Chapitre 47
A la fin de cette longue soirée de Noël, Hermione tenta de s’échapper discrètement vers le septième étage pour retrouver son homme comme ils l’avaient convenu.
Mais une main la rattrapa et l’emmena dans un coin plus discret :
- Je sais que tu vas le retrouver mais ne le fais pas Hermione…
- Harry…
- Non, écoute-moi s’il te plaît. Reprit le survivant en prenant ses mains dans les siennes. Je reste persuadé qu’il peut te faire du mal et que c’est lui qui a fait du mal à Katie Bell. Hermione fais très attention à toi, j’ai peur qu’il ne t’arrive des bricoles… Il est foncièrement mauvais.
- Je suis désolée mais je dois y aller. Je comprends, mais ne t’en fais pas pour moi.
Elle lui fit une accolade amicale puis monta les escaliers à pas de Sombral pour y retrouver tout en haut son compagnon qui l’attendait déjà.
Ils s’embrassèrent longuement puis rejoignirent une Salle-Sur-Demande totalement différente de celle où Drago venait de passer sa soirée.
Ils s’installèrent dans le canapé avant que le Serpentard ne commence :
- Je voulais faire mon rapport à Dumbledore mais Rogue m’a dit qu’il était en voyage… Pourtant ça m’aurait rassuré de le voir le barbu…
- Pourquoi rassuré ? Demanda la lionne, inquiète.
- L’armoire commence à fonctionner et ça me fait vraiment peur…
- Tu devrais peut-être lui écrire une lettre. Suggéra-t-elle en se calant un peu plus contre son torse.
- C’est vrai, je ferai ça avant de faire ma valise…
- Tu n’as pas fait ta valise ?! S’exclama sa compagne, indignée d’une telle désorganisation. Mais on part demain !
- Hermione, je n’ai aucune envie de partir demain justement alors je retarde… Toi tu pars en vacances de Noël mais moi je retourne au Manoir pour y faire mon rapport. Lui expliqua-t-il d’un ton monotone.
- C’est vrai, excuse-moi…
Ils passèrent une dernière soirée tranquille avant de se séparer à grands regrets pour des vacances risquées côté Serpentard.
Hermione eut beaucoup de mal à le laisser rentrer dans sa salle commune, sachant qu’il pourrait se faire surprendre et peut-être torturer pendant ce laps de temps séparé d’elle…
Dans le Poudlard Express les ramenant vers le Terrier, Ron se plaignait à son meilleur ami que Lavande le collait trop et l’embrassait trop. Mais Harry, peu désireux de regarder l’état des lèvres du rouquin, préféra changer de sujet et lui raconta tout ce qu’Hermione lui avait confié.
- Malfoy ?! Un espion pour Dumbledore ?! Laisse-moi rire !
- C’est ce dont elle est persuadée…
Après avoir argumenté sur pourquoi c’était impossible, le survivant décida de lui révéler ce qu’il avait appris la veille au soir :
- Il y a pire… D’après ce que j’ai compris, ils… Se sont mariés.
- QUOI ?! S’écria Ron, fou de rage en se levant de sa banquette.
La lionne arriva sur ces entrefaites et ouvrit la portière de leur compartiment en ignorant le cœur dessiné par Lavande quelques instants plus tôt :
- Salut les garçons !
- Tu es mariée à Malfoy ? Lui adressa Ron avec dédain.
Hermione fusilla le brun du regard puis tourna les talons, refusant d’avoir cette conversation en temps de fête.
Les deux garçons soufflèrent d’exaspération puis se mirent à réfléchir à un plan pour défèrent leur amie du sortilège dont elle était visiblement prisonnière.
Le jour de Noël au Terrier, Molly avait énormément cuisiné et avait convié Rémus et Tonks à le passer avec eux.
Harry, Ron et Ginny ne parlèrent pas de la relation entre leur amie et le Prince des Serpentards mais le survivant en profita pour confier ses doutes sur l’affaire du collier.
- Je suis persuadé que c’est lui. Affirma le jeune homme après avoir conté les faits.
- Mais quelles preuves as-tu, Harry ? Lui demanda gentiment son ancien professeur.
Mais ils furent interrompus par un bruit étrange venant de la cheminée. Ils la fixèrent tous et virent soudainement apparaître Hermione, une lettre à la main.
Elle toussa de la suie avant de se précipiter hors de l’âtre.
- Hermione ? Fit Molly en débarquant dans le salon. On ne t’attendait pas mais installe-toi, ma chérie.
- Non ! Cria cette dernière. Une attaque ! Une attaque de Mangemorts ! S’exclama-t-elle en brandissant la lettre qu’elle avait à la main et en continuant de tousser, essoufflée.
La tension monta d’un cran dans la pièce et ce fut Ginny qui eut le courage d’attraper la missive de sa meilleure amie.
Horrifiée par son contenu, elle la lâcha et chercha un fauteuil pour s’assoir. Hermione ayant repris son souffle entre temps, expliqua à tous les autres convives :
- Les Mangemorts vont attaquer le Terrier. Ce soir. Ils vont vous attirer dehors pour pouvoir le faire brûler, alors surtout restez groupés et ne sortez pas !
- Comment ça ? D’où viennent ces informations ? Demanda Rémus, ne voulant céder à la panique.
Les jumeaux débarquèrent dans la pièce principale après avoir entendu des gens crier et essayèrent d’attraper la conversation en marche.
- Est-ce que c’est vraiment ça l’important ? Préparez-vous, mettez des sorts de protection sur la maison, faites quelque chose ! S’époumonna la jeune fille, au bord des larmes devant si peu de réaction.
- Hermione, calme-toi et explique-nous. Lui intima son meilleur ami en la faisant assoir sur un fauteuil.
- Drago m’a envoyé une lettre pour nous prévenir d’une attaque imminente ce soir visant à nous faire sortir de la maison et à faire brûler le Terrier…
- Comment veux-tu qu’on lui fasse confiance ?! Cracha le rouquin en entendant la source de ses informations.
- Quel intérêt aurait-il de me communiquer des fausses informations !
Pendant que le Trio d’or débattait sur le sujet épineux du moment, les adultes et les jumeaux ne comprenaient plus rien. Fallait-il ou non croire ces informations et depuis quand Hermione était en contact avec Drago Malfoy ?
Ginny alla voir ses parents en laissant les trois adolescents se disputer en temps de guerre et les supplia :
- Maman, Papa, c’est du sérieux. J’ai confiance en Hermione et par conséquent en Malfoy. Je pense qu’il va y avoir une attaque ce soir alors mettons des sorts sur la maison et vite.
Molly hocha la tête, les yeux perdus dans le vague et la larme à l’œil alors qu’Arthur réagit immédiatement en allant chercher Rémus et Tonks pour qu’ils aillent poser des sorts de protection sur toute la maisonnée.
Ils revinrent dans le salon et ordonnèrent à tous de se taire et de sortir leur baguette.
Le loup-garou fut le premier à entendre des bruits. Ils sortirent tous sur le perron, baguettes en main, prêts à riposter contre d’éventuels perturbateurs.
Quand soudain des flammes encerclèrent la maison et Bellatrix Lestrange apparut en éclatant d’un rire strident et terrifiant.
- Restons groupés ! Chuchota Rémus à l’attention de tous.
Bellatrix se mit à courir à travers champs, pensant que l’un d’entre eux suivrait mais voyant que cela ne fonctionnait pas elle cria :
- J’ai tué Sirius Black !
Harry amorça un pas en sa direction mais Ron le retint par le poignet. Si Malfoy avait raison, il fallait en effet rester groupés.
Puis Fenrir Greyback se matérialisa devant Rémus dans une dense fumée noire et lui aussi se mit à courir à l’opposé de la maison.
Ce fut sa compagne qui retint l’ancien professeur de toutes ses forces en lui répétant ses propres conseils.
Devant l’échec de leur plan, les Mangemorts se mirent à lancer des sorts à tort et à travers sur toute l’équipe qui se défendit ardemment.
Au bout de quelques minutes de combat acharné, ils s’envolèrent en tentant de mettre feu au Terrier, également sans succès grâce aux enchantements administrés quelques instants plus tôt.
Dans un dernier élan pathétique, les partisans de Voldemort enflammèrent une bonne partie des champs autour de la maison des Weasley puis disparurent dans la nuit noire.
Toute la bande poussa un long soupir de soulagement.
Les adultes s’attelèrent à éteindre les flammes dansantes grâce à des sortilèges d’eau pendant que les élèves de Poudlard rentraient dans le salon pour raccompagner Hermione jusqu’à chez elle.
La lionne était très heureuse d’avoir évité la catastrophe et enlaçait Ginny avec affection et réconfort. Alors qu’Harry avait ramassé la lettre qui les avait sauvés ou tout du moins qui avait sauvé la maison qui l’avait tant accueilli ces dernières années.
En la lisant, il se rendit compte de la fermeture d’esprit dont il avait fait preuve avec Hermione et Malfoy. Ce dernier venait en retour de leur sauver la vie, la maison et leur soirée de Noël…
Avant que sa meilleure amie ne rentre dans la cheminée, une poignée de poudre à la main, il la rattrapa et l’étreignit avec force.
- Hermione, je suis désolé. Je te crois maintenant. Cette lettre prouve clairement que Malfoy est un espion pour le bon camp, mais je n’arrivais pas à le croire. Et si tu es sûre qu’il t’aime et qu’il ne te fera jamais de mal, alors je te soutiens.
Hermione répondit alors avec force à son étreinte, tellement soulagée d’entendre ces paroles qu’elle avait tant attendues.
- Merci… Lui souffla-t-elle avec reconnaissance.
- Enfin ! S’exclama Ginny, plaisantant mais réellement apaisée de ce revirement de situation.
- Ça me fait tellement chaud au cœur que vous approuviez et que vous sachiez qu’il est du bon côté maintenant…
- Comment ça « vous », je n’ai rien dis-moi ! Rétorqua le rouquin, resté en retrait jusque-là.
- Mais Ron, tu vois bien qu’il est de notre côté. Fit sa meilleure amie, abasourdie par la réaction du jeune homme. Il a risqué sa vie pour nous prévenir !
- Et à quoi ça a servi ?! On se serait défendu quand même !
- Tu es vraiment impossible Ronald ! S’écria la rouge et or, hors d’elle, avant de prendre de la poudre de cheminette et de disparaître sans un regard pour le concerné.
Une fois les flammes vertes dissipées, Harry et Ginny se tournèrent vers leur ami un air de reproche sur leur visage.
- Quoi, j’ai pas raison peut-être ?
- Ron, je comprends ce que tu ressens mais Malfoy n’est pas le Mangemort qu’on pensait. C’est une bonne nouvelle, et tu ne peux pas le nier. Rétorqua le survivant, d’une voix compatissante.
- Sa lettre ne prouve rien vu qu’elle n’était pas utile.
- Elle était utile. Intervint sa sœur avec une mauvaise humeur perceptible.
- Ce n’est pas la question. Cette lettre, utile ou non, est une preuve que ce qu’Hermione disait est vrai et nous devons lui faire confiance.
Ron croisa les bras sur sa poitrine, refusant d’admettre qu’une fouine comme Malfoy pouvait être gentil mais surtout qu’il avait le droit de sortir avec sa meilleure amie.
Les adultes revinrent dans le salon et demandèrent quelques explications :
- Hermione est partie en voyage en Australie avec Malfoy et d’après ses dires elle sort avec lui maintenant. Expliqua l’élu pour répondre à toutes les questions qu’on leur posait, pendant que Ron levait les yeux au ciel.
- Malfoy a beaucoup changé selon elle et est devenu un espion pour Dumbledore, si c’est pas à mourir de rire ! S’exclama le rouquin d’une façon on ne peut plus sarcastique.
- Mais c’est la vérité ! Répliqua Ginny sur un ton de défi.
- Eh bien si c’est la vérité, ça ne peut être que bénéfique pour la Résistance. Suggéra Tonks, pour tenter de clore le débat visiblement enflammé.
- Mais c’est très dangereux pour un adolescent de son âge de mentir à Vous-Savez-Qui… Réfléchit Molly à voix haute, ne pouvant s’empêcher de penser au bien d’un enfant enrôlé trop jeune.
- Mais c’est surtout complètement faux ! Raah… Vous ne voyez pas qu’Hermione est différente depuis son retour, il lui a jeté un sort pour avoir des infos sur la Résistance et pas l’inverse ! Réveillez-vous !
- Ron, tu ne parles pas comme ça. Tempéra son père d’une voix sévère qui surprit tous les convives présents.
- Mais…
- Pas de « mais ».
Le rouquin partit dans sa chambre d’un pas lourd devant le ricanement de ses frères jumeaux qui commençaient déjà à parier sur la longévité du couple Granger-Malfoy.
De retour à Poudlard, pendant qu’Harry avait une entrevue avec le directeur enfin de retour, Hermione se dirigeait vers la Salle-sur-Demande pour son rendez-vous secret.
En effet, elle ne pouvait plus attendre avant de revoir son compagnon mais surtout avant de savoir ce qu’il s’était passé pendant ses « vacances ».
Lorsqu’elle aperçut Drago au bout du couloir, elle voulut courir vers lui pour se jeter dans ses bras.
Mais elle se retint en voyant un groupe de troisième année passer non-loin.
Son amant lui adressa un sourire en coin puis passa les portes qui venaient de se dessiner sur le mur pour l’attendre à l’intérieur. La lionne le rejoignit à l’abri des regards indiscrets puis l’enlaça dès qu’elle en eut l’occasion.
Les retrouvailles amoureuses furent de courte durée, puisqu’Hermione avait des tonnes de questions à lui poser.
- Comment ça s’est passé ? Ils étaient mécontents ? Tu as vu Tu-Sais-Qui ?
- Tout doux, Hermione ! Déjà bonjour et Joyeux Noël à toi… Susurra-t-il en l’embrassant délicatement.
- Oui, oui, Joyeux Noël ! Alors ?
- Je n’ai pas vu Tu-Sais-Qui, mais j’ai dû faire mon rapport devant ma tante et les jumeaux Carrow. Ils ont commencé à s’énerver quand j’ai dit que j’avais raté pour Dumbledore, mais je pense qu’ils ne se doutent de rien… Etant donné que mes tentatives ont fait des… Dommages collatéraux… Souffla le vert et argent en se grattant l’arrière de la tête, quelque peu mal à l’aise. Et puis après ils ont été très content de mes progrès par rapport à l’armoire et m’ont demandé plusieurs fois quand est-ce que le passage serait possible… Je vais faire mon rapport à Dumbledore demain soir…
La jeune fille hocha la tête devant toutes ces informations, puis conclut :
- Bon… Disons que ça se passe comme prévu selon le plan de Dumbledore… Et toi, ça va ? Ce n’était pas trop dur là-bas ?
- Ce n’était pas vraiment Noël… J’étais heureux de revoir ma mère mais le Manoir est devenu un repère pour tous les Mangemorts grâce à ma chère tante et le soir ils font des séances de…
Mais Drago s’arrêta net en regardant sa bien-aimée.
- Tu ne veux pas savoir. Et toi comment c’était ?
Au début piquée dans sa curiosité, la lionne voulut le faire avouer mais malheureusement, elle se doutait des horreurs qui pouvaient arriver dans des réunions de Mangemorts, alors elle n’insista pas.
Elle lui raconta ses vacances de manière accélérée avant d’arriver à la partie la plus importante :
- Merci énormément de m’avoir prévenue pour le Terrier… Je n’ai pas osé te répondre de peur qu’ils interceptent ma lettre mais tu avais raison, ils sont arrivés peu après et on a pu protéger la maison et se défendre à temps…
- C’est mon job maintenant ! Ricana le Serpentard en réalisant qu’il était réellement devenu un espion du bien.
- Mais c’est très important que je te remercie, tu as risqué ta vie…
- J’ai fait très attention.
- La bonne nouvelle… Poursuivit-elle, enthousiaste. C’est que maintenant Harry nous croit ! Je ne sais pas trop s’il va faire quoique ce soit… Mais déjà il nous croit. La moins bonne c’est que Ron non…
- Connaissant la belette, il suivra son copain.
- Tu penses ? Demanda la rouge et or, peu confiante en cette affirmation.
- Mais oui…
Drago, las de parler de choses peu réjouissantes, la porta jusqu’au canapé de la Salle-sur-Demande pour profiter de l’unique heure qu’ils avaient pu s’accorder.
Tandis que dans le bureau du directeur, Harry observait un souvenir très particulier du professeur Slughorn grâce à la Pensine.
Mais Dumbledore l’informa qu’il avait été modifié par le détenteur même de ce souvenir.
Il chargea alors l’élu d’une mission spéciale : découvrir de quoi le Maître des Potions et son élève de l’époque Tom Jedusor parlaient à cet instant-là, une forme de magie très noire visiblement…
Aussi, Harry profita de la fin de son cours de Potions pour aller parler à son professeur en tête à tête. Il tenta de l’aiguiller pour qu’il lui révèle la même chose qu’au futur mage noir mais ce dernier comprit et se braqua instantanément avant de sortir d’un pas pressé des cachots.
Le brun, déçu de sa défaite, préféra rentrer dans son dortoir pour réfléchir à un autre plan et rentrer à nouveau dans les bonnes grâces de son professeur de Potions.
Il comptait feuilleter son livre pour à nouveau impressionner Slughorn mais découvrit son meilleur ami, assis devant la fenêtre de leur chambre, avec des papiers de chocolat étalés tout autour de lui.
Ron s’extasia, sans même se retourner vers le survivant :
- C’est magnifique, hein ? La lune…
- Superbe… Tu as mangé quelques douceurs ce soir, c’est ça ?
- La boîte était sur ton lit. Avoua le rouquin en se relevant de son poste d’observation. J’ai voulu en goûter une…
- Ou une vingtaine…
- J’arrête pas de penser à elle ! S’exclama-t-il, un air rêveur plaqué au visage.
- C’est drôle, je croyais que tu commençais à en avoir marre de cette fille. Rétorqua Harry en allant s’allonger sur son lit.
- J’pourrais jamais en avoir marre ! Je crois que je l’aime…
Ron rejoint son meilleur ami sur son lit en serrant une boîte vide en forme de cœur contre son torse, faisant fuir ce dernier jusqu’à la couchette voisine.
- Oh… Génial…
- Tu crois qu’elle sait que j’existe ? Lui demanda-t-il, un sourire béant et niais sur le visage.
- Eh bah j’espère bien, ça fait trois mois qu’elle te bécote ! Riposta Harry en repensant avec dégoût à la fois où son meilleur ami lui montrait ses lèvres gercées à cause de sa petite-amie.
- Qu’est-ce que… Mais de qui tu parles ?
- Et toi, de qui tu parles ?
- De Romilda, bien sûr ! Romilda Vane… Rêvassa le rouquin, des étoiles plein les yeux.
- D’accord, vachement drôle.
Harry se leva pour commencer à ramasser tous les emballages que son ami avait laissé trainer, mais ce dernier lui lança sur le dos la boîte en forme de cœur qu’il tenait depuis tout à l’heure.
- Mais qu’est-ce qui te prends ?!
- C’est pas une blague ! J’suis amoureux d’elle ! S’énerva le rouquin en fusillant son meilleur ami du regard.
- Bon très bien, tu es amoureux d’elle. Tu lui as déjà parlé ?
- Non… Tu peux m’la présenter ? Demanda-t-il, plein d’espoir.
Sans même attendre la réponse, Ron alla se réinstaller à son poste de contemplation avec le même sourire niais.
Le survivant en profita pour lire la carte qui accompagnait la boîte de chocolats et comprit alors que son ami était victime d’un puissant philtre d’amour qui lui était normalement destiné.
Aussi, il s’approcha de lui et lui glissa :
- Viens Ron, je vais te présenter à Romilda Vane.
Mais Harry traîna en fait son meilleur ami en pyjama dans les couloirs de l’école jusqu’aux appartements de Horace Slughorn.
Il toqua frénétiquement à sa porte et quand son professeur ouvrit la lucarne, il prit la parole immédiatement :
- Pardon Monsieur, je ne vous dérangerais pas si ce n’était pas aussi urgent.
- Où est Romilda ? Demanda Ron, derrière lui.
L’élu expliqua qu’il était victime d’un puissant philtre d’amour et le Maître des Potions les laissa donc entrer. Il prépara un antidote pendant qu’Harry s’excusait de leur altercation plus tôt dans la journée.
- Tenez mon vieux, cul-sec ! S’exclama Horace en tendant un verre à son élève.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un tonique pour les nerfs !
Ron avala donc une grande gorgée du breuvage rougeâtre et perdit alors très vite l’air niais qui ne le quittait pas depuis quelques heures.
- Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Demanda-t-il en reprenant ses esprits.
- Un philtre d’amour.
- Et fichtrement costaud celui-là ! Ajouta le professeur en reprenant le verre de ses mains.
Pour le remettre d’aplomb, Slughorn alla chercher une bouteille d’Hydromel vieillie en fût et en servit trois coupes égales. Il revint près du canapé où il avait installé « Wendy » et lui tendit un verre, ainsi qu’à son élève préféré.
- Tenez Potter, à la vôtre ! S’exclama-t-il joyeusement.
Mais Ron, qui avait déjà bu une partie de son verre, s’étala sur le sol soudainement en convulsant de tout son long. De la mousse s’échappait de sa bouche abondamment et l’empêchait de respirer.
Harry s’accroupit à ses côtés en suppliant le Maître des Potions de réagir, mais ce dernier était tétanisé derrière eux.
Alors le survivant se leva précipitamment et alla chercher un bézoard qu’il fit avaler de force à son meilleur ami, étendu sur la moquette.
- Oh vas-y Ron, respire !
Après quelques instants de silence morbide, le rouquin toussa et se remit à respirer normalement provoquant un soupir de soulagement chez tous les spectateurs de la scène.
- Ces filles… Elles vont me tuer ! Souffla-t-il avant de se rallonger sur le sol, à bout de forces.
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