La lionne monta les marches quatre par quatre en essuyant les larmes qui ne voulaient pas s’arrêter de couler pour arriver tout en haut de la Tour d’Astronomie.

Elle fut surprise d’y trouver un blond en costume noir qui ruminait de sombres pensées.

Lorsqu’elle l’aperçut, des larmes de soulagement s’échappèrent et elle courut l’enlacer par derrière.

- Hermione ! Tu m’as fait peur… Lui fit-il plus durement qu’il ne l’aurait cru.

- Non, toi tu n’as pas le droit d’être méchant avec moi…

- Oh, oh, Hermione que se passe-t-il ? Demanda le Serpentard en se rendant compte de l’état de sa bien-aimée.

La rouge et or lui révéla alors que Ginny était au courant pour eux deux car elle l’avait deviné mais qu’elle était d’accord. Puis qu’après l’incident de l’alliance et de son escapade au manoir, Ron et Harry avaient compris.

- Quoi ?! La belette et le balafré sont au courant ?! Et tu comptais me le dire quand ? S’écria Drago, en colère contre l’incompétence de la jeune fille. Si le maître apprend notre relation je suis mort Hermione ! Mort ! Est-ce que tu te rends compte de ce que ça signifie ?

- Je suis désolée Drago, mais ils n’ont rien dit à personne pour l’instant et je…

- Pour l’instant ? Mais c’est super ! Ma vie est entre les mains de mon ennemi mortel ! Mais merci de ta compassion ! S’exclama-t-il, sarcastique mais surtout fou de rage.

Hermione s’assit sur le sol en se prenant la tête dans les mains. Elle était consciente d’avoir commis une erreur mais n’en comprenait les réelles conséquences qu’en voyant la réaction de son compagnon.

- Je suis désolée… Ils ne me croient pas de toute façon, ils pensent que je suis sous philtre d’amour et que tu es méchant. Harry te soupçonne même pour le collier alors je lui ai dit que tu étais un espion pour qu’il te lâche…

Drago tournait en rond de panique et de colère. Il se passait la main dans les cheveux toutes les deux secondes et se décomposait en écoutant le récit de la rouge et or.

- Tu lui a littéralement mis mon avenir entre les mains. Est-ce que le mot secret veut dire quelque chose pour toi ?

- Drago… Sanglota-t-elle devant ses accusations.

- Tu vas aller leur dire qu’effectivement tu as tout inventé. J’ai déjà bien assez de choses à gérer, tu ne crois pas ?

- Je ne peux pas. Je veux qu’ils t’acceptent et qu’ils acceptent notre relation. S’exclama Hermione en se relevant difficilement et en reprenant le ton sévère qu’elle savait si bien faire.

Elle n’allait pas se laisser crier dessus par tout le monde, ça commençait à bien faire.

- Drago tu es quelqu’un de bien. Quand Harry et Ron l’auront compris ils t’accepteront et ils t’aideront dans ta quête d’espionnage.

Le jeune homme en face d’elle se radoucit et se rapprocha d’elle.

- Hermione… Ils me détestent et honnêtement… Je les comprends. Il fallait que tu gardes ce secret…

- Pourquoi tu les comprends ?

- Je suis horrible. Regarde ce que j’ai fait à Bell…

- Drago tu y étais obligé ! Rétorqua la rouge et or avec assurance.

- Mais ça reste moi qui l’ai fait… Et Dumbledore veut que je le tue… Tu te rends compte de la personne que je serai après ça…

- Tu aides le bien, tu es quelqu’un de bien… Chuchota-t-elle en posant une main sur la joue pâle de son partenaire.

Le Serpentard secoua la tête en appréciant tout de même le contact de sa peau sur sa joue. Il laissa une larme s’échapper, juste une seule, et embrassa la paume de la main de sa compagne.

Il était à bout de nerfs, il ne dormait presque plus, répugné par ses propres actes. Les deux choses qui l’aidaient à tenir étaient Hermione et sa minuscule appartenance au bien comme elle le disait.

Bientôt, il devrait faire son rapport à sa tante sur ses tentatives infructueuses de tuer le directeur et cela le terrifiait. Seul Salazar savait ce qu’il pourrait lui arriver.

Mais d’un autre côté, il en saurait plus sur leurs plans et pourrait en parler à Dumbledore pour remplir sa partie du marché et racheter un peu son âme noircie.

Il souffla puis regarda son épouse :

- Tu leur fais vraiment confiance ?

- Oui.

- Mais ils me détestent. Ils ne m’aideront jamais.

- Une fois qu’ils auront compris que tu es de notre côté, ils nous aideront. J’en suis persuadée. Répondit la Gryffondor avec confiance.

Il prit une grande inspiration, comme s’il allait regretter ses paroles puis la supplia :

- Ne fais pas de bêtises, Hermione…

Elle lui fit un sourire timide puis l’enlaça de toutes ses forces.

Ils restèrent perchés sur leur tour pendant encore quelques heures, profitant pleinement de la présence de l’autre.

- Tu sais que demain je vais à une soirée de Noël organisée par le professeur Slughorn ? L’informa-t-elle en passant sa main dans ses cheveux.

- Hum… ça a l’air… Long et chiant ! Plaisanta le Serpentard. Tu me diras, moi je continue à réparer l’armoire ce n’est pas mieux…

- On peut se retrouver après si tu veux…

- Pourquoi pas… Concéda-t-il avant de plonger sur ses lèvres fines qui étaient piles à sa portée.

Elle répondit avec plaisir au baiser avant de poursuivre :

- C’est accompagné…

- Oh… Tu vas y aller avec qui ? Demanda-t-il de manière aussi détachée que possible.

- Je ne sais pas… Je voulais y aller avec toi mais bon…

- Ouais… Pas trop possible…

Hermione s’en voulut un peu de casser l’ambiance, aussi elle l’embrassa dans le cou.

- Dis donc, Miss Granger, vous essayez de changer de sujet ?

- Moi ? Non… Minauda-t-elle en battant des cils comme une innocente.

Le vert et argent rit devant sa tentative et lui susurra :

- Tiens-moi au courant de ton accompagnateur, s’il te plaît.
Puis il l’embrassa avec amour et l’enlaça pour l’emprisonner et qu’elle ne parte jamais loin de lui.

Dans la chaleur de ses bras, Hermione se sentait enfin bien, enfin en paix.

Elle n’essayait pas d’en sortir et se collait même un peu plus contre lui.

Une fois correctement installés l’un contre l’autre, Hermione se rappela une promesse qu’elle avait faite à une certaine Gryffondor. Elle ne savait pas que cette dernière était désormais persuadée que Zabini allait devenir un mangemort ou qu’elle tentait de le fuir autant que possible, lui et les sentiments qu’elle avait pour lui.

- Dis… Se pourrait-il que Zabini soit… Disons aussi peu enclin à la magie noire que tu ne l’es ?

Drago cligna plusieurs fois des yeux en se demandant si sa compagne était legilimens puis tâta le terrain avant de répondre à sa question :

- Pourquoi ça…

- Pour rien…

- Je sais que tu as quelque chose derrière la tête, petite maligne. Répondit le jeune homme, un sourire en coin.

- Je te dis si tu réponds à ma question.

- Il se pourrait… Commença Drago, peu à l’aise avec le fait de divulguer les secrets de son meilleur ami. Que Blaise… N’ai… Peut-être… Potentiellement…

- Accouche ! Ricana la sorcière au creux de ses bras.

Je n’arrive pas à lui résister… Pensa-t-il à la fois déconcerté et heureux de cette révélation.

- Blaise n’y a jamais vraiment cru et maintenant c’est trop tard pour faire marche arrière. D’un côté, il est même mieux que moi… Wow c’est moi qui ai dit ça ? Efface ça de ta mémoire Granger…

- Malfoy… Répondit-elle une mine boudeuse.

- Oui ?

- Non « Malfoy ». Plus Granger.

Un sourire illumina le visage du Serpentard devant sa remarque et il l’embrassa avec tout l’amour dont il était capable.

- Donc Zabini est gentil ?! C’est génial ! S’exclama Hermione pour poursuivre leur conversation initiale.

- Alors, pourquoi cette question ? Et bien sûr c’est confidentiel mais c’est évident.

- Euh… Il se pourrait que je connaisse quelqu’un dont le cœur a vacillé pour Zabini pendant qu’on était à Broome. Fit-elle un air de mystère plaqué au visage.

- Trop drôle, Weaslette en pince pour Blaise ?

- Qu… Quoi mais comment tu sais que c’est Ginny ?! S’offusqua la Gryffondor, pourtant fière de son suspens.

- Tu n’as qu’une amie proche fille à Poudlard.

Hermione croisa ses bras sur sa poitrine pour montrer son mécontentement.

- Comment c’est arrivé ? Demanda le serpent en ignorant totalement la déception de sa femme.

Elle lui raconta alors les quelques altercations que la dernière des Weasley lui avait rapportées et attendit de voir sa réaction avec impatience.

- D’accord.

- C’est tout ?!

- Bah qu’est-ce que tu veux que je te dises ? Demanda Drago, blasé par la situation.

- Je ne sais pas moi : c’est trop mignon, oh la, la je ne m’y attendais guère ou alors me proposer d’aller enquêter du côté de Blaise pour qu’ils finissent ensemble et qu’on les éduque aux relations secrètes Gryffondor-Serpentard !

- Non, ça c’est ce que toi tu ferais, ma douce.

- Oui c’est vrai ! Concéda-t-elle en riant et en embrassant son époux secret. Mais tu pourrais quand même enquêter ?

Il leva les yeux au ciel pour toute réponse, ce que la lionne prit comme un grand oui alors elle le remercia puis lui murmura :

- Tu sais que tu m’aimes !

- Est-ce que je le sais ? Hum… Oui je le sais. Répondit le serpent avant de capturer ses lèvres dans un baiser passionné.

Malheureusement, ils durent se séparer pour rentrer dans leur salle commune respective au vu de l’heure tardive.

 
         Hermione rangeait des livres à la bibliothèque suivit de très près par son meilleur ami. Il ne s’était pas excusé de son comportement mais elle avait pris du recul et avait concédé qu’avaler sa relation avec Drago était très dur. Elle était déterminée à lui faire comprendre qui il était vraiment, mais là n’était pas le sujet pour le moment.

Ils parlaient de la future soirée de Slughorn donnée à l’occasion des fêtes de Noël.

- Je me disais qu’on pouvait y aller tous les deux, en tant qu’amis. Proposa-t-elle, se débarrassant ainsi de la tâche de chercher un autre compagnon que Drago.

- Oh euh pourquoi pas…

- Tu n’as pas l’air emballé.

- Si, si ! Je n’ai personne en tête de toute façon… Répliqua le rouge et or en regardant autour de lui.

Son regard se posa sur une jeune fille à une table non loin qui lui fit un signe de la main en lui souriant.

- Non, Harry pas elle.

- Pourquoi ça ? Demanda le survivant, incrédule.

- C’est Romilda Vane. Elle cherche à te faire boire un philtre d’amour.

- Comme Malfoy, tu veux dire ?

- Non un vrai ! Répondit-elle immédiatement avec un rictus et un haussement de sourcil. Mais vas-y tombe dans son piège et tu verras ce que ça fait d’être sous l’emprise d’un philtre d’amour, tu comprendras enfin que moi je suis saine d’esprit.

Mais son ami ne semblait plus écouter ses arguments et regardait la fameuse Romilda lui faire les yeux doux.

- Hé ! Chuchota la lionne en claquant des doigts devant ses yeux pour le ramener à la réalité. Elle s’intéresse à toi uniquement parce qu’elle croit que tu es l’élu !

- Mais je suis l’élu !

Hermione frappa le crâne du survivant avec son journal et ce dernier revint enfin à la raison en lui promettant qu’ils iraient tous les deux et que ce serait bien plus simple comme ça.

              Le soir-même, Harry et Hermione avaient revêtus leurs habits des grandes occasions et se dirigeaient vers la soirée privée du Maître des Potions. Ils étaient seuls dans les couloirs à cette heure-là et marchaient d’un pas pressé.

Soudainement, ils se retrouvèrent nez-à-nez avec Drago qui allait remplir sa mission dans la Salle-Sur-Demande.

Cette situation n’était jamais arrivée auparavant et aucun des trois ne savait vraiment comment se comporter.

Drago trouva sa compagne magnifique mais n’osa pas le lui dire de peur des moqueries du balafré, contre qui il ressentait une pointe de jalousie en comprenant qu’il était son cavalier pour la soirée alors que ça aurait dû être lui.

Harry, quant à lui, attendait patiemment de voir leur réaction pour déterminer si c’était dans la tête d’Hermione ou non mais, ne comptait pas décrocher le premier mot de cette étrange situation.

Et Hermione elle, était perdue entre son amour et son amitié.

Drago trouva alors le parfait moyen de signifier à sa compagne qu’il l’aimait sans perdre la face devant son ennemi, tout en agaçant ce dernier au passage. Aussi, il les salua d’un signe de tête très aristocratique en disant :

- Bonne soirée Mrs Malfoy. Potter.

Puis il partit d’un pas déterminé vers le septième étage.

La lionne devint aussi rouge que la couleur de sa maison tandis que son meilleur ami la regardait d’un air ahuri.

- Hermione…

- On va être en retard. Tenta-t-elle dans un but vain de diversion.

- Hermione pourquoi t’a-t-il appelée comme ça ?

- Eh bien parce qu’il m’aime, même si tu ne me crois pas.

- Hermione, ne me dis pas que… Non c’est impossible. Réfléchit le survivant à toute vitesse. Tu ne vas pas me dire que tu t’es mariée avec ce type ?!

Son interlocutrice baissa les yeux et fixa ses chaussures en rougissant.

- Non, non, non… Tu n’as pas pu te marier avec ce connard qui t’insulte et qui veut ta mort et peut-être même celle de tout le monde ici parce que tu crois l’aimer et que tu penses qu’il t’aime ?! Et encore moins après quoi… Deux mois de relation ?! S’égosilla-t-il, fulminant de rage. Je te pensais plus intelligente que ça !

Hermione fut blessée par sa dernière remarque mais ne laissa échapper aucune larme. Elle ne pleurerait pas ce soir et elle ne se ferait pas gronder comme une petite fille.

- Harry je ne suis pas là pour m’embrouiller avec toi ce soir. J’ai fait des choix que je juge bons car je sais qui est Drago à l’intérieur. Maintenant, j’aimerais que mon meilleur ami me soutienne comme moi j’ai pu le soutenir pendant six ans dans tous ses plans souvent bancales.

Puis, omettant de lui signifier que ce n’était qu’après un mois de relation, elle partit d’un pas rapide vers la soirée de Slughorn où elle pourrait retrouver Ginny, également conviée, qui la comprenait vraiment.

Le survivant était réellement partagé entre l’absurdité de cette révélation et la déclaration d’amitié touchante que venait de lui faire la lionne.

Comment savoir de quel côté était vraiment Malfoy…

Il arriva un peu plus tard à la soirée où il vit Hermione en grande discussion avec sa meilleure amie. Il décida de les laisser entre filles et partit discuter avec Neville, qui faisait visiblement le service.

- Ginny pourquoi es-tu si tendue, il y a pourtant quelqu’un de très intéressant ici…

- Qu’est-ce que tu racontes, Mione ! Rétorqua-t-elle, pourtant parfaitement consciente de qui elle visait.

- Tu n’as pas envie d’aller lui parler ?

- Non c’est un Mangemort répugnant… Souffla la rouquine en tirant la langue comme si elle avait envie de vomir.

Hermione fronça les sourcils puis entraîna son amie derrière un rideau pour lui parler plus discrètement.

- Ginny, j’ai enquêté auprès de Drago et Blaise est quelqu’un de bien, alors fonce ! Mais secrètement bien sûr. Après je lui ai aussi demandé d’enquêter auprès de lui sur toi.

- N’importe quoi ! Il va se faire marquer comme Drago…

- Drago est marqué et je sors quand même avec. Répliqua la Gryffondor en guise de preuve. Je t’assure, Drago m’a dit qu’il n’a jamais cru à la suprématie du sang.

- Sûre ?

- Sûre.

- Mais qu’est-ce que je suis censée faire avec ça ? Demanda Ginny, tentant de ne pas montrer à quel point elle était soulagée et heureuse de cette révélation.

Je ne me suis pas trompée sur toute la ligne, finalement…

Le poids qui s’était installé sur son cœur depuis quelques temps s’envola et elle se sentit soudain plus légère.

Être gentil au fond ne veut pas dire qu’il t’aime… Lui rappela une petite voix dans sa tête qu’elle décida de faire taire pour l’instant en écoutant la réponse de sa meilleure amie.

- Hum… La prochaine fois que tu tombes sur lui « par hasard » tu pourrais… Je ne sais pas lui signifier que tu n’es pas fermée à son amitié voire à plus… Suggéra la lionne en souriant de toutes ses dents.

- Mais c’est tellement difficile, regarde-moi… En cinq ans je n’ai réussi à rien avec Harry…

- On parle de moi ? Intervint celui-ci en se glissant de leur côté du rideau semi-transparent.

Pour éviter d’avoir à répondre à cette question gênante, Ginny s’enfuit de l’autre côté en laissant le soin à Hermione de gérer l’élu de la prophétie.

- Elle est partie se refaire une beauté !

- Hermione, pour Malfoy…

Mais il fut coupé par l’arrivée spectaculaire de Rogue à travers les tissus qui venait lui dire que Dumbledore lui souhaitait de bonnes vacances mais qu’il serait absent jusqu’à la reprise des cours.

Hermione en profita pour s’échapper par le côté et alla retrouver sa meilleure amie.