Chapitre 44
- Est-ce que tu sors avec Malfoy ?
La lionne sursauta d’une telle question et paniqua devant les deux regards insistants de ses meilleurs amis. Elle craignait énormément leur réaction, donc elle ne leur fit que les grandes lignes, tout de même heureuse de ne plus leur mentir :
- Oui… Mais il a vraiment changé quand on était là-bas, je vous assure. Et il ne veut pas de la marque, il n’a pas le choix. Il est gentil mais il a peur.
- Mais ça ne va pas la tête ?!
- Hermione ! Malfoy ! Tu sais celui qui t’a insultée pendant cinq longues années !
Les deux lions avaient très peur pour leur amie et ne comprenaient pas une telle décision venant de sa part alors ils citaient tous les arguments qui leur tombaient sous la main.
- Oui mais il a fait bien plus pour moi en Australie, je vous assure.
- Tu es capable de me dire qu’il ne t’a pas insultée ou énervée une seule fois ? Lui demanda le brun à lunettes, plus que sceptique.
- Eh bien, si mais…
- Et tu vas me dire qu’il est très amoureux de toi ?
- Oui, je crois car…
- Elle croit ! S’exclama Harry, scandalisé.
- Elle croit ! Répéta son meilleur ami dans le même état. Tu ne réagis pas, Gin’ ?
- Euh… Oh si quel scandale, Hermione a trouvé l’amour !
Cette remarque eut au moins le mérite de faire rire ladite Hermione, mais agaça un peu plus les deux Gryffondors, qui ne comprenaient plus rien à la situation.
- Tu étais au courant ?
- Tu es d’accord avec ça ?
- Oui, je suis sa meilleure amie et oui, si elle dit qu’il a changé je la crois. Répliqua-t-elle avec assurance.
Hermione se tourna à nouveau vers ses meilleurs amis, espérant que les arguments de Ginny les aide à accepter. Elle eut un espoir en les voyant se rassoir sur le canapé jusqu’à ce que…
- Philtre d’amour ? Proposa Harry en regardant son meilleur ami.
- Ou Impero ! C’est un Mangemort, Harry.
- Bien vu, en tout cas, tu ne l’approcheras plus c’est décidé.
Alors que la rouquine allait riposter en hurlant qu’ils n’avaient pas le droit de faire cela, la lionne ciblée se leva et les prit dans ses bras en leur chuchotant :
- Les gars… Je vous aime plus que tout au monde et je sais que vous voulez me protéger… Mais je sais ce que je fais. On a brisé le règlement tant de fois ensemble… Vous ne m’en voudrez pas de briser le vôtre ?
Ils furent touchés par cette déclaration, mais pas pour autant convaincus.
Harry conclut qu’elle faisait en effet ce qu’elle voulait mais la supplia de faire attention, tandis que Ron tempérait qu’il allait trouver des preuves de sa méchanceté et de ses manipulations.
Hermione, ayant plus que confiance en son époux secret, lui répondit simplement :
- Fais ce que tu veux, Ron…
Le lundi matin, Hermione n’écouta pas une seconde de son cours d’Arithmancie. Drago revenait dans quelques heures et elle était partagée entre pouvoir le serrer dans ses bras et pouvoir le sermonner de l’avoir fait sans lui en parler.
Au lieu de répondre aux questions du professeur Vector, elle s’en posait pleins dans sa tête.
A-t-il torturé des gens ?
En a-t-il tué ?
Va-t-il rompre provisoirement à nouveau ?
A-t-il vu Tu-Sais-Qui ?
A
-t-il reprit ses anciens idéaux ?
Le cours se termina enfin, et la lionne, stressée par toutes ses interrogations, suivit ses amis jusqu’à la Grande Salle sans décrocher le moindre mot.
Avant de passer les portes, Ron passa à côté d’elle et lui chuchota :
- Tu n’as pas intérêt à aller le voir.
Cette remarque la fit s’arrêter net. Harry la frôla alors sans même la regarder, ce qui l’enfonça encore un peu plus.
Mais enfin, Ginny lui frotta gentiment le dos en lui murmurant :
- Courage, Mione…
Cela lui redonna au moins la force d’avancer à travers les portes dorées et de scruter instantanément la table des Serpentards, mais elle n’y vit pas l’homme de ses pensées.
Elle alla s’assoir lentement à sa place en face des deux Weasley attablés, et se servit en salade.
Juste avant le dessert, Drago passa les portes de la Grande Salle, en uniforme, le teint plus blafard que jamais et des cernes sous les yeux. Il ne la regarda pas un seul instant, ce qui fit accélérer son rythme cardiaque.
Il ne m’aime plus ? Il hait les Nés-Moldus ? Paniqua la jeune fille, ne pouvant décrocher son regard de lui.
Son comportement fut accompagné de la mine déconfite de sa meilleure amie et des sourcils froncés des deux autres.
Drago alla s’assoir à côté de son meilleur ami aussi vite que possible. Il n’osa même pas regarder sa bien-aimée à l’autre table, de peur de voir dans son regard un dégoût incommensurable. Le même qu’il ressentait actuellement envers lui-même.
Mais dans ses yeux à elle, ça lui aurait été insupportable… Et en même temps, comment lui en vouloir ? Elle devait le haïr à présent…
Il lui avait mentit et s’était fait poser la marque qui voulait tuer tous ceux de son sang… Comment pourrait-elle l’aimer encore alors qu’il n’avait plus rien à voir avec le garçon d’Australie en lequel elle croyait ? En lequel Emily avait cru…
Le Serpentard se força à avaler son dessert, malgré le nœud qui lui bloquait l’estomac. Cela lui permettait aussi de ne pas avoir à vérifier si Hermione l’aimait ou le haïssait désormais.
Cette dernière avait entreprit de manger la fin de son repas comme si rien ne s’était passé alors que ses pensées défilaient dans son esprit à une vitesse folle.
- Arrête d’y penser.
- Et ne le regarde pas.
- Laissez-la.
Fut tout ce qu’elle entendit de la conversation, avant de fermer son esprit à toute perturbation.
Elle avait besoin de lui parler, c’était indéniable. Mais comment le voir seul à seul alors qu’il ne la regardait même pas…
La lionne voulut sortir un bout de parchemin et une plume pour lui proposer un rendez-vous à la Salle-Sur-Demande le soir-même, mais Ron s’en empara avant même qu’elle ne puisse écrire quoi que ce soit.
- Non. Hermione, il est dangereux.
- Ron, tu ne le connais même pas…
- Si je le connais et je connais les membres de son espèce. Ce sont des êtres cruels qui te veulent du mal, tu ne peux pas lui faire confiance. Chuchota-t-il avec rage, pour ne pas attirer l’attention des autres Gryffondors autour d’eux.
- Il n’est pas comme eux.
- Au fond si. Et je m’en voudrais à vie de ne pas t’avoir retenue !
La jeune fille voulut trouver du secours auprès de ses amis mais Harry posa une main sur son épaule et lui dit :
- Je suis d’accord avec lui Mione.
Hermione eut d’abord envie de pleurer devant l’incompréhension de ses amis et le mutisme rare de Ginny. Puis elle tapa du poing sur la table et asséna, durement :
- Bon, puisque personne ne veut m’aider, je pars.
Elle se leva et décida de tenter le tout pour le tout :
- Puisque j’ai des amis incompétents je pars m’isoler à la tour d’astronomie ! Surtout que personne ne me dérange !
Puis elle sortit en courant jusqu’à la tour énoncée en espérant de toutes ses forces que Drago la rejoigne discrètement après le repas.
En effet une demi-heure plus tard, une chevelure blonde monta les marches discrètement.
Alors qu’elle ne pouvait le lâcher du regard, lui fixait le sol inlassablement. Il souffla :
- Je suis désolé…
- Comment as-tu pu faire ça sans m’en parler ? Tu comptais me le dire quand ? Tu voulais que je le découvre toute seule en voyant la marque sur ton bras ? S’énerva la Gryffondor en laissant enfin sortir toute sa peine et toute sa frustration.
- Je savais ce que tu me dirais… Répondit-il, lentement en regardant toujours le sol en pierre.
- Tu m’avais promis Drago…
- Je sais mais je ne voyais pas d’autres solutions… Hermione, mon père compte sur moi pour redorer notre nom auprès de lui. On pourrait tous les quatre mourir si je ne fais pas ce qu’il dit. Je ne veux ni mourir, ni tuer ma mère indirectement. J’y étais obligé. Mais je comprendrais si tu ne voulais plus de moi, maintenant que je suis marqué.
- Drago…
Elle se rapprocha de son homme pas à pas et le força à la regarder dans les yeux.
- J’aurais préféré que tu m’en parles.
- Je suis désolé. Je le ferai.
Elle le serra fort dans ses bras tandis qu’il appuyait son menton sur ses cheveux, soulagé qu’elle ne le quitte pas. Il respirait très fort et très rapidement, alors la jeune fille lui chuchota :
- Tu as le droit de pleurer, Drago, c’est normal.
- Je ne pleure jamais.
- Devant moi tu peux. Ajouta-t-elle, persuadée qu’il pensait à sa précieuse réputation.
- J’ai oublié comment faire.
- Alors serre-moi fort.
Il hocha la tête et l’embrassa délicatement pour la remercier d’être tout de même présente pour lui, malgré sa personnalité noire.
Ils s’assirent enlacés sur le sol frais et Drago lui confia :
- On m’a donné deux missions… Deux missions que je n’ai pas le droit de refuser sinon… Ma mère… Ma mère pourrait…
- Je sais… Murmura la Gryffondor, pour tenter de l’apaiser.
- Mais je ne veux pas être responsable de telles horreurs… Je ne pensais pas qu’on me confierait quelque chose d’aussi… Important et épouvantable…
- Qu’est-ce que c’est ?
- Je dois… Réparer une armoire pour faire arriver les Mangemorts dans le château.
- Oh non ! S’exclama Hermione, terrifiée à l’idée que des disciples de Voldemort puissent entrer ici.
- Ce n’est pas fini… Je dois aussi… Tuer…
- Moi ?
- Non ! S’écria le jeune homme, horrifié.
Il marqua une légère pause puis reprit :
- Le professeur Dumbledore.
La rouge et or plaqua une main sur sa bouche, terrifiée par une telle révélation.
- Oh Merlin… Ils osent s’attaquer à Dumbledore… La guerre est donc proche… Et ils osent donner le sale boulot à un adolescent de dix-sept ans ?! Ils sont répugnants !
- Hermione, je ne veux pas faire ça…
- Je sais…
- Mais je n’ai pas le choix… Poursuivit le serpent, atterré.
- Je sais…
Elle réfléchit quelques instants puis lui souffla :
- Ecoute… ça ne va pas te plaire mais je pense qu’il faudrait en parler au professeur Dumbledore.
- Ah bah oui bien sûr : Bonjour Monsieur, j’ai eu la marque la plus terrible du monde ce week-end vous savez, quand vous m’avez laissé partir ? Au fait on m’a dit que je devais faire rentrer des partisans du mal dans le château et aussi vous tuer ! Bonne journée à vous ! Granger, soyons sérieux…
- Alors c’est Mrs Malfoy désormais, il va falloir t’y habituer et en plus je pense sincèrement que c’est la chose à faire. Dumbledore voit le bon côté chez les gens, il saura le voir en toi comme moi je l’ai vu. Lui expliqua-t-elle, confiante et un peu suppliante.
Après un blanc laissant place à de la réflexion, la lionne lui demanda :
- Qu’est-ce que tu en penses ?
- Je pense, Mrs Malfoy, que c’est une très mauvaise idée…
Ses épaules s’affaissèrent de découragement, malgré le surnom affectueux.
- Qu’est-ce que tu me fais faire… Soupira le Serpentard en se levant doucement.
- On y va ?
- Vite, avant que je ne change d’avis !
Ils se faufilèrent à travers les couloirs et les escaliers du château jusqu’au bureau du directeur de l’école.
Lorsqu’ils entrèrent côte à côte, ils aperçurent l’homme qu’ils recherchaient en pleine discussion avec la directrice adjointe. Celle-ci se retourna et les scruta un à un :
- Que se passe-t-il ? Qui a commencé la bagarre ? S’exaspéra la femme avant même de savoir le motif de leur présence.
- Minerva… Tu peux nous laisser… Ajouta Dumbledore avec un sourire.
- Très bien Albus, mais on reparlera de ça. Dit-elle en pointant des parchemins sur son bureau.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top