Chapitre 38
Hermione et sa mère adoptive s’installèrent dans le hamac pour discuter un peu à la lueur de la lune, tandis que Colin et Drago faisaient une dernière partie de ping-pong ; sport dans lequel le sorcier devenait de plus en plus doué.
- Je voulais te dire quelque chose de très important, Hermione… Tu… Tu as été comme ma fille pendant ces deux mois, je n’aurai jamais pensé apprécier une adolescente à ce point et en si peu de temps. Et c’est grâce à toi, et aussi à Drago, que Colin et moi… On s’est enfin décidé à avoir un enfant…
La Gryffondor ne put retenir des larmes de joie devant cette révélation si bouleversante. Elle était à l’origine d’une si importante et si belle décision. C’était une sensation incroyable !
- Oh, Emily… C’est fantastique ! Je vous souhaite tout le bonheur du monde ! S’exclama-t-elle, folle de joie en la serrant fort dans ses bras.
Elles rejoignirent leurs hommes, avant que la blonde ne reprenne la parole :
- C’était un plaisir de vous avoir avec nous pendant ces deux mois. J’espère que vous êtes tombés amoureux… De l’Australie ! Et que vous reviendrez nous voir quand vous pourrez car je n’imagine même pas ne plus jamais vous revoir tous les deux !
Drago soupçonna vaguement Emily d’avoir fait cette pause exprès dans sa phrase mais ne s’en formalisa pas trop, se disant qu’ils avaient été très discrets.
- Oh oui j’ai adoré ce pays, et je n’ai pas encore tout vu donc c’est certain que je reviendrai… Enfin qu’on reviendra vous faire un coucou ! S’exclama la rouge et or avec enthousiasme.
Alors que les filles s’enlaçaient, Colin et Drago se firent une tape dans le dos plus « virile ». Puis Hermione alla dire merci à son père adoptif tandis qu’Emily prenait à part le jeune homme.
Elle l’enlaça à son tour et lui souffla :
- Tu es quelqu’un de bien, Drago. Ou en tout cas, ici tu en es devenu un. Et ça te va bien.
La jeune femme lui adressa un clin d’œil complice tandis qu’il lui décrochait un sourire timide mais sincère de remerciements.
- A quelle heure est votre vol vendredi ? Demanda Colin, avec tristesse malgré ce qu’il tentait de laisser paraître.
Hermione se dit que donner l’heure du portoloin ferait plus véridique que de donner une heure au hasard, aussi elle répondit tout naturellement :
- 11 heures 05 ! Mais nous devons rejoindre un bureau spécial pour rejoindre des hôtesses accompagnantes avant le vol, comme nous sommes mineures. Crut-elle bon de rajouter, pour éviter que les Wilson ne les accompagnent jusque dans l’aéroport même si cela aurait été une très délicate attention de leur part.
- Très bien alors on partira d’ici vers 9 heures 30 heures pour être large.
- Super !
Après des sourires mutuels, la future maman s’exclama avec émotions :
- Allez, venez-là ma fausse famille !
Et elle les prit tous dans ses bras pour un câlin général, avant que chaque couple ne rejoigne leur chambre.
Une fois la porte passée, Drago interloqué réfléchit à voix haute :
- Qu’est-ce que les australiens ont avec les embrassades collectives ?
- Ce ne sont pas que les australiens Drago, mais les gens qui s’aiment.
- Non, non. Ça normalement c’est quand on gagne au Quidditch mais c’est tout ! Répondit le blond, convaincu de ses propres dires.
- Ah Drago…
- Quoi ?
- Je suis à la fois attendrie, et à la fois attristée par une telle révélation.
- Attristée ? Fit-il, le visage fermé.
La jeune fille se rapprocha de lui et dégagea une mèche blonde de ses yeux avant de poursuivre :
- Que les câlins soient pour toi un signe de victoire sportive montre le peu que tu en as fait dans ta vie.
Piqué au vif, le serpent asséna :
- Je te ferais dire, Miss-je-sais-tout, qu’on n’a pas tous une famille et des amis parfaits. Mais qu’on n’est surtout pas tous obligés de faire des démonstrations affectives aussi répugnantes à tout bout de champs ! L’amour mais quelle connerie !
Puis il claqua la porte et descendit souffler dans le jardin, vexé de l’insinuation de la Gryffondor.
Je n’ai jamais manqué d’amour, elle raconte n’importe quoi…
Hermione, quant à elle, était restée plantée au milieu de la chambre, bouche-bée. Avait-elle eu tort de lui dire cela ?
Elle était partagée entre les deux solutions s’offrant à elle, à savoir : lui courir après et s’excuser ou attendre que le gros bébé se calme et revienne vers elle car elle n’avait rien dit de mal.
Elle ne voulait surtout pas se disputer avec lui l’avant-veille de leur départ, d’autant plus que Drago faisait énormément d’efforts depuis qu’il était en Australie. Des efforts pour s’ouvrir, accepter ses sentiments, déclarer son amour et le lui prouver au quotidien alors sa remarque était certainement de trop pour lui.
C’est pour ces raisons que, malgré la phrase vexante « L’amour mais quelle connerie » qui tourbillonnait dans sa tête, la lionne descendit les escaliers doucement pour retrouver son mari dans la grande maison.
Elle l’aperçut à travers la baie vitrée du salon, assis par terre, tête baissée.
Cette vision lui brisa le cœur et effaça complètement la remarque blessante de son esprit.
Elle fit coulisser la porte aussi délicatement qu’elle le put, s’accroupit à son niveau et l’enlaça par derrière en glissant ses petites mains sur son torse.
Le Serpentard ne la repoussa pas mais ne lui adressa pas la parole pour autant.
- Drago… Je suis désolée, je n’ai pas réfléchie à la portée de ma réflexion. Tu n’es pas quelqu’un de démonstratif et cela ne veut en aucun cas dire que tu n’as pas de bons amis proches ou que tu n’aimes personne. Excuse-moi…
- Ce n’est pas grave… C’est vrai en ce qui concerne ma tarée de famille, sauf pour ma mère…
- Moi je t’aime.
Il esquissa une ébauche de sourire devant cette veine tentative de lui remonter le moral.
- Je ne veux vraiment pas rentrer. Je ne veux pas rentrer dans un pays où je suis ce gars froid, pas démonstratif, méchant et que personne n’aime mais que tout le monde craint.
- Ce n’est pas parce qu’on rentre que je ne t’aimerai plus Drago.
- Je le sais… Mais on devra faire comme si de rien n’était alors qu’est-ce que ça change ? Malgré ce qu’il s’est passé ici, je retourne tout de même à ma vie d’avant d’une certaine manière et tu ne peux pas le nier.
Hermione resta interdite un moment. Elle qui avait toujours réponse à tout était sans voix. Elle ne trouvait aucun argument contre cela.
Elle s’assit en tailleurs à côté de son homme et lui prit doucement la main.
- Ce n’est plus que pour quelques temps.
- Comment ça ?
- Soyons réalistes, la guerre est proche. Elle éclatera avant qu’on ait finit l’école et les ASPIC, c’est certain. Et comme après cette fichue guerre, on peut enfin se mettre ensemble… Il ne reste que maximum deux ans à jouer ton rôle de petit con avant de lui dire adieu pour le reste de ta vie ! Tenta la jeune fille dans un trait d’humour amer.
- Tu oublies le risque que le mal gagne ainsi que le risque évident de décès. Tu pourrais mourir ou je pourrais mourir de la main du maître et…
- Ne l’appelle pas comme ça. Le coupa-t-elle sèchement.
- Pardon, l’habitude.
Un silence pesant s’installa. Chacun essayait de réaliser ce que leur retour en Angleterre impliquait pour eux. Que des choses négatives malheureusement…
A part revoir ses proches et reprendre les cours pour la rouge et or.
Cette dernière posa sa tête sur son épaule et ils restèrent ainsi sans parler pendant un long moment. Ils profitaient du calme avant la tempête.
Drago prit une grande inspiration :
- Hermione je ne rigole pas, je veux réellement rester en Australie.
Ladite Hermione se frotta les yeux et tenta de se réveiller pour comprendre les dires de son compagnon.
- Quoi ?
- L’Angleterre ne m’apporte rien. Je veux rester ici. Ce n’est pas si mal, il y a Seth et les Wilson.
- Et moi ? Répliqua la Gryffondor, consciente de l’absurdité de ce plan malgré les quatre heures du matin indiquées par l’horloge murale.
- Reste avec moi.
- Tu sais bien que non…
- Pourquoi ? Pour Weasmoche et Potty ? Tu les aime plus que moi ? Tu aimes encore la belette c’est ça ? J’en étais sûr…
- Mais ça ne va pas la tête ?! S’exclama durement Hermione pour stopper ses logorrhées insensées. Drago, nous nous sommes mariés, tu ne peux pas insinuer que j’aime toujours Ron, franchement. Mais c’est mon meilleur ami, tout comme Harry et Ginny. Je ne peux pas les lâcher, qui plus est à l’aube de la guerre. Je ne suis pas comme ça.
- Eh bien moi oui ! Rétorqua le Serpentard avec sûreté.
- Non c’est faux.
- Hermione, je sais que tu veux voir en moi un homme courageux mais c’est faux. Je suis un adolescent lâche.
La lionne secoua la tête frénétiquement et questionna :
- Et ta mère ?
- J’attendrai que la guerre soit passée.
- Au risque de ne jamais la revoir ? Et moi non plus ? Tu l’as dit, il y a un risque mortel mais moi j’y vais alors soit tu me suis, soit tu t’enfermes dans la probabilité incertaine que les deux femmes de ta vie meurent sans être à leurs côtés.
Hermione était très sèche, elle refusait l’idée qu’il reste ici, loin d’elle. Elle était persuadée que rentrer était le mieux pour lui et qu’elle faisait tout ce discours pour son bien.
Inconsciemment, elle faisait surtout ça pour elle, elle ne gagnerait pas la guerre avec son mari à quatorze mille kilomètres d’elle.
Drago ne répondit pas à sa tirade, tiraillé entre la peur de sa propre mort et celle des morts d’Hermione et de sa mère, bien que la sienne soit plus probable, au vu de sa position auprès du Maître des Ténèbres.
Il se tourna dans le lit et fit semblant de dormir pour mettre fin à cette insoutenable discussion où chacun campait sur ses positions.
La Gryffondor désormais tristement réveillée, partit se faire une tasse de lait chaud à la cuisine, en soupirant d’exaspération.
Pas facile les Serpentards…
Le soir même, alors que leurs bagages avaient été soigneusement et magiquement faits par Hermione, refusant toujours l’idée que son homme puisse rester si loin d’elle, Selena et Seth toquèrent à la porte.
Le petit groupe promis aux adultes de ne pas rentrer tard et se dirigea vers la plage à deux pas de la maison.
- On s’est dit que ça n’aurait pas de sens de passer notre dernière soirée autre part que sur cette plage. Expliqua Selena avec une pointe d’émotion dans la voix.
Ils n’avaient rien prévu d’extravagant ou d’extraordinaire. Un simple pique-nique sur une nappe bleue à même le sable et leurs maillots de bain.
Les quatre amis passèrent une dernière soirée magique malgré leur nature de sorcier et la simplicité de leur soirée plage.
Après de longues heures de baignade et discussions en tout genre, ils étaient allongés dans le sable, un feu magique au centre des deux couples.
Ils brisaient la promesse de ne pas rentrer tard avant le départ, mais aucun ne voulait couper court à ce moment. Finir cette soirée signifiait mettre fin au voyage des deux anglais…
Ils avaient eu le temps de parler de l’Australie, de l’Angleterre, du monde sorcier, de la guerre, des deux couples respectifs, des préférences de chacun et même des autres membres des Emerald Snakes.
- Je crois qu’on a parlé de tous les sujets de conversation qui existent… Ricana Seth après un blanc devenu pesant car sonnant cruellement la fin.
Selena était bien décidée à poursuivre cette nuit. Elle ne pouvait pas laisser partir sa meilleure amie, alors elle se creusa les méninges et proposa :
- Chacun doit dire son moment préféré du séjour.
Les autres se mirent à réfléchir en pestant contre la difficulté de la tâche.
- Je pense… Que je dirais la soirée avec Drago où je lui ai proposé le Secretum Nuptia.
Les deux jeunes hommes rirent en y repensant et se tapèrent dans la main en signe d’amitié.
- Sans grande surprise, je choisirais mon Secretum Nuptia… Rosit la Gryffondor, gênée de montrer son côté romantique au grand jour. En plus vous étiez là, c’était vraiment incroyable.
Elle serra gentiment la main de la blonde qui avait les larmes aux yeux.
Hermione espérait secrètement que la réponse de son époux serait identique à la sienne. Cela lui signifierait en quelques sortes qu’il rentrerait en Angleterre avec elle.
Aussi, quand ce dernier prit une inspiration, le cœur de la jeune fille s’accéléra et sa magie bouillonna dans ses veines.
- Moi je dirais notre premier match de Quidditch, où j’ai clairement sauvé le coup !
Pendant que Drago et Seth se tapaient le torse en signe de victoire et se remémoraient les moments forts de cette fameuse journée, la lionne retint un soupir de déception.
Était-elle plus accrochée à Drago qu’il ne l’était envers elle ?
Restait-il une grande probabilité qu’il reste en Australie ?
C’est presque sûr vu qu’il a choisi un moment avec Seth… Pensa-t-elle, amèrement.
Elle tenta de cacher sa peine grandissante et se tourna vers la blonde assise de l’autre côté du feu, pour lui demander :
- Et toi, Selena ?
- Moi ? Cette soirée… Chuchota-t-elle, au bord des larmes d’émotion.
Son compagnon la serra fort contre lui pour tenter d’apaiser quelque peu sa peine.
Il savait ô combien trouver une amie comme Hermione avait été libérateur de pensées néfastes sur elle-même.
Pendant l’espace de deux mois, elle avait arrêté de se dénigrer et de penser qu’elle avait un problème pour ne pas réussir à se trouver une confidente fidèle.
Et son départ imminent la minait bien plus qu’il n’était raisonnable…
Les quatre jeunes adultes sentaient qu’ils devraient bientôt rentrer. Seth proposa alors une dernière partie de ballon à son coéquipier pour laisser les filles se faire leurs adieux.
- Tu vas énormément me manquer.
- Toi aussi Selena… Tu as été comme une grande sœur bienveillante pendant ce séjour, je ne sais même pas comment te remercier… Grâce à toi j’ai pu supporter le manque de mes proches, découvrir pleins de choses, passer le meilleur des enterrements de vie de jeune fille et accepter mes sentiments pour Drago. Je te serai à jamais redevable, merci pour tout.
- Bah et toi alors ! Ça faisait si longtemps que je cherchais une meilleure amie, une confidente, une petite sœur, quelqu’un qui ne me jugerait jamais… Et tu dois déjà repartir… Promets-moi que tu vas revenir.
- C’est promis.
- Que tu ne m’oublieras jamais ?
- C’est promis. Réitéra la rouge et or avec sûreté et attendrissement.
- Que tu m’écriras ?
- C’est promis.
- Que tu ne mourras pas ?
- C’est pro… Euh… Disons que je vais essayer.
Le regard de l’australienne se durcit, elle prit les mains d’Hermione dans les siennes et répéta :
- Que tu ne mourras pas.
La lionne sourit et hocha la tête :
- C’est promis.
Elles s’enlacèrent longuement avant d’aller rejoindre leurs conjoints pour sonner tristement la fin de la soirée, et du voyage…
L’ambiance à Poudlard était toute autre. Ginny trépignait de savoir que sa meilleure amie rentrait demain, elle lui avait tellement manqué. Et pourtant, une légère appréhension pointait le bout de son nez car depuis quelques jours, elle portait un lourd secret.
C’était un secret qu’elle espérait de toutes ses forces pouvoir partager avec la brunette mais allait-elle réussir à le lui avouer…
Cela lui avait déjà pris du temps de se l’avouer à elle-même.
En effet, elle avait beaucoup repensé à l’évènement dans la salle de classe avec Blaise Zabini. Et depuis, tous les deux avait eu plusieurs contacts visuels furtifs mais rien de plus. Mais à chacun de ces regards, les joues de la rouquine s’empourpraient et elle n’avait pas pu nier l’évidence plus longtemps…
Le seul avantage de cet amour secret impossible c’était que ses relations avec Harry s’étaient nettement améliorées vu qu’elle n’était plus vexée qu’il la prenne pour sa petite sœur !
Malheureusement, le nombre d’inconvénients était bien plus grand…
En commençant par le fait qu’elle ne pouvait en parler à personne…
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