent en profita alors pour se faufiler jusqu’à la chambre de sa bien-aimée. Cette dernière lui ouvrit la porte et continua de défaire sa valise en lui disant :
- Je sais que c’est nul comme répartition mais crois-moi, tu ne veux pas énerver Molly Weasley.
- Je sais… Je viens juste te souhaiter bonne nuit.
Elle se retourna vers lui et alla l’enlacer tout en humant cette odeur qui lui avait tant manquée.
- Bonne nuit Drago…
Alors qu’elle s’apprêtait à retourner à ses affaires, son amant la rattrapa et la colla contre lui. Il plongea alors sur ses lèvres amoureusement.
Les deux amants ne s’étaient pas vus depuis si longtemps que le baiser commença à s’enflammer. La lionne explorait le torse de son homme de ses mains, pendant qu’il enlaçait ses fines hanches pour les rapprocher un peu plus de lui.
Instinctivement, elle releva une jambe que Drago ne manqua pas d’attraper tout en laissant une traînée de baisers humides sur sa nuque.
Malheureusement, ils entendirent la voix de Ginny se rapprocher. Ils se séparèrent donc à contrecœur, mais le serpent était on ne peut plus fier de son effet.
Il l’embrassa une dernière fois et lui souffla dans le creux de l’oreille pour la faire frissonner :
- Bonne nuit, ma douce…
- Bo… Bonne nuit. Bégaya la Gryffondor, encore sous le charme de son époux et ayant du mal à reprendre ses esprits.
Ginny passa alors la porte et regarda le Serpentard s’en aller d’un pas victorieux avant de poser son regard sur la lionne rouge et essoufflée au milieu de la pièce.
- Ça va Mione ?
- Hum, hum… Fit-elle, distraite en continuant de ranger ses affaires dans l’armoire la plus proche de son lit.
Hermione ne parla pas plus jusqu’à ce qu’elles soient toutes deux allongées, rêvassant à son époux seulement un étage plus bas.
Mais la rouquine rompit le silence en demandant d’une toute petite voix :
- Mione ?
- Oui ?
- Le soir de l’attaque… Je… J’étais avec Blaise.
Cette annonce eut l’effet d’un électrochoc sur la Gryffondor qui se redressa instantanément et tourna la tête vers son amie.
- Et alors ?! Demanda-t-elle, impatiente de savoir la suite. C’est vrai que vous êtes arrivés ensemble et je n’ai même pas percuté !
- Mais c’est normal, tu venais de vivre quelque chose de traumatisant !
- Raconte-moi !
Ginny lui expliqua alors comment elle s’était retrouvée dans une salle avec son amour secret et comment leur baiser avait été interrompu par le bruit de l’attaque.
- Mais c’est formidable !
- Oui, mais maintenant je n’ai aucune nouvelle de lui et je n’en aurai sûrement plus…
- Pourquoi dis-tu cela ? Questionna Hermione, en voyant l’air tourmenté de sa meilleure amie.
- La guerre Mione !
- Oh mais la guerre ça n’arrête pas l’amour Gin’ ! Rétorqua-t-elle en levant les bras au ciel. S’il t’aime, il te trouvera ! Regarde Drago et moi.
- Vous aviez deux mois tous les deux en Australie, alors que là… Blaise est je ne sais où, peut-être avec des Mangemorts et moi ici… Répondit la jeune fille, sceptique.
- Je crois que sa famille est moins proche de Tu-Sais-Qui que celle de Drago… Sa maison ne doit pas être infestée de Mangemorts, si tu veux mon avis.
Elle n’eut guère le temps de rétorquer quoi que ce soit, car un filet magique bleu tentait de passer sous la porte de leur chambre.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Je ne sais pas… On dirait un Patronus…
Soudain, une loutre en filaments bleutés se faufila dans leur chambre et flotta dans les airs jusqu’à atteindre Hermione et tournoyer autour d’elle.
- Mais… C’est mon Patronus ! S’exclama la lionne, confuse. Je n’en ai pas fait pourtant…
La petite loutre s’effaça pour laisser place à la pénombre alors que Ginny regardait son amie en attendant des explications.
- Et si…
Mais Hermione ne finit pas sa phrase et se contenta de se lever tout doucement pour éviter de faire grincer le vieux parquet sous ses pieds.
- Mione ! Et si c’était un piège… Souffla sa meilleure amie, toujours sous ses couvertures.
Mais elle ne l’écoutait plus.
Elle sortit de la chambre et referma délicatement la porte derrière elle, laissant une rouquine apeurée dans le noir du square Grimmaurd.
Quand soudainement, des bruits se firent entendre à la fenêtre. Ginny sursauta et alla ouvrir à la chouette effraie qui toquait frénétiquement, en pestant contre sa meilleure amie de l’avoir laissée seule.
Elle décrocha la lettre de sa patte et lu son nom et son prénom sur l’enveloppe, d’une écriture qu’elle ne connaissait pas.
Piquée par sa curiosité, elle déchira le papier pour sortir la missive et la lut rapidement :
Salut toi,
Pour le moment les choses vont être un peu compliquées, mais j’adorerais reprendre là où l’on s’est arrêté dès que la guerre sera finie.
Qu’en penses-tu ?
B. Zabini
La jeune fille avait envie de hurler de joie et de sautiller mais elle ne pouvait rien faire de tout cela.
Elle se contenta donc de serrer le message d’espoir contre son cœur et de sourire dans la pénombre.
Elle glissa la lettre sous son oreiller, l’esprit rempli de rêves d’amour et s’endormit paisiblement.
Tandis que sa meilleure amie descendait marche par marche l’étage du square Grimmaurd pour aller rejoindre la chambre de son époux, qu’elle savait seul pour l’instant.
Elle s’approcha à pas de Sombral de sa porte en tentant de faire le moins de bruit possible.
Mais elle n’avait pas remarqué le regard aiguisé de Tonks à l’autre bout du couloir qui l’observait enfreindre le règlement avec amusement.
La sorcière réfléchit un instant puis décida de ne pas les dénoncer en pensant :
Ah la fougue de la jeunesse…
Hermione tourna la poignée en espérant ne pas effrayer son homme et passa sa tête dans l’entrebâillement.
Elle l’aperçut assit sur son lit en boxer, à lire la Gazette à la lueur de la bougie.
Il releva les yeux vers elle et lui fit un sourire en coin.
- Tu as reçu mon Patronus ?
- C’était le tien ? Chuchota-t-elle, surprise. Mais…
Drago lui fit signe de rentrer et lorsqu’elle eut refermé la porte il lui répondit :
- Je pense que j’ai des souvenirs suffisamment heureux maintenant.
La lionne alla jusqu’à son lit et se cala contre lui confortablement. Ils soupirèrent de bonheur en même temps, trop heureux d’enfin de se retrouver tous les deux.
- Moi aussi, c’est une loutre… Lui confia-t-elle, émerveillée qu’ils possèdent le même Patronus.
Le vert et argent sourit, enchanté par cette nouvelle et captura ses lèvres pour lui transmettre tout l’amour qu’il possédait.
Ils se glissèrent sous les couvertures et se lovèrent l’un contre l’autre. Drago souffla la bougie de sa table de chevet et déposa un baiser sur le front de sa partenaire.
- On va la gagner cette guerre. Lui souffla la Gryffondor avec assurance et amour. Ensemble.
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