Chapitre 50

Au sommet de la tour d’Astronomie, par une nuit sombre, des partisans de Voldemort tenait sous leur joug le sorcier le plus puissant, directeur de Poudlard.

Alors que Bellatrix forçait son neveu à l’assassiner, les autres Mangemorts voulaient le faire en voyant l’hésitation infantile de l’élève.

Et quelques mètres plus bas, Harry observait toute la scène en se maudissant de ne rien pouvoir faire.

Quand soudainement, il vit son professeur de Défense arriver par l’escalier.

Ce dernier lui fit signe de se taire et rejoignit les autres, un peu plus haut.

Drago était à deux doigts d’accomplir le meurtre que son maître mais également son directeur voulaient qu’il commette, la main tremblante et le visage torturé par la douleur quand Rogue surgit derrière lui.

- Non…

Il avait fait le serment inviolable de protéger le Serpentard et de terminer sa mission à sa place si ce dernier ne pouvait le faire.

Et Dumbledore l’avait supplié quelques heures plus tôt de prendre la place de Drago pour qu’il n’ait pas sa mort sur sa conscience, il n’était encore qu’un enfant.

Le professeur allait donc devoir endurer un rôle extrêmement difficile, mais gardait son masque de froideur, comme à son habitude.

La respiration d’Harry s’accéléra et il se mit à prier Merlin de toutes ses forces restantes que Rogue, qu’il savait désormais espion pour le directeur par un miracle qu’il n’expliquait pas encore, puisse sauver la situation et Dumbledore surtout.

Mais sous le regard médusé du Gryffondor, choqué du Serpentard et ravi de tous les partisans du mal, le professeur de Défense prononça très distinctement à l’attention du directeur :

- Avada Kedavra !

Albus Dumbledore tomba en arrière et passa par-dessus le garde-corps avant d’effectuer une chute lente et douloureuse jusqu’au sol de son école.

Drago fixait avec effarement l’endroit de la chute de son professeur, mais se fit attraper par le col par Rogue qui ne souhaitait en aucun cas qu’il grille sa couverture après tous ses efforts.

Après avoir fait apparaître la marque des ténèbres dans le ciel nuageux, juste au-dessus du château, les Mangemorts s’élancèrent dans les couloirs de l’école et cassèrent tout ce qu’ils purent sur leur passage.

Harry, quant à lui, se recroquevilla sur lui-même et resta dans la pénombre pour laisser sortir sa peine et sa rage, complètement abasourdi par la situation.

Il entendait les bruits au loin des Mangemorts qui se déchaînaient contre sa maison, mais il ne pouvait plus bouger. Il semblait comme en transe…

Le survivant pensa à ses proches et au fait qu’il devait aller les protéger, mais ses trois amis étaient probablement bien au chaud et en sécurité dans leur salle commune alors il resta dans le noir de sa tour pour ruminer ses sombres pensées.

Et pourtant Ginny était loin d’être dans la salle commune.

En effet, quelques heures plus tôt alors que l’élu s’éclipsait discrètement pour aller à sa mission Horcruxe, elle avait fait de même peu après lui.

Elle avait filé jusqu’aux cachots dans l’espoir d’observer discrètement son amour secret.

Mais Blaise l’avait remarquée et l’avait à nouveau entrainée dans une salle de classe vide et cela faisait plusieurs heures maintenant que les deux élèves discutaient à cœur joie dans les cachots de l’école, complètement coupés du monde et de l’attaque quelques étages plus haut.

Alors que Ginny finissait son anecdote sur le Tournoi des trois sorciers, le métis la fixa en souriant et lâcha de but en blanc :

- Tu es très jolie.

Cette remarque la fit rougir jusqu’aux oreilles et elle tenta de le cacher derrière ses cheveux roux.

Le serpent rit devant cette réaction enfantine et décida de prendre les choses en main avant que l’année ne soit terminée.

Aussi, il s’assit sur la même table que la Gryffondor et déposa une main sur sa joue rougie par la gêne et le plaisir pour voir comment elle réagissait à son contact.

Cette dernière ne recula pas pour son plus grand plaisir, mais n’avança pas vers lui car elle était terrifiée de la suite des évènements.

Blaise s’approcha alors doucement de ses lèvres et l’embrassa très délicatement et très rapidement pour lui laisser le temps de se rendre compte et de le repousser si elle le souhaitait.

Alors que la lionne réalisait à peine qu’elle venait de recevoir son premier baiser, ils entendirent des bruits sourds à l’étage du dessus.

Ils se regardèrent, tous deux pris de panique, et Ginny s’exclama :

- Il faut aller voir ce que c’est !

- Mais c’est peut-être dangereux… Rétorqua son interlocuteur, ayant très peu envie de faire face à une mort potentielle.

Le bruit qui les avait sortis de leur bulle amoureuse était en fait Bellatrix qui prenait un malin plaisir à exploser en milliers de bris de verre toutes les fenêtres de la Grande Salle.

Elle ricanait en sautant sur les tables et en faisant tout tomber tandis que ses complices se dirigeaient vers la cabane de Hagrid un peu plus bas.

Alors que sa tante détruisait la Grande Salle qui l’avait hébergé si longtemps, Drago s’appuya contre un pilier pour tenter de reprendre sa respiration et de contenir ses émotions.

Lorsqu’il releva la tête, il vit en haut des escaliers sa belle qui lui faisait signe de le rejoindre dans la cachette en bas des escaliers mouvants.

En effet, Hermione avait entendu des bruits et des cris et elle avait bravé l’interdiction de McGonagall de sortir des dortoirs pour aller aider son amant.

Il avait vu et comprit ses gestes, alors elle courrait jusqu’à l’endroit prévu pour pouvoir le serrer dans ses bras et lui redonner un peu d’énergie.

Elle se plaça sous le dernier escalier, dans un passage vers les cachots à l’abri des regards, et reprit sa respiration en attendant l’arrivée tant espérée de son homme.

Drago arriva quelques instants plus tard, le visage impassible. Elle admira la contenance dont il pouvait faire preuve en temps de crise et s’approcha de lui pour l’enlacer.

Mais lorsqu’elle fut à sa hauteur, la rouge et or remarqua que quelque chose clochait. Son époux avait un regard extrêmement dur et ne bougeait presque pas.

- Drago ? Tenta-t-elle, de sa voix douce et rassurante.

Ledit Drago posa son regard sur elle, mais ne changea pas d’expression.

La jeune fille se doutait que traverser une telle épreuve devait être difficile mais elle voulait l’aider alors elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui donner un baiser chaste mais réconfortant.

Quand tout à coup, les sourcils de Drago se froncèrent et sa bouche forma une expression de dégoût à l’approche de la Gryffondor.

Et avant qu’elle n’atteigne son but, le blond attrapa sa gorge d’une main et commença à serrer puissamment.

- Mais qu’est-ce qu’il te prend, tu es fou ?! S’exclama Hermione avec le peu de souffle qu’il lui restait.

A ces mots, son amant resserra son emprise et la fit reculer de force contre le mur le plus proche pour pouvoir la soulever de terre tout en l’étranglant avec rage.

- Drago… Souffla-t-elle en devenant de plus en plus pâle et en gigotant comme elle pouvait.

Mais il ne réagissait pas, il continuait de serrer sa gorge de sa main, le visage dur, le regard orageux et les pupilles rétractées.

Ce dernier détail attira l’attention de la rouge et or qui manquait pourtant de s’évanouir sous la pression effectuée par son compagnon.

Elle inspira le peu d’air qu’elle put pour prononcer ce qui lui semblait être ses dernières paroles :

- Je t’aime…

A cette déclaration, un rire sadique s’éleva d’un peu plus loin et Bellatrix apparut dans sa robe noire.

Elle s’approcha des deux ados et prononça une formule pour relâcher Drago de l’Imperium qu’elle lui avait lancé lorsqu’elle avait surpris son jeu de regard avec une Sang-de-Bourbe.

Le Serpentard reprit ses esprits et lâcha aussitôt son épouse qui s’écroula sur le sol en toussant et en reprenant des bouffées d’air.

Il voulut s’accroupir auprès d’elle pour s’excuser et voir si ça allait, tandis qu’elle se frottait douloureusement le cou mais la partisante du mal les sépara grâce à un sort.

Elle attacha Hermione au mur par des chaînes invisibles et enferma son neveu dans une bulle de verre qui flottait au-dessus du sol.

Drago cria et frappa la paroi mais celle-ci ne céda pas et aucun son ne la traversa, laissant sa bien-aimée à la merci de sa folle de tante.

Bellatrix sautilla sur place et ricana en contemplant ses deux proies apeurées puis s’avança vers la lionne prisonnière en souriant.

- Vous ne me faites pas peur.

Mais la courageuse Hermione regretta ses paroles quand elle vint lui mordre le cou, déjà douloureux de sa malheureuse expérience.

Elle hurla de souffrance alors que son mari observait la scène, totalement impuissant. Il envoyait pourtant tous les sortilèges qu’il connaissait contre la barrière qui le retenait, mais rien n’y faisait.

Sa tante se retourna brusquement vers lui en se léchant les lèvres, fière de la marque laissée sur son otage.

Elle le libéra d’un coup de poignet mais l’attrapa par le col de sa chemise fermement en lui crachant :

- Espèce de traitre ! Tu peux être sûr que le maître t’exterminera après ce que tu as fait ! Toi qui voulais redorer l’image de ton incapable de père, c’est réussi ! Fricoter avec une Sang-de-Bourbe, quelle horreur…

- Ne l’appelle pas comme ça.

A ces mots, Bellatrix écarquilla les yeux et s’écria en pointant son neveu de sa baguette :

- Endoloris !

- Non Drago ! Cria Hermione, toujours attachée au mur de pierre.

Le Serpentard ne baissa pas le regard, mais grogna de douleur en posant un genou à terre.

- Ça ne te suffit pas ? Ricana la Mangemort d’un air sadique. Endoloris !

Toute la folie et la rage de Bellatrix se ressentait à travers son sortilège et Drago tomba sur le côté en hurlant de douleur.

- Arrêtez ! Arrêtez ! Il est de votre famille ! Tenta la lionne, en désespoir de cause pour arrêter le massacre.

- Oh non ! Répliqua-t-elle, un grain de folie dans le regard. C’est un traître qui mourra dès que le maître le croisera ! Rater la mission et toucher une Sang-de-Bourbe vaudra peut-être même à ton père de mourir dès sa sortie, qui sait ?! J’ai tellement hâte !

Et dans un dernier ricanement mauvais, elle s’envola dans une fumée dense et sombre pour aller prévenir son maître de la traitrise d’un de ses partisans.

Sa disparition libéra Hermione de ses chaînes et Drago de sa souffrance.

Au même moment, Ginny et Blaise débarquèrent de la porte des cachots, tombèrent sur leurs amis à terre et virent au loin une fumée de Mangemort disparaître.

- Que s’est-il passé ? S’écria la rousse, horrifiée devant leur état.

Mais les deux amants de répondirent pas. Après avoir repris leur souffle et leurs esprits, ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.

- Je suis désolé Hermione, j’étais sous Imperium mais je ne voulais pas te faire du mal… S’exclama le blond qui s’en voulait d’avoir causé du tort à sa femme.

- Drago, je suis tellement désolée, c’est ma faute si tu as été surpris j’aurais dû rester dans mon dortoir… A cause de moi tu es en danger… Sanglota-t-elle en le serrant dans ses bras.

Alors que Ginny tentait de comprendre les évènements en rassemblant leurs bouts de phrases, Blaise lui ouvrait des yeux immenses en voyant son meilleur ami et sa « pire ennemie » s’enlacer, s’excuser et s’appeler par leur prénom.

- Euh… Dray ?

Ils se retournèrent vers le métis qui semblait totalement à la ramasse et Drago alla lui faire une poignée de main en lui expliquant rapidement que depuis l’Australie il sortait avec Hermione mais qu’il venait de se faire surprendre par sa tante qui attaquait le château par sa faute.

Pendant que Ginny accourait près de sa meilleure amie pour la prendre dans ses bras et soigner ses marques au cou.

Ils leur expliquèrent alors vaguement l’attaque qui venait de se dérouler avant que la lionne ne regarde son époux et assène d’un ton grave :

- Tu ne peux pas retourner au Manoir, c’est trop dangereux.

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