Chapitre 42

Les deux amoureux se câlinaient depuis plusieurs heures et portaient à nouveau leur alliance de mariage secret dans un endroit ressemblant trait pour trait à leur maison d’Australie et Merlin qu’ils se sentaient biens. Comme enfin en paix après une semaine de terreur.

- L’Australie me manque. Avoua à demi-mots le Serpentard en caressant les cheveux de la jeune femme dans le creux de ses bras.

- Je suis désolée… Moi aussi un peu…

- Juste un peu ?

- Ici j’ai quand même Harry, Ron et Ginny, j’aime bien les cours et l’école en général. Et puis… Ne viens pas me dire que tu n’aimes pas ce petit rendez-vous secret. Sourit-elle en regardant son homme.

- Hum… C’est vrai que c’est palpitant de devoir se cacher. Répondit-il en l’embrassant, effaçant la mauvaise ambiance qu’il avait installée plus tôt.

- Tu vois !

- Oui, je vois… Je vois aussi à quel point tu serais mieux avec une cravate de Serpentarde !

- Qu’est-ce que tu racontes ? Pouffa la Gryffondor, en s’allongeant sur le dos.

- Si c’est vrai, tu changes de sujet aussi habilement que moi et ces couleurs franchement…

Il dénoua le nœud de la cravate rouge et or et l’envoya valser à l’autre bout de la pièce. Puis il défit la sienne et l’attacha autour du cou de sa bien-aimée :

- C’est bien mieux comme ça.

- Si les autres me voyaient prônant de telles couleurs… Se désespéra la lionne en levant les yeux au ciel, comme pour demander à Merlin de la pardonner.

- Tu sais… Je trouve que cette chemise n’est pas très belle non plus.

Pour appuyer ses dires, il commença à déboutonner les boutons du bas. Il allait très lentement pour laisser la chaleur monter mais aussi pour attendre la permission implicite d’Hermione.

Ils n’avaient pas refait l’amour depuis leur Lune de miel et le Serpentard ne voulait pas la brusquer ou lui redonner des flashs de cette soirée-là, dans le bar.

Mais la brune, encore assez innocente de ce côté-là ne semblait pas comprendre où il voulait en venir avec son petit jeu.

- Moi je l’aime bien ma chemise. Qu’est-ce qui ne va pas, tu as la même mais pour hommes.

Le Serpentard décida alors d’être moins subtile. Il se pencha vers elle, posa une main sur sa hanche et souffla en la regardant bien droit dans les yeux :

- Oui, mais tu serais mieux sans.
La jeune fille comprit alors et devint plus rouge que jamais.

Elle ne s’y attendait pas du tout, ne savait pas vraiment si elle était prête et quand bien même elle ne savait pas comment rentrer dans ce genre de jeu de séduction.

Drago gardait son air de séducteur mais s’inquiétait au fond de son manque de réponse et de son air perdu. Pourtant, il n’arrivait pas à regrette d’avoir initier les choses, car il ressentait un désir très profond pour la lionne allongée à ses côtés.

Cette dernière repensa à la dernière fois où ils l’avaient fait, et se laissa enivrer par toutes les sensations qui l’avait transportée. Aussi, elle décida de lui répondre avec un regard empreint de désir :

- Et que penses-tu de ma jupe ?

Elle se cambra et passa ses mains sur ladite jupe très lentement. Il se mordit la lèvre, complètement sous son charme et affirma :

- Un peu trop longue à mon goût…

Puis il plongea sur ses lèvres en remontant sa main sous la jupe noire de son uniforme.

Ils s’unirent passionnément pour la seconde fois, dans le plus grand des secrets.

Puis ils décidèrent de rester nus, l’un contre l’autre, à profiter de chaque parcelle de peau en contact.

              Au petit matin, ils décidèrent à regret de se rhabiller et de rentrer chacun dans sa salle commune avant que le château ne s’éveille.

Pendant qu’Hermione se glissait de couloir en couloir, elle souriait jusqu’aux oreilles en pensant à quel point ça lui avait manqué de dormir à ses côtés.

Elle marcha à pas de Sombral jusqu’à son lit et déposa son alliance dans le tiroir de sa table de chevet avant de se rendormir jusqu’à une heure plus décente pour un dimanche matin.

Quant à son époux, il dû enjamber les corps endormis par terre dans la salle commune des cachots, à cause de la soirée de la veille, avant de pouvoir atteindre son dortoir.

Un grognement se fit entendre lorsqu’il en passa la porte mais rien de plus.

Il déposa son alliance discrètement dans sa malle puis sursauta en voyant que Blaise avait les yeux ouverts dans le lit d’à côté.

- Son prénom ?

- Aucune idée.

- Sa maison ?

- Serdaigle. Répondit-il, du tac au tac.

- Hum, hum. Acquiesça le métis, peu convaincu, en se retournant de l’autre côté pour continuer sa nuit.

Drago souffla un coup puis fit pareil que son camarade, bien que son lit paraisse bien vide d’un seul coup.

Au petit-déjeuner, quelques heures plus tard, les deux amants tentèrent de s’adresser des regards complices qui se voulaient discrets pendant que toute la Grande Salle était occupée à se réveiller et à manger.

Soudain les hiboux et les chouettes entrèrent et tous les élèves eurent les yeux rivés vers le ciel articificiel. Des paquets et des lettres tombaient de tous les côtés.

Ron reçut la gazette du sorcier, qu’il s’empressa de dévorer des yeux avec Harry, alors qu’Hermione découvrit avec joie une lettre de Selena.

Ginny ne put s’empêcher de lire par-dessus son épaule, une jalousie naissante devant la relation des deux filles et le sourire resplendissant d’Hermione qui allait pourtant mal depuis son retour.

La pauvre rouquine ne pouvait se douter des évènements de la veille et attribuait la bonne humeur de sa meilleure amie entièrement à cette lettre mystérieuse d’Australie.

Selena demandait des nouvelles de son amie, comment avançait la guerre ainsi que sa relation avec Mr X comme elle l’avait appelé, sachant la relation entièrement confidentielle.

La lionne fut très heureuse d’avoir de ses nouvelles, même si elle s’en voulait un peu de ne pas avoir fait le premier pas au vu des évènements et de son humeur maussade cette dernière semaine.

Elle chercha son homme des yeux pour tenter de partager cette bonne nouvelle avec lui mais elle ne le trouva pas. Il était pourtant assis à côté de Zabini au début du repas, et elle ne retrouvait plus ni l’un ni l’autre.

En effet, Drago aussi avait reçu une lettre. Bien moins réjouissante. Elle provenait de sa tante.

- Tu ferais bien de rentrer chez les Serpentards pour lire ça… Lui avait conseillé son meilleur ami, un air compatissant sur le visage.

Il avait hoché la tête et ils étaient sortis tous deux aussi discrètement que possible. Une fois dans le dortoir, il lut attentivement sa missive.

Drago,

Je l’ai convaincu. Tu as une permission pour le week-end prochain. Cérémonie.

Tiens-toi prêt.

Tu vas redorer les Malfoy auprès de lui.

Bella

Il n’avait aucun autre choix que de le faire. Il n’était plus un gamin riche mais bientôt un Mangemort qui allait devoir torturer des Moldus et des Nés-Moldus à ses heures perdues alors que sa propre compagne en était une…

Hermione… Il ne pouvait pas lui en parler. Il savait déjà ce qu’elle lui dirait. Il lui avait promis de ne pas le faire, mais avait-il un autre choix ?

Blaise était en face de lui. Que devait-il faire ? Faire semblant d’être heureux ou lui dire qu’il ne voulait pas de la marque au risque qu’il le répète à tous les Serpentards et à sa famille ?

- Je suis désolé. Souffla le métis, conscient du contenu de la lettre et décidant d’abandonner le masque devant la non réaction de Drago.

- Je n’en veux pas. Lâcha son meilleur ami de but en blanc.

- Moi non plus.

- Toi non plus ?

- Il n’y a pas un jour où je maudis le ciel d’être né dans cette famille de dévotion à Tu-sais-qui. Je n’ai jamais été d’accord avec ces idées et maintenant que ça se concrétise on n’a pas d’autres choix que de suivre, tête baissée comme des bons soldats.

- Tu n’as jamais été d’accord ? Répéta le blond, hébété que son ami ait si bien joué le jeu depuis toutes ces années.

- Non. Mais toi si, alors depuis quand ?

- Quand mon père est allé en prison j’ai commencé à comprendre les réelles conséquences… Et ce voyage m’a conforté dans le dégoût de ces idéaux répugnants…

Il s’assit sur le lit tentant d’intégrer toutes ces révélations. Son meilleur ami en fit de même.

- C’est pour quand ?

- La semaine prochaine… Et je ne peux pas y échapper car ça va redorer les Malfoy auprès de lui… Mes parents comptent sur moi. Et toi ?

- Je vais attaquer la deuxième phase de l’entraînement aux vacances de Noël…

- Comment on s’est retrouvé là-dedans ? Lui demanda Drago en le regardant dans les yeux.

- Malchance. Répondit son ami en haussant les épaules, assez fataliste.

Drago rangea avec rage la lettre dans sa table de chevet et ils décidèrent d’aller voler un peu pour se détendre. Puisqu’ils n’avaient pas le choix, autant profiter des derniers instants tranquilles et arrêter de s’apitoyer sur leur sort. Ils étaient tout de même soulagés d’avoir un camarade de Serpentard plus intelligent et compréhensif que les autres.

 
          Les jours qui suivirent furent légers pour nos deux tourtereaux. Ils se voyaient en cachette dès qu’ils en avaient l’occasion, s’adressaient des regards complices d’un bout à l’autre de la Grande Salle et oubliaient totalement de s’envoyer des insultes pour faire plus crédible.

Alors que Drago voyait la fin de la semaine arriver beaucoup trop vite, la Gryffondor pensait distraitement aux vacances de Noël dans sa salle commune en regardant ses meilleurs amis perfectionner leur stratégie de Quidditch.

Elle se demandait rêveusement si c’était approprié de lui offrir un cadeau après seulement deux mois de relation. Mais trois regards fixés sur elle la sortirent de ses réflexions.

- Euh… Mione c’est quoi ça ? Demanda Harry en pointant sa main gauche.

La lionne baissa le regard et découvrit avec stupeur qu’elle avait oublié de retirer son alliance avant de se lever le matin-même.

Elle l’enleva avec empressement et joua avec nerveusement, espérant qu’ils n’aient pas notifié à quel doigt elle la portait.

- Oh euh… Ce n’est rien, c’est une bague qu’un garçon m’a offert en Australie.

- Quoi ?

- Quel garçon ? Demanda aussitôt sa meilleure amie, curieuse et méfiante.

- Comment ça un garçon t’a offert une bague ? S’exclama durement le frère de cette dernière.

Hermione se vexa de la réaction de Ron, qui avait passé cinq ans à ignorer ses tentatives de rapprochement.

- Oui Ron, vois-tu je suis une fille et il m’arrive de me faire draguer ou offrir des bijoux.

Le Gryffondor se leva et fixa la jeune fille, jaloux comme il ne l’avait jamais été avec elle, sans trop savoir pourquoi.

- C’est n’importe quoi ! Tu es innocente et fourrée dans tes bouquins, tu pars deux mois en Australie et tu te fais draguer.

- Je ne suis pas à ta disposition et il fallait te réveiller plus tôt si tu voulais m’avoir. J’ai passé trop de temps à attendre que tu bouges le petit doigt Ron.

Elle tentait de rester calme, mais une telle puérilité l’agaçait. Il avait toujours nié l’amour qu’elle avait pour lui ainsi que sa féminité mais dès lors qu’elle allait voir ailleurs il était jaloux, comme en quatrième année.

- Je ne suis pas un choix que tu peux garder sous le coude si tu ne trouves pas mieux. Rajouta la jeune fille en repensant au bal du Tournoi des trois Sorciers.

Ce n’était pas de l’amour mais de la possessivité, elle s’en rendait compte maintenant que quelqu’un d’autre l’aimait à en risquer sa propre vie. Le plus étonnant était que cette personne soit Drago Malfoy.

Drago…

Elle avait une envie irrépressible de le voir.

Maintenant.

Elle sortit précipitamment par le portrait de la Grosse Dame, n’entendant même pas Ron répondre maladroitement :

- Ouais et bah tu n’es plus un choix du tout.

Sous les regards désapprobateurs de son meilleur ami et de sa sœur.

- Bah quoi ?

- Tu n’as pas le droit de te comporter comme ça avec elle.

- Oui, on a tous envie de connaître l’identité secrète de ce gars mais tu es indélicat avec Mione. Surenchérit la dernière des Weasley. Elle a attendu que tu fasses un pas vers elle et elle a beaucoup pleuré pour toi à l’époque.

Ron regarda son meilleur ami, bouleversé par ces révélations.

Le survivant hocha la tête, désespéré de l’ignorance du rouquin.

Ils continuèrent à discuter tous les deux pendant que Ginny menait une enquête dans sa tête pour connaître l’identité de l’homme offreur de bague.

Elle repensa à tout ce qu’Hermione avait pu lui raconter sur l’Australie mais n’y vit aucun indice la faisant pencher vers l’un des membres de l’équipe de Quidditch qu’ils avaient rencontrée avec Malfoy.

Et si… Non, c’est impossible…

La lionne se remémora le récit sur la terrible soirée dans le bar où Malfoy l’avait visiblement sauvée, puis qu’elle était allée à un match de Quidditch pour lui et enfin le moment où elle avait failli l’appeler par son prénom...

C’est vrai que Malfoy ne l’insulte plus depuis qu’ils sont rentrés et qu’elle s’absente beaucoup en ce moment… Est-ce que c’est ça ? Mais comment ça serait possible ? Avec ce petit con de Malfoy ? Il faut que j’en ai le cœur net…

Elle se leva d’un bond et partit à la recherche de sa meilleure amie dans les couloirs du château en croyant de plus en plus à sa folle théorie.

Elle était à la fois répugnée car Malfoy était un être immonde depuis qu’il avait l’âge de parler, mais en même temps elle pourrait ainsi confier son attirance pour Blaise Zabini à sa meilleure amie.

Ou alors elle faisait fausse route et elle la forcerait à avouer qui était ce mystérieux australien.

Afin de confirmer son enquête, la jeune fille courut jusqu’aux cachots où elle aperçut Hermione au détour d’une armure.

Elle la rattrapa en un claquement de doigt et l’entraîna dans une salle de classe vide.

- Qu’est-ce qu’il te prend, Gin’ ?

- C’est Malfoy ?

Stupéfaite, la brunette bégaya :

- Que… Quoi Malfoy ?

- C’est lui le garçon qui t’a offert une bague, je me trompe ?

La lionne baissa le regard, les joues rouges et s’avoua vaincue :

- Ce n’est pas une bague… C’est mon alliance.

Cette fois-ci, ce fut au tour de Ginny de bégayer et surtout de s’assoir sur une chaise :

- Quoi ?! Comment ça ?

- Gin’ ne t’énerve pas et attends que je termine, s’il te plaît… La supplia sa meilleure amie en prenant ses mains dans les siennes.

Elle hocha la tête lentement ne sachant trop à quoi s’attendre.

Hermione lui raconta tout.

Comment il était infecte au début, la trêve qu’ils avaient instaurée, son sauvetage le soir du bar, leurs sorties, comment elle était peu à peu tombée sous le charme d’un nouveau Drago gentil, curieux et perdu, la soirée d’Halloween, le Secretum Nuptia, le retour, la rupture provisoire et finalement leur retour ensemble.

- Maintenant tu peux parler… S’enquit la Gryffondor, inquiète du silence de son amie depuis quelques instants.

- Comment as-tu pu garder ça pour toi ?

Elle n’était pas énervée, juste complètement déboussolée par tant d’informations.

- Je suis désolée, c’est pour notre sécurité tu ne dois en parler à personne. Il pourrait en mourir.

A nouveau elle hocha la tête de haut en bas, muette.

- Tu es mariée… Réalisa-t-elle, peu à peu.

- Oui… Tu m’as énormément manqué ce jour-là et je te promets que quand toute cette guerre sera finie je ferais un beau mariage et tu seras mon témoin. Répliqua la lionne dont les larmes commençaient à arriver et à faire trembler sa voix.

- Je t’avoue que j’ai du mal à croire que Malfoy puisse être comme tu me l’a décrit.

- Je sais, mais je t’assure que…

- Mais si c’est vrai. La coupa-t-elle, visiblement en pleine réflexion. Cela signifie que ça peut l’être pour Zabini aussi.

- Comment ça ?

Et ce fut au tour de Ginny de raconter ce qu’il s’était passé dans son cœur à elle pendant ces deux moi.

Bien que son histoire aille beaucoup moins loin et ne comporte bien moins d’éléments.

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