Chapitre 48

Ginny, Hermione et Harry étaient au chevet de leur ami dans son lit d’infirmerie quand un groupe de professeurs entra. Il y avait le directeur, son adjointe et les deux Maîtres des Potions.

Dumbledore félicita Harry pour son intervention admirable mais le professeur de Métamorphose s’empressa plutôt de demander pourquoi cette fameuse intervention était-elle nécessaire.

Le directeur s’approcha donc de Slughorn qui portait la bouteille incriminée en main et l’interrogea sur sa provenance :

- Ça semble être un cadeau Horace, tu ne te rappelles pas qui t’a offert cette bouteille ? Qui au demeurant a un arôme remarquablement délicat de cerise et de réglisse. Fit-il en sentant le contenu de l’hydromel. Quand il n’est pas gâché par du poison.

- En fait, j’avais l’intention d’en faire cadeau à mon tour… Avoua l’intéressé pendant que Rogue sentait à son tour le parfum du poison.

- A qui, si je peux me permettre ?

- A toi, Dumbledore…

A cette phrase, les trois griffons comprirent exactement de quoi il s’agissait mais n’en laissèrent rien paraître.

Hermione rougit un peu, honteuse. Elle avait l’impression que c’était indirectement sa faute et fuyait les regards de ses amis en fixant Ron, paisiblement endormit.

Au même instant, Lavande débarqua et s’assit sur le lit de son petit-ami pour lui tenir la main.

Tout le groupe décida de les laisser tous les deux et sortit de l’infirmerie.
Une fois seuls dans les couloirs, Hermione se mit à supplier ses amis :

- A son réveil, ne lui dîtes pas… S’il vous plaît…

- Hermione, il a le droit de savoir… Lui indiqua le survivant, d’un ton calme.

- Mais il le hait déjà… Comment est-ce qu’il va réagir ?

- Mione, il a failli mourir. Asséna la rouquine d’un air dur, les larmes au coin des yeux. Et toi tu ne penses qu’à Malfoy !

La lionne se rendit immédiatement compte de sa maladresse et alla enlacer sa meilleure amie en lui chuchotant :

- Je suis désolée, tu as raison. Je vais engueuler Drago, il aurait dû faire plus attention.

- Mais faire attention à quoi ?! S’exaspéra le survivant. Dis-nous le plan parce que je t’avoue être un peu perdu là !

Ils allèrent se réfugier dans la salle commune de leur maison pour qu’Hermione leur explique en quoi consistaient précisément les missions de son compagnon et quel était le plan de Dumbledore.

- C’est la folie ! S’écria l’élu à la fin de son récit. Dumbledore ne peut pas… Mourir…

Le directeur était très important pour Harry et il n’arrivait pas à croire qu’il orchestrait sa propre mort pour le bien de la résistance.

- Il a demandé à Drago de faire des tentatives infructueuses pour ne pas éveiller les soupçons… Et ça s’est répercuté sur Ron, je suis désolée…

- Ce n’est pas ta faute… La rassura sa meilleure amie, ayant pris un peu de recul sur la situation.

Ron pourrait sortir de l’infirmerie le lendemain et cela faisait un peu peur à la Gryffondor.

Harry était préoccupé par la future mort de Dumbledore et voulait à tout prix lui en parler mais il ne savait pas s’il en avait le droit.

Il n’était pas censé avoir toutes ces informations et il ne voulait surtout pas que ça retombe sur sa meilleure amie.

Ginny, quant à elle, n’avait qu’une hâte : voir son grand-frère rétablit sortir de l’infirmerie.

        Quand ce fut enfin le cas, aux alentours de onze heures le lendemain, ils s’installèrent tous les quatre dans leur salle commune pour lui expliquer les causes de son empoisonnement inattendu.

Pendant qu’au septième étage, Drago capturait un oiseau pour tester l’armoire à disparaître de la Salle-sur-Demande.

Il le déposa sur l’étagère et pria Merlin pour que cela ne fonctionne pas, mais lorsqu’il rouvrit la porte quelques secondes plus tard… L’oiseau avait disparu.

Il attendit encore un peu et le petit être réapparut, mais mort…

En voyant que la structure en bois pouvait désormais transporter des êtres vivants à cause de lui et de ses réparations, le Serpentard eut un sentiment de dégoût envers lui-même mais également de panique.

Il sortit de la salle aux multiples objets pour respirer un peu et se calmer avant son cours de Potions.

Quelques étages plus bas, après lui avoir souhaité un bon retour, Harry amorça d’un ton grave :

- Ron… Tu es en droit de savoir pourquoi tu étais à l’infirmerie.

- Je le sais. Une foutue bouteille empoisonnée !

- Oui mais… On sait pourquoi elle était là…

Le rouquin les regarda d’un air incrédule en attendant qu’ils s’expliquent.

Hermione baissa les yeux et se mordit la lèvre, dévorée par la culpabilité.

- C’était une tentative de meurtre… Sur Dumbledore… De Malfoy…

- Mais ça n’était pas censé se passer comme ça. Rajouta la lionne avec empressement en voyant son ami serrer les poings.

Il se leva droit comme un piquet et tapa du poing contre le mur le plus proche, faisant sursauter les autres.

- C’était censé se passer comment, Hermione ?! Il était censé me tuer tout court, c’est ça ?!

- Non, Ron… C’était une… C’est un plan mis en place par Dumbledore pour…

- Je m’en fiche !

- Mais je vais lui en toucher deux mots, je t’assure.

Le rouge et or lui adressa un regard empli de haine et sortit précipitamment de la salle.

Hermione amorça un geste vers lui mais ses deux amis la retinrent en lui demandant de lui laisser du temps.

- Sa réaction est normale, Hermione… Il a failli mourir.

- Peux-tu réellement le blâmer ?

- Non, vous avez raison… Mais cette situation me consume à petit feu…

Alors que Drago redescendait vers les cachots pour suivre son enseignement en Potions, il croisa un Gryffondor très en colère.

- Malfoy ! Cracha-t-il en s’approchant de lui.

- Weasmoche. Le salua-t-il en retour, comptant simplement le dépasser pour rejoindre sa classe.

Mais Ron le repoussa en arrière et dégaina sa baguette. Il serrait la mâchoire et avait dans les yeux comme une lueur de folie qui scintillait.

- Tu ensorcèles Hermione pour qu’elle tombe dans tes bras et qu’elle te donne des infos sur nous.

- Hein ?

- Et là, tu tentes de m’assassiner ? Il faut visiblement que quelqu’un te remettes à ta place, espèce de Mangemort !

Drago avait en effet eu vent de l’accident d’Hydromel et culpabilisait quelque peu. Mais il n’allait certainement pas se laisser gronder par une belette en furie.

Cette dernière s’approchait justement de lui toutes griffes dehors mais ça restait un ami proche de sa femme alors il décida de faire un duel verbal plutôt que sorcier. Aussi, il rétorqua :

- Donc que je lance un sort à Hermione c’est ok mais c’est quand je t’atteins toi que tu réagis ? J’envie votre amitié ! S’exclama le vert et argent dans un rire sarcastique.

- Donc tu l’admets.

- Pas du tout.

- Ne l’appelle plus « Hermione », serpent ! Riposta le lion d’un air dédaigneux et autoritaire.

- Je fais ce que je veux, vu qu’elle est ma femme.

C’en fut trop pour Ron qui lança un Stupéfix que le Serpentard put esquiver d’un pas sur le côté.

- Tu crois que tu me fais peur ?

- C’est vrai que tu as plus d’expérience que moi pour ce qui est de faire mal.

- Retire ça ! Répliqua Drago, son sang commençant à bouillir dans ses veines.

- Tu n’es qu’un Mangemort pathétique qui a tenté de me tuer, tu mérites de mourir et c’est tout !

Le blond attrapa instinctivement sa baguette souhaitant lui lancer quelques sorts sympathiques appris pendant les fêtes. Mais il ferma les yeux pour se calmer et s’en empêcher.

Voyant qu’il baissait sa garde, Ron n’écouta que son envie de vengeance et pointa sa baguette sur son ennemi. Puis il s’exclama très distinctement :

- SectumSempra !

Drago fut projeté en arrière par la puissance du sortilège et plusieurs entailles profondes se firent ressentir dans l’ensemble de son corps.

En observant les blessures qu’il avait infligées, le Gryffondor reprit ses esprits et s’enfuit en courant alors que Rogue débarquait de l’autre côté du couloir.

Il entendit au loin le professeur de Défense prononcer une formule de guérison puis s’élança à en perdre haleine jusqu’au portrait de la Grosse Dame.

Il le dépassa, complètement essoufflé, et ses amis se précipitèrent vers lui en voyant son état.

- Ron ?

- Qu’est-ce qu’il se passe ?!

- Est-ce que ça va ?

Il ne répondit pas et alla s’assoir sur un fauteuil, les jambes tremblantes.

- J’ai croisé Malfoy et il m’a énervé donc j’ai… J’ai lancé un sort de ton livre, Harry.

- Lequel ?

- SectumSempra

Alors qu’Harry et Ginny semblaient choqués du comportement inhabituellement violent de leur ami, Hermione elle, sentait le ciel lui tomber sur la tête.

Elle était partagée entre demander à son ami s’il allait bien et courir à travers le château pour savoir comment allait son époux.

- Tu as envie d’aller le voir, n’est-ce pas ? Lui lança Ron avec dégoût, depuis son fauteuil.

- Ron, je…

- Il a tenté de me tuer, Hermione !

- Vous êtes quittes maintenant ! S’exclama le survivant pour tenter de clore le débat.

- Pourquoi ? Que fait ce sort Harry ?! S’écria la jeune fille, le visage terrassé par la terreur.

- On s’en fiche, c’est une sale fouine ! De toute façon, Rogue est arrivé pour le sauver…

- Harry… Supplia la lionne, au bord des larmes.

Son meilleur ami lui expliqua alors les terribles blessures qu’infligeait le sort et elle en eut le souffle complètement coupé.

Elle ne pouvait pas attendre, elle devait le voir et savoir s’il allait bien.

- Je suis désolée… Souffla-t-elle avant de courir jusqu’à l’infirmerie où elle espérait trouver l’homme de ses pensées.

Ses amis la regardèrent partir jusqu’à ce que Ginny annonce solennellement :

- Il faut te débarrasser de ce livre.

En arrivant à l’infirmerie, Hermione aperçut en effet une tête blonde dépasser des couvertures blanches mais il y avait plusieurs autres patients, ainsi que Madame Pomfresh.

Cette dernière s’approcha et lui demanda gentiment :

- Miss Granger, que faites-vous ici ? Monsieur Weasley est déjà sorti.

- Ah bah oui, bien sûr ! J’avais oublié ! Mentit la jeune fille en sortant de la salle.

Elle décida d’attendre devant les portes de l’infirmerie jusqu’à ce qu’il sorte. Elle ne quitterait pas son poste tant qu’elle ne se serait pas assurée qu’il allait bien.

Malheureusement, la pauvre lionne dû patienter assise à même le sol jusqu’au soir en s’occupant comme elle pouvait et en sautant tous les repas de la journée.

Ginny et Harry eurent même le temps d’aller cacher le livre du Prince de Sang-mêlé, accompagnés de Ron et de ses multiples protestations.

A 21 heures, Drago passa enfin les portes battantes, vêtu de ses vêtements éraflés et son regard se posa immédiatement sur sa compagne.

D’un air entendu et soulagé, elle le supplia d’entrer dans la salle de classe vide avec elle.

Il s’exécuta et aussitôt la porte fermée, le vert et argent commença à lui expliquer ce qu’il s’était passé pour se dédouaner de toutes responsabilités.

Mais Hermione se jeta sur lui et l’enlaça de toutes ses forces en répétant qu’elle avait eu très peur pour lui.

- Oh ma douce… Je vais bien, ne t’en fais pas…

Ils s’embrassèrent passionnément, plus qu’heureux de se retrouver seuls, jusqu’à ce que Drago chuchote :

- Pas que je n’aime pas t’embrasser, loin de là ! Mais je dois voir Dumbledore, tu sais…

- Je viens avec toi.

- Ce n’est même pas une question ?

- Non c’est une obligation Monsieur Malfoy ! Renchérit la lionne avec conviction en lui prenant la main.

- Et pourquoi cela ? Interrogea-t-il avec amusement.

- J’ai envie de passer du temps avec toi et puis je vois bien que tout ça t’inquiète.

- Non ce n’est pas que ça m’inquiète… C’est que je me répugne.

- Ne dis pas ça… La supplia-t-il en passant une main sur sa joue.

- Hermione, toutes les horreurs qui vont arriver sont en grande partie de ma faute.

- Oui mais parce qu’elles doivent arriver.

- Merci Dumbledore ! Ricana le Serpentard en enlaçant sa conjointe.

- Allez, on y va ! Chantonna la Gryffondor en prenant sa main et en amorçant sa course vers la porte.

Mais Drago la retint et la fit revenir de force près de lui. Il l’emprisonna dans ses bras musclés et l’embrassa délicatement. Puis il lui confia à voix basse, en lui caressant les cheveux :

- Je sais que je ne le dis pas souvent… Mais je t’aime Hermione… Merci d’être là…

La rouge et or lui fit un sourire éclatant et l’embrassa avec amour avant de lui dire :

- Moi aussi je t’aime.

- Pourquoi ? Questionna le jeune homme avec sincérité.

Elle fut surprise par une telle demande mais vit son air sérieux et tenta alors de répondre avec authenticité :

- Parce que… Tu es gentil, attentionné, drôle et que tu fais attention à moi.

- Ce n’est pas suffisant pour endurer tout ça ! Potter aussi est tout ça. S’exaspéra son époux en s’efforçant de comprendre.

- Premièrement Harry est comme mon frère donc beurk ! Et puis… Drago… En Australie tu as fait tellement pour moi, tu étais courageux, mystérieux et un peu perdu. Tu te bats pour être quelqu’un de bien contre toute ta famille et je t’admire pour ça.

Le Serpentard la regarda avec reconnaissance et captura ses lèvres amoureusement.

- Et moi, pourquoi tu m’aimes ! Le taquina-t-elle, d’un air joueur et enfantin.

- Ah non, moi je ne fais pas de grande déclaration ! Ricana Drago avant de se diriger vers la porte de la salle vide pour se rendre dans le bureau du directeur.

 
Une fois seuls avec Dumbledore, le jeune couple se tenait à regret, à une distance raisonnable l’un de l’autre pendant que le vert et argent faisait son rapport.

- L’armoire avance, maintenant elle fait passer des êtres vivants. Pas d’attaque de prévue pour l’instant mais dès qu’elle sera réparée… Et vous n’avez pas répondu à ma lettre avant les vacances, Monsieur.

- Calme-toi mon garçon. Sourit le directeur devant l’entrain de son élève.

Il les observa l’un après l’autre depuis son siège majestueux et leur signifia malicieusement :

- Vous pouvez vous comporter comme vous le souhaitez ici.

Hermione s’empourpra tandis que son époux esquissait un sourire en coin.

- Pour ce qui est de l’armoire, tout marche comme prévu. Si tu es trop lent, tu risques gros Drago alors continue ainsi.

Pendant qu’il parlait, la main du blond cherchait celle de sa compagne, voulant profiter de chaque instant proche d’elle.

Elle ne retira pas sa main à son contact malgré sa pudeur car elle avait exactement le même souhait, mais elle rougit quelque peu devant ce rapprochement en public.

Dumbledore leur adressa un clin d’œil complice mais presque imperceptible derrière ses lunettes et poursuivit :

- J’ai bien lu ta lettre mais te répondre alors que tu étais chez toi aurait été trop risqué.

Le Serpentard hocha la tête en se rendant compte qu’il avait raison.

Il les informa ensuite qu’il était presque prêt et remercia Drago de son excellent travail avant de les renvoyer vers leur dortoir.

Les deux amants se séparèrent alors à contrecœur, après un baiser chaste et rapide.
 

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