Chapitre 39
Une fois de retour dans la chambre du Serpentard, Hermione laissa quelques pensées noires infiltrer son esprit.
Il ne va pas partir avec moi… Et si je restais ?
Non je ne peux pas… ça ne sert à rien, il ne t’aime même pas ! En tout cas pas assez pour rentrer et…
- Est-ce que ça va ? Lui demanda Drago, coupant court aux divagations mentales de sa compagne.
- Hum, hum…
- C’est le départ qui t’inquiète ?
Elle ne répondit pas, les yeux dans le vague.
- Selena ?
Toujours aucune réponse de la part de la brunette.
- La guerre ?
En l’absence de réaction de sa belle, Drago s’assit sur le lit et souffla :
- Hermione, ce genre de réaction c’est pas mon truc, tu le sais… D’habitude quand une fille va mal, je pars en courant alors il va falloir que tu m’aides et que tu communiques avec moi car je ne suis pas devin et que je ne vais clairement pas utiliser la legilimancie sur toi…
- Tu es legilimens ? S’interloqua la rouge et or de nouveau sur Terre.
- Oui mais ne changez pas de sujet mademoiselle !
- Drago, je ne rigole pas, pourquoi es-tu legilimens, ce n’est pas une option proposée à Poudlard.
- Si je te dis pourquoi je suis legilimens ou en tout cas apprenti legilimens, tu me diras pourquoi tu es bougon ? Proposa le Serpentard dans un échange qui se voulait équitable.
- D’accord mais toi d’abord !
- Serpentarde ! Siffla-t-il, malicieusement.
Après un sourire machiavélique, Hermione vint s’assoir à ses côtés sur le lit devenu conjugal.
- Disons que… C’est une formation spéciale chez les familles riches et puissantes…
La jeune fille leva un sourcil, loin d’être convaincue par cette explication, malgré ses origines moldues.
- En tout cas des familles proches de Tu-sais-qui… Termina-t-il, le regard fuyant.
Elle lui prit délicatement la main pour le forcer à la regarder dans les yeux et lui avoua à demi-mots :
- J’ai été blessée que tu ne choisisses pas un de nos moments pour ton moment préféré sur la plage tout à l’heure…
Le vert et argent sourit, attendri.
- Et on la croit la sorcière la plus intelligente de sa génération ! Ricana-t-il.
Il poursuivit, avant que la lionne en feu ne puisse riposter :
- Hermione, ce jour-là tu es venue au match alors que ça ne t’intéressais pas, que j’étais infect avec toi pour me faire plaisir. Et c’est aussi ce jour-là qu’on a fait notre trêve tu te souviens ?
Elle hocha la tête, trouvant cette explication mieux mais pas parfaite.
- Tu veux m’obliger à expliciter ?
La brunette rougit mais acquiesça de nouveau, silencieusement.
- C’est ce jour… Où je me suis dit qu’Hermione Granger était peut-être plus cool et plus attachante que je ne le croyais, et que ça valait peut-être la peine de la connaître…
Amplement satisfaite et rassurée, elle l’embrassa avec passion. Puis elle posa son front contre le sien, leurs lèvres à quelques centimètres d’écart et elle souffla, incertaine :
- Ça veut dire que… Tu repars avec moi ?
Le Serpentard leva les yeux au ciel, amusé par la lenteur de réflexion de la sorcière, puis lui fit un sourire en coin.
Son épouse hurla de joie et les fit tomber à la renverse sur le lit.
- Dépêche-toi Hermione !
Drago était en bas des escaliers depuis dix bonnes minutes déjà et s’exaspérait du comportement de sa compagne.
C’était la quatrième fois qu’Hermione faisait « un dernier tour » pour vérifier qu’elle n’avait rien oublié.
Les Wilson attendaient dans la voiture pour leur dernier trajet avec les adolescents anglais.
- J’arrive ! Cria la Gryffondor en dévalant les marches, les mains vides car elle n’avait effectivement rien laissé à l’étage.
Elle manqua d’ailleurs de s’étaler de tout son long sur le sol en loupant l’avant-dernière marche :
- Allez, il faut y aller maintenant !
- Drago, je t’ai déjà expliqué qu’on est en avance car prendre l’avion demande plusieurs heures d’avance contrairement au portoloin.
- Oui mais ne grillons pas notre couverture Miss-je-sais-tout et montons dans la machine infernale. Rétorqua-t-il en la poussant vers la porte.
- Tiens, ça faisait longtemps ! Ricana la jeune fille à l’entente de son ancien surnom.
Elle jeta un dernier regard en arrière vers cette maison où il lui était arrivé tant de choses puis elle sortit rejoindre les Wilson.
Le trajet fut trop court au goût des quatre passagers, peu enclins à se séparer. Mais déjà, les deux Poudlariens étaient sur le pas de la porte de l’aéroport et tentaient de convaincre leurs généreux hôtes de ne pas les accompagner jusqu’à l’embarquement.
Colin déclara après de nombreux arguments côté Anglais mais aussi côté Australie :
- Nous vous faisons entièrement confiance pour vous y retrouver, alors d’accord. En tout cas, c’était un plaisir de vous avoir avec nous ces derniers mois.
Sa femme s’apprêtait à protester mais ne voulant pas gâcher ces derniers instants, elle se plia à la volonté des adolescents.
Après des adieux déchirants pour les deux jeunes femmes et deux autres un peu plus remplis de testostérones, les Wilson remontèrent dans leur voiture et disparurent au détour d’un virage.
Les deux élèves soupirèrent, les yeux fixés vers l’horizon.
- Allez, on y va… Souffla Drago en ramassant son sac.
Mais la jeune fille resta dos à lui. Elle prit une inspiration et écarta les bras comme si elle accueillait quelqu’un.
- Non, Granger, ne fais pas ça ! La supplia-t-il, mais la machine était lancée.
- MERCI A TOI AUSTRALIE !
- Hermione, les gens nous regardent…
- OH OUI MERCI ! Poursuivit ladite Hermione, dans un discours effréné. Tu nous as apporté énormément ! Grâce à toi j’ai enfin su que Malfoy n’était pas réellement ce petit con prétentieux qu’il disait être !
- Je l’étais mais j’ai changé, nuance ! Allez on y va maintenant.
La Gryffondor pouffa de rire et suivit son compagnon dans le hall de l’aéroport.
- J’adore t’embêter.
Il leva les yeux au ciel à cette intervention et la tira par le bras en se faufilant à travers la foule.
Ils arrivèrent devant le bureau de transport magique, habilement dissimulé en bureau de gestion interdit au public et tous deux se stoppèrent net.
Hermione lança un regard inquiet à son homme, qui pour toute réponse lui prit la main et la serra fort contre la sienne.
Ils fixaient la poignée grise mais n’osaient la toucher. Passer cette porte signifiait rentrer dans un pays prochainement en guerre ou peut-être même déjà en guerre puisqu’ils n’avaient pas de nouvelles depuis deux mois. En outre, cela ressemblait à du suicide… En tout cas pour Drago.
Et maintenant qu’ils étaient à quelques instants du retour en Angleterre, Hermione culpabilisait d’avoir demandé au Serpentard de rentrer pour elle. Elle prenait désormais conscience de l’égoïsme de son geste et s’en voulait terriblement.
Il avait en effet beaucoup plus de chances de mourir en revenant sur les terres anglaises et elle l’avait forcé à le faire.
- Retourne chez les Wilson. Si c’est ce que tu souhaites, je comprendrais. Déclara-t-elle, sans lâcher ses yeux de la poignée, le regard embué.
Drago, perdu dans ses pensées, releva la tête et fixa sa compagne jusqu’à ce qu’elle fasse de même.
Ne sachant trop comment exprimer le conflit interne qui faisait rage en lui, il lui fit simplement non de la tête. Un non sincère, déterminé, et malgré tout effrayé.
- Je reste avec toi.
Hermione laissa échapper une larme de soulagement à l’entente de cette phrase, qu’elle essuya bien vite.
Bientôt de retour chez les griffons, il fallait arrêter de pleurer pour rien.
Elle tenta de chasser le poids de sa culpabilité et de reprendre ses esprits pendant que son homme lui murmurait :
- Ma douce…
- Hum ? Fit la jeune fille, d’un air distrait.
- Il faut enlever nos alliances. Annonça-t-il, un air grave plaqué sur son visage habituellement impassible.
Elle respira un grand coup, sachant pertinemment qu’il avait raison et que cela ne servait à rien d’argumenter. Alors elle la retira avec difficultés et la glissa dans une poche fermée, pour être sûre de ne pas la perdre.
Il en fit de même tandis qu’elle toquait à la porte tant redoutée.
Un homme en costard leur ouvrit avec un sourire et les invita à entrer pour les dernières vérifications ainsi que le rétrécissement de leur valise.
Une fois cela fait, ils durent patienter une heure dans la petite salle, étant bien trop en avance.
- Tu aurais dû donner une heure plus tard à Emily, comme ça on serait arrivé à l’heure pour le Portoloin. Fit remarquer le Serpentard après une petite demi-heure.
Bien trop stressée par le voyage du retour, la lionne rétorqua :
- Oui et bien je ne suis pas une aussi bonne menteuse que toi, Malfoy !
Ledit Malfoy se retourna vers elle, un sourcil levé.
- T’as fini ? Lui demanda-t-il avec agressivité après quelques instants de silence.
Pour toute réponse, elle croisa les bras sur sa poitrine dans un signe de protestation pour montrer qu’elle ne s’excuserait pas.
- T’as raison Granger, quelle bonne idée de s’engueuler avant le départ puisque c’est comme ça que l’on va devoir agir de retour à Poudlard !
- Non c’est comme ça que toi tu vas devoir agir, nuance ! Rétorqua la rouge et or, au bord de la crise de nerfs.
Aucun ne pensait réellement ce qu’ils se lançaient à la figure, mais les questions sans réponses sur leur relation en Angleterre, la pression du retour, les heures d’attentes et la menace de mort imminente rendaient le jeune couple à fleur de peau.
Hermione était plus qu’irritée et Drago, blessé, reprenait son masque d’autrefois.
- Si je le fais c’est pour ne pas mourir de la main de toute ma putain de famille !
- Il n’empêche !
- C’est quoi cette réponse, ça veut rien dire d’abord !
- Si je veux !
Puis ils se tournèrent le dos, en bougonnant. Les trente-deux minutes à venir risquaient d’être longue…
Les pensées de Drago filaient à toute allure.
Peut-être était-ce mieux ainsi ?
Sortir ensemble serait très risqué autant pour elle que pour lui. Il pourrait en mourir et elle pourrait se faire torturer voire pire…
Serait-ce trop dangereux de continuer à se voir, une fois à Poudlard ?
Plus les minutes passaient, plus le jeune homme se persuadait que c’était mieux de « rester fâchés » pour qu’ils se protègent des forces qui leurs voudraient du mal une fois de retour.
Alors que la Gryffondor à côté faisait le chemin inverse mentalement et tentait de mettre sa fierté au placard pour s’excuser et profiter de leurs derniers instants ensemble.
Cette dernière prit une inspiration, prête à faire un discours sur le ridicule de cette situation et de se blottir à nouveau contre lui, mais une voix l’arrêta :
- Il est l’heure.
Drago se leva tel un automate et se dirigea vers la table de départ.
Sa compagne restée la bouche entrouverte, le suivit quelques secondes plus tard. Elle sortit la boîte à bijoux confiée par Dumbledore qui allait s’activer dans quelques minutes et la posa devant eux.
Elle chercha à établir un contact visuel avec son homme pendant les explications du steward mais il restait fixé sur le Portoloin, écoutant attentivement les instructions. Du moins c’était ce qu’elle percevait.
Un flot de questions dévala dans son esprit se demandant s’il regrettait d’être venu en Australie, ou bien d’en repartir ou alors de sortir avec elle !
Elle n’entendit même pas qu’on lui demandait de toucher la boîte pour le départ prévu dix secondes plus tard.
Drago la regarda alors enfin, et lui cria :
- Granger, la boîte. Maintenant.
Ladite Granger sursauta et posa sa main juste à temps pour se faire embarquer dans un tourbillon désagréable.
Il lui avait parlé. Mais bien loin d’être apaisée par ses dires, Hermione n’en avait que plus de questions encore.
Ils atterrirent dans la cour de leur école, déjà remplie d’une foule d’élève, du directeur et du professeur McGonagall, prêts à les accueillir.
Tous deux se relevèrent et époussetèrent leurs vêtements en écoutant d’une oreille distraite le discours de Dumbledore, qui finit par :
- Tout s’est bien passé ?
Les élèves hochèrent la tête et Hermione regarda son… Elle ne savait plus bien ce qu’il était censé être pour elle.
Compagnon secret ?
Ex-compagnon ?
Avait-elle vécu ce que l’on pourrait appeler un « amour de vacances » ?
Elle le suivit du regard pendant qu’il s’éloignait aux côtés de ses amis de Serpentard, et secoua la tête pour reprendre ses esprits et enfin apercevoir Ron, Harry et Ginny qui trépignaient derrière les professeurs.
Après avoir remercié les enseignants, elle se faufila pour aller rejoindre ses meilleurs amis et leur faire une chaude accolade de retour.
La revenante se fit très vite assaillir de questions de toute part, tant sur son voyage que sur la cohabitation avec « le pire des Serpentards ».
Comment vais-je répondre à cela… Et comment cela se fait-il que je n’y avait jamais réfléchi ? S’exaspéra mentalement la rouge et or en suivant ses amis jusqu’au dortoir qui lui paraissait bien lointain dans sa mémoire.
Plus elle marchait dans les couloirs de son école, plus elle se rendait compte de tout ce qu’elle n’allait plus avoir, comme dormir et se réveiller à ses côtés ou la chaleur de ses bras dès qu’elle se sentait nerveuse…
Elle évita habilement les questions sur Drago Malfoy et raconta tout ce qu’elle avait pu voir et faire, mais surtout l’équipe de Quidditch qu’elle avait rencontrée en passant les salutations de Cody au survivant. Elle omit évidemment toute la partie « Théodore » dans son récit.
Ses trois amis buvaient ses paroles, heureux de l’entendre à nouveau parler plus vite qu’un Eclair de feu.
- Comment tu les as rencontrés ? Demanda Harry, intrigué.
- En fait on assistait à un match de Quidditch local et…
- Mais vous étiez chez des moldus.
- Oui mais c’est grâce au Wonder Web et…
- Mais tu hais le Quidditch. Renchérit Ron, trouvant cette histoire suspecte.
- Oui mais Dr… Malfoy avait envie d’y aller et on devait tout faire ensemble et en contrepartie on est allé visiter le musée d’histoire de Broome ! Se défendit la Gryffondor, parlant de plus en plus vite, détestant cette situation.
Les deux griffons parurent satisfaits, connaissant l’amour d’Hermione pour les musées. Mais le début du prénom du Serpentard fit tiquer Ginny qui écoutait l’histoire avec attention.
Elle décida de ne pas trop s’en formaliser lorsque son attention fut happée par un nouveau personnage qui la fit plisser des yeux : Selena.
- Comment ça c’est une fille géniale ?
- Ginny… Si loin de toi j’étais obligée de me faire d’autres amies filles ! Ricana la brunette en lui faisant un clin d’œil.
- Mouais…
- Tu m’as tellement manqué ! Sourit la Gryffondor, tout de même comblée de bonheur d’être rentrée et de revoir ses proches qui lui avaient tant manqué malgré tout ce qu’il s’était passé dans sa vie en deux mois.
Elles se firent un énorme câlin, et Ginny fut rassurée de voir que sa meilleure amie ne l’avait pas oubliée.
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